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Peut-être le meilleur coup de pied de Platini

Je l’aime, Michel Platini. A une ou deux peccadilles près, dont son obstination à ne pas faire de la video une aide évidente à l’arbitrage, je l’aime même beaucoup. Depuis longtemps, très longtemps. Mais qu’il ajoute à son génie passé du dribble, de la passe de cinquante mètres et du coup franc en feuille morte, celui du courage d’un actuel patron du foot européen décidé à stopper les dingues de la finance, alors là je l’adore.

Parce que ce coup-là, Platoche a peut-être délivré ce vendredi le meilleur coup de pied de sa carrière. Un grand coup de pied dans la fourmilière des malades de l’inflation monétaire des clubs de foot en Europe. Un  bon coup de pied au cul des malfaisants. Je veux parler de tous ces oligarques ou tycoons qui ont depuis trente ans déversé leur milliards dans des clubs qui n’ont finalement fait qu’en pâtir et provoqué graduellement le pourrissement du système.

Malaga est depuis ce 21 novembre 2012 le premier club (avec sept autres, moins réputés et moins sanctionnés) du Vieux Continent à être véritablement menacé d’exclusion (sauf s’il prouve le contraire) de toute compétition européenne en raison de ses folies financières. Depuis des années, Malaga, comme d’ailleurs la majorité des clubs espagnols, est endetté jusque par-dessus le cou et poursuit sa folle marche vers le gouffre en courant en permanence après les prêts, les refinancements, les investisseurs et autres rustines de plus en plus précaires… Comme le Sapeur Camembert, on creuse un trou pour en boucher un autre…

Il en a marre, Platini, des martingales véreuses !

Et Platini en a ras le short de tous ces fadas aux quatre coins de l’Europe qui faussent le jeu à coups de martingale. Malgré les évidences d’une crise de l’Euro historique ce beau monde du ballon rond s’entête dans cette folie de dépenses continuelles et de salaires abracadabrantesques ne correspondant plus à aucun fondement comptable et conduisant inéluctablement à la catastrophe. Une catastrophe déjà pregnante, puisque le seul football ibérique est en faillite virtuelle, suivi de près dans la tombe par l’Anglais, l’Italien et bientôt le Français si notre bonne vieille DNCG n’avait pas empêché le pire…

J’aimerais que Platini, comme au bon vieux temps de ses reprises de volée finissant en lucarne, aille au bout de son idée et de son action. Qu’il foute encore et toujours la trouille aux défenseurs et aux gardiens, ceux qui ne vont pas manquer de le tacler, durement, méchamment, au-dessus des protège-tibias… Que Malaga serve d’exemple…

Le Lyon d’Aulas est mort ce soir… Merci Platini !

Presque trente ans d’efforts ininterrompus, parfois surhumains, pour en arriver là. Jean-Michel Aulas, je le plains sincèrement, vient de vivre à Nicosie le pire cauchemar de sa vie. Son club, son cher club, l’Olympique Lyonnais, son enfant si l’on ose s’aventurer dans les méandres de la psychologie Freudienne, l’a abandonné.

Les signes avant-coureurs du drame ne manquaient pourtant pas. Depuis le dernier sacre de la fabuleuse série de sept Championnats d’affilée du début de ce vingt-et-unième siècle, l’Olympique Lyonnais avançait à chaque pas vers l’abîme. Joueurs, entraîneurs, staff et public se mentaient tous de plus en plus. Et le président ne parvenait plus à cimenter quoi que ce soit.

Le plus dur, le plus triste, pour Aulas, est que la catastrophe s’est produite là où c’était sans doute le plus pénible pour lui de conclure son itinéraire. A Chypre, la plus petite nation du football européen, la moins riche. Et c’est justement là, dans un pays où le plus gros transfert de son histoire s’est conclu l’an dernier par un montant de… 800.000 euros, que Jean-Michel Aulas, premier chantre du football financier dans notre hexagone, est venu s’échouer. Après avoir payé Yoann Gourcuff vingt-cinq millions…

Lyon, côté en bourse, périt à Nicosie, là où l’argent n’existe pratiquement pas…

Aulas a voulu, s’est battu et débattu pour, que l’OL soit introduit en bourse. Il va devoir désormais rendre des comptes à ses actionnaires, vendre une bonne partie de son effectif, qui on doit bien le constater, était déjà parti, au moins dans ses têtes. Et constater son échec puis, sous la pression du bon mais – toujours plus exigeant et impitoyable – peuple, rendre son tablier de bâtisseur de cathédrale du foot, aux fondations moins solides que la vénérable Saint-Jean

Et dire que c’est à… Michel Platini, que les Lyonnais peuvent dire non pas merci, mais un plus prosaïque… merde. Oui, Platoche, président de l’UEFA et artisan de l’entrée de l’Apoel Nicosie dans le concert européen par le biais d’une nouvelle règle « anti-capitalistique » permettant aux clubs sans le sou de parvenir à la fameuse phase finale de la Ligue des Champions contre les mastodontes entretenus par des présidents milliardaires ou dopés à l’endettement et à la starisation ! Et de les battre. A la régulière ! Celle du jeu…

La morale de l’histoire ?… Quelle morale ? Mais Nietzsche l’aurait dit à Aulas ou à l’Abbé Pierre, à Nicosie ou à Manchester… votre morale, elle est immorale !

G20, dette, PSG, Beckham, Platini et le Lycée Papillon…

Les dirigeants du monde ont découvert puis proclamé dans la foulée cette semaine à Cannes que l’on ne pouvait pas, ou que l’on ne pouvait plus vivre au-dessus de ses moyens. Que s’endetter conduisait à la ruine et constituait désormais un péché contre l’Euro, le monde, la morale, les banques et un peu tout en fait. Dont acte.

L’actualité du football contrarie magnifiquement ce nouveau grand principe. Alors que l’on vient de couper tout crédit à la Grèce tant qu’elle n’assainirait pas ses finances et que l’on met l’Italie sous tutelle, personne ne semble s’émouvoir de la bulle, que dis-je, de la Montgolfière pleine de gaz inflammable, que représente la dette des clubs européens. Faisons le point, l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre, l’Allemagne et à un degré moindre la France s’effondrent littéralement sous une phénoménale charge d’endettement, très probablement supérieure à quinze, voire vingt milliards d’euros… Tandis que ses recettes se montent au mieux à la moitié !

Le cabinet AT Kearney a prévenu il y a quelques mois :« En fonctionnant comme des entreprises normales, les ligues d’Espagne, d’Angleterre et d’Italie seraient mises en faillite en moins de deux ans ». Ne nous y trompons pas. A l’instar de la Grèce que chacun sait maintenant en situation de banqueroute non virtuelle mais réelle, les clubs du Vieux Continent sont aujourd’hui incapables de rembourser ce qu’ils doivent, et ne vivent plus que sous assistance respiratoire. En attendant que le premier domino ne tombe, entraînant les autres selon la théorie éponyme, ce qui ne saurait plus maintenant tarder…

Platini en raillant Beckham rêve sûrement comme à ses débuts du Lycée Papillon…

Un seul homme de décision dans le sport en Europe a pourtant tiré le signal d’alarme, Michel Platini. Paradoxalement, l’ancien génie du coup-franc a dressé le constat de la gabegie sans y voir tout à fait les mêmes conséquences que les politiques. Il ne faut pas réduire la voilure pour mieux braver la tempête mais pour que les chances de chacun soient égales face à des compétitions impitoyables. L’équité, le « fair-play » financier pour être précis, avant la rectitude des comptes. Ou la justice sociale du foot business ! In fine, dans deux ans, le Real Madrid ou Manchester United pourraient bien être exclus de la Ligue des Champions si leur bilan ne présente pas des colonnes débitrices trois ou quatre fois plus raisonnables.

Reconnaissons-le, certains ont semblé comprendre le message, le conseil appuyé plutôt. Outre-Manche, Sir Alex Ferguson ou Arsène Wenger se posent ces temps-ci des problèmes sur lesquels ils n’avaient pas jusque-là trop cogité. L’argent ne devant plus sortir, il doit évidemment rentrer. Et leurs joueurs en or partent plus qu’ils n’arrivent. En France, Jean-Michel Aulas n’a plus trop le choix. L’OL entré par ses infatigables soins en bourse, il doit parler à ses actionnaires et leur avouer qu’il ne peut plus comme avant embaucher de stars à gogo, et qu’il doit a contrario s’en séparer.

Toujours en France, M. Al-Khaleïfi, patron tout puissant du PSG, vient, lui, de déclarer qu’il n’achèterait plus de joueurs cette saison. Fort bien, après avoir signé en début de saison 2011-2012 une demi-douzaine de chèques (et quelques traites) pour le modique total de 80 millions d’euros, record hexagonal du genre pulvérisé. Sauf un. Mais pas le moindre. Pas vraiment un joueur, mais une « marque », comme l’a dit lui-même le richissime Qatari, nommée Beckham. Le tour est joué. On n’achète plus de talents mais des images, des figurines, des sortes d’usines à produits dérivés. Platini s’en est d’ailleurs visiblement amusé, qualifiant l’époux de Victoria de futur touriste haut de gamme de la plus belle ville du monde et adepte modèle du « shopping ». Je soupçonne le président de l’UEFA de l’avoir quand même un peu mauvaise. David-le-produit, et sa moitié en pleine page des magazines people débarquant dans un PSG totalement financé par les pétro-dollars du Golfe, ne rappellent sans doute pas à Platini les saines joies de ses débuts dans le football du temps de Nancy et du « Lycée Papillon« …

Les Verts, c’est spécial…

Ce n’est qu’une ligne d’un classement, un nom au-dessus d’une pile d’autres. Mais ce « Saint-Etienne » qui surplombe la hiérarchie du Championnat de France de football en ce soir du 18 septembre 2010, c’est un événement spécial. Parce que les Verts sont leaders pour la première fois depuis près de vingt-neuf ans…

