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Record du monde (6,16 m) : Lavillenie, Bubka lui a enfin tendu la perche !

Il y a du Astérix ou du Napoléon dans ce grand petit homme-là. Et de la potion magique de perche dans laquelle il est tombé étant enfant, et un bicorne de nouvel empereur du saut sur sa tête de nouveau Tsar de l’athlétisme.

Oui, le petit Renaud Lavillenie sautait dans son jardin quand il était mouflet. Matin et soir et même entre les deux. Une obsession qui n’en finit pas de payer, année après année.

Empiler des séances d’entraînement stakhanovistes, rafler des titres les uns après les autres, dépasser des barres dizaine de centimètres après dizaine de centimètres, jusqu’à ce 15 février 2014 à Donetsk où il a fait tomber avec 6,16 m le mur de celui que l’on croyait incassable pour l’éternité du sport, Sergueï Bubka. Et sous les yeux même et dans son fief de cet homme qui n’en était pas vraiment un, puisqu’il avait égrené plus de chapelets de records du monde que dix générations de ses prédécesseurs…

France Télévision au pays des Soviets !

Et bien sûr au pays d’Astérix, tout le monde est fou. Surtout les télés. Oui, nos chaînes de télé qui nous abreuvent de programmes de sport, qui s’en auto-glorifient en permanence, n’avaient même pas eu le nez, le courage, l’idée de programmer à l’avance le plus grand exploit de l’histoire de l’athlétisme français

Ah si, pour être honnête, une seule chaîne, BFM TV, qui s’intéresse au sport comme d’un outil de marketing, s’était décarcassée pour être présente au dernier moment en Ukraine. Mais pas suffisamment à temps pour que les programmes de ce samedi soient à jour.

Donc, quelques centaines ou milliers de pelés ou de tondus ont eu le pot de goûter en direct au saut de l’ange Lavillenie. Pendant que des cargaisons de journalistes (la moitié au placard ou en attente dans leur fauteuil usé de leurs derniers points-retraite), techniciens, logisticiens de France Télévision, servaient de Sochi à quelques millions de dormeurs à télécommande de farouches empoignades au curling ou des manches inoubliables au skeleton.

Et qu’on ne me dise pas que je suis vache avec le curling ou le skeleton, je les préfère globalement à notre navrante Ligue 1, et je l’ai dit et écrit. Mais, nom d’un chien de cochon de payant de la redevance !, n’était-il pas possible de dépêcher une ou deux petites caméras à Donetsk (celles au hasard qui sont tous les jours utilisées à Sotchi pour admirer les permanentes de Nelson Montfort et les sweet shirts de Philippe Candeloro à la patinoire olympique avant les épreuves !) ? Ne méritons-nous pas mieux que la débile et indécrottable lourdeur de notre télévision publique. Ce que c’est quand même que la soviétisation de la télé dans notre hexagone…

L’audience, M’sieur Fernand, l’audience…

« La télé, m’sieur Fernand, la télé », se désolait madame Mado à Lino Ventura dans les Tontons Flingueurs pour se plaindre de la désaffection des « furtifs du dimanche » dans ses maisons de divertissements !

Pour la truculente mère maquerelle, c’était la télé qui était la mère de tous ses maux. C’était vrai il y a un demi-siècle, et ça l’est toujours, chère madame, comme l’appelait aimablement Fernand-Lino… Mais c’est aussi l’inverse. On pourrait tout aussi bien dire « l’audience m’sieur Fernand, l’audience »…

De l’audience, y en a plus. En sport surtout s’entend. Les vingt millions d’audimat, c’est fini. Les dix millions aussi. Oubliés les records de la glorieuse époque de « Zidane 1998« . Et ça n’est pas étonnant. La télé s’est tirée tellement de balles dans ses pieds et dans ceux des autres que le brave téléspectateur du dimanche et de la semaine en a ras le maillot floqué.

TF1 elle-même, le plus puissant media européen, lâche l’affaire. Terminé le foot, terminée la F1, ses joyaux du 20e siècle. Pas « rentables ». Moins en tout cas que The Voice et peut-être prochainement Splash, le nouveau divertissement qui doit attirer un maximum de quotients intellectuels négatifs.

