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Rêvons plus grand que Leonardo et le PSG !

Leonardo qu’avez-vous fait dimanche soir dans le couloir des vestiaires après le déjà triste spectacle de PSG-Valenciennes ? Vous avez sans doute commis l’un des actes les plus irréfléchis de votre carrière.

Comme un gamin l’aurait fait dans une cour d’école, vous avez fait parler votre épaule à la place de votre raison. Avoir bousculé l’arbitre à la sortie du match en le houspillant, fut-ce si légèrement et l’air de rien, cela a été en réalité un geste d’une violence rare.

On parle d’une suspension possible d’un an de votre fonction de directeur sportif du PSG, voire d’un retrait de points de votre club. Oui, l’affaire me paraît grave. Aussi grave, du moins aussi importante que ce que votre club a initié depuis votre arrivée à Paris. Pas moins qu’une révolution de notre football d’élite : un football réduit à la puissance financière.

Je ne juge pas, je ne juge plus, mais je constate. Votre slogan – celui du Qatar – « Rêvons plus grand », est aussi clair que furieusement ambitieux.

Seulement voilà, il faut à une ambition un rapport sensé à son environnement. On peut et doit rêver, on le fait d’ailleurs inconsciemment comme l’affirment depuis longtemps les scientifiques. On ne peut échapper aux réalités. Et la réalité, c’est la loi, le règlement, j’oserais dire l’exemple. Celui que vous n’avez pas donné.

Rêvons plus grand, Monsieur Leonardo. En tout cas, plus grand, beaucoup plus grand que votre tout petit geste.

PSG : Qui est pour un commerce du foot équitable ?

Cette semaine, je me suis fait un peu rabrouer sur Twitter. Sur devinez quoi ? Le PSG. C’était pas bien méchant mais mes tweets commençaient visiblement à irriter le poil de mon interlocuteur. Un fan, c’est sûr. Pas trop fan de moi (quoique me « suivant », comme on dit, ou me « followant », comme on dit aussi !) mais plutôt du club Qatari de ma capitale.

Ouh là, je m’aperçois que ma dernière phrase est un peu lourde de sens, connotée si vous préférez. Mais je reviens à mon affaire. Ce twitto, donc, me demandait si je n’en « avais pas marre » de toujours pimenter de fric et d’oseille mes messages à propos du Paris Saint-Germain dont il laissait entendre que je le raillais pour cause de je ne sais quelle maladive jalousie.

Et sur la forme il avait raison ce jeune homme, bien qu’il soit assez visiblement un troller professionnel (là, c’est moi qui en ai marre d’expliquer tout sur les médias sociaux), d’être quelque peu outré. Pourquoi en effet ne pas laisser en paix des investisseurs très riches faire le bonheur de supporters qui n’aspirent qu’à voir dans la plus belle ville du monde du beau jeu pratiqué pas des beaux et grands joueurs ?

Ca m’a quand même quelque part un peu touché cette remarque de la part d’un supporter, aussi pseudo-supporter soit-il… Ah, lui retournai-je la question, ai-je le droit de manifester mon humeur, au demeurant de façon sarcastique, pas même méchante, au sujet d’un sujet capital : les moyens extraordinaires d’un club pas ordinaire ?

Allons un peu plus loin dans le raisonnement. Supposons, à Dieu (ou Mahomet, ou autres, pas de jaloux non plus) ne plaise, que le PSG devienne d’ici cinq ou dix ans comme ses dirigeants l’ont annoncé ou rêvé, le meilleur club d’Europe, c’est à dire du monde. L’égal de l’actuel Barcelone, quoi ! Rien à dire bien sûr, dans l’absolu. Que du bonheur.

Et si le PSG gagnait ses 38 matches de Ligue 1 par an…

Alors, allons maintenant au bout du raisonnement. Il n’y a plus depuis environ dix ans de Championnat d’Espagne à proprement parler. Il n’y a plus qu’un duel pour le titre entre les Catalans et le Real Madrid. La concurrence n’existe plus. Ailleurs en Europe, même topo. Il n’y a même plus de Big Four en Angleterre, mais seulement un duo de « Manchester », l’un (United) qui survit encore grâce au marketing le plus sophistiqué et le plus rentable de la planète, et l’autre (City) qui ne dépend que des milliards d’un mécène. Et il ne reste que le Bayern outre-Rhin…

Supposons donc et enfin, que Paris surpasse un jour ce beau monde. Et que par l’effet de quelques deux, trois ou dix milliards d’euros supplémentaires sortis des réserves de gaz qatariennes, les Messi, Ronaldo, Rooney, Neymar et quelques-uns de leurs successeurs en génie finissent leur carrière au Parc des Princes… Oui, le public du Parc ou d’un autre stade plus adapté serait, à l’instar de celui du Camp Nou le plus heureux des publics du monde… Dix-neuf matches par an de Ligue 1 au Parc, dix-neuf victoires, même ennui à l’extérieur. Six matches de Ligue des Champions, six victoires… Du spectacle, des buts, mais plus d’adversité… Et trente-huit matches du PSG diffusés en prime-time le samedi et le dimanche soir. Et 90% des droits télé distribués au même…

Tout ça serait-il bien équitable, pour reprendre l’expression à la mode ? Ah ! ça va bien maintenant, oui, j’en ai marre de faire mon José Bové du ballon rond.

