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Tout passe, tout casse, tout lasse…

Allez, un bon coup de gueule ne fait pas de mal. Parce que ça va mal partout, et gueuler ça soulage. Donc, je pousse un coup de gueule sur tout ce qui me passe sous le pif.

D’abord, en cette période de crépuscule de 2012 j’en ai marre des bilans de fin d’année : le meilleur footballeur de Ligue 1, l’évènement le plus marquant, le sportif le plus con, la sportive la plus sexy… Ras le bol. On me dit ce qui est bien et mal, ce qui est beau et laid et ça m’énerve. Qu’on me laisse juger du bien et du mal, merde. Moi, je trouve que Bolt, Phelps, Serena Williams, Ribéry et Cie ne sont pas tant que ça des modèles ou des exemples de génie ou d’imbécilité. La vache, je suis à cran là…

Mais sinon, je vais bien, merci. Ce n’est qu’un petit coup de déprime de rien du tout… Tiens, voilà qu’en cette pénultième journée de l’année on veut me filer un pénultième coup de blues. Le chômage, la presse, l’économie, la dette, tout va mal en France.

Ou tout « irait » mal, je ne sais plus trop. Zlatan, lui, va bien. De mieux en mieux. On vient de lui annoncer, aujourd’hui même, qu’il est encore plus riche que la veille. Fini, over, kaputt, les 75% d’impôts à casquer pour les riches. Notre conseil constitutionnel a déclaré que notre Constitution était juste pour tout le monde, y compris un footballeur qui marque des buts pour 14 millions d’euros par an…

Or, cependant, en outre, incidemment et par le fait, je dis et je crie qu’il a raison le Conseil et qu’il est de bon conseil pour François Hollande et ses promesses de rase campagne. C’est sûrement injuste pour des bonnes raisons mais c’est excellent pour les miennes. Plus y a de riches et moins y a de pauvres, et chacun est libre de prendre le fric qu’on lui offre à peu près honnêtement… Tenez, Gégé, le comédien, veut foutre le camp. Tous nos champions du monde 1998 de foot ont foutu le camp il y a quinze ans, et ils n’ont jamais craché un euro au fisc français. Personne ne leur a rien dit ou presque. Le patriotisme, c’est un concept bizarre, non ? Un coup on le voit, un coup on le voit pas. Du bonneteau.

De toute façon, Ibrahimovic, il s’en fout. Il ne paie pas ses impôts, c’est prévu dans son contrat, signé par lui-même, son agent, et l’Emir du Qatar à qui la super star est allée serrer la pogne pour les fêtes avec toute l’équipe du PSG, femmes de joueur, agents de joueur…

Au ciné comme au foot, faudrait réfléchir avant de claquer des montagnes de pognon…

Sinon, et ça n’a rien à voir quoique ce soit quand même la même chose (c’est bien les paradoxes), le cinoche va aussi mal que le foot et que le reste… Un producteur-distributeur nommé Maraval, dénonce les cachets mirifiques d’acteurs stars. Là, vous voyez le parallèle, mon parallèle, avec le foot…

Plutôt que de taxer ou d’essayer, ou de faire croire qu’il faut taxer, ceux qui ont gagné énormément de pognon (sans faire de hold-up), ce serait quand même plus malin de s’organiser pour que la chose (les cachets mirifiques d’acteur ou les salaires déments de joueurs) se produise le moins possible.

Autrement dit, dans le cinéma ou dans le sport, il suffirait que le système soit un peu plus sain, moins mafieux, davantage équilibré quoi. Instaurer par exemple – mon vieux dada – dans le foot, comme en NBA, un circuit fermé avec salary cap (limitation globale des salaires par club) et autres drafts (meilleur joueur qui va automatiquement dans le club le moins bien classé). Pas compliqué et ça marche… En bref, « Y’a qu’a-faut que »… En 2013 faut que ça change, absolument… Faut que Messi et Cristiano Ronaldo viennent à Paris, les impôts, maintenant ici, c’est cadeau !

Je demande un déontologue pour sauver ce pauvre Zlatan

Il y a donc maintenant des « déontologues« . C’est officiel. Le déontologue exerce donc le métier tout à fait noble de redresseur de torts en éthique, morale, et tous défauts imaginables en terme de conscience. Je demande tout aussi officiellement au gouvernement ou à mon préfet ou à mon maire pourquoi je n’ai pas ce monsieur ou cette dame comme chef direct.

Je réclame donc de toute urgence un déontologue pour me dire si je contreviens ou non aux bonnes règles de l’humanité. Et parce que je suis un citoyen respectable, une sorte de vulgum pecus de base, et que je le veux également pour les autres, j’exige qu’on nomme un déontologue pour chaque sport et chaque discipline.

Il est en effet inadmissible, selon moi et mes idées qui s’égarent le plus souvent dans la fausseté, que le cas, en football par exemple, d’un tacle par derrière aboutissant à un bris immédiat des ligaments croisés du genou (six mois à un an d’arrêt de l’accidenté) ne soit pas immédiatement étudié par un déontologue ayant fait six ans (ou douze pour encore plus de sûreté) d’études spécialisées en la matière. Je souhaite également qu’une autorité de cette nouvelle espèce se penche sur quantité d’autres cas qui me paraissent à moi, barbare en tout, trop compliqués à résoudre.

Trouver un appartement à Zlatan Ibrahimovic ne peut être résolu que par la déontologie, voire l’ontologie…

On m’a convaincu. Je suis désormais persuadé qu’un déontologue averti, et pas du tout nommé à des fins médiatiques ou démagogiques, aurait l’autorité intellectuelle et morale pour s’attaquer avec succès à des problèmes de type du fair-play financier, de la video dans le football, de la violence des supporters, des doigts d’honneur d’entraîneurs, du dopage…

On irait plus vite, c’est certain, avec l’emploi intelligent de personnalités géniales, pour éradiquer en une semaine ces grands fléaux ou pour faire comprendre en une minute à peine à dix millions de jeunes écoliers, lycéens et petits sportifs ce qu’ils doivent faire pour le bien de leur avenir et de l’humanité.

Oui, vive la déontologie, vivent les déontologues. C’est la solution universelle, ce sont eux qu’il nous faut. Je réclame d’ailleurs un déontologue agrégé de sciences sociales et immobilières et qui serait idéalement titulaire d’un Masters à Harvard en ballon rond et économie financière, qui aurait toute capacité pour solutionner le problème frappant épouvantablement depuis des semaines Zlatan Ibrahimovic, redoutable attaquant du PSG mais piètre lecteur d’annonces. Le malheureux ne parvient pas à trouver un pied à terre à Paris… C’est déontologiquement insupportable. Ontologiquement même…

PSG : Zlatan Ibrahimovic, les dessous d’une interview

Il m’est toujours plaisant de lire une interview, surtout celle d’un sportif. Celle de Zlatan Ibrahimovic dans le quotidien anciennement appelé L’Auto m’a éveillé ce matin, comme disait Montesquieu, avec « une espèce de ravissement »…

D’emblée je l’avoue et vais m’en expliquer, je n’ai pas lu la chose en dévoreur d’information. Déformation intellectuelle ou professionnelle, je ne sais pas et ne veux pas le savoir, et dès la lecture du titre de la première page « Les gens veulent que Paris échoue« , il m’est apparu que je ne lirai pas cette interview au premier degré voire au deuxième…

J’ai immédiatement pris le parti d’en observer l’architecture, les fondations, les étages et les pièces de construction. Comme l’on dit depuis que la presse existe, cet entretien est avant tout un « coup », pas un scoop (Zlatan ne dit strictement rien de nouveau ni de stupéfiant).

Le phénomène Zlatan suffit à lui-seul…

Le prétexte de cette ITW comme on l’appelle dans le jargon, le match de Ligue des Champions du PSG contre Kiev du lendemain, est évidemment futile puisque totalement écarté. Non, bien sûr, c’est le phénomène Ibrahimovic qui en est le sujet central et exclusif. D’ailleurs on nous présente d’abord dans un encart la star comme elle est apparue aux intervieweurs. Ou plus exactement, je crois, comme on aurait voulu qu’elle nous apparaisse. La nuance peut apparaître subtile mais il me faut vous dire que ce genre d’introduction (annoncer au lecteur le contexte de l’entretien et l’aspect de son interlocuteur et ce qu’on l’on croit apercevoir de son état d’esprit du moment) est un exercice assez vain et faussement informatif. Présenter ainsi une star comme simple et accessible, franche ou usant de « sincères sourires » n’entraîne pas à mon avis à l’objectivité, déjà bien malmenée…

Derrière l’interview, des messages quelque peu subliminaux

Car une interview de ce genre n’est pas comme on peut le croire de loin une conversation banale et à bâtons rompus entre intervieweur et un interviewé. C’est un peu plus compliqué. Incontestablement, « Ibra » est le personnage incontournable du paysage sportif du moment dans l’hexagone. Mais il a fallu bien entendu l’attirer dans ses filets. Avez-vous remarqué qu‘il n’est question dans l’interview du salaire de la star que l’espace d’une question, une seule… Pas de hasard, Balthazar, l’évidence saute aux yeux, le grand Suédois a donc dirigé à sa façon, celle de l’homme fort, les débats. Avec les vraisemblables renforts préalables de son agent, son avocat et son attaché de presse (pardon le Directeur des medias !) du PSG. Pas question de s’étendre sur le sujet qui a déjà beaucoup fâché microcosme et macrocosme et peut fâcher à nouveau par une bête étincelle.

