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Ce sont des hommes…

Une finale ça se gagne. Ou ça se perd comme ça. Vaillamment, grandement, avec les honneurs.

Oui, l’honneur est sauf.

Les All Blacks sont champions du monde. Tant mieux pour eux. Mais les sales gosses français, en perdant, sont devenus des hommes, à vitesse grand V, comme celui formé magnifiquement au moment du haka néo-zélandais.

On se sait pas trop comment les Bleus, si petits si souvent pendant ce Mondial, ont grandi aussi vite. Peu importe, c’était leur façon de vivre l’évènement. En tout cas, ils s’en souviendront et on s’en souviendra…

En pleurant un peu, inconsolablement, et un peu injustement, le poète dirait aux All Blacks :  » J’aime encore mieux notre torture que votre métier de bourreau « …

 

Bleus, mettez-nous enfin d’accord…

Jamais des  finalistes d’un Mondial dans n’importe quel sport collectif n’auront autant râlé, grogné, fulminé contre le reste du monde, et contre eux-mêmes. Ces finalistes, ce sont bien sûr nos Bleus du rugby. Eux qui viennent depuis leur qualification au petit pied contre Galles de se retirer officiellement sur un nouvel Aventin, celui des incompris et des révoltés du rugby. En attendant qu’on reconnaisse, peut-être, dimanche, tous leurs droits à la gloire.

En gros « Dites ce que vous voulez », a pesté cette semaine contre les journalistes Aurélien Rougerie, le plus Gaulois de la troupe, « et ce que vous dites on s’en fout ». En décryptant à peine la croûte de ce genre de propos, leur signification est évidente. Nul besoin de se référer à Gérard Miler ou Roland Barthes ou autres réputés analystes des postures et du langage. Rougerie, comme tous ses petits camarades, a adopté la vieille technique de la réponse en forme de morgue. On ne s’explique plus, on méprise. Tant de bassesse dans la critique ne mérite même plus qu’on justifie de si pauvres errements…

Le Quinze de France n’est pas encore battu par les All Blacks…

Le trois-quart Clermontois ne supporte plus les pisse-froid, les cracheurs de vitriol…  L’équipe de France dont il considère qu’elle peut encore à juste titre, devenir championne du monde, doit donc se replier, se réfugier dans ce qui lui reste de certitudes. Problème, ces certitudes sont invisibles de l’extérieur, surtout pour les météorologistes du jeu spécialisés dans l’apocalypse, les bookmakers, les plumitifs, les Français et les autres qui ont vu les All Blacks depuis un mois et demi… Problème sérieux. Incompréhensions. Non-dits, mal-dits, maux des mots.

Du coup, et dans la droite ligne d’une « communication » française toujours aussi cohérente, on a poussé jeudi derrière la table d’interview le contre-feu, Vincent Clerc, l’homme qui rit et qui a parlé d’une « semaine agréable à vivre ». Changement de ton et limite partie de rigolade…

Bleus du bout du monde, faites comme vous voulez, comme vous le souhaitez. Mais mettez-vous d’accord, mettez-nous d’accord…

« Vive les Bleus », ça serait si beau

J’ai une irrépressible envie de crier encore une fois « Allez les Bleus« . Et je vais le faire, bien sûr, devant mon poste, je vais le hurler même ce cri du coeur dès le coup d’envoi de ce France-Galles. Mais je l’ai fait tellement de fois, en 1987, 1995, 1999, 2003, 2007, sans que cela ne serve à rien…

Ce qu’il me faudrait cette fois-ci pour gueuler en toute sérénité, c’est une certitude, LA certitude. Que cette équipe de France de rugby est la meilleure équipe de France de l’histoire. A cette heure, je ne la tiens pas, pas encore. Cinquante minutes d’excellent rugby en cinq matches ne m’ont pas suffi à croire complètement à ce genre de miracle. Alors, je me dis que je ne suis qu’un mauvais apôtre, indigne de recevoir la foi, la grâce…

Pourtant, plus le coup d’envoi approche, et plus mes poils se dressent partout sur mes bras comme juste avant un instant duquel, c’est l’évidence même, il jaillira une vérité ultime. Tout remue tout dans mon pauvre cerveau au moment de la Marseillaise. Le « pour » l’emporte insensiblement et invinciblement sur le « contre ». Les Bleus doivent gagner, vont gagner. Une fois tout à l’heure, et une deuxième contre la Nouvelle-Zélande, dimanche prochain…

Le savent-ils d’ailleurs ces joueurs du XV de France que dix ou quinze millions de dingues comme moi les poussent à s’en péter la voix, à en crever d’espérance ? Je me le suis toujours demandé. Comme je me demande pourquoi je me mets dans de tels états… Je n’en sais finalement rien et je m’en fous un peu.

Donc, et malgré ma trouille du vide, à cause à vrai dire de ma trouille du vide, « Allez les Bleus ». Mais ce coup-là, c’est le bon. A midi, ce sera « Vive les Bleus » !