Les Beckham vont se (re)remplumer à Monaco, Holyfield est déplumé…

C’est la dèche. Plus un radis nulle part. Enfin, chez nous, parce que dans deux ou trois coins du monde un peu épargnés par les dettes, les taxes et les pauvres gens, il en reste quand même un peu, de la thune. A Monaco, tenez, on en a assez pour il paraît faire venir Victoria Beckham et son tatoué de footballeur (David, je le cite pour les tags de Google…) à coups de dollars ou d’euros ou de roubles, on ne sait pas trop, vu l’amas et la diversité de devises dans les coffres qui traînent encore dans les coffres du Rocher.

Là-bas, il y a le Prince, mais aussi Ryboboblev, l’oligarque russe bourré aux as du pétrole et du gaz, pleins de sociétés de Bains de mer ou de défiscalisation, et des boutiques de sacs de luxe dont les directrices viennent présenter leurs nouvelles collections dans les suites des (très) grands hôtels… Un truc fait pour la sublime « Milf » Victoria, y compris la discrétion des lieux dans la promiscuité desquels elle pourrait contrôler à merveille ses commerces people et sa communication publicitaire. Elle y serait comme un coq en pâte, l’ex-Spice-girl, mieux qu’à Paris, où elle a loupé sa venue il y a un an et où elle aurait été à la merci par exemple d’ignobles paparazzi à sa sortie du moindre cinq étoiles du côté des Champs-Elysées…

Puisqu’on parle de Paris, à une heure de jet du centre de Monte-Carlo (deux en fait, il faut compter l’heure d’hélico jusqu’à Nice), il y reste encore un ou deux milliards d’euros à claquer (disons sur cinq ou dix ans) par un autre Prince, celui du Qatar, patron du PSG, de QSI, de BeinSport, de Leonardo et bientôt du Parc des Princes et sans doute du café des Trois Obus porte de Saint-Cloud…

Je dis des milliards, vu qu’on annonce que Cristiano Ronaldo et José Mourinho tapent de plus en plus fort à la porte capitonnée du bureau de toute la famille royale… Et ces deux Portugais coûtent un max, environ le prix (sur trois saisons) de l’usine de Florange

Pour Holyfield, c’est les oreilles et la queue…

Plus un flèche, je vous disais. Ewander Holyfield est aussi ratissé que son caillou de crâne. Moins brillant. Cinq cent millions de dollars évaporés, claqués, partis dit-il dans les poches de ses quatre ex-épouses et de ses enfants, des rapaces, des vautours qui se repaissent depuis des années par des gains en procès divers pour lui soutirer des pensions, indemnités et autres dommages et intérêts… C’est vache et peu reconnaissant tout ça. Obligé de vendre sa baraque de 109 pièces et 30 salles de bains, le gars qui s’était un beau soir fait arracher l’oreille deux fois en cinq minutes par Mike Tyson, autre spécialiste en relations humaines pourries. Ouais, je l’avais trouvé un peu con ce jour-là, Ewander. Une oreille, d’accord, mais deux… pourquoi pas la queue…

A part ça, la vie est belle. La Ligue nationale du foot nous raconte ses sornettes habituelles. Déficit 2011-2012 des clubs professionnels de 107 millions d’euros (en gros presque le double de l’année précédente). La faute à pas de bol, selon Thiriez. Ou plutôt à d’autres vautours, l’Etat et ses taxes infectes, et aux collectivités locales qui ont eu le toupet de mettre un pied de plomb sur leurs subventions. Certainement pas la faute des salaires des joueurs dont je rappelle seulement qu’ils tournent à plus de 40.000 euros mensuels par tête de pipe (en Ligue1) et qu’ils coûtent aux clubs environ cinquante pour cent de plus que n’importe quelle entreprise…

Pour une saine et bonne gestion des affaires du sport, je ne vois plus que le retour d’un nouveau Bernard Tapie. Dont le fils Stéphane marche incontestablement sur les traces. Pas de la gestion des fonds en espèces dans les jardins, mais de la parole un peu lourde. Le fils à papa a offert en pâture sur l’antenne d’une radio le numéro de téléphone privé de Vincent Labrune qui s’était fait piquer en direct en train de se marrer par une caméra de Canal + dans les tribunes du Vélodrome à la fin du désastre de l’OM face à Lyon. Il a reconnu le lendemain que ce genre de délation était « juste con » comme comportement. On ne peut pas mieux dire…

Mais qui « tue le foot », Sidney Govou ?

J’attendais une réponse à mon billet précédent sur mes divagations à propos du beau jeu et de la morale en sport… Je l’ai eue, indirectement, mais je l’ai eue ce matin. Dans le seul journal traitant exclusivement de sport dans notre pays depuis un siècle et que les Français lisent pour les prouesses de ceux qu’ils admirent par leurs dribbles, buts et autres arabesques sur les rectangles verts.