Eh oui. Il n’y a plus de visibilité mes pauvres amis. Canal plus s’est noyé dans ses océans de droits de la Ligue 1. Le match du dimanche, malgré de délirantes et risibles auto-réclames, ça n’est plus ce que c’était. C’est de l’ennui, de la tactique en béton. Et de toute façon, il n’y a plus qu’une équipe sur les terrains. On veut dire une seule équipe rentable, le Paris Saint-Germain et ses immenses vapeurs de gaz qatari. Et Canal se tourne, on ne sait pas trop pourquoi (si, on sait, pour faire suer le burnous de l’intrus BeinSport…), vers la (très et interminable) ronflante Formule 1. Echec assuré bien entendu, mais quand on peut piquer un marché, c’est le plus important. Et il faut bien faire vivre une rédaction pléthorique, quitte à perdre du pognon à flots… L’Auto, M’sieur Fernand, l’Auto…

Beckham en tribune est bien plus rentable que des championnes du monde de ski !

Hier et avant-hier, au lieu des gros plans de la marchandise David Beckham en tribune à Valence, on a eu droit à un vrai spectacle sur écran, grandiose, et produit par deux petites et formidables Françaises, Marion Rolland et Tessa Worley, championnes du monde respectivement de descente et de géant. Eurosport, accordons-lui quand même le grand mérite de retransmettre le ski à perte depuis vingt ans, n’a même pas publié les chiffres d’audience. Sans doute pour ne pas se fouetter publiquement d’un audimat médiatiquement incorrect de quelques malheureuses dizaines de milliers d’âmes.

Faut dire que c’était en pleine journée, en pleine semaine, et que les deux championnes sont inintéressantes au possibles. Pas de pub en maillot de bain, pas de sorties en boite de nuit, pas de fiancé tatoué, pas de pognon sur leur compte et pas un seul scandale dans les journaux. Des sportives beaucoup trop normales, beaucoup trop travailleuses et beaucoup trop saines…

Les chaînes prennent des droits mais oublient leurs devoirs…

Non, ça ne va plus. Plus du tout. Cette satanée télévision a rendu fous ou du moins névrosés, j’en suis sûr maintenant, la plupart de ses acteurs, je veux dire ceux qui la font comme ceux qui la subissent.

Par quoi commencer ?  Premier stimulus. Tiens, je tweetais (oui, je me laisse aller aussi à ce genre d’anglicisme ignoble) dimanche dernier qu’il nous était infligé dans cette seule journée pas moins de dix-neuf matches de foot en direct sur une demi-douzaine de chaînes. « Infligé », hardiment dit me répliquerez-vous, puisque nulle obligation légale ne m’impose ce pensum, cette torture dominicale.

Et c’est aussi vrai que nombre de « twittos » m’en ont fait ironiquement la remarque, me soumettant la cruauté de leur dilemme. Oui, dilemme, car ils ne savaient plus où donner de la télécommande parmi cette fête orgiaque de ballon rond.

Pourquoi un magazine est-il programmé à la place d’un grand match de tennis en direct ?

Je me suis un peu crevé à pondre il y a quelques années des explications livresques sur la naissance et l’évolution du sport à la télévision. Je vous épargne même son résumé. Mais je m’autorise avec ma permission à commettre un petit topo situationnel.Comme ça, pour voir, et vous faire connaître mon modeste sentiment…

Mais avant, deuxième stimulus ayant provoqué ce coup de gueule. Je tweetais (allez, j’écrivais un message de 140 signes sur le micro-réseau social) hier sur ma frustration à l’instant où je constatais qu’Eurosport ne diffusait pas en direct le match Benneteau-Djokovic à l’US Open. Il était environ 17h30 et ce 16e de finale venait de commencer. Entre un Français, Julien Benneteau donc, l’un des dix joueurs les plus spectaculaires du circuit, et Novak Djokovic, dont le grand chelem a échappé il y a trois mois pour deux petits sets à Roland-Garros…

J’osais donc me plaindre quand un responsable d’Eurosport, tout à fait cordialement je le précise, me répondit ipso facto sur ce même réseau, que le match était retransmis sur Eurosport 2… Eurosport 2, oui. Mais je ne suis pas abonné à Eurosport 2. Je suis un « redevancier » des chaînes publiques, je suis abonné à Canal +, au câble numérique, à BeinSport 1, BeinSport 2, à Infosport+, à l’Equipe TV… Mais, cher monsieur Arnaud Simon (Directeur Général adjoint d’Eurosport France), malgré ma maladie grave (cette addiction au sport, qu’on se rassure) je n’avais pas pris cette précaution de m’abonner à Eurosport 2…

