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Paris truqués : Nikola Karabatic n’a aucune Raison !

Voilà cinq jours que l’affaire est publique. Entendez par-là qu’elle est médiatisée. Hyper-médiatisée même, pour ne pas dire méga-médiatisée, comme on dit dans le langage qui court et qui a cours. On en connaît presque tous les éléments et les protagonistes. Et ça cause, ça cause de partout… Comme c’était prévu, en tout cas comme je le prévoyais d’emblée, un nom, un seul, a suffi pour déclencher véritablement le séisme. Celui de Nikola Karabatic.

On peut le regretter, mais c’est comme ça. C’est le revers de la médaille moderne. La célébrité, celle d’avant augmentée par celle du numérique, qui peut vous faire passer sans crier gare d’idole du bon peuple en cible de stand de foire des écrans et de la Toile des réseaux.

Je ne parle à escient que de Nikola Karabatic, son cas me paraissant le plus intéressant, à moi, qui tente de comprendre depuis des années les ressorts, cachés, psychologiques, comportementaux, des sportifs des temps actuels.

C’est assez terrible si l’on y réfléchit, c’est surtout symptomatique. Je ne sais pas ce dont il est au fond du fond vraiment responsable le multiple champion planétaire de handball. Ce qui est certain, c’est qu’il a pris, durant le mois de mai 2012 et juste avant le fameux match Cesson-Sévigné – Montpellier, une décision qu’il n’aurait pas du prendre. Je dis qu’il « n’aurait pas du prendre », pas parce qu’il est lui, l’homme Nikola Karabatic, mais précisément parce qu’il est la star absolue de son sport et qu’il a choisi de l’assumer. Ou qu’on l’a bien habilement et peut-être à l’insu de son plein gré choisi pour lui.

Karabatic n’a-t-il pas simplement agi par ignorance de lui-même ?

Alors, y-a-t-il seulement réfléchi à cette gloire en partie factice puisque passant par une image, magnifiée par quantité d’autres intervenants, publicitaires, agents, hommes de loi, devenant souvent des conseillers ? Y-a-t-il seulement « pensé », comme je me hasardais il y a quelque jours sur ce blog à en soulever la question, saugrenue ou pourquoi pas légitime, de la « réflexion » d’un sportif.

Ce que je dis moi, c’est simplement qu’il aurait du, Karabatic, à partir du moment où il savait pertinemment que son statut était devenu ce qu’il est, en prendre la mesure, peser soigneusement les obligations que cela implique. Mais il n’a pas agi en fonction de ces obligations induites de fait. Un joueur, handballeur devenu par son talent et son palmarès une icône de sa discipline, et au-delà, n’est plus un individu lambda. D’autant plus qu’il a fait le choix de l’amplifier pour en récolter des bénéfices, ce qui est son droit.

C’est dommage, très dommage. Car Karabatic va en subir les conséquences pour très longtemps. Pour ce qui a probablement été un acte irréfléchi, et commis, au moins, par ignorance non seulement des règles et des lois, mais surtout de lui-même. Oui, voilà, Karabatic n’a pas eu conscience de ce qu’il était. Ni de l’exemple qu’il pouvait représenter, ni surtout de ce qu’il pouvait engendrer par son acte, une coopération à une tricherie en bande plus ou moins organisée, en tout cas désorganisée par ses pauvres cerveaux. Même pas de la faiblