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Beckham : Le PSG n’est plus un club mais une marque ! Et alors ?

C’est officiel. Le Paris Saint-Germain, le club, n’existe plus. Depuis aujourd’hui, 31 janvier 2013, jour où l’Emir du Qatar a décidé d’embaucher comme joueur (pour six mois) David Beckham, icône mondiale des magazines de salon de coiffure et époux d’une des bimbos les plus pipolissimes de la planète.

Le PSG est depuis aujourd’hui une « marque » à part entière, exactement à cent pour cent. Et exactement comme la participation de QSI (Qatar Sport Investment) dans son capital, « a brand » comme on dit dans toutes les officines de marketing de la planète business.

Le Qatar vient donc définitivement de rayer le PSG de la carte des clubs, autrement dit, comme on les dénommait jusque-là depuis un siècle et demi, des « associations sportives » à dessein de loisir et à but non lucratif…

Tout était plus ou moins clair, tout devient aussi net et fonctionnel qu’un oléoduc. Pour les Qataris, peu importe en (énorme) somme que les promesses de Nirvana sportif lancées il y a dix-huit mois par Nasser Al Khelaïfi soient virtuelles ou pas. L’objectif, le seul, l’unique, est d’universellement promouvoir – au moyen de rachats d’hôtels de luxe, de clubs prestigieux, de droits audiovisuels d’épreuves en vogue, de chaînes et réseaux de télévision – une richissime puissance gazière, qui veut à tout prix (au meilleur ?) faire fructifier ses 540 milliards d’euros de réserves naturelles.

Les ventes de maillots floqués « Beckham » ne devraient pas pâtir d’un si beau geste…

Paradoxalement, offrir 800.000 euros par mois à David Beckham, 37 ans, toutes ses dents mais pas un match de haut niveau depuis trois ans, constitue tout sauf un acte fou. C’est un acte qu’il faut regarder, qu’on l’apprécie ou pas, comme une sorte d’augmentation de capital d’une entreprise du CAC 40. Un capital d’image, de merchandising, de crédibilité à accroître sous toutes les formes modernes possibles et imaginables.

Et l’on vient sans doute de découvrir pendant la conférence de presse de la super star la dernière forme en date de cette méthode du business actuel adaptée à l’ancien sport de Pierre de Coubertin. Son salaire ne lui sera pas versé mais distribué à des oeuvres caritatives. Et pour ne pas employer à cet égard le mot de démagogie (pas de grands mots, je n’oserais pas !), je parlerais donc d’une tentative d’augmentation de capital sympathie… Bien joué, les ventes de maillots floqués « Beckham » ne devraient pas pâtir d’un si beau geste.

Oui, et pour les quelques centaines de milliers de nostalgico-râleurs de comptoir, le PSG de Loulou Floch (Louuuuuulou !) et papa Borelli, c’est pour les livres d’histoire. Sic transit gloria mundi…

Tout passe, tout casse, tout lasse…

Allez, un bon coup de gueule ne fait pas de mal. Parce que ça va mal partout, et gueuler ça soulage. Donc, je pousse un coup de gueule sur tout ce qui me passe sous le pif.

D’abord, en cette période de crépuscule de 2012 j’en ai marre des bilans de fin d’année : le meilleur footballeur de Ligue 1, l’évènement le plus marquant, le sportif le plus con, la sportive la plus sexy… Ras le bol. On me dit ce qui est bien et mal, ce qui est beau et laid et ça m’énerve. Qu’on me laisse juger du bien et du mal, merde. Moi, je trouve que Bolt, Phelps, Serena Williams, Ribéry et Cie ne sont pas tant que ça des modèles ou des exemples de génie ou d’imbécilité. La vache, je suis à cran là…

Mais sinon, je vais bien, merci. Ce n’est qu’un petit coup de déprime de rien du tout… Tiens, voilà qu’en cette pénultième journée de l’année on veut me filer un pénultième coup de blues. Le chômage, la presse, l’économie, la dette, tout va mal en France.