C’était à l’époque où le déjà fameux Michel Platini, transfuge de Nancy, était venu dans le Forez pour redorer le blason d’un club qui avait sans le savoir déjà entamé sa spirale descendante. Une caisse noire allait précipiter un destin de la même couleur pour ces Verts qui avaient enflammé le pays quelques années auparavant, de 1974 à 1977. A coups de folles envolées hexagonales et d’enivrantes campagnes européennes que la télévision magnifiait.*

Les Verts avaient tout changé dans le paysage du ballon rond tricolore. Au point que la France entière allait chercher l’extase à Geoffroy-Guichard, le stade où l’on respirait autant le parfum des exploits que l’odeur des usines à charbon. C’était vraiment transcendant. Comme du plaisir. On en redemandait. Oswaldo Piazza et ses chevauchées de bison fou, Dominique Bathenay et ses fusées du gauche, Christian Lopez et ses tacles du bout du monde, Dominique Rocheteau et ses dribbles improbables… Ce qui rendait le peuple amoureux des Verts, c’était leur côté bravache, leur envie de ne jamais céder, de renverser les montagnes. Ensemble. Le héros, c’était l’équipe.Vingt-huit ans que l’on se nourrissait à Saint-Etienne de ces scories de souvenirs. Quelle patience…

Michel Platini, votre but n’est pas valable !

Jamais je crois le titre de ce blog n’aura été tant justifié. Mon humeur est en cet instant – celui du but bel et bien inscrit par Frank Lampard et refusé par l’arbitre Mr Larrionda à l’Angleterre – à la colère, puissante, rageuse. Le ballon a franchi la ligne… de cinquante centimètres. Des centaines de millions de téléspectateurs l’ont constaté en direct. Le ralenti l’a confirmé de manière absolue…

Que les arbitres soient de manière occasionnelle incompétents ou même empêchés visuellement d’apprécier une action ne me choque nullement. Mais que la FIFA n’ait même pas cru bon à l’occasion d’un huitième de finale de la Coupe du monde de placer une cellule video sur le bord du terrain, comme lors de la finale 2006 préjudiciable à Zidane mais finalement utile à la justice du sport, j’en suis abasourdi.Il y a quelques mois, je fustigeais le refus déjà incompréhensible des responsables du football européen et mondial, Michel Platini en tête, d’avoir recours à la vidéo. Aujourd’hui, je vais plus loin. Platini doit rendre des comptes s’il le peut encore. Pourquoi notre légendaire numéro 10, si soucieux de l’équité, s’entête-t-il si aveuglément. Aucune raison ne sera désormais plus jamais valable après ce scandale planétaire pour ne pas faire appel à la preuve la plus simple et la plus juste. Un moyen qui fonctionne pratiquement sans la moindre anicroche ni contestation depuis des années dans d’autres sports… Et si je ne m’abuse, depuis lors,  au rugby, au tennis, au foot américain, nul ne crie au dévoiement de sa discipline…

Michel Platini, qu’allez-vous dire aux dizaines de millions de supporters Anglais scandalisés ?

Ce que vous invoquez, Mrs Platini et Blatter, cette soi-disant injustice entre sport d’élite et sport de masse, ou cet autre argument grotesque d’un football qui serait « déshumanisé » par les moyens technologiques, est aujourd’hui définitivement insensé. L’athlétisme ou le cyclisme sont-ils déshumanisés quand on déclare un vainqueur au millième de seconde après une photo-finish ? Qu’allez-vous dire ces jours prochains aux dizaines de millions de supporters Anglais effondrés et scandalisés, qui auraient pu être Français, Ghanéens ou Chinois ? Que vous allez placer des arbitres supplémentaires aux abords des surfaces de réparation ?Mais à ce sujet, je vous disais dans mon précédent billet:  « Quant aux deux arbitres supplémentaires dans les surfaces, ça n’est pas en soi insensé. Mais, comme vous dites, c’est d’abord cher et ensuite sans garantie. Si le ballon rentre de trois millimètres dans le but en finale de la Coupe du monde, vous pourrez mettre un arbitre ou dix ou cent dans l’axe du but, ils ne pourront pas se décider, la caméra si ! »

Une « injustice suprême » mérite au moins qu’on la traite différemment

Certains réactionnaires affirment que cinquante faits de jeu par matches sont contestables ou mal jugés par un arbitre. Et qu’en conséquence, même un ballon ayant franchi la ligne de but d’un mètre, fait partie de la même manière des aléas du jeu. Et qu’il n’y a qu’à s’y résigner… Pas moi. Il y a selon moi en football, comme dans la vie, des injustices tout le temps et partout. Mais il existe aussi et surtout des injustices « suprêmes » comme ce but refusé à Lampard. Pourquoi ne pas les traiter différemment, surtout de façon si limpide et en un temps aussi court (dix secondes dans cet exemple) ?Si vous me répliquez enfin que ce Allemagne-Angleterre ne mérite pas plus de moyens de vérification qu’un match joué à Nogent sur Marne ou à Tombouctou, alors allez demander à ces amateurs du dimanche s’ils préfèrent les caméras sur leur stade ou sur celui où leur équipe nationale dispute un match de phase finale de Coupe du monde.

Michel Platini, Joseph Blatter, votre but n’est pas valable !