Je ne suis pas abonné à Eurosport 2 parce que, d’abord, je viens je crois d’expliquer qu’un budget n’est pas extensible jusqu’au « pharaonique » comme vous pouvez le penser. Et ensuite parce que je m’attendais naïvement à ce qu’un 16e de finale des Internationaux des Etats-Unis entre un Français et le deuxième meilleur joueur (hormis Nadal, absent à New-York) de tennis de la décennie serait « offert » par Eurosport (Premium comme on dit), à laquelle je règle (indirectement) sans incident de paiement aucun mes mensualités depuis… 20 ans. Non, celle-ci nous a servi un magazine, du réchauffé donc, sur le GP de F1 couru trois heures plus tôt…

Guerres des chaînes, des droits. Oubli, mépris du téléspectateur…

Voilà maintenant le topo. Je ne me fais pas d’illusion. Eurosport n’a pas diffusé ce match simplement pour des raisons purement commerciales*. Filiale de TF1, Eurosport se devait de passer son magazine de F1 à l’heure dite. Sans pouvoir la déprogrammer, coûts de contrats et de production obligent. Choix financier évident. Mépris du téléspectateur. Et conséquence directe de mon propos liminaire…

Oui, Eurosport, comme Canal, comme France Télévisions, comme BeinSport… possède des droits sur des événements acquis au fil des années. Des droits qui fluctuent en fonction de la concurrence, des évolutions d’audiences de chaque sport ou discipline, des prix proposés, de l’état des possesseurs de droits intermédiaires, de la publicité, de l’entente tacite ou pas entre les responsables des chaînes…

Et cette multiplicité de contrats et donc d’obligations qui se mêlent et s’entrechoquent au sein souvent de mêmes groupes conduisent à l’ubuesque, au grotesque et à ce que je viens de décrire. Nous proposer un championnat de foot néerlandais (Ma Chaîne Sport) parce qu’il est quasiment gratuit est un effet direct et pervers de ce processus. Bien entendu, et j’en fais le pari, ce Championnat disparaîtra de nos écrans sous peu, car il est clairement intenable sur le plan financier, n’ayant aucune audience (ou bien j’accepte avec plaisir de faire mon mea culpa si l’on me communique les chiffres, mais on ne le fera pas). On a rempli une case pour la remplir. Et d’un autre côté on en a vidé une autre (Benneteau-Djokovic) parce qu’un contrat en couvrait un autre…

Puisque la mode est aux commissions, je propose celle qui réglementerait, à l’amiable naturellement et suivant les bonnes vieilles lois du fair-play (de l’honnêteté sportive si vous préférez) la bonne marche des répartitions du sport à la télévision. On en a créé pour moins que ça. Après tout, aujourd’hui, un milliard d’euros environ est dépensé annuellement par les chaînes françaises pour diffuser du sport, et ce milliard mériterait peut-être certains arbitrages… Bon, avant qu’elle se crée cette commission, je me serais, qui sait, quelque peu calmé…

(*) Et bien entendu, comme me l’a rappelé mon nouvel ami twitto David ( https://twitter.com/appledav) pour appâter habilement un possible nouvel abonné à sa chaîne Eurosport 2, présentée comme un complément idéal de la principale…

La télévision perd Federer et Nadal !

Dans votre très grande majorité, vous ne verrez probablement plus à la télévision les deux plus grands joueurs de tennis du siècle et peut-être de tous les temps. En dehors des Grands Chelems, Roger Federer et Rafaël Nadal, et leurs collègues du circuit ATP, évolueront jusqu’en 2013 – le premier sera sans doute alors retraité et l’autre miné par les blessures – sur la lune, je veux dire sur une planète télévisuelle inaccessible pour la plupart des terriens…

Le nouveau diffuseur – Orange Sport et ses 300 000 abonnés avoués –  des grands tournois masculins (ATP, Masters 1000) succède à Canal + (dix millions d’abonnés) qui retransmettait généralement depuis des années sur Sport + les vingt tournois en question. Bilan de ce changement de mains, un invraisemblable gâchis que je n’hésite pas à qualifier d’historique.

Orange (France Telecom) a voulu supplanter Canal (Vivendi) en alignant cinq ou six millions d’euros de droits il y a quelques mois. Soit, c’est son droit le plus strict. Je pose une simple question : Les abonnés de Canal + férus de sport déboursent déjà environ 400 euros par an, qui s’ajoutent le plus souvent au prix du câble afin de s’offrir les chaînes d’information sportive ou Eurosport, ou même à Foot + et Rugby +… La note globale est déjà en l’état astronomique.

Pas d’illusion. Les accros du tennis, comme ceux du foot qui ont déjà poussé Orange à se retirer du foot payant à la carte, ne marcheront pas plus dans la combine, même si leur cœur se déchire à l’idée de ne pas admirer leurs dieux tout au long de l’année.

Allez, chers mais irréfléchis patrons de chaîne ou négociateurs de droits. Retrouvez la raison. Et ce n’est pas une réflexion à deux balles.

Les chaînes de télé tuent le sport

Les derniers championnats du monde d’escrime ont fait un flop médiatique. A Paris, au Grand Palais, dans un cadre fabuleux, France Télévisions s’est ridiculisé. Le jour du titre de la Française Maureen Nisima, 0,5 pour cent de part de marché et cent mille misérables téléspectateurs sur… France 4, une des chaînes de recyclage du groupe public sur laquelle il faut une dizaine de minutes pour repérer le canal !

France Télévisions (Vive le sport !) a eu beau invoquer la mauvaise volonté des organisateurs sur les horaires, c’est bien la chaîne qui a tout fait à l’envers. Probablement victime du mode de fonctionnement soviétique du service public audiovisuel, l’événement a été littéralement salopé. Aucune promo. Nulle part. Un présentateur parfaitement inculte en escrime, pas de résumés, encore moins de présence dans les journaux télévisés de France 2 ou France 3.

Ce n’est même plus de la mauvaise volonté mais un gaspillage pur et simple. Des centaines de milliers d’euros de coûts fixes directement dans la poubelle. Et, Messieurs et dames les contribuables, un ponctionne ment scandaleux de votre taxe télévisuelle… Tout ça parce que, très certainement, une décision nomenklaturesque a été prise dans un bureau perdu du château de France Télévisions et qui a coupé brusquement le robinet financier. Alors que le Tour de France nous a offert au moins une dizaine d’étapes sans le moindre intérêt cet été au prix de un million d’euros par journée, on nous a servi avec un plat en bois pourri un Mondial d’escrime à l’intérêt dix fois plus passionnant.

TF1 paie et réfléchit après !

Toujours au sujet de l’argent, du sport et de la télé, TF1 a aussi droit à sa crise de conscience. La une se demande un peu tardivement si elle n’a pas payé un peu cher les Coupes du monde de rugby 2007 et 2011 (80 millions d’euros) ainsi que la ligue des Champions de foot ou le Championnat du monde de F1. Ben tiens ! Les dirigeants des télés me feront toujours marrer. Ils payent et ils réfléchissent ensuite. Ma grand-mère m’avait toujours dit qu’il fallait toujours agir dans l’autre sens, le bon bien sûr ! Mamie aurait j’en suis certain vite pigé qu’une compétition qui se déroule aux Antipodes (Nouvelle-Zélande), ça n’est pas bon pour les horaires. « Pardi (elle était méridionale), on est un peu décalés là-bas », les matches commencent à dix heures du mat’, et ça c’est pas bon pour l’audience et la pub. Même chose pour le foot. A TF1, ils sont sans doute les seuls à croire que Lyon, Marseille et Auxerre sont meilleurs et plus attractifs que le Real, Milan, Manchester et Barcelone… Et pareil en F1. Il faut peut-être leur dire qu’Alain Prost fait maintenant de l’auto-tamponneuse sur glace… et que Vettel ou Hamilton, ça n’intéresse que les Teutons ou les rosbeefs.

Bref, on nous prend pour des buses. Et encore, j’ai pas tout craché. La Ligue 1 pique 660 millions d’euros soit environ 80 pour cent du fric dédié au sport dans les lucarnes. Non mais franchement, Valenciennes-Brest ou même Bordeaux-PSG (six millions d’euros le bout en coût de revient de retransmission !), j’ai du mal à seulement croire qu’on ne se pose pas la question quelque part (au gouvernement, à la direction de Canal +, dans les grandes écoles de commerce, que sais-je encore…) de la folie économique que représentent de tels matches.Vous me direz, et ça n’a pas grand chose à voir, quoique, mais le Panathinaïkos paie bien Sidney Govou à se saouler la tronche tous les week-ends…