Ou tout « irait » mal, je ne sais plus trop. Zlatan, lui, va bien. De mieux en mieux. On vient de lui annoncer, aujourd’hui même, qu’il est encore plus riche que la veille. Fini, over, kaputt, les 75% d’impôts à casquer pour les riches. Notre conseil constitutionnel a déclaré que notre Constitution était juste pour tout le monde, y compris un footballeur qui marque des buts pour 14 millions d’euros par an…

Or, cependant, en outre, incidemment et par le fait, je dis et je crie qu’il a raison le Conseil et qu’il est de bon conseil pour François Hollande et ses promesses de rase campagne. C’est sûrement injuste pour des bonnes raisons mais c’est excellent pour les miennes. Plus y a de riches et moins y a de pauvres, et chacun est libre de prendre le fric qu’on lui offre à peu près honnêtement… Tenez, Gégé, le comédien, veut foutre le camp. Tous nos champions du monde 1998 de foot ont foutu le camp il y a quinze ans, et ils n’ont jamais craché un euro au fisc français. Personne ne leur a rien dit ou presque. Le patriotisme, c’est un concept bizarre, non ? Un coup on le voit, un coup on le voit pas. Du bonneteau.

De toute façon, Ibrahimovic, il s’en fout. Il ne paie pas ses impôts, c’est prévu dans son contrat, signé par lui-même, son agent, et l’Emir du Qatar à qui la super star est allée serrer la pogne pour les fêtes avec toute l’équipe du PSG, femmes de joueur, agents de joueur…

Au ciné comme au foot, faudrait réfléchir avant de claquer des montagnes de pognon…

Sinon, et ça n’a rien à voir quoique ce soit quand même la même chose (c’est bien les paradoxes), le cinoche va aussi mal que le foot et que le reste… Un producteur-distributeur nommé Maraval, dénonce les cachets mirifiques d’acteurs stars. Là, vous voyez le parallèle, mon parallèle, avec le foot…

Plutôt que de taxer ou d’essayer, ou de faire croire qu’il faut taxer, ceux qui ont gagné énormément de pognon (sans faire de hold-up), ce serait quand même plus malin de s’organiser pour que la chose (les cachets mirifiques d’acteur ou les salaires déments de joueurs) se produise le moins possible.

Autrement dit, dans le cinéma ou dans le sport, il suffirait que le système soit un peu plus sain, moins mafieux, davantage équilibré quoi. Instaurer par exemple – mon vieux dada – dans le foot, comme en NBA, un circuit fermé avec salary cap (limitation globale des salaires par club) et autres drafts (meilleur joueur qui va automatiquement dans le club le moins bien classé). Pas compliqué et ça marche… En bref, « Y’a qu’a-faut que »… En 2013 faut que ça change, absolument… Faut que Messi et Cristiano Ronaldo viennent à Paris, les impôts, maintenant ici, c’est cadeau !

En virant Kombouaré, le Père Leonardo est-il une ordure ?

C’est l’homme le plus injurié du jour sur Twitter, Facebook ou les centaines de forums consacrés au PSG. Il avait pourtant prévenu son monde, Leonardo, il ne postulait pas pour le « Prix Nobel de la Paix »… L’odieux Leo a appliqué aujourd’hui et sans états d’âme sa ligne de conduite annoncée.

L’ignoble projet fomenté depuis son arrivée par le Directeur « sportif » du PSG et tant redouté par l’immense majorité des supporters parisiens s’est transformé en impitoyable réalité. Flanquer dehors, sans ménagement aucun, le gentil Antoine Kombouaré, entraîneur sans peur, sans reproches, fidèle, et leader de Ligue 1.

Trop droit, trop net, trop franc, trop Kanack, trop tout… le Antoine. Pas assez souple, pas assez mondain, ni polyglotte, ni dans le Who’s who, ni assez star. Ni rien qui ressemble à une gravure de mode ou à une pub pour un pays du Golfe… Tout pour déplaire à des actionnaires qui veulent vendre partout dans le monde un PSG nouveau, farci de vedettes et d’étoiles internationales. Il leur faut du strass aux Qatari. Quatre vingt millions d’euros les quinze premiers jours, pour voir, pour en mettre plein les mirettes aux supporters, les amadouer un brin, les emballer, les pauvres, soumis au pain sec depuis des lustres. Du Pastore, du Gameiro, du Ménez… etc. Et le pompon, Beckham, hier, pour les faire monter au ciel.

