Sauf miracle, le sélectionneur des Bleus Raymond Domenech ne remportera pas la Coupe du monde 2010. Je dis sauf miracle parce que l’éventualité d’une victoire française en Afrique du Sud, ou même d’une performance inouïe comme en 2006, tiendrait du prodige, de la sorcellerie ou de l’intervention divine. Mais Dieu, c’est à dire Zinedine Zidane, ne reparaîtra plus.
Et Raymond, déjà l’entraîneur le plus détesté de toute l’histoire du sport français, quittera son poste en juin prochain vilipendé comme jamais. Ce ne seront plus quelques hommes ou femmes politiques, comme Rama Yade, Jean-Pierre Raffarin ou François-Michel Gonnot le député UMP, qui s’en prendront à lui, mais une pléthore de gens, la France tout entière. Pourquoi cet acharnement ?
Domenech n’a plus, comme Jacquet, Lemerre ou Santini, de cartes en main. Pas de génie en réserve ni de tactique de remplacement. Les supporters et amoureux déçus des Bleus savent, sentent, que la spirale de l’échec est irrémédiablement enclenchée. Raymond leur répond à la manière d’un autiste, qu’il est bien dans son monde, que les solutions vont venir. C’est son droit et sa manière de fonctionner. C’est malheureusement le mur qui l’attend.Contre l’Espagne, l’équipe de France avait au moins l’occasion de se battre, de défier physiquement une équipe plus technique qu’elle. Ni Ribéry, ni Henry, ni Anelka, ni Toulalan, ni personne d’ailleurs, n’avait envie de se rebeller. Pas pour leur patron en tout cas.En juillet, Raymond se retrouvera, à 58 ans, à la retraite. Saoulé de critiques, de lazzi, d’insultes même. Le plus dur, c’est que les joueurs le lâcheront ouvertement. Il n’aura pas intérêt à répondre dans l’instant. Il écrira un livre et à mon avis livrera enfin quelques vérités. Je veux dire quelques explications à sa façon. Qui ne convaincront que lui-même.
Comme je n’ai, vous vous en doutez, absolument rien contre Raymond Domenech, j’espère me tromper de scénario…