De deux choses l’une, soit Sidney Govou est sincère dans sa diatribe contre les « assassins » de l’esthétisme, et mon affliction est immense, soit il ne l’est pas et je ne comprends plus rien à rien, ce qui n’est pas exclu. Voilà les mots de l’ex-attaquant qui savait de temps en temps outrepasser les consignes de ses entraîneurs bornés à la philosophie du verrou en béton armé  : « Déjà, il faut arrêter de prendre Barcelone pour exemple car ça tue le foot…. Calmez-vous, il n’y a que Barcelone à pouvoir jouer comme ça. »

Le foot serait donc meurtri par le jeu offensif, les passes en avant, la science de l’évitement, les touches de balle câlines et autres cultures destinées à faire vivre en beauté cette sphère ridicule qu’est un ballon au repos. L’école barcelonaise serait la seule, l’unique à pouvoir produire ce qu’en est venu à détester Govou et à s’extraire d’un foot devenu adapté à son temps, une guerre technico-tactico-physique…

Il faudrait donc, selon notre ancien perceur de coffre forts, redoubler les couches protectrices de ces cages de béton, renforcer les serrures en rajoutant des tours, tout cadenasser, du gardien à l’attaquant de pointe, ou ce qu’il en reste c’est à dire aujourd’hui le premier défenseur…

Pelé et Platini n’ont peut-être après tout fait que pousser des cris contre l’art vulgaire…

Il est possible, ai-je dit, que je n’y comprenne plus rien, ou que je n’ai jamais rien compris à ce que me disaient naguère avec leurs pieds Pelé et Cruyff, hier Platini et Van Basten, et aujourd’hui Messi et Pirlo… Et peut-être après tout qu’à leur manière ils n’ont en fait, de leur vie passée sur les terrains à émerveiller les foules par leurs coups de pinceaux géniaux, poussé qu’un long cri de plainte contre l’art vulgaire…

Je pense donc à l’envers. A l’envers de Govou, c’est évident, qui pense pourtant, et c’est à noter, un peu plus loin que nombre de ses collègues. A l’envers parce que l’actuel salarié d’Evian-Thonon ne stoppe pas sa Gaillardise à son coup de gueule anti-Catalan… Il ajoute sans rire : « Quand tu gagnes de l’argent à vingt ans, tu ne penses pas à prendre des cours de com’ » ! Ah là là, Sidney. Mais c’est vrai ça, on n’y avait pas pensé. Plus on se gave de pognon, moins il faudrait réfléchir, moins il faudrait s’instruire…

Je suis calme, Sidney, je suis calme. Et heureusement, dans cette tranquillité d’esprit qui nous caractérise donc tous deux, vous avez raison de vous interroger sur ce que vous appelez les jeunes pas plus cons ou méchants que d’autres et que vous défendez de toutes vos forces malgré leurs conneries plus grosses que leurs fiches de paie. Cette fois, je suis d’accord avec  vous, plus que d’accord d’ailleurs, quand vous prônez l’éducation chez les footballeurs de haut niveau. Si vaste programme en effet qu’il en est éternellement reporté dans les instances dirigeantes pour cause de discussions de primes des internationaux millionnaires, de débats sur la répartition des droits télé ou de symposiums sur la couleur du maillot des arbitres…

La morale, donc, la morale de tout ça, monsieur Govou ? Mais il n’y en a pas, je le susurrai dans mon billet précédent. Chacun se la construit, sa morale, comme disait le penseur. Mais on peut l’aider un peu. En « échangeant » comme vous dites. Et je vous concède donc votre compassion à l’égard de ceux que j’appellerai les « brebis perdues » car elles elles ne savent pas ce qu’elles font ou, si vous préférez, elle ne connaissent pas le chemin. Concédez-moi si vous le voulez bien l’affreuse affliction que je voue aux troupeaux actuels de moutons bêlants du triste football…

L’OM se pavane sans fric, le PSG ne plante que des choux…

Il y a quinze jours, on m’aurait ne serait-ce que soufflé à l’oreille que l’OM caracolerait en tête de la Ligue 1 et que le PSG se roulerait dans son ventre mou… je me serais pas mal bidonné de rire.

D’ailleurs, tout le monde était comme moi, excepté quelques fadas écroulés sur des vieux bancs de la Canebière. Oui, MDR, j’aurais été, comme on dit sur les réseaux.

Et pourtant, c’est le Marseille à l’agonie budgétaire qui gagne ses trois premiers matches pendant que le Paris à la trésorerie de banquier de la réserve de change chinoise n’en remporte pas un seul.

L’OM se pavane avec son Gignac sauvé des hamburgers et le PSG se fait huer avec ses stars déséchées. Le monde à l’envers on vous dit. Madame Dreyfus, qui ne veut plus lâcher un rond, se retrouve avec un effectif épais comme un radis du Kalahari mais à la faim de loup. Du côté de la Porte d’Auteuil, Leonardo nous rabache que l’envie est dans tous les shorts, mais Ibrahimovic et ses potes ne plantent que des choux… A la mode, à la mode…

La morale de cette histoire… c’est que tout fout le camp ma bonne dame, je veux dire ma Bonne Mère !