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Lance Armstrong, psychopathe cyclismique

Il est malin, Lance Armstrong. Davantage, il est intelligent. Trop peut-être pour un sportif sensé réfléchir avec ses muscles, voire ses jambes ou pieds. Il a été d’ailleurs, et demeure, excessif en tout, le plus grand escroc de l’histoire du sport.

Il est même pire, il est malade. Oui, le « faux » (comme il l’a dit à Oprah Winfrey) septuple vainqueur de l’épreuve (Le Tour de France), la plus faussement remportée par autant de tricheurs* de l’histoire, est un psychopathe cyclique.

En avouant s’être chargé comme une bête pendant dix-sept anscinq ans près, qui auront leur importance pour la suite et les questions pas annexes de pognon), il a donc reconnu avoir menti « honteusement » deux décennies durant à son sport, à sa famille, à ses coéquipiers, aux présidents de tous les grands pays (suivez mon regard vers la rue du Faubourg Saint-Honoré), à lui-même, à sa fondation contre le cancer, à tout le monde… Je reconnais à mon Tour (ok, c’est facile) que cela constitue un début de commencement d’embryon de progrès vers la vérité…

Et ces deux dernières nuits (saucissonnage audienciel des enregistrements oblige), il nous dit qu’il a eu tort, que c’est sa faute à lui, sa grande faute. Et qu’il s’excuse. Il a même appelé, a-t-il dit, son ex-masseuse pour lui confier ses regrets de l’avoir maltraitée, elle qui l’avait dénoncé et subi les pires menaces de sa part. Il a même versé (lors de la seconde émission, bien sûr, il faut bien que le tear’s reality show d’Oprah soit rentable) une larme en évoquant son fils. J’en suis tombé de mon vélo d’appartement…

Un jour, « grâce » à Armstrong, le vélo y verra peut-être plus clair !

Non, je ne m’y attendais pas à cet acte de contrition, religieux presque dans la forme. Normal, me direz-vous, dans le confessionnal de la grand prêtresse de l’audimat, Oprah Winfrey…  Je pensais caustiquement que notre Madoff de la petite reine consacrerait le reste de sa vie et de ses millions de dollars volés à la défense de ses mensonges et de ses titres usurpés.

Mais, je l’avais oublié, un psychopathe – y compris repenti de ses fautes – ne fonctionne ou ne pédale pas comme moi et quelques milliards d’êtres normaux sans psychotropes et à l’eau claire. Comme tous les grands psychopathes (pour les « petits », je ne sais pas…), Lance a toujours un Tour (ok, j’arrête…) d’avance dans sa musette d’EPO , un point de QI supplémentaire, et adapte ses stratagèmes aux situations, même les plus critiques.

Il annonce être prêt désormais à collaborer avec qui le lui en fera la demande pour révéler tout ce qu’il a accompli d’illégal. Tout ce qu’il sait sur un système pourri de l’intérieur et dont il affirme pourtant qu’il n’a fait que l’intégrer, à sa propre initiative et le parfaire à son seul intérêt en quelque sorte car, souffle-t-il, « on ne peut pas gagner sept Tours sans tricher comme les autres ».

Du bidon (sans eau minérale), bien sûr, puisque chacun sait que l’ami des médecins les plus charlatans (comme le docteur Michele Ferrari), des patrons d’équipe les plus crapuleux (Johan Bruyneel, entre autres) et des dirigeants du cyclisme les plus véreux (HeinVerbruggen puis Pat McQuaid, à la présidence de l’UCI) de toute l’histoire du vélocipède ont été ses amis, collaborateurs directs, affidés, concussionnaires, porteurs de valises et de seringues…

Et un système qu’il a lui-même organisé et poussé à un degré jamais atteint.  Un réseau de mafia du sport qui gravitait exclusivement autour de lui… Pour parvenir, il est vrai,  à un degré de « perfection » dans la performance que toutes les télévisions du monde se pâmaient de plaisir à retransmettre. Avec, elles, un degré « stupéfiant » d’aveuglement…

Alors, pour cette fameuse « vraie » vérité dont d’ailleurs tous les plus grands esprits avouent, eux, qu’elle n’est qu’une pure hypothèse, nous verrons. Nous verrons bientôt plus clair… Merci Lance.

*On ne peut même plus consulter en ce 18 janvier 2013 le palmarès des vainqueurs sur le site officiel du Tour de France…

Oui, Jalabert parle encore de l’« immense champion » Armstrong…

La pire ou la meilleure journée de l’histoire du cyclisme, ce lundi 23  octobre 2012 où Lance Armstrong est décédé sportivement, guillotiné de ses sept Tours de France par l’UCI  ?

