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Rentrée pas trop classe

Certes, l’été n’avait pas été complètement mou des genoux (attention au pluriel des « ou »), mais pas loin. Pour la rentrée, on s’était surtout plu à réviser les cours après la Coupe du monde qui s’était finie un peu en eau de saucisse de Francfort avec ces bon vieux Allemands au-dessus de tout et même des gros jambons de Messi.

Révisions de transfert au PSG, comme d’habitude à coups d’offres tous azimuts et à base de cinquante millions minimum. Révisions d’adieux déchirants à la sélection par les récidivistes des récipiendaires de coups de règle sur les doigts, Nasri et Ribéry. Révisions au soleil et à la piscine avec nos petits grands nageurs assoiffés d’or mais ce coup-ci assez désargentés aux Championnats d’Europe, excepté le Florent Manaudou, frère de sa soeur, sans doute aussi doué qu’elle pour les longueurs de bassin et les rentrées… publicitaires.

On avait aussi un tantinet ronflé au fond de la classe en tennis. Nadal et ses articulations et Djokovic avec sa bague au doigt s’étaient planqués près du radiateur, laissant ce vieux Rodgeure avec les félicitations du jury pour son excellent travail estival.

En rugby, Philippe Saint-André en a pris plein les gencives en août. De tous bords, et évidemment des petits jaloux et candidats à sa succession et qui ont inondé de fiel leurs bons copains de la presse  au sujet du « goret ». Une boucherie plutôt porcine.

A Zurich, où l’on apprécie les gros comptes et les belles attitudes, l’ami Mekhissi s’était fait l’ennemi du grand style. Déshabillage en pleine piste et disqualification à cause d’un de ces pourtant très vilains « marcel » d’athlète dont nos bambins ne voudraient même pas au Carrefour du coin.

Mais en cette rentrée de septembre, on a repris le collier, le vrai. Paris qui roupillait depuis un mois a enfin retrouvé le rythme d’un premier à l’école. Et Zlatan a rendu une copie mentionnée face à des Verts et un Ruffier au bonnet d’âne. Trois pions et vingt sur vingt en technique. Mais un zéro en attitude et discipline selon le règlement intérieur, que plus personne ne consulte ou respecte. Toiser son adversaire après un but et l’insulter est un spectacle que le bon peuple du Parc des Princes ou d’ailleurs emplit de joie de respirer.

A Flushing, nos Français font comme tout le monde. Qu’ils gagnent ou perdent, ils râlent, pérorent ou miment les pires cancres du genre, par simple imitation et probablement en s’imaginant que Youtube leur rendra quelques milliers de clics.

Tout ça sans même parler de chenapans hors hexagone comme Rosberg et Hamilton, les équipiers Mercedes, ayant joué les Senna-Prost en se sabordant au GP de Belgique.

A craindre quand même que cette rentrée ne soit qu’un aimable tour de chauffe…

Pastore est bien plus brillant sans brillantine !

C’était le parfait « invendable », Javier Pastore, le cheval de retour qui allait finir dans les courses « à réclamer ». Pire, dans le langage de la bourse, une junk bond, vous savez ces actions pourries que les courtiers se refilent comme des patates chaudes jusqu’au jour où elles ne valent plus rien qu’un morceau de papier…

Ce chiffon en short ne valait plus que le prix de son éternelle brillantine. C’est à dire à peu près quarante deux million de moins que le prix de son transfert en 2011 de Palerme au Qatar SG, autrement dit zéro euro et quelques centimes…

Jusqu’à ce mardi pas noir du tout sur le flanc droit de la pelouse du Parc des Princes. Javier Pastore, en quatre secondes environ, le temps de trois ou quatre dribbles sublimes en Paso Doble face à quatre ou cinq joueurs ébahis et impuissants de Chelsea, a tout d’un coup revalu l’extravagance de son prix d’achat.

Celui d’un footballeur capable de hisser peut-être à lui seul un club en demi-finale de Ligue des Champions. Celui que paient la petite demi-douzaine de clubs capables de s’offrir la quelque demi-douzaine d’artistes capables de leur offrir leur paradis du ballon rond, la victoire en Ligue des Champions.

