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Aulas et le « krach » Gourcuff

Au temps du Veau d’Or du football, le krach Yoann Gourcuff serait passé en pertes et profits des faramineux transfuges de stars du ballon. Une de perdue et dix de retrouvées.

L’époque est révolue, oubliée, enterrée. La source d’énergie du moteur s’est tarie. On gratte les euros de partout, sauf à Doha sur Seine… Au bord du Rhône, c’est même la panique. Il y a dix ou vingt ans, Jean-Michel Aulas aurait vite refilé son « réclamer » à un autre propriétaire sans qu’on en fasse toute une histoire de tocard sur-côté.

Aujourd’hui, ça n’est plus pareil. Tout s’est compliqué, embué. Un contrat de transfert se règle sur autant de pages que celui d’une vente d’Airbus. Avec une cascade d’alinéas conditionnés au cours de l’euro et surtout au génie de l’avocat ou de l’agent du joueur. Celui du bellâtre lyonnais, Didier Poulmaire, allie les deux métiers et c’est évidemment encore plus ardu pour le malheureux président Aulas qui, au moins pour la seconde fois de sa longue carrière (après le Brésilien Fred payé 15 millions en 2005 et revendu pour des nèfles à Fluminense), s’est fait gruger lors de l’achat du phénomène en 2010 à Bordeaux. En long, en large et en travers.

Vous me direz, il ne le savait pas, le bon président Aulas, que le beau Yoann à vingt-cinq millions d’euros ne mettrait pas un pied devant l’autre durant trois longues saisons. C’est rare à ce point, c’est sans doute probablement du jamais vu. Pas un dribble ni même un but vu plus de cent fois sur youtube en mille jours. Le bide du siècle. Plus sanglant qu’Anelka, pas peu dire…

Mais le plus étonnant, c’est que ce même Aulas, jongleur invétéré quinze heures par jour depuis quatre décennies de sous-paragraphes de documents financiers de par son premier métier de patron de société multinationale (la CEGID), a joué plus imprudemment et légèrement qu’un amateur lors de la signature de Gourcuff. Autrement dit, en lui concédant une invraisemblable garantie de progression de salaire – 50% en quatre ans – comme ça, quasiment sur la belle gueule de l’intéressé…

Doublement incompréhensible alors que l’OL est coté en bourse depuis 2007 et que les comptes à rendre aux actionnaires en cas de malheur doivent au moins freiner les ardeurs ou faire réfléchir à l’instant de parapher un contrat de transfert.

Le transfert de Gourcuff, c’était le « tapis » de Jean-Michel Aulas…

L’explication se trouve sans doute dans la tête de l’homme qui voulait et veut encore faire de l’Olympique Lyonnais un modèle économique. Car Aulas a lui-même tout fait pour introduire son club en bourse afin de démultiplier sa surface financière à l’instar de clubs anglais. Autre bide… Encore plus retentissant, le prix d’OL Group ayant perdu plus de dix fois sa valeur d’introduction ! Il y a trois ans, Jean-Michel Aulas a évidemment joué un de ses derniers coups de poker. Un gros coup. Du genre « tapis », All In comme dit Adidas, l’équipementier de… Gourcuff.

A l’issue d’un « tapis », on n’a plus de carte en main ni surtout de jetons. Le jeton Gourcuff sur le marché ne vaut plus rien ou presque. C’est vraiment impitoyable une table de jeu.

Le PSG aime cette fin du monde

Mieux que les Mayas. Les Qataris sont des prophètes qui réalisent eux-mêmes leurs prophéties. Et c’est vachement plus crédible. Il faut dire qu’aujourd’hui et avec beaucoup de pognon, on fait des calendriers un peu plus sérieux – sur des tablettes à carte à puce avec Excel – que des agendas bidons de l’apocalypse – avec des hiéroglyphes – vers 3114 avant J.-C. !

Il y a quelques mois, les nouveaux proprios du PSG nous annonçaient sans rire qu’ils voulaient monter à la lisière du Bois de Boulogne le plus grand club de foot du monde. Même les locataires sud-américaines de cette petite et joyeuse forêt avoisinante du Parc des Princes se poilaient de rire. Des Ricains bourrés d’oseille (Colony Capital) venaient tout juste d’en lâcher un paquet et de se planter magistralement. Le Paris Saint-Germain restait la risée de la Gaule…

Mais là, on ne rigole plus. Le PSG n’est pas encore Barcelone, Manchester (les deux, United et City) ou le Bayern, loin s’en faut au niveau des résultats. Mais, question fric, il fout la trouille à tout le monde. Enfin, la trouille, pas complètement. Parce que vu les centaines de millions déjà injectés dans le pays le plus endetté du continent le plus endetté du monde, on commence à ne plus faire la fine bouche quand les biffetons rappliquent à vitesse grand V.