Objectivement, la France favorite et les All Blacks outsiders !

Avec un titre pareil il y a un mois ou même vingt-quatre heures, on m’envoyait directement au terminus des prétentieux ou dans un asile d’aliénés. Ce dimanche, cette accroche me paraît un poil de moustache Lièvremontesque plus crédible… toujours sous réserve de courte vue ou de résidus psychotiques dans mon cerveau.

Pour brosser un résumé, certes frisant la caricature, des quarts de finale de ce week-end, je dirais « plus rien ne vaut rien » dans ce Mondial comme disait Nietzsche de tout autre chose. Les Bleus ont imité Saint-Lazare en battant les Anglais, les Gallois ont terrassé l’Irlande qui avait abruti l’Australie, cette même Australie a eu recours aux miracles face à l’Afrique du Sud et les All Blacks ont eu un hoquet monumental devant l’Argentine.

Les Bleus sont favoris. Merde alors !

Oui, comme Saint-Lazare, le Quinze de France est revenu d’entre les morts. Pas commun me direz-vous. Si. C’est au moins la troisième fois en Coupe du monde que nos « petits » revivent après avoir expiré. Inquiétante cette manie de la résurrection à répétition toujours suivie jusqu’à présent d’un retour à l’encéphalogramme plat (1987, 1999, 2007). Il n’empêche, le monde médical est formel, tant qu’il y a de la vie… Et les Bleus hument à pleins poumons depuis la victoire si « Rose » de l’Eden Park un air à vrai dire plus pur que jamais après quatre ans de mise sous respiration artificielle.

On les voit si gaillards après leur tour de force d’Auckland que de cueillir un malheureux Poireau samedi prochain paraît franchement pour eux une sinécure. Subjectivement, nous (je veux dire eux) sommes favoris, archi-favoris. Finale en vue pour les ex-double-finalistes en Coupe du monde, ex-quadruples demi-finalistes, ex-doubles briseurs des Blacks et tombeurs de l’Angleterre invaincue… Mais nous, aussi et surtout, toujours pas gravés au poinçon sur le Trophée Webb-Ellis et éternellement en larmes au moment de la remise des médailles… Finale en vue… Avec, ah oui, dans un tout petit coin de l’horizon du superbe panorama, le pays de Galles…

Le pays de Galles est favori ? Je vous emmerde, hein, avec mes questions ?…

Objectivement, je crains pourtant que le favori soit bien ce « petit très grand » pays de Galles. Pas un accroc en un mois, si ce n’est un échec valant un triomphe contre les Springboks en poules. Des avants en béton, des arrières en fer, et une charnière sur papier glacé avec un Mike Phillips élu par les ménagères plus beau gosse du tournoi. Voilà, et en toute objectivité de ma subjectivité, je compare ce bilan avec les cinquante minutes de bon rugby des Bleus sur les quatre cents jouées en Nouvelle-Zélande.

Mon objective conjonctivite a-t-elle été responsable d’une vision bizarre dimanche matin. Je suis à peu près  certain d’avoir vu des All Blacks au teint encore plus blafard que leur maillot. Ce devait être mes yeux. C’est ça, mes yeux. Pas de Dan Carter sur le terrain, la belle blague… Mon ophtalmo va avoir de mes nouvelles… Allez, dites-le, je vous emmerde avec mes questions !

France-Tonga : Trafalgar à Wellington pour les Bleus

Nous ne serons pas champions du monde. On le savait avant ce Mondial, mais on se voilait la face en imaginant de fous scénarios, en rêvant à je ne sais quelles chimères. Comme d’un invraisemblable réveil des volontés, d’une impensable force collective retrouvée ou de la miraculeuse éclosion de talents.

Les Bleus ont conclu leur phase de poules par une défaite (14-19) contre le Tonga. Leur pire humiliation dans l’épreuve, et sans doute de l’histoire tout court du XV de France, pourtant jonchée de quelques mochetés de première grandeur. Et, il faut le dire, si l’événement n’était pas attendu, prévu ou seulement envisageable par les supporters à oeillères, il était simplement inscrit dans le cours des choses.

Battre les Anglais en quarts de finale serait une injure à tout !

Je le dis depuis longtemps comme beaucoup d’observateurs, sévères mais réalistes et j’ose dire, justes, cette équipe de France est morte-née depuis quatre ans. Marc Lièvremont n’était pas l’homme de la situation, et il suffisait d’observer mois après mois les effets de ses choix, de ses décisions, de ses réflexions, de ses contradictions, pour en apprécier l’inefficacité. Pourtant, les joueurs français ne sont pas des joueurs de seconde zone, loin de là. Ils ne forment pas, tout bêtement, une équipe. C’est à un entraîneur de faire ce travail, ça n’a pas été fait.

La semaine prochaine, nous perdrons notre quart de finale contre l’Angleterre qui sera vraisemblablement un second Waterloo. L’inverse serait une injure au jeu, à la justice et à l’Histoire.

PS : Bravo le Tonga !