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Mondial 2014 – France Suisse : Ne philosophons pas trop…

Comme le disait un penseur du football présocratique, pour marquer des buts il faut que la défense adverse commette des erreurs. Et si l’on veut bien poursuivre dans ce type de raisonnement footballo-philosophique, arrêtons-nous un peu sur ce France-Suisse (5-2) si riche en leçons technico-Platoniques.

Oui, nos petits Bleus on peut être bien opéré leur maïeutique comme l’enseignait Socrate. Ils ont semble-t-il en quatre ans tiré du plus profond d’eux-mêmes, c’est-à-dire des sièges arrière du bus de Knysna, des ressources insoupçonnées de forces morales et de jugeote…

Maître Didier Deschamps y est-il pour quelque chose ? On est tenté d’y croire étant donné le niveau de réflexion, assez proche de celui de la mer, de la bande à Anelka et Ribéry, en Afrique du Sud…

Face aux Helvètes, l’équipe de France est heureusement revenue à son état de nature, à l’instar de la bonne vieille théorie de Jean-Jacques Rousseau. C’est-à-dire qu’elle n’a pas trop réfléchi. À vrai dire pas réfléchi du tout, et c’est ce qui lui convient le mieux.

Car après tout, comme Benzema et Valbuena, il vaut mieux laisser parler ses pieds, plutôt que sa langue, quand on en possède de si talentueux.

Deschamps, donc, est-il le Nietsche du ballon rond tricolore ? Celui qui aurait annihilé toute fonction neuro-logique destructive chez ses joueurs dans un car au profit de leur énergie purement créatrice sur la pelouse ?

Oh la la ! Ne philosophons pas outrageusement. Ce ne sont que huit buts pour l’instant en phase éliminatoire. Et seulement un huitième de finale, sans doute, et des joueurs qui prennent leur… pied. Mais pas encore de descente des Champs-Elysées ni de réception chez François Hollande, dont on se dit autour des zincs qu’il pourrait devenir le digne successeur, en quantité de veine de pendu tout du moins, de Jacques Chirac.

Or, donc, ne vendons surtout pas la peau de l’ours. Ne boudons pas non plus Machiavel, qui pourrait lui aussi ramener sa fraise aussi vite que beaucoup d’autres moulineurs de cerveau. « Les hommes sont méchants et ne pensent qu’à mal », proférait cet homme noir du bulbe.

A l’image de nos nouveaux Bleus, ne philosophons pas trop…

François, Mathieu, Joey, Paul et les autres

Même François Hollande s’y est mis. C’est pas gentil, Monsieur le président, de se moquer. Surtout du physique, de Mathieu Valbuena en l’occurrence, et de sa taille de Schtroumpf. C’est surtout facile. Mais j’en conviens, c’est assez poilant. Alors, si notre président ne peut s’en empêcher, pourquoi se gêner ?

La blague de François à Angela était bien entendu une réaction de potache, normale dirait-on en campagne et au pays d’Astérix. Car, comme à n’importe quel zinc du coin, on se marre aussi entre « grands » de ce monde. Ce doit même être une sorte de soupape de tension ce genre de rigolade pour des gens occupés de si gigantesques problèmes. Même si sous la toise, cette paire franco-allemande ne doit guère culminer à plus de hauteur que celle de Valbuena les bras levés.

De toute façon, en ce moment, c’est le stand de foire dans le foot. Et, sans faire un raccourci facile avec le chenu Marseillais, toutes les bonnes cibles en prennent plein la gueule. Toujours à l’occasion de France-Allemagne, Karim Benzema s’est fait flinguer à tout va par un nombre incroyable de railleurs et oublieux observateurs. Faut dire que son nouveau balai à lieu de besoin naturel encourage un peu la moquerie.

On se balance même des vannes à deux balles entre milliardaires du ballon rond. Ca n’arrête plus. Joey Barton se paie en permanence sur les réseaux la tête du premier venu sur son chemin ou sur le tableau des gros salaires. Une manie aussi obsessionnelle pour lui que celle d’envoyer les tibias adverses à ronger aux chiens. C’est au tour de Neymar, qui ne lui a pourtant rien fait de spécial à ce que l’on sache. Sinon sans doute, comme c’est la mode actuelle, d’envoyer périodiquement, lui, son styliste capillaire en prison à perpétuité.

Le dernier dont on a envie de se moquer, c’est Paul Gascoigne. Quoique. Il a tellement humilié de défenseurs à l’époque de sa splendeur que ces pauvres handicapés du talent pourraient bien par basse vengeance se foutre rétroactivement de son alcoolisme mortifère. Allez, Paul, vous n’êtes pas un saint, comme Mathieu, François ou Joey, mais on vous souhaite bien courage. Celui de vous jeter enfin à l’eau.

Manaudou, Riner, Valbuena, PSG : « qui veut de ma belle Com´ ? »

C’est mon dada, mon péché mignon, ma Ligue des Champions à moi. La Com’. Les sportifs y ont mis le temps mais ça y est, dans ce domaine éminemment compliqué du maquillage de l’expression, ils ont rattrapé les politiques, les patrons, les syndicalistes et autres artistes qui rechignent à payer leurs impôts.