Et là, ça tombe. Le président parisien Nasser Al-Khelaïfi, homme de main de l’Emir du Qatar, a convaincu ce mardi notre DNCG, le gendarme financier le plus pénible du football sur la planète, qu’il devait accepter les cent patates supplémentaires à ajouter à son budget de fonctionnement pourtant pas franchement famélique (300-315 millions d’euros). Et la DNCG, qui compte bien mais qui ne parle visiblement pas anglais comme le boss du PSG, a acquiessé sans sourciller une rallonge que sa philosophie lui aurait pourtant commandé de rejeter, avec en plus un gros blâme.

Mais non. Avec ces cent cuirassés de ressources déguisées, Paris va pouvoir enfoncer un peu plus le clou dans notre Ligue 1 à l’agonie. Cent millions en droits d’image, comme on dit maintenant, c’est à dire en droits à à contourner parfaitement légalement le code des impôts. On est en France ou on n’y est pas…

« Merde alors », doit se dire Platini. Mais en silence !

Michel Platini va sûrement gueuler. Merde, doit-il s’exclamer dans son bureau de l’UEFA. Pas trop fair-play financièrement, les pétro-gaziers de Doha. Mais bon, que faire ? Y a plus un flèche nulle part, de Marseille à Lyon, et de Bordeaux à Lille, sans parler de Bastia bien sûr. Du coup, Jean-Michel Aulas (et d’autres) se dit qu’il ne faut plus railler les milliards du Golfe. Quelque part, cet argent finira, dit-il, par revenir dans le circuit franco-français.

Et tiens, pour en revenir à Platoche, des banquiers chinois seraient paraît-il en passe de venir au secours de l’ASNL. Un comble. Enfin, plus exactement des yuans pour « combler » le déficit lorrain…

Or, donc. Et enfin, c’est la fin des fins. Du monde. Du nôtre, « du mien » comme écrivait Chateaubriand dans ses Mémoires d’outre-tombe. En fait, les Mayas avaient sans doute raison. A deux ou trois jours près…

Lloris, pantin et gars bien, ne mérite pas de vilains gardiens…

Je serais Hugo Lloris, je n’apprécierais pas trop. D’avoir été utilisé pendant deux semaines comme un phénomène de foire par son cher OL et par Tottenham, à qui il a fini par être vendu… Mais je ne suis pas Hugo Lloris…

Le meilleur gardien français est ce qu’il est, un garçon charmant, talentueux et bosseur. Pas hâbleur pour deux sous,  ni revanchard encore moins sardonique. Son président, Jean-Michel Aulas, pris à la gorge financièrement depuis deux ans, a cédé aux Spurs son dernier bijou de famille au bout d’un bras de fer qui lui a permis d’en tirer le maximum.

Pour dix millions d’euros, dit-on, sans compter les bonus, nouvelles unités de compte des mercenaires du sport. « Cadeau » comme aurait ironisé Bernard Tapie. Pas tous les jours en effet qu’un club, anglais de surcroît, peut s’offrir les services d’un portier qu’aucune formation dans le monde (en dehors du Real de Casillas) ne daignerait ignorer… La transaction, les négociations devrais-je dire, ou plutôt les marchandages auront duré des jours et des jours. Le temps habituel de nos jours des inévitables pressions par medias interposés, des jeux d’influence mutuels, des manoeuvres d’intimidation des communicants et hommes de loi qui s’activent de tous bords…

Mais Lloris n’a rien dit. Pas un mot, pas une récrimination, ni d’intervention dans la presse, ni un mot de travers. Et Lloris a été transféré à la dernière seconde de la dernière heure du dernier jour de la limite de ce « marché » des transferts. Comme un esclave, se plaignait déjà Raymond Kopa il y a un demi-siècle… D’esclavage – que le grand petit Raymond se rassure – il n’y en a plus … Ou il ne serait en tout cas que « moderne », comme on le caractérise parfois pour ne pas en oublier les horreurs.