Il a donc fallu « orienter » cette interview sur un autre sujet. La personnalité du bonhomme y suffit largement. L’Equipe le sait, le lecteur le sait et en redemande. CQFD. Même « réduite » à ce thème, l’affaire est vendeuse pour le journal. Même si je n’ai personnellement rien appris du contenu de cette interview. Et c’est normal. Ibrahimovic et son entreprise, je veux dire son entourage très intéressé à ses performances et son rendement financier, se doivent de le présenter comme le personnage qu’ils veulent qu’il soit. C’est à dire un  champion à la fois atypique et malgré tout exemplaire malgré ses écarts. D’où une litanie de justifications déjà évoquées dans son livre, d’arguments essentiellement positifs et surtout pas de trop longues complaintes ni de remarques acerbes comme « Ibra » sait si bien les distiller lorsqu’il est livré à lui-même…

Au final, ces milliers de signes (on parle de nombre de signes et pas de lignes dans les rédactions) issus de la parole de l’attaquant du PSG ont produit une « titraille » assez accrocheuse. Je dis « assez » parce qu’évidemment Zlatan n’a pas fourni la matière suffisante à un « gros » événement médiatique. Délibérément. A l’image de tous ses collègues, Ibrahimovic utilise la presse en fonction des situations. Celle du moment, relativement paisible (pas de frasques, buts à gogo, employeur satisfait), s’inscrit dans un pur entretien d’image auprès du public, un entretien du « mythe » (comme le « Pour être bon, il faut être en colère »), le bon vieil opium du peuple des supporters. Mais à l’instar de ses collègues , Cristiano Ronaldo ou Wayne Rooney, Ibra utilisera un jour les colonnes de presse pour entamer un bras de fer avec ses dirigeants, faire monter les enchères…

Ce n’était qu’une prise de contact entre la star du foot et le journal star du sport. Zlatan avait clairement intérêt à faire passer son  message à la suite des polémiques nées de son salaire (dont le très « sincère » : « Je ne cours pas après l’argent » !). Mais pas trop fort, et L’Equipe l’a bien compris, autre subtilité, en ne le reprenant pas en une, se ménageant quelque part la confiance de sa nouvelle pépite des tirages…

JO 2012 : Ibrahimovic mérite-t-il d’être payé 35 fois plus que Yannick Agnel ?

Le calcul est aussi simple qu’affolant. Il est également significatif et pose question. Notre nouvelle superstar de la natation et de notre sport tout court, Yannick Agnel, est un tout petit poisson des gains par rapport à d’autres sportifs, grands requins dévoreurs de millions.

Agnel, pourtant pas à plaindre depuis que la natation fait vivre très correctement certaines de ses grandes vedettes, possède un compte en banque trente-cinq fois moins garni que celui choisi, vous vous en doutez, aléatoirement, de Zlatan Ibrahimovic

Avec ses 400.000 euros de revenus annuels, le Niçois fait donc pâle figure avec la nouvelle recrue du PSG, qui sera payé quatorze millions d’euros (net d’impôts) par le club parisien les trois prochaines saisons. Ce grand écart me fait rêver…

Ou plutôt m’interroger. Sans m’attarder sur les problèmes existentiels ou philosophico-politiques qui ne laissent pas de faire réagir tous azimuts dès que l’on agite ce type de chiffon bien polémique, je vais tenter de poser les prémisses d’un débat dont je sais naturellement qu’il ne prendra jamais fin…

Donc, toutes choses inégales par ailleurs, la proportion allant de 1 à 35 (hors futures primes, qui réduiront un peu le delta) entre un double (voire triple) champion olympique de natation, et peut-être meilleur nageur de la planète, et un footballeur qui n’a jamais remporté un grand titre international (là, je vais me prendre en retour des « ah bon, et celui de meilleur buteur de ceci, de champion d’Italie, d’Espagne… ») est comment-dirais-je, abstraite…

Oui, je sais, rien n’est comparable, rien ne se vaut… etc. Mais, bon, s’il n’y a pas bizarrerie là…

Zlatan le vaut bien, Agnel ne vaut rien ou presque…

Sur le plan, bien polémique également (et je les vois venir de très loin), des efforts consentis et du résultat sur le compte en banque, la comparaison provoque un début d’indigestion. Agnel s’entraîne cinq à six heures par jour pendant que le nouvel ami des Qatari ne s’attarde pas plus que deux ou trois heures sur vingt-quatre sur un rectangle vert.

