Cette semaine, je me suis fait un peu rabrouer sur Twitter. Sur devinez quoi ? Le PSG. C’était pas bien méchant mais mes tweets commençaient visiblement à irriter le poil de mon interlocuteur. Un fan, c’est sûr. Pas trop fan de moi (quoique me « suivant », comme on dit, ou me « followant », comme on dit aussi !) mais plutôt du club Qatari de ma capitale.
Ouh là, je m’aperçois que ma dernière phrase est un peu lourde de sens, connotée si vous préférez. Mais je reviens à mon affaire. Ce twitto, donc, me demandait si je n’en « avais pas marre » de toujours pimenter de fric et d’oseille mes messages à propos du Paris Saint-Germain dont il laissait entendre que je le raillais pour cause de je ne sais quelle maladive jalousie.
Et sur la forme il avait raison ce jeune homme, bien qu’il soit assez visiblement un troller professionnel (là, c’est moi qui en ai marre d’expliquer tout sur les médias sociaux), d’être quelque peu outré. Pourquoi en effet ne pas laisser en paix des investisseurs très riches faire le bonheur de supporters qui n’aspirent qu’à voir dans la plus belle ville du monde du beau jeu pratiqué pas des beaux et grands joueurs ?
Ca m’a quand même quelque part un peu touché cette remarque de la part d’un supporter, aussi pseudo-supporter soit-il… Ah, lui retournai-je la question, ai-je le droit de manifester mon humeur, au demeurant de façon sarcastique, pas même méchante, au sujet d’un sujet capital : les moyens extraordinaires d’un club pas ordinaire ?
Allons un peu plus loin dans le raisonnement. Supposons, à Dieu (ou Mahomet, ou autres, pas de jaloux non plus) ne plaise, que le PSG devienne d’ici cinq ou dix ans comme ses dirigeants l’ont annoncé ou rêvé, le meilleur club d’Europe, c’est à dire du monde. L’égal de l’actuel Barcelone, quoi ! Rien à dire bien sûr, dans l’absolu. Que du bonheur.
Et si le PSG gagnait ses 38 matches de Ligue 1 par an…
Alors, allons maintenant au bout du raisonnement. Il n’y a plus depuis environ dix ans de Championnat d’Espagne à proprement parler. Il n’y a plus qu’un duel pour le titre entre les Catalans et le Real Madrid. La concurrence n’existe plus. Ailleurs en Europe, même topo. Il n’y a même plus de Big Four en Angleterre, mais seulement un duo de « Manchester », l’un (United) qui survit encore grâce au marketing le plus sophistiqué et le plus rentable de la planète, et l’autre (City) qui ne dépend que des milliards d’un mécène. Et il ne reste que le Bayern outre-Rhin…
Supposons donc et enfin, que Paris surpasse un jour ce beau monde. Et que par l’effet de quelques deux, trois ou dix milliards d’euros supplémentaires sortis des réserves de gaz qatariennes, les Messi, Ronaldo, Rooney, Neymar et quelques-uns de leurs successeurs en génie finissent leur carrière au Parc des Princes… Oui, le public du Parc ou d’un autre stade plus adapté serait, à l’instar de celui du Camp Nou le plus heureux des publics du monde… Dix-neuf matches par an de Ligue 1 au Parc, dix-neuf victoires, même ennui à l’extérieur. Six matches de Ligue des Champions, six victoires… Du spectacle, des buts, mais plus d’adversité… Et trente-huit matches du PSG diffusés en prime-time le samedi et le dimanche soir. Et 90% des droits télé distribués au même…
Tout ça serait-il bien équitable, pour reprendre l’expression à la mode ? Ah ! ça va bien maintenant, oui, j’en ai marre de faire mon José Bové du ballon rond.