Donc, l’exemplaire Hugo s’est tu malgré le tapage et les mauvaises odeurs d’argent. Et ce dimanche, il ne s’est même pas offusqué de partir chez des gens qui ne vont pas même l’accueillir en hôte de marque. Son nouvel entraîneur, Andre Villas-Boas, vient de déclarer qu’il ne le titulariserait pas parce que son actuel gardien, Brad Friedel, donne toute satisfaction à ce poste. Comme samedi, où le Mathusalem (41 ans) des cages s’est montré étincelant…

Je serais Jean-Michel Aulas, j’aurais passé une mauvaise nuit. J’aurais ruminé, regretté, déploré de perdre un gars comme Lloris. même pour dix ou cent maudits millions de plus… Et pour le refiler en plus à des Anglais aussi reconnaissants à la nature ou au ciel de leur festin qu’un logiciel venant de réaliser une plus-value sur une ligne de titres du CAC 40… Mais je ne suis pas Jean-Michel Aulas, propriétaire de l’Olympique Lyonnais, pris en otage par des actionnaires le pressant de ne plus voir son action dégringoler, de combler le gouffre du déficit, de vendre tout ce qui pourrait un jour permettre à des comptes de repasser un jour dans le vert…

Lloris a affirmé qu’il se réjouissait de rejoindre la Premier League… Sans préciser qu’il ne devrait pas jouer… Là, ce sont les mystères du foot-business. Cent autres clubs rêvent d’enrôler l’un des cinq ou dix plus performants pourfendeurs de tirs du monde et le feraient jouer dans la seconde. Le club londonien l’a fait et le laissera sur le banc de touche.

Bon, pas d’illusion, tout cela n’est que du blablabla de façade. Friedel a l’âge de ses artères. Et c’est précisément pour cela que les dirigeants des Spurs ont acheté Lloris. Ce petit jeu durera quelques semaines et l’ex-Lyonnais deviendra le numéro 1 très rapidement. Mais rien que pour ces quelques semaines de perdues (Lloris n’aura pas de temps de jeu, et c’est toujours préjudiciable pour lui et l’équipe de France par exemple), je collerais bien un carton jaune à ces messieurs de chaque côté du Channel.

Le Lyon d’Aulas est mort ce soir… Merci Platini !

Presque trente ans d’efforts ininterrompus, parfois surhumains, pour en arriver là. Jean-Michel Aulas, je le plains sincèrement, vient de vivre à Nicosie le pire cauchemar de sa vie. Son club, son cher club, l’Olympique Lyonnais, son enfant si l’on ose s’aventurer dans les méandres de la psychologie Freudienne, l’a abandonné.

Les signes avant-coureurs du drame ne manquaient pourtant pas. Depuis le dernier sacre de la fabuleuse série de sept Championnats d’affilée du début de ce vingt-et-unième siècle, l’Olympique Lyonnais avançait à chaque pas vers l’abîme. Joueurs, entraîneurs, staff et public se mentaient tous de plus en plus. Et le président ne parvenait plus à cimenter quoi que ce soit.

Le plus dur, le plus triste, pour Aulas, est que la catastrophe s’est produite là où c’était sans doute le plus pénible pour lui de conclure son itinéraire. A Chypre, la plus petite nation du football européen, la moins riche. Et c’est justement là, dans un pays où le plus gros transfert de son histoire s’est conclu l’an dernier par un montant de… 800.000 euros, que Jean-Michel Aulas, premier chantre du football financier dans notre hexagone, est venu s’échouer. Après avoir payé Yoann Gourcuff vingt-cinq millions…

Lyon, côté en bourse, périt à Nicosie, là où l’argent n’existe pratiquement pas…

Aulas a voulu, s’est battu et débattu pour, que l’OL soit introduit en bourse. Il va devoir désormais rendre des comptes à ses actionnaires, vendre une bonne partie de son effectif, qui on doit bien le constater, était déjà parti, au moins dans ses têtes. Et constater son échec puis, sous la pression du bon mais – toujours plus exigeant et impitoyable – peuple, rendre son tablier de bâtisseur de cathédrale du foot, aux fondations moins solides que la vénérable Saint-Jean

Et dire que c’est à… Michel Platini, que les Lyonnais peuvent dire non pas merci, mais un plus prosaïque… merde. Oui, Platoche, président de l’UEFA et artisan de l’entrée de l’Apoel Nicosie dans le concert européen par le biais d’une nouvelle règle « anti-capitalistique » permettant aux clubs sans le sou de parvenir à la fameuse phase finale de la Ligue des Champions contre les mastodontes entretenus par des présidents milliardaires ou dopés à l’endettement et à la starisation ! Et de les battre. A la régulière ! Celle du jeu…

La morale de l’histoire ?… Quelle morale ? Mais Nietzsche l’aurait dit à Aulas ou à l’Abbé Pierre, à Nicosie ou à Manchester… votre morale, elle est immorale !