Le grand Pastore, le beau Pastore

A Paris contre les « Mourinho boys », on attendait évidemment Zlatan ou Cavani, voire l’un des nouveaux produits d’appel de l’ère businesso-marketing qatarienne, comme Matuidi, pour incarner ce rôle de faiseur de pierre philosophale. Mais Pastore, le grand Pastore, le beau Pastore, s’est levé de son banc en fin de match, tranquille comme à l’habitude, pour remplacer au pied levé Lavezzi.

L’Argentin ne devait en réalité que boucher un trou pendant les ultimes secondes du match, un gouffre béant formé par la blessure de l’infortuné Ibrahimovic, dont un muscle de sa cuisse droite avait lâché un peu auparavant.

Le dégingandé Javier, pas stressé l’ombre d’une seule fois depuis trois ans ni par ses détracteurs ni par ses performances de génie égaré, et seulement inquiet en ce 2 mars à 22h40 de la tenue parfaite de sa nouvelle coiffure « naturelle » dépouillée de tout fard capillaire à la Cristiano Ronaldo.

Sans laque, ce fut le feu au lac british. Le troisième but parisien, un feu de magie. Javier, oui, de l’or en barre. Et maintenant, il le vaut bien.

Au PSG, plus on gagne et plus on perd ses nerfs

Les pauvres, ils ont besoin d’une psychothérapie ? Non, mais allo Freud quoi ? Je dis « les pauvres », je ne pèse pas vraiment mes mots… Mais je les plains un peu malgré tout. Parce que, et c’est incroyable, toutes les stars du PSG, oui toutes, ont pété au moins un câble, voire deux ou trois, ce dimanche soir de pluie à Evian où elles ont pourtant gagné (1-0) et pratiquement décroché le titre de champion tant attendu !

Pas une d’entre les vedettes parisiano-qatariennes n’a échappé à la crise de nerfs. Avec trois cartons rouges à la clé. Y compris le beau, respecté et respectable David Beckham, auteur d’un tacle pseudo manqué aussi débile que son expérience est -devrait être – énorme. Énorme oui, de légèreté et d’inconséquence. Et Monsieur Thual, l’homme en noir vêtu de jaune a vu rouge…

Mais s’il n’y avait eu au PSG que le mari de Posh à avoir déraillé en Haute-Savoie, peut-être aurait-on pu mettre ce geste au seul et exclusif compte de l’irritation de plus en plus patente d’une étoile qui ne sait plus trop si elle est devenue une icône sans but, un objet de culte mercantile, un père paumé ou un joueur en perdition…

Mais non, ils ont tous craqué les hommes de Carlo Ancelotti, l’entraîneur qui se demande lui-même ce qu’il fera l’an prochain, prendre une année supplémentaire les millions de gazo-dollars de Doha ou les valises à roulettes d’euros de Madrid. Zlatan avait entamé le bal des courroucés, en s’en prenant à tout adversaire à portée de ses bras d’albatros. Vous me direz, il en a tellement l’habitude et on le prend tellement au second ou au troisième degré que même les sheriffs à sifflet en ravalent leur roulette…

Beckham, Zlatan, Verratti, Lavezzi, Sirigu, Ancelotti, ils se mettent tous en transes !

Dans le sillage de fumée d’oreilles et de nez d’Ibra, c’était Lavezzi qui avait failli tout casser sur son passage à l’instant de sa sortie du terrain après une occasion en or manquée lui ayant valu sans doute cette sanction de son coach. Carlo était lui aussi sorti de ses gonds quand son petit compatriote et protégé Marco Verratti venait d’être expulsé, juste avant Beckham. Le jeune cheval transalpin s’était cabré comme un poney fou, absolument tout seul, sans le moindre coup de cravache. Le coup de folie. Si récurrent et sur ce coup si aberrant que le « Mister » lui avait passé sous le pif de la caméra un savon mémorable.