Alors, et je ne suis pas complètement dupe, s’il y a injustice chiffrée il y a aussi économie, marché, mécènes, télévision et tutti quanti… En résumé, si Zlatan est payé autant, c’est qu’il le vaut bien comme on dit chez les agents de joueurs ou dans le bureau du président du PSG… D’autant que tout vaut tout, comme dirait Nietsche, qui en concluait bien sagement que rien ne valait donc rien…

Je terminerais bien volontiers par la question fondamentale du mérite. Mais la place me manque et mon idée personnelle est un peu biaisée par un épouvantable chauvinisme qui me fait pencher vers qui vous savez. Par conséquent, je finirai par un jugement neutre, haut en réflexion et définitif : mieux vaut plonger dans les surfaces que dans les piscines…

Zlatan Ibrahimovic arrive aux Champs-Elysées, Fränk Schleck n’ira pas…

En une heure ou deux, l’actualité vous joue de ces Tours… Ce mardi soir à Paris, et sur toutes les télés et radios, on nous a annoncé l’arrivée d’un certain Zlatan au PSG. Bon, ça n’était pas la surprise du siècle mais l’affaire fait quand même grand bruit dans le plus petit des grands pays du football…

Et puis à Pau, quelques minutes plus tard, un certain Frank Schleck, frère d’Andy vainqueur l’an dernier du Tour de France après déclassement pour dopage d’Alberto Contador, s’est fait gauler, encore une fois lors d’un jour de repos de l’épreuve cycliste la plus animée du monde, jours de course ou non.

Ah la la, quel barouf pour un pauvre 17 juillet. Ibrahimovic a donc posé les pieds et ses valoches à Paris. Enfin on ne l’a pas trop vu le plus célèbre des Suédois après Borg et Ikea. « Ibra », comme il est surnommé un peu familièrement, a atterri au Bourget dans la soirée, mais plus discrètement que Lindbergh (non, non pas un compatriote, mais le fameux aviateur américain) il y a 85 ans alors qu’il venait de réussir l’incroyable exploit de traverser l’Atlantique d’une traite (heureusement) en coucou et qu’il avait été accueilli par 100.000 personnes en délire…

Là, le nouveau et tout beau ex-attaquant du Milan a évité avec sa maestria habituelle la meute de curieux et vilains journalistes et a foncé droit vers son but, du côté des Champs-Elysées, à l’hôtel Bristol, bien plus discret. Où l’attendaient Leonardo et une petite chambre d’hôte (de marque) tout confort à quelques milliers d’euros, afin de passer tranquillement et entre amis sa première nuit parisienne. Moi, mais n’y voyez qu’un avis personnel au vu de mes finances mais aussi de l’ambiance du moment, j’aurais foncé sur un Ibis de la porte de Pantin…

« Ibra » au Bristol, Fränk Schleck va recevoir le sien !

Mais revenons à Leo, qui avait évidemment pour mission prioritaire de régler la note du Palace mercredi matin, puisque le contrat définitif entre les deux parties (sans compter l’agent, l’avocat, le webmaster, l’épouse…) ne sera signé que dans l’après-midi. Et que par conséquent, rien n’était encore sûr ou dûment paraphé (sait-on jamais, une crise bancaire soudaine au Qatar) au sujet des futurs émoluments de la star interplanétaire, que quelques âmes bien renseignées estimaient tout de même aux alentours des quatorze millions d’euros annuels (hors impôts, gracieusement réglés par le Qatar, hors bonus et autres avantages moins voyants comme forfait Orange illimité ou abonnement au câble pour les enfants…). On a quand même commencé à bien se marrer…

Se marrer, ce ne sera probablement pas l’attitude de l’aîné des Schleck dans les jours prochains. Pincé pour présence dans ses urines du 14 juillet d’un diurétique (allez, pas de circonvolutions, c’est le truc qui sert à masquer la dope, pas le médicament qui soigne…) par les soins du laboratoire de Chatenay-Malabry, hantise des pelotons et de l’UCI, Frank a pris la décision qui s’imposait. La plus intelligente qu’il ait prise depuis longtemps, celle de quitter la Grande Boucle. Tout autant en tapinois que le grand Viking brun (après un rapide passage à la gendarmerie locale pour livrer sa version des faits et signer quelques autographes) mais pas pour les mêmes raisons. Non, le grimpeur luxembourgeois ne va pas rigoler mais, comme tous les tricheurs le font pour tenter le diable et pour se refaire un semblant de virginité, batailler. Contre l’échantillons B de son urine qu’on lui enverra sous peu et qui confirmera le A. Et ensuite contre l’AMA, ses avocats, la presse. Enfin, le boulot archi-connu d’une quantité de ses collègues…

Zlatan est arrivé sur les Champs-Elysées. Frank n’y arrivera pas…