Et hop, pas vingt-quatre heures plus tard, on attaque dans le dur, on nettoie. Salut Tonio. Leonardo, c’est officiel, est le nouveau DRH de la multinationale PSG. Et il fait le métier. Le coup de balai Kombouaré, c’était tout vu dès le début malgré les ronds de jambe de l’ex-artiste du Parc. Monsieur Propre, il faut désormais l’appeler. Ou, selon les milliers de messages de « sympathie » qui lui sont adressés depuis ce jeudi matin, avant-veille de Noël, l’ordure, le salaud, la pourriture qui a collé un coup de pied au séant du héros de PSG-Madrid…

Leonardo devrait décrocher grâce au PSG le Prix Nobel du management…

Soyons réaliste, tout ça n’est que de la stratégie, de la gestion, du management. Leonardo n’est pas venu à Paris pour jeter les bases d’un centre de formation ou construire à horizon saint-glinglin un PSG nouveau, version Paris à la Nantaise ou à la Barcelonaise. Le Brésilien n’est pas venu au Parc ni gratuitement ni nonchalamment comme au temps de la splendeur de son pied gauche. Il est là pour accomplir une mission, très précise, pour ses patrons, son patron, l’un des trois ou quatre hommes les plus riches du monde. Et il a peu de temps. Le temps c’est de l’argent, surtout quand on en a beaucoup.

Alors, il faut agir vite et avec un minimum de dégats collatéraux, comme on dit à la guerre et encore davantage en affaires. On dégomme Kombouaré, en pleines vacances de Noël, après l’avoir bien hypocritement encensé (ou pas trop critiqué) pendant des semaines et des mois. En ayant naturellement bien pris soin d’avoir préparé des semaines durant le contrat du remplaçant. Carlo Ancelotti, successeur idéal, palmarès en béton, parlant en esperanto dans le texte, amadoueur professionnel de stars en stock et roi des tactiques en tous genres…

Non, Leonardo n’est pas une ordure. C’est (devenu) un manager, froid, réaliste, obéissant à son employeur milliardaire et efficace à souhait. A la CAC 40 quoi ! Pardon Antoine. Ah, Bernard Tapie vient de déclarer que Paris (enfin les Qataris) commettait une » erreur incommensurable » en virant Kombouaré. Merci Bernard, on avait presque oublié votre « incommensurable » délicatesse de gestion du personnel…

Beckham, nouveau mot-clé Google en or du PSG…

Vingt ans de retard sur… Bernard Tapie ! En attirant la « marque » David Beckham sur les Champs-Elysées, le PSG-Qatar ne fait en réalité qu’adapter au foot les méthode du marketing de son temps et copier celles de ce bon Nanar avec l’OM, dès 1990.

Bernard Tapie, précurseur à l’OM de l’icône dans le foot !

Tapie avait « acheté » Franz Beckenbauer, entraîneur de l’Allemagne championne du monde et superstar planétaire du ballon rond. Nanar n’avait alors eu pour but d’utiliser Kaiser Franz que comme une tête de gondole. Le beau Franz lui avait en effet servi durant les quelques semaines de son séjour (« dingue », selon les propres mots de Beckenbauer) sur la Canebière d’accélérateur fantastique de particules financières, pour ses affaires d’abord et accessoirement pour l’OM (plus aucun arbitre n’aurait alors osé contre l’équipe d’un tel personnage accorder un but comme celui un an plus tôt inscrit par Vata… de la main).

Beckham est un Beckenbauer puissance x. Sur le plan commercial s’entend. La valeur sportive du mari de Victoria, à trente-sept ans, constitue évidemment un facteur dérisoire pour les nouveaux propriétaires du Paris Saint-Germain. Au moins cent milieux de terrain en Europe, et une bonne dizaine en France (ce qui veut tout dire), seraient une meilleure affaire pour le jeu parisien et une infiniment moins coûteuse sur le plan de l’investissement.

A court terme naturellement car, côté business, l’émir du Qatar voit plus loin qu’une dépense, certes exorbitante (le salaire du joueur et l’invraisemblable logistique qui gravite autour de lui, famille, agents, avocats…) mais rentable à long terme exactement comme l’achat de gisements de pétrole.

Pour son « référencement » mondial, le PSG s’offre un mot-clé exorbitant !