Il a fallu plus de dix ans pour que l’autorité suprême du cyclisme daigne officialiser la plus grande escroquerie de l’histoire du sport. Et que son pathétique président, Pat McQuaid, envoie dans une conférence de presse tout aussi pitoyable celui qui a été son protégé de fait aux oubliettes de l’histoire du vélo. C’est évidemment une pantalonnade.

Une pantalonnade aussi que l’hypocrisie invraisemblable qui recouvre le dopage, partout. Pas un vainqueur du Tour de France, au moins depuis l’après-guerre, n’a été « propre ». Le monde du cyclisme le sait, la presse et tous les medias le savent, le public le devine si bien qu’il s’en moque puisqu’il jouit d’un spectacle dont il ne veut surtout pas qu’on le prive au prétexte d’un dopage tellement utile à sa jouissance.

Jalabert admire encore et toujours son collègue Armstrong…

J’attends quand même avec impatience les explications de tous ceux, et ils sont nombreux, qui ont raconté, expliqué, encensé, les exploits de prestidigitateur du septuple menteur de 1999 à 2005, tout en sachant aussi bien que lui qu’il se dopait à une échelle jamais vue et qu’il manoeuvrait comme le pire des mafieux pour maintenir son impunité. J’attendrai sans doute longtemps…

Ce que l’on n’a pas attendu longtemps, c’est la réaction d’un autre « héros » du cyclisme. Parce que c’est peut-être la déclaration de Laurent Jalabert, notre champion à nous, notre cycliste au panache si Cyranesque, qui est la plus révélatrice de cette journée. Commentant la décision de l’UCI qui décapitait le Texan, « Jaja » n’a rien trouvé de mieux pour conclure sa tirade à propos de son collègue : « Quoi qu’il en soit, c’est un immense champion, il avait un talent énorme. »

Il y a des journées où le pire n’est jamais certain…

Tour de France : Dopage et connerie ne vont pas si bien ensemble…

Et encore une. Une affaire de dopage, bien glauque comme toujours et bien médiatique en plein Tour de France. Le dénommé Rémy Di Gregorio, coureur moyen et d’intelligence de même niveau,  s’est fait pincer par une patrouille de police au petit matin dans son hôtel. Alors qu’une journée de repos se profilait et qu’il s’occupait pourtant à faire « fructifier » en conversant au téléphone avec ses fournisseurs de produits aussi dégueulasses que prohibés.

Il se serait « égaré », ce garçon, comme l’a déclaré Yvon Sanquer, le patron de son équipe, la Cofidis. Égaré, tu parles. L’impétrant, comme tous ses collègues de tricheries depuis des lustres, sait parfaitement comment le système fonctionne, où trouver sa pitance et n’est nullement perdu dans on ne sait quel labyrinthe… Et il n’a bien évidemment cure des conseils ou des avertissements.

Egaré, la bonne blague ! Di Gregorio est passé durant un an par chez Astana, l’une des plus grandes boutiques spécialisées en produits de merde du peloton, dirigée par Johan Bruyneel, l’un des papes de la dope en pilules, en potion ou en infusion ! Non, le jeune homme (25 ans) a bel et bien de la bouteille en terme de remontants. Et visiblement un carnet d’adresses bien garni.

De surcroît, peur de rien, Di Gregorio. Puisque traqué depuis un an par le pôle santé du TGI de Marseille et particulièrement Mme Annaïck Le Goff, la juge d’instruction dédiée à cette affaire « présumée » de produits dopants. Le grimpeur (sa spécialité officielle) devait donc – les tricheurs ont toujours de grandes oreilles – pertinemment se douter qu’il était au moins sur écoute. Mais non, il a pris le risque, les risques, tous les risques. De chute. C’est fait, et bien fait. Pour lui, et d’autres imbéciles de son acabit car il est à craindre qu’il ne soit encore et toujours pas la seule « brebis perdue » du peloton. Mais pas seulement sa personne.

Di Gregorio tête d’oeuf, Armstrong tête de pioche !