Ils font comme tout le monde toutes sortes de conneries les footballeurs, les handballeurs, les entraîneurs, les dirigeants. Ils en disent aussi. Par paquets de milliards d’octets. C’en est tellement effrayant que les réseaux sociaux, premier forum public depuis l’Empire Romain, arrivent parfois à ne plus les relever comme s’ils s’y habituaient… C’est dire.

Alors, une fois la bourde commise en public, c’est à dire cent fois par jour au bas mot sur la totalité des chaînes, radios et autres espaces numériques, il faut la réparer, la justifier voire l’embellir ou la rendre caduque. Bref, s’en servir comme d’un tremplin ou repartir vierge de débilité vis à vis du grand public. Ce que font désormais admirablement nos stars sportives de l’inculture. Elles en ont les moyens (financiers) et ne s’en privent pas.

Laure Manaudou et Ribéry, les mots qui soignent les maux !

Voyez, par des exemples absolument pas arbitraires, Laure Manaudou et Franck Ribéry. Hier honnis pour leurs frasques irréfléchies (ils ne le peuvent pas eux-mêmes), ils ont réussi à renverser la tendance en leur faveur. Par un discours soigneusement entretenu par ses conseillers, la diva des bassins fait durer le suspense de l’instant de sa retraite depuis un an. Elle gagne par dessus le marché, sur son talent, la course qui lui redonne un crédit publicitaire suffisant pour au moins quatre ans et fait pleurer les ménagères de moins de cinquante ans en tenant sa Manon dans ses bras durant la Marseillaise.

Ribéry commet toujours autant de fautes de syntaxe que de goût en indiquant par exemple sa préférence pour le Bayern à l’équipe nationale mais travaille énormément avec (fait travailler) son staff de communicants pour affirmer que c’était une erreur de traduction germano-gauloise… Beau dribble.

Ce jour, notre quotidien préféré, à son corps défendant ou pas, nous assène justement de très jolis modèles de Com’ bien faite. Avec Manaudou bien sûr sur le thème pré-cité. Et aussi à propos de Teddy Riner auquel on ne s’intéresse que trop peu depuis qu’il est devenu le nouveau Douillet. Mais ce coup-ci, ce n’est plus de la communication d’urgence ou de la communication « chirurgie esthétique », mais de la Com’ de construction, de reconstruction même.

L’ours Teddy Riner, le (sur) poids des mots !

Savoir que le géant des tatamis est amoureux et a pris dix-huit kilos est évidemment passionnant pour la même ménagère, très sensible aux évolutions intimes de ses idoles, surtout quand elles tiennent de l’anecdote, pardon de la « vraie vie »… Riner va donc pendant quarante-huit heures nous parler sur les ondes et dans les colonnes de tout et surtout de rien. Ce qui va bien entendu renforcer son image et sa sympathie, et sans doute en proportion au moins égale sa cote chez les annonceurs en mal de têtes de gondole…

Saint Mathieu !

Ce mardi aussi, Mathieu Valbuena produit son dossier de défense. Il est sympa le Phocéen. Pas frimeur, pas  bégueule, et causeur acceptable à ses heures. Même quand il joue moyennement, il donne au moins l’impression de se défoncer… Mais le petit attaquant (ou milieu offensif, comme on dit maintenant pour un attaquant qui fait des passes) souffre d’un mal terrible, souvent incurable, d’une maladie congénitale.

Comme naguère Jean-Pierre Papin et plus récemment Wayne Rooney, son Cx (coefficient de pénétration dans l’air) ne lui permet pas de lutter contre le vent, même léger, qui souffle dans les surfaces de réparation. Un tout petit zéphyr le fait trébucher, chuter dans un grand bruit de jeu de quilles. Et ses adversaires ou les observateurs lui en veulent pour cette fragilité… Il doit donc, après l’épisode Balmont, tenter de s’expliquer. Et le fait dans tous les journaux. On murmure que David Pujadas songerait à le convoquer dans son journal de 20 h, pour faire un peu alternance avec la guerre des chefs à l’UMP…

Blague à part, l’opération réhabilitation fonctionne pas mal. « La Bible » nous annonce que Mathieu n’est pas loin d’être un bon apôtre. Demain, et si on lui trouve des avocats de réputation mondiale (je ne sais pas moi, Pelé, Sarkozy…), il pourrait probablement et pourquoi pas devenir un saint…

Le foot, toujours le foot, et la Com’, toujours la Com’ : les Bleus, pas toujours reconnus à leurs connaissances extra-ballon rond ou à leurs lectures philosophiques, se devaient de prouver qu’ils font des efforts. On les a vus sur Téléfoot se faire interroger sur des questions difficiles et fouillées. Ce que ne prévoyait pas leur chaperon, leur directeur de com’science, c’est qu’ils ne pourraient pas reconnaître le premier ministre actuel de l’hexagone… Pour ne pas les accabler trop, il faut avouer que c’est le cas d’à peu près la totalité de la population française. Donc, opération séduction réussie !

Pour être tout à fait franc, et pas totalement démagogique, j’avoue que les communicants peuvent aussi se montrer eux-mêmes déboussolés. Le directeur du marketing du PSG, dont le métier est précisément de tout aplanir, arrondir, déminer, vient de craquer subitement dans un art qu’il devrait pourtant maîtriser. Il va falloir que l’on trouve vite un directeur de communication à ce brave directeur…