Voilà une quatrième journée de H-Cup que je sentais bien pour nos clubs français. Ça fleurait bon, je ne sais pas pourquoi. Et puis, heure après heure, un peu à l’image de la neige qui s’est accumulée partout et insidieusement comme de la fiente pendant deux jours, les matches se sont enchaînés en me fusillant petit à petit les nerfs et en me polluant l’atmosphère.
Le Racing-Metro m’avait déjà bien entamé le moral dès vendredi soir. A Colombes, où on ne voyait pas les Saracens, à la recherche de leur lustre passé et déjà éliminés, se refaire la cerise, les Franciliens se sont perdus dans un tourbillon de neige. Chabal, Chavancy & Co absents de la feuille de match pour cause d’épidémie de gastro… Merde alors ! Défaite au bout. Mais normale, les Rosbeefs, faut reconnaître (ça m’arrache les lèvres gercées de l’avouer !) étaient les plus forts. Dans le même temps, on nous annonçait que l’équipe de Glasgow ne pourrait pas jouer le lendemain samedi à Toulouse. Leurs affaires s’étant paumées dans des soutes quelque part ente le Loch Ness et la Haute-Garonne…
Le samedi, donc, je me requinque avec Toulon, seul moment de vraie jouissance du week-end avec un bon « London Irish coffee » pour se consoler. Du bon boulot des Varois, même s’ils ont pris leur temps et fait hérisser mes poils en se faisant rejoindre (17-0 puis 17-17) avant de se payer leur « café » (38-17). Mais en même temps, le match de Toulouse est reporté non pas au dimanche mais au… mardi. Trois jours pour amener leurs sacs, les Ecossais ! Ils se foutent pas un peu de nous, par hasard ? Biarritz prend sa revanche sur… Aironi. Mais les cinq points sont acquis bien laborieusement et pas de quoi pavoiser après la honte de l’aller en Italie.
Clermontois, expliquez-moi…
Le pire à venir. Samedi soir, Clermont se fait désosser. Pas n’importe où, bien sûr, je ne suis pas fou. Au Leinster, chez les champions 2009 c’est vrai. Mais le match des Jaunards n’a pas été digne d’un club qui rêve de devenir un grand d’Europe. Là, ce qui m’a vraiment mis les glandes, c’est cette espèce de sempiternelle continuité des Auvergnats à courber l’échine dans ce genre de circonstance. Pas de hargne, j’oserais dire pas d’honneur, même si c’est dur à dire, parce que je me rends bien compte qu’il ne suffit pas de vouloir être une grande équipe pour l’être. Alors, il ne faut pas l’annoncer ! Je suis dur, mais il faut dire (ou se dire) les choses, non ? Quel contraste avec les Irlandais !
Ce n’est plus de l’énervement, c’est un je ne sais quoi d’exaspération qui me titille…
Pas fini l’agacement. Dimanche, le match de Castres ? reporté, au lundi 15 h… Neige sur… l’Ecosse, à Edimbourg. Pas possible, ils ont leur volcan islandais ceux-là ! Et ma nervosité qui continue avec Leicester–Perpignan, le match à gagner absolument pour les Catalans à la recherche d’un premier vrai exploit européen depuis des années. La rencontre agaçante par excellence. L’USAP qui rivalise, qui n’a pas peur, mais qui reste quand même un peu en dedans. L’USAP qui mène au score à une demi-heure de la fin mais qui ne sait pas tenir le score. Incroyable avec une expérience pareille de manquer un drop facile (Laharrague), de rendre des ballons dans les 22 m adverses, de se laisser piéger par la provocation (Alvarez-Kairelis qui prend un carton jaune à dix minutes de la fin…). Mais Laharrague (Nicolas) passe la pénalité de l’égalisation à trente secondes de la sirène. Ouf. Non, sur le renvoi, le bon vieux coup de Trafalgar. Les Sang et Or perdent le ballon… Mais les rosbeefs resteront heureusement et éternellement les plus mauvais joueurs de main du monde et la passe pour l’essai tout fait est délivrée… au juge de touche…
Allez, on se calme et on boit frais…