Il est peut-être facile de dénoncer, comme je le fais régulièrement, ces actes qui ne dépassent pas, reconnaissons-le, la simple et banale délinquance. Mais ceux qui s’y adonnent provoquent les dommages collatéraux que l’on sait, sur les jeunes sportifs, sur le sport et sur la société en général, sans parler des aspects moraux et éthiques… Mais, comme Di Gregorio, je m’égare bêtement…

Mais il n’y a pas que Di Gregorio, le petit passeur (quoique promis à un contrat à 250.000 euros annuels les deux prochaines saisons ! Cofidis va les économiser, sinon ne plus rien dépenser dans le cyclisme après un premier scandale en 2004), il y a les grands, ceux qui réfléchissent, organisent méthodiquement leur commerce de malheur pour ne pas se faire piquer. Ce sont les plus redoutables parce qu’ils sont vigilants, prudents, en permanence sur leurs gardes et ne commettent pas des fautes de petit voyou. Comme Lance Armstrong qui, après une carrière sans pareil de géant du Tour et de la fraude jamais pris sur le fait, dépense désormais le plus gros de son temps et de son argent à justement faire disparaître toute trace de ses « égarements »…

Une tête vide ou une tête pleine, le dopage attaque n’importe qui…

Ne soutenons pas Lance Armstrong…

Il faut être clair, si on ose dire. Lance Armstrong est un tricheur. Ni plus ni moins. Qu’il soit américain ou qu’il ait été d’une autre nationalité, française y compris naturellement, n’y change rien. Qu’il soit cycliste ou qu’il ait été footballeur, athlète ou karatéka, n’y change rien non plus. L’ancien champion aujourd’hui triathlète est depuis hier poursuivi par ses instances nationales (l’USADA, agence américaine d’antidopage) qui lui ont signifié officiellement qu’ils ne le lâcheraient plus…

Il n’y a pas d’acharnement à dire les choses par leur nom. Il y a eu trop d’hypocrisie depuis longtemps, trop longtemps. Le Tour de France, plus grande épreuve sportive annuelle du monde, a sacré un nombre invraisemblable de vainqueurs imposteurs. Jacques Anquetil l’a avoué le premier, on ne pouvait pas selon lui gagner le Tour » à l’eau claire »… Beaucoup d’autres ont suivi, reconnu leurs fautes, celle des autres, parlé, avoué, payé… Armstrong résiste, pour combien de temps ?

Le septuple vainqueur de la Grande Boucle a jusque-là échappé à toute sanction. On peut en rire ou en pleurer… Toutes les preuves le concernant, et elles existent par dizaines, ont été soigneusement écartées, enfouies ou simplement dénaturées voire falsifiées, pendant des années par les instances internationales du cyclisme et notamment par son inénarrable président Hein Verbruggen, défenseur en chef des dopés. Verbruggen, comme d’ailleurs l’immense majorité du public mais pas pour les mêmes raisons, a toujours privilégié la performance au détriment de la santé des coureurs et de l’éthique, une notion je vous l’accorde qu’il faudrait déjà définir…

Armstrong est un monstre de volonté…

Ce qui dérange, ce qui me dérange le plus, c’est cette hypocrisie. Le mot est d’ailleurs inapproprié. Il s’agit en réalité d’inconscience, de déni comme l’on dit, des deux en fait. On se voile la face. Armstrong est à ce sujet à mon avis une personnalité double au sens de la psychologie. L’homme est certainement intimement persuadé qu’il est dans son bon droit. Son cancer l’a sans doute totalement changé. A partir du moment où il est repassé dans le monde des vivants, il a entamé une sorte de croisade pour lui mais aussi pour les autres, et très vraisemblablement avec une authentique croyance,  en créant sa fondation.

Tout s’est ensuite enchaîné. Il a voulu gagner, à tout prix. En y mettant tous les moyens, licites ou illicites, physiques et thérapeutiques, et même un système de communication d’une splendide perversité. Le sportif est devenu un monstre de volonté, dépassant sur ce plan tous ses prédécesseurs pourtant souvent déjà des phénomènes. Rien ne l’a fait dévier de sa trajectoire pour devenir un surhomme. Il y est parvenu. Mais en dehors de quelques contempteurs aussi idolâtres que faussement naïfs, Armstrong n’a jamais suscité de véritable admiration. Il y a toujours eu un astérisque invisible mais tellement voyant aux côtés de son palmarès ou de ses exploits. Du genre, Armstrong a gagné mais c’est trop beau pour être vrai. Personne au monde n’oserait lui accoler le terme de meilleur cycliste de tous les temps !