Beckham va donc exclusivement servir de lancement du  » produit PSG  » sur le marché mondial. Car Beckham, c’est quoi en 2011 ? Un nom, des coiffures, des tatouages, une épouse people, une activité fashion, des pubs, images universellement connues et reconnues par des centaines de millions de fans, midinettes, lecteurs et autres clients de salons de coiffure ! Pour preuve le battage médiatique déjà ahurissant avant même la signature de Beck’s. Une sorte de relais médiatique à la Facebook+Twitter+Google

L’objectif numéro 1 reste évidemment le développement de l’entreprise PSG, aujourd’hui plus ou moins réduite au cercle franco-français, à l’échelle mondiale. Dans une stratégie globale initiée depuis deux ans par un pays, le Qatar, déjà présent sur le maillot du meilleur club du monde, le FC Barcelone (contre 160 millions d’euros), et futur organisateur de la Coupe du monde de football (contre quelques millions de remboursements de frais aux dirigeants de la FIFA). Dans ce schéma, et comme l’on dit aujourd’hui, Beckham va servir à Paris (le club, la marque) de mot de « référencement », exactement comme dans un moteur de recherche. Et pour cela, il a fallu en payer le prix…

Mais la question à 800.000 euros (la rémunération mensuelle de l’icône) et ses solutions sont plus complexes. Comme pour tout lancement de produits (le PSG, ne nous y trompons pas), de marques, de parfums ou de modèles de voiture, la réussite (chiffre d’affaire, notoriété et pérennité engendrés) n’est en aucun cas garantie par l’injection de milliards de dollars venus de Russie, des Etats-Unis et du Golfe ou d’achats de mots-clé. La plupart, voire la totalité des clubs du gotha européen, c’est à dire mondial (Manchester United, le Real, Barcelone, le Bayern, le Milan AC et une poignée d’autres), n’ont fait qu’entasser des montagnes de dettes en aimantant les stars les plus fabuleuses… Le modèle économique est clairement à inventer. En attendant celui, le plus profitable à n’en pas douter, de la multiplication des pains…

Canal + n’est pas vraiment en droit(s) de se plaindre !

C’est un comble. Voilà que Canal + se plaint de l’arrivée d’Al-Jazira dans la cour du sport. Ben voyons, mon colon. Les larmes de crocodile du président de la chaîne cryptée, Bertrand Méheut, me font en réalité doucement marrer. Pour les oublieux ou les distraits, sachez que Canal est né en 1984 par la seule bonne grâce de François Mitterrand, sans le moindre appel d’offres et pour un bail de durée… à la carte. La présidence en avait été confiée à François Rousselet, l’ami de Tonton…

Et Canal, pendant 25 ans, a phagocyté le football français. En deux temps. D’abord presque gratuitement en profitant de l’inorganisation patente de la Ligue. Ce fut l’âge d’or de l’ère Charles Biétry, tout puissant patron des sports (foot mais aussi beaucoup de boxe) et vrai boss du foot hexagonal. Mais un certain Noël Le Graët, autre Breton, ne s’est pas laissé trop longtemps manœuvrer. Les droits de diffusion de l’ex D1 et désormais Ligue 1 ont grimpé en flèche et la chaîne (très) cryptée n’a pas eu d’autre choix pour conserver son bien, concurrence enfin autorisée, que de payer un prix chaque année plus exorbitant, voire indécent (six cents millions d’euros par saison), en grosse partie responsable de sa quasi-faillite à la croisée des années 2000 (sept cents licenciements dans le groupe).

Bertrand Méheut, le PDG de Canal +, fait la leçon à Al-Jazira… Décryptage obligatoire !

Aujourd’hui, Mr Méheut n’a aucun complexe à proclamer que depuis la semaine dernière où la chaîne qatari lui a soufflé la majeure partie de ses droits de la Ligue des Champions après avoir auparavant mis trois ou quatre doigts sur le gâteau de la Ligue 1 (Canal préservant de justesse les matches les plus juteux) : « La mauvaise nouvelle, c’est d’avoir un acteur irrationnel (Al-Jazira) économiquement« . La bonne blague. Canal n’a cessé justement, comme je l’ai dit, d’occuper une place « irrationnelle » dans le paysage du sport français ! Le plus drôle c’est que le nouveau – et plus que sérieux – rival, surgit par la grâce de l’actuel… chef de l’état, Nicolas Sarkozy, hôte tout à fait aimable des princes du Qatar, déjà par ses bons soins propriétaires du PSG, son club de coeur…

Plus croustillant encore, le nouveau patron d’Al-Jazira Sport n’est autre que… Charles Biétry, lui-même ancien responsable de ce qu’on sait mais aussi ex-président du… PSG. La vérité de la plaintive sortie de Méheut, c’est que Canal s’est fait piéger, en beauté. Je ne sais pas bien sûr ce qui s’est passé en coulisse. Mais il semble évident que le jeu a été quelque peu pipé… Sans doute ce qu’on appelle un retour de bâton !