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Bleus, mettez-nous enfin d’accord…

Jamais des  finalistes d’un Mondial dans n’importe quel sport collectif n’auront autant râlé, grogné, fulminé contre le reste du monde, et contre eux-mêmes. Ces finalistes, ce sont bien sûr nos Bleus du rugby. Eux qui viennent depuis leur qualification au petit pied contre Galles de se retirer officiellement sur un nouvel Aventin, celui des incompris et des révoltés du rugby. En attendant qu’on reconnaisse, peut-être, dimanche, tous leurs droits à la gloire.

En gros « Dites ce que vous voulez », a pesté cette semaine contre les journalistes Aurélien Rougerie, le plus Gaulois de la troupe, « et ce que vous dites on s’en fout ». En décryptant à peine la croûte de ce genre de propos, leur signification est évidente. Nul besoin de se référer à Gérard Miler ou Roland Barthes ou autres réputés analystes des postures et du langage. Rougerie, comme tous ses petits camarades, a adopté la vieille technique de la réponse en forme de morgue. On ne s’explique plus, on méprise. Tant de bassesse dans la critique ne mérite même plus qu’on justifie de si pauvres errements…

Le Quinze de France n’est pas encore battu par les All Blacks…

Le trois-quart Clermontois ne supporte plus les pisse-froid, les cracheurs de vitriol…  L’équipe de France dont il considère qu’elle peut encore à juste titre, devenir championne du monde, doit donc se replier, se réfugier dans ce qui lui reste de certitudes. Problème, ces certitudes sont invisibles de l’extérieur, surtout pour les météorologistes du jeu spécialisés dans l’apocalypse, les bookmakers, les plumitifs, les Français et les autres qui ont vu les All Blacks depuis un mois et demi… Problème sérieux. Incompréhensions. Non-dits, mal-dits, maux des mots.

Du coup, et dans la droite ligne d’une « communication » française toujours aussi cohérente, on a poussé jeudi derrière la table d’interview le contre-feu, Vincent Clerc, l’homme qui rit et qui a parlé d’une « semaine agréable à vivre ». Changement de ton et limite partie de rigolade…

Bleus du bout du monde, faites comme vous voulez, comme vous le souhaitez. Mais mettez-vous d’accord, mettez-nous d’accord…

Lièvremont, star en chef d’antistars « sales gosses » !

Et si l’équipe de France en était une ? Une vraie, à quinze, à vingt-deux ou même à trente bonshommes de valeur et d’influence égale. Regardez bien, depuis le début de ce Mondial, on ne se focalise plus sur un seul, un Chabal en 2007 ou un Michalak en 2003. La star, ou du moins la vedette, c’est « Les Bleus ». D’ailleurs, si on les écoute et les observe bien ces Bleus, finalistes et donc de plus en plus potentiels vainqueurs de la Coupe du monde 2011, ils se planquent presque à plaisir.

« Moi une star ? Non merci, trop dur pour enfiler mon bonnet ou mes chaussettes… », voilà en creux la réponse que refilent invariablement aux journalistes nos chers et prudents « petits ». Pas sot ce style d’attitude, vu l’ambiance. Parce que vous me direz, pas de quoi jusque-là se gargariser ou de se moucher du coude. La finale, oui, mais pour le reste, la brillance, le Flair, le 14 juillet, on devra repasser…

Mais franchement, entre nous, ils ne sont pas crâneurs les Vincent Clerc, Morgan Parra, Maxime Médard, Julien Bonnaire, Thierry Dusautoir ou Dimitri Yachvili, tous plutôt gâtés par la nature et chouchoutés par les fées de l’ovalie. Ils ont de surcroît bouffé les rosbeefs et déterré le Poireau. Pas rien mais, vous me rétorquerez, ça ne vaut toujours pas un trois étoiles au Marcel-Michelin…

Des « sales gosses » comme ceux de Marc Lièvremont, on en entraînerait bien trois ou quatre douzaines par jour…

Donc, on ne les a pas encore vus déchirer leur maillot, comme Sonny Bill Williams, ou jouer les faux durs comme Quade Cooper, ou humilier une femme de chambre comme trois gros imbéciles d’Anglais ou encore se plaindre des arbitres, de la pluie, des ballons ou de la méchante presse… Non. De rage après une performance aussi minable contre les Tonguiens ou aussi grise contre les Gallois, ils se sont juste murgés. A leur hôtel, c’est près du lit, et à la bière, c’est sans faux col…

Alors, il est gentil, Marc Lièvremont, mais des « sales gosses » comme ça, j’en entraînerais bien trois ou quatre douzaines par jour !  Ah, « c’était de l’humour« , a vite rectifié le sélectionneur le plus « poilant » du rugby mondial. Bon. Dont acte. En fait d’acte, ce sera dans six jours le dernier du sélectionneur. Le plus beau, ou… Tenez, puisqu’on parle déjà de bilan, ces quatre ans de mandat de Lièvremont, je les regrette déjà. De bonnes blagues en mauvais mots d’esprit et de matches de dingues en parties de baltringues, on s’est bien bidonnés en suivant les aventures de la bande à Lièvremont, où la star, jusqu’à dimanche, c’est lui ! Lundi, ce sera une autre histoire…

France-Canada : petit bonus, gros malus

Ils ont mangé la feuille, de match et d’érable. Cette victoire poussive, presque maladive du Quinze de France contre le Canada, fut une victoire de ramasse-miettes, de rachitique…

Les Bleus sont en quarts de finale après deux matches. C’est la seule nouvelle, mais en est-ce une bonne à ce stade d’un chemin désormais pavé de questions, concernant l’équipe de France dans cette Coupe du monde?… Ni Marc Lièvremont, ni nous, pauvres voyeurs du bout du monde, n’avons en effet rien appris d’autre, et donc de positif, depuis que nos Français ont débarqué à Auckland il y a trois semaines.

Bleus de France, formez vos bataillons !

Alors, quoi espérer côté tricolore de ce Mondial, mesdames et messieurs ? Qu’ils progressent et ce devrait être assez simple ! A Napier, sous des seaux de flotte, le jeu français n’a pas marché sur l’eau, c’est le moins qu’on puisse dire. Tout était à essorer à la serpillière. Animation, jeu au pied, rythme. Que du flottant. Pas une occasion d’essai sur attaque placée en soixante-dix minutes avant que deux ou trois scaphandriers, Traille, Clerc ou Mermoz reviennent à la surface en fin de match. Un bonus, soit. Mais je dirais, quel malus au regard des ambitions, si ambitions il y eut, affichées !

Et la Nouvelle-Zélande qui se profile… Ses athlètes, ses artistes, sa ferveur, sa fureur de jouer dirais-je… Je sais, je sais, la France n’est jamais plus « French » que quand les éléments lui sont contraires, quand le vent lui souffle en plein nez. A ce stade, c’est sans doute la meilleure chose qui puisse lui arriver que de se retrouver le 24 septembre face à un défi pareil. Formez vos bataillons…