Question naseaux fumants, on avait même vu Thiago Silva, le placide, s’en prendre à la suite d’une mésentente verbale, à son gardien de but, Sirigu. Eh bien, Salvatore, le calme et tranquille Salvatore, est allé se mêler à l’altercation générale de fin de match dont Blaise Matuidi avait allumé l’étincelle en chambrant le banc d’Evian. Peut-être en souvenir et par réaction épidermique de l’élimination du PSG dans le même lieu il y a dix jours… Et carton rouge pour Sirigu, le troisième du PSG en vingt minutes, donné (ou promis par les instances de la LFP) dans les vestiaires à l’issue d’une scène tragi-comique puisque le joueur a été convoqué sur le terrain cinq minutes après le coup de sifflet final et qu’il en a été empêché par un de ses dirigeants… Transes, napolitaines bien sûr…

Non, tout ce très beau monde, pourtant avec la couronne de champion quasiment sur sa tête et le ticket de participation à la Ligue des Champions en poche, avait le sang chaud, très chaud, bouillant. Le seul qui n’a pas eu un clignement d’œil de mauvaise humeur, c’était Jérémy Ménez, sanguin comme pas deux mais sûrement pas trop enclin à se faire remarquer par les autorités arbitrales après sa toute récente sortie de langage châtié… Sauvé des eaux !

Et justement, à Evian, et particulièrement là-bas comme chacun le sait, on n’en manque pas, d’eau. Allez, joueurs parisiens, une bonne douche, bien froide !

Brandao et Zlatan, allez-y Mollo !

Le sport est un spectacle, chacun le sait, c’est même sa définition si on en exclut le corollaire des naïfs qui ont encore le courage de parler de jeu.

Du Saint-Etienne-PSG de ce dimanche soir sur Canal+, on ne retiendra rien de bien joyeux. Excepté le magnifique échange de maillot entre le dénommé Mollo et l’ineffable Ibrahimovic. Le premier, joueur de football et à la fois supporter, a réclamé quasiment à genoux le maillot de son idole médiatique au coup de sifflet final. Et le second, dans un geste aussi auguste que méprisant et du haut de son désormais fameux nez perché vers les vingt décimètres, le lui a offert et jeté sans un regard, comme on ferait obole à un crève-la faim.

Comique, au second voire au troisième degré tant on connaît désormais sur les pelouses de Ligue 1 l’attitude spéciale du Suédois aux millions d’allumettes et d’euros. Ce comportement est-il hautain, pathologique ou carrément psycho-pathologique ? En tout cas, il fait constamment réagir et le Paris des Qataris ne s’est évidemment pas trompé en l’engageant dans sa troupe d’artistes-mercenaires. Il se passe toujours quelque chose avec Zlatan, y compris de talentueux comme sur la transformation du fameux penalty qu’Ibra a du retirer en tentant et réussissant une Panenka sur son second essai. Et le spectacle, c’est l’essentiel en ce temps où l’on s’ennuie de tout.

Du spectacle, disais-je, oui il y en avait eu. Pas sur le plan technique ou tactique, ce qui n’a plus aucun intérêt, mais sur le plan de la polémique, seule notion à remuer les réseaux sociaux et l’audience des chaînes. Lavezzi s’était échappé sur le côté et Ruffier le dernier rempart stéphanois avait plongé dans ses pieds. Penalty, sifflait l’arbitre. Trois ralentis à mille images/secondes plus tard, et Mr Gautier devenait l’homme en noir (en jaune, c’est plus voyant) le plus ridicule et controversé de la semaine. Lavezzi avait plongé comme à la piscine et Ruffier ne l’avait pas touché. Une évidence en haute définition.

Toujours du spectacle, sur le superbe but égalisateur (2-2) du pape vert François. Clerc. Un but pas si catholique. Un nouveau ralenti prouvait magnifiquement que l’action était entachée d’une laidissime faute de Brandao. Une semelle sur le tibia de Thiago Silva dont on se demande encore comment il n’ait pu aboutir par la brisure des os de la jambe du Brésilien. Exactement comme s’était fracturée en deux la cheville de Jérémy Clément sur le même terrain il y a quinze jours.

C’était hideux mais fort, très fort en intensité dramatique. Si puissant que la fin de rencontre donnait des idées noires aux acteurs. Même le très honorable David Beckham en perdait son anglais de footballeur anobli par la Queen. Insultes adressées à un peu tout le monde, dont évidemment Brandao, mais aussi à l’arbitre, soit aux deux coupables désignés par lui et la télé.