Le faux bon bal du samedi soir de Lyon-PSG, d’Aulas, Dumas, Canal+, Platini…

C’était la bonne soirée en vue. Le bal de foot télé du samedi soir. Enfin, sur le papier. Les fans de spectacle à bon compte s’en sont sans doute régalés. Pas moi. J’en ai des boutons de fièvre maligne un peu partout… Par quoi commencer ? Par chez nous, c’est plus simple et tellement plus compliqué. Lyon-PSG n’était pas retransmis sur Canal +, mais sur Orange Sport, la chaîne à laquelle personne n’est abonné, qui a dépensé des centaines de millions d’euros rien que pour emmerder son concurrent, et qui va disparaître, heureuse de sa belle mort…

Lyon-PSG, donc, match à huit buts (4-4), à suspense fou et exception qui confirme la règle de notre Ligue 1, championnat le plus ennuyeux d’Europe. Sauf bien entendu, quand on ne peut pas le suivre (200.000 abonnés à Orange et probablement pas plus de la moitié qui ont vu ce fameux match !)… Il faut dire que Canal ne sait plus trop où donner de la tête entre l’ingérence d’Al-Jazira, les droits qui lui échappent de partout ainsi que ses commentateurs et consultants.

Aulas et sa théorie du complot !

On la perd donc tous un peu la tête. On la perd complètement en constatant que celle des dirigeants et responsables de cette Ligue 1 est elle-même en voie de démence épileptique. Jean-Michel Aulas ne semble plus rien supporter. Ni les résultats de son équipe, ni ses actionnaires qui le pressent de vendre ses joueurs les uns après les autres (il l’a bien cherché en introduisant l’OL en bourse), ni ses entraîneurs, ni ses collègues, ni évidemment les arbitres qu’il a consciencieusement démolis et soupçonnés de complot quasi-franc-maçonnique après la rencontre : « Lyon a été complètement désavantagé. Je ne sais pas si certains intérêts ne dépassent pas le football... »

D’ailleurs, c’était le soir des nerfs en pelote. D’injures en discours incohérents, ces messieurs ont pris un chemin bien tortueux. Christophe Galtier, l’entraîneur de Saint-Etienne, a délibérément reconnu que son équipe n’avait « pas joué » à Auxerre (0-0), imputant ce non-match à d’obscures raisons… Franck Dumas, le coach de Caen, a, lui, franchi un nouveau palier dans l’outrance (« l’arbitre n’a pas eu de couilles, on s’est fait entuber par un arbitrage maison », celui en l’occurrence de M. Benoît à Nice) que l’on pensait pourtant arrivé à ses limites depuis les propos de Louis Nicollin (sur les homosexuels, entre autres) ou de ceux, en rugby, de Mourad Boudjellal (la « sodomie arbitrale »).

Platini nie et niera l’utilité de la vidéo !

A Milan, au même moment, un but a été inscrit par Muntari contre la Juventus lors du sommet de la Série A, parfaitement valable. L’homme en noir, aux lunettes noires plutôt, n’a pas plus vu que son asssistant pourtant parfaitement placé, que le ballon frappé de la tête par le Rossoneri, avait bel et bien passé, et très largement (un mètre environ, à vue de spectateur placé en haut des tribunes de Giuseppe Meazza), la ligne de but. L’affaire était évidente trente secondes après l’action, sur un ralenti qu’un myope astigmate et presbyte aurait décelé.

Bien sûr, la Juve a fini par égaliser (1-1) et le scandale, à l’Italienne, va enflammer les gazettes, les supporters et les réseaux sociaux pendant des semaines voire des mois. Et Michel Platini va probablement nous dire dans quelques semaines, après avoir demandé à son opérateur de changer de numéro de téléphone et d’adresse de messagerie, que le football ce n’est pas la technologie, que l’erreur est humaine… etc. Il ne faudrait d’ailleurs pas qu’on l’énerve trop notre Platoche national sur ce chapitre de la vidéo qui a tendance à le stresser. Il serait capable, dieu l’en garde, de proférer un ou deux gros mots ! Manquerait plus que ça.

Putain, mille ans sans la vidéo !