Armstrong, pour les raisons ci-dessus, va se défendre, encore et encore. En businessman affirmé et en homme intelligent, on ne peut lui retirer cette qualité, il va pour la énième fois faire appel aux avocats les plus émérites et les plus chers – il en a les moyens après avoir mis en place un système formidable de revenus annexes – pour sa cause. Une cause qui, rappelons-le, il croit juste… Si juste, si universelle pourrait-on dire, qu’il ira jusqu’au bout… C’est pour cela précisément qu’il faut que ses adversaires aillent aussi au terme de leur mission. Une course impitoyable dont l’arrivée n’est pas encore en vue…

Contador puni à l’insu de son plein gré !

En paraphrasant bêtement et d’ailleurs inexactement un ministre, je dirais que l’affaire Contador prend des allures de « guerre de civilisations », en l’occurrence entre la française et l’ibérique*… En me paraphrasant immodestement, je (me) dirais que cette affaire est aussi fâcheuse qu’illustrative d’une effrayante incompréhension de ce qu’est le dopage…

En substance, si ‘on ose s’exprimer ainsi, le débat se réduit depuis que le dopage existe à un dialogue de sourds entre ceux qui s’en foutent et les autres. Je m’inscris clairement, encore une audace de langage, dans le camp des seconds, oui, les vilains, puisque tous les sondages le prouvent, les amateurs de cyclisme et du Tour de France sont en majorité indifférents à la prise de produits interdits par les coureurs, parce que selon la définition de l’imagerie populaire « tout le monde en prend »…

Contador, ils l’adorent !

Sourdes et aveugles, les deux parties, comme d’habitude. Les Espagnols hurlent à l’injustice. Leur petit Alberto, leur iconique Alberto, est le jouet de la haine universelle, des Français en tête (organisateurs du TDF, caste dirigeante, Noah…) et de leur jalousie maladive des succès des autres. Quoi ? Contador dopé ? Mais rien ne le prouve, s’exclament-ils à s’en arracher le gosier. C’est vrai… Mais, au niveau de suspicion où s’est immergé Alberto depuis six ans, rien ne prouve le contraire. Et c’est là que gît le vrai problème, exactement à l’instar de Lance Armstrong, jamais pris comme il le clame et, lui, jamais puni.

Contador, la justice (le TAS) l’abhorre !

Pour les oublieux, il faut quand même rappeler que l’ex-triple vainqueur et désormais double vainqueur de la Grande Boucle, n’a cessé de côtoyer, de collaborer, de s’entraîner, sans à aucun moment les dénoncer, avec des personnalités sans scrupules et réputées pour leurs méthodes radicales : dopage avant toute chose, pas de pitié. Ces gens (entre beaucoup d’autres) : Eufemanio Fuentes (le médecin le plus foireux de l’histoire du cyclisme, multi-condamné), Pepe Marti (entraîneur, fournisseur d’hormone de croissance de Floyd Landis), Alexandre Vinokourov (contrôlé positif, soupçonné de corruption)… la liste est longue, presque sans fin !

Cela fait donc beaucoup, assez en tout cas pour que, à un moment donné selon l’expression consacrée, le doute, au moins ce fameux doute, l’emporte. Pour que cet affreux doute se mue en culpabilité. Finalement, Contador a trop joué, trop manipulé, trop fait le malin avec ce que la justice des hommes (in fine, le Tribunal arbitral du Sport) déteste le plus, qu’on lui mente ou, pire, qu’on se foute d’elle. Une vache espagnole (la viande qui aurait contenu le fameux Clenbutérol) ne peut pas porter de chapeau…

Alors, je veux bien que, toujours comme pour Armstrong, on nous serve les mêmes salades du « pas vu pas pris » et du « tous pourris ». Mais je demande tranquillement pourquoi, au lieu de se défendre à coups de millions de dollars et d’arguties de prétoire, ces deux champions si « exemplaires » n’ont pas cherché à travailler, courir ou même seulement sympathiser avec – ça doit bien exister – des entourages dont les gazettes ne parleraient qu’en termes élogieux, autrement dit fréquentables…

Que Contador soit désormais officiellement reconnu comme dopé, ou plutôt que l’on ait officiellement mis en lumière qu’il avait ingéré un produit interdit sans qu’il prouve que c’était un accident, me suffit parfaitement. Cet arrêt (si long a-t-il été à être prononcé, dix-huit mois !) du TAS doit faire jurisprudence, ne serait-ce que pour mettre un terme à l’ineffable mais un peu pénible à la longue « à l’insu de mon plein gré »…

* 84% des lecteurs de Marca pensent que la décision du TAS est injustifiée contre 14% à ceux de L’Equipe…