Geoffroy-Guichard, c’était un peu le cirque dominical. Et au cirque il faut, non pas un jeu, mais des jeux. Et du combat, féroce, avec des gladiateurs et leurs armes modernes. Pour qu’on lève et baisse tranquillement les pouces au fond de notre canapé. Et que nous mangions notre pain. Qu’il soit noir ou blanc, mais en couleurs…

Tout passe, tout casse, tout lasse…

Allez, un bon coup de gueule ne fait pas de mal. Parce que ça va mal partout, et gueuler ça soulage. Donc, je pousse un coup de gueule sur tout ce qui me passe sous le pif.

D’abord, en cette période de crépuscule de 2012 j’en ai marre des bilans de fin d’année : le meilleur footballeur de Ligue 1, l’évènement le plus marquant, le sportif le plus con, la sportive la plus sexy… Ras le bol. On me dit ce qui est bien et mal, ce qui est beau et laid et ça m’énerve. Qu’on me laisse juger du bien et du mal, merde. Moi, je trouve que Bolt, Phelps, Serena Williams, Ribéry et Cie ne sont pas tant que ça des modèles ou des exemples de génie ou d’imbécilité. La vache, je suis à cran là…

Mais sinon, je vais bien, merci. Ce n’est qu’un petit coup de déprime de rien du tout… Tiens, voilà qu’en cette pénultième journée de l’année on veut me filer un pénultième coup de blues. Le chômage, la presse, l’économie, la dette, tout va mal en France.

Ou tout « irait » mal, je ne sais plus trop. Zlatan, lui, va bien. De mieux en mieux. On vient de lui annoncer, aujourd’hui même, qu’il est encore plus riche que la veille. Fini, over, kaputt, les 75% d’impôts à casquer pour les riches. Notre conseil constitutionnel a déclaré que notre Constitution était juste pour tout le monde, y compris un footballeur qui marque des buts pour 14 millions d’euros par an…

Or, cependant, en outre, incidemment et par le fait, je dis et je crie qu’il a raison le Conseil et qu’il est de bon conseil pour François Hollande et ses promesses de rase campagne. C’est sûrement injuste pour des bonnes raisons mais c’est excellent pour les miennes. Plus y a de riches et moins y a de pauvres, et chacun est libre de prendre le fric qu’on lui offre à peu près honnêtement… Tenez, Gégé, le comédien, veut foutre le camp. Tous nos champions du monde 1998 de foot ont foutu le camp il y a quinze ans, et ils n’ont jamais craché un euro au fisc français. Personne ne leur a rien dit ou presque. Le patriotisme, c’est un concept bizarre, non ? Un coup on le voit, un coup on le voit pas. Du bonneteau.

De toute façon, Ibrahimovic, il s’en fout. Il ne paie pas ses impôts, c’est prévu dans son contrat, signé par lui-même, son agent, et l’Emir du Qatar à qui la super star est allée serrer la pogne pour les fêtes avec toute l’équipe du PSG, femmes de joueur, agents de joueur…

Au ciné comme au foot, faudrait réfléchir avant de claquer des montagnes de pognon…

Sinon, et ça n’a rien à voir quoique ce soit quand même la même chose (c’est bien les paradoxes), le cinoche va aussi mal que le foot et que le reste… Un producteur-distributeur nommé Maraval, dénonce les cachets mirifiques d’acteurs stars. Là, vous voyez le parallèle, mon parallèle, avec le foot…

Plutôt que de taxer ou d’essayer, ou de faire croire qu’il faut taxer, ceux qui ont gagné énormément de pognon (sans faire de hold-up), ce serait quand même plus malin de s’organiser pour que la chose (les cachets mirifiques d’acteur ou les salaires déments de joueurs) se produise le moins possible.

Autrement dit, dans le cinéma ou dans le sport, il suffirait que le système soit un peu plus sain, moins mafieux, davantage équilibré quoi. Instaurer par exemple – mon vieux dada – dans le foot, comme en NBA, un circuit fermé avec salary cap (limitation globale des salaires par club) et autres drafts (meilleur joueur qui va automatiquement dans le club le moins bien classé). Pas compliqué et ça marche… En bref, « Y’a qu’a-faut que »… En 2013 faut que ça change, absolument… Faut que Messi et Cristiano Ronaldo viennent à Paris, les impôts, maintenant ici, c’est cadeau !