Il y a des matches et des défaites plus significatives que d’autres. Celle (0-1) de l’équipe de France contre la Biélorussie en fait clairement partie. La France ne fait définitivement plus partie du gotha européen et encore moins mondial. On s’en doutait, on le savait sans se l’avouer. La qualification pour le Mondial n’a été qu’un trompe-l’œil et la suite n’a fait que confirmer tout ce qui ressemblait à une évidence.
Il ne faut plus jeter de pierres. Les Bleus ne sont aujourd’hui que ce qu’ils sont. C’est à dire une équipe qui fait ce qu’elle peut. Pas beaucoup bien sûr, mais au moins elle ne trompe personne et ne se prend pas pour une autre. Ce qui est déjà pas mal quand on se souvient de l’arrogance et des impostures dont nous avons été bassinés sous l’ère précédente.
Alors, ne nous berçons plus d’illusions. Il ne faut même plus se fixer d’objectifs irréalistes compte tenu des joueurs dont dispose Laurent Blanc. Continuer d’affirmer que la qualification pour le prochain Championnat d’Europe resterait possible serait à mon avis vide de sens. Le successeur de Raymond Domenech a eu l’intelligence dès la défaite consommée de ne pas en parler. Chaque chose en son temps. Il semble maintenant plus urgent de rebâtir. Plus exactement de bâtir. Car, soyons francs, il n’y a plus de fondations. La Biélorussie a fini de nous le démontrer après la Norvège il y a trois semaines, le Mexique, l’Afrique du Sud, l’Uruguay il y a trois mois, la Chine…
Est-il d’ailleurs injurieux de taxer cette nouvelle génération de joueurs français de moins géniale, de plus quelconque que celles de Platini ou de Zidane ? Il n’était pas pensable que les titres de gloire s’accumulent éternellement, que les talents se suivent et se ressemblent sans période de sécheresse.Blanc aura finalement plus de temps qu’il ne le croyait. Dans les deux années qui viennent, si le découragement ne l’emporte pas, l’important sera pour le « Président » d’essayer plutôt que de s’illusionner. De mettre et de remettre le métier sur l’ouvrage. L’Allemagne, la grande Allemagne, a mis six ans pour réédifier sa Mannschaft. Les Diaby, Rami, Ménes, Hoarau, Rémy, Gameiro ou M’Vila ne sont sans doute pas les meilleurs joueurs du monde. Il ne tient qu’à eux, non pas de le devenir, mais au moins de vouloir sans relâche s’améliorer. Et tant pis si ce ne sont pas eux qui feront l’équipe de France de demain. La période actuelle a un mérite, un seul, les places à prendre sont légion, c’est le moins que l’on puisse dire.