C’est la Coupe du monde. Et c’est le monde à elle seule, cette petite statuette qu’on dit en or et qui n’en est que recouverte d’une fine pellicule.
Roselyne Bachelot, qui comprend toujours tout avant ou après les autres nous en a fait une démonstration implacable aujourd’hui dans l’Equipe, le journal qui comprend tout du sport exactement de la même manière que l’ex-ministre.
La malheureuse raconte son cauchemar lors de la dernière édition en 2010. Sa découverte d’un monde dont elle était la patronne à l’époque (ministre des Sports et de la Santé…) et dont elle ne pigeait pas même ce qu’un gosse de CM2 sait par l’échange de cinq vignettes Panini dans la cour de récré.
Envoyée en Afrique du Sud pour faire sa pub (pardon, sa Com’) et un peu celle de la France, la pauvre dame a vite rangé ses sandales roses pour enfiler des grosses bottes anti-crotte. Un tas de purin l’attendait. Les gamins en crampons du surveillant général Domenech fomentaient un coup foireux, puant de bêtise crasse. Ils défendaient leur pote Anelka, selon eux injustement viré et pas une seconde coupable d’avoir traité son SurGé de « fils de pute et d’enculé ». Un terme courant puisque chaque mot fait partie du petit Larousse, et du langage commun dans les écoles.
Roselyne, comme Christophe (Colomb), a donc alors découvert son Nouveau monde. Une terra vraiment incognita. Elle y a perdu sa virginité. Et appris qu’un footballeur , comme son entraîneur, son agent, ses encadrants, son président, n’étaient que des petits enfants perdus. Et elle a « pris conscience que ce sport est un enjeu politique, même géopolitique. »
Cette édition 2014 sera comme les autres depuis 1930. Nous sommes tous et toutes des Roselyne Bachelot. Ne croyons pas une image ou un mot de ce que nous verrons et entendrons. Ce sera beau parfois, le temps d’un but ou d’une victoire. Ce sera du plaqué Or.