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Evra et autres nuls Com’uniquants : Au secours Roland Barthes…

Aujourd’hui s’il était vivant, Roland Barthes, le pape du langage, nous aurait pondu un chef d’oeuvre d’explication sémantique sur les propos de Patrice Evra.

Il était incompris, Barthes, on ne pigeait strictement rien à ses décryptages linguistiques et lexicaux d’une profondeur abyssale. Trop puissant, trop fouillé, du deuxième et du troisième degré en permanence. Comme Evra d’ailleurs. On ne le comprend pas ce garçon. Dont on ne sait pas s’il cherche à se comprendre lui-même…

Ah la Com’ ! Parce que derrière la logorrhée du latéral de MU dimanche dernier dans la presse, on a cru reconnaître la patte d’un des Raspoutine modernes du conseil en parole publique de sportif…

Evra au degré zéro de la parole !

Oui, pour atteindre à un tel sublime de perfection en nullité, Evra ne pouvait en être l’auteur. Au passage, ce n’est pas être méchant que de traiter un grand sportif au degré zéro de la parole (comme Barthes parlait de degré zéro de l’écriture)…

Don, si Barthes était parmi nous, il est certain qu’il aurait valorisé ses cours en Sorbonne par du conseil en messages de footballeurs, voire cyclistes ou consultants de sport, les têtes de Turc de la tête de Turc.

Ces derniers ne sont, à de rares exceptions près, sans doute pas plus futés ou spécialistes que ce bon Pat. Ils sont seulement autorisés à l’ouvrir…

Ne tendons pas, comme Evra, la main à Suarez

Ah ! le pouvoir de l’image, la force du symbole, patati patata… Se serrer la main est un acte immémorial de la dialectique humaine. On se touche depuis la nuit des temps, les joues, le nez, les mains, la bouche, pour se reconnaître, ne pas s’ignorer, geste minimum d’une cohabitation entre bipèdes pour que la vie soit vivable… Luis Suarez est-il associal, misanthrope, raciste ou simplement stupide au point de se mettre en marge de la communauté des hommes ? Il ne serait le premier ni le dernier, et son attitude en refusant de serrer la main de Patrice Evra ce samedi juste avant le Manchester United-Liverpool ne regarde que lui.

L’Uruguayen venait d’être suspendu huit matches pour insultes racistes envers le Français et n’était pas en position agréable au moment de le croiser. C’était bien de sa faute après un comportement honteux, minable, inexcusable. Il aurait fait amende honorable en effectuant ce que le monde du sport attendait de lui, cette fameuse main tendue, et l’affaire aurait été quasiment entendue, conclue dans une sorte de regrets implicites…

Mais l’attaquant des Reds appartient donc désormais à la petite et pauvre catégorie des obstinés, des psychorigides de la faute à qui on ne peut faire entendre raison. On les montre du doigt, on les fustige, de tous les coins de l’univers, mais rien n’y fait. Ils se braquent encore et toujours parce que leur paranoïa est plus forte que tout, y compris de ce qu’ils ressentent peut-être au fond d’eux-mêmes. Suarez, coupable avéré de racisme, ne reconnaît pas sa faute depuis qu’il en a été accusé et puni, prétextant un simple écart de langage tout à fait bénin quand il est proféré dans son pays. Ce fut d’ailleurs là l’unique explication de son délit, et à elle seule parfaitement dérisoire, honteuse, inqualifiable…

Patrice Evra était prêt à pardonner…

Patrice Evra, effaré de ce geste de déni, a tenté de rattraper la main fuyante de son infamant adversaire… Evra était donc prêt au pardon, dans une sorte de signe fort, à caractère religieux. Mais non, l’autre n’en a pas voulu. Sommet d’incompréhension, suprême incommunicabilité !

Ne tendons donc pas la main à Suarez, l’homme qui n’en veut et n’en voudra peut-être jamais. Dans dix, vingt ans, ce sera, sait-on jamais, le cas… Quel temps perdu ! Et si c’était la main d’Evra, ce serait un petit « ça » de gagné.

Bleus, dites-nous des mots d’amour…

Avec tous ces sondages sur la cote de l’équipe de France de foot, dont le dernier qui en fait une sorte de dernier de classe internationale, j’avoue que je ne sais plus trop où j’en suis. Je me pose sérieusement la question. Est-ce que j’aime les Bleus ? Ou plutôt, est-ce que j’aime – encore – les Bleus ?

Parce que, oui, je les ai aimés. Je dis bien, je les ai aimés, les Bleus d’avant. Mais est-ce que je les aime ceux-là, ceux de maintenant, ceux qui vont en Afrique du Sud, en passant par Tignes ? Heu… Comme élément de réponse, je dis qu’ils m’énervent déjà.

C’est vrai, ils m’irritent, quoi ! J’en ai vu deux arriver en hélicoptère au stage. On leur avait pas dit que les arrivées en hélico, ça… comment dire… ça craint, oui ça craint. D’autant plus qu’on leur portait leurs bagages… des valoches Louis-Vuitton, si j’ai bien vu,… Non, mais franchement, les gars, la simplicité ne vous étouffe pas ces derniers temps…

Et puis, les footings de Gallas, tout seul comme un pauvre malheureux, depuis trois jours en boucle à la télé… Et en plus, il fait une tronche le William ! On dirait qu’il n’a plus que quelques jours à vivre !

Et puis, il y a eu la première conférence de presse de Raymond… Là, je préfère ne rien dire… Mes névralgies me reprennent. Et celle de Patrice Evra, alors-là, tout pour plaire. Selon lui, on n’aurait même pas le droit de critiquer les Bleus. Tout simplement parce que, et c’est d’après lui l’évidence des évidences, ils y vont « pour la gagner ».

Nous, les supporters de base, on veut bien vous croire. Mais il faudrait que vous reconnaissiez quand même, vous les joueurs, que vous avez fait le nécessaire depuis des mois et des mois pour que ce soit le contraire dont on soit persuadé.

Non, chers Bleus de France, il faut vous réveiller. Prendre conscience que l’amour, ça peut faire du yoyo, ça peut même s’envoler. Et que vous sachiez qu’on vous aimera de nouveau si vous y mettez à nouveau du vôtre. Il vous faut aussi un peu sourire, vous avez tous des têtes d’enterrement ! Alors, je ne sais pas, moi, dites-nous déjà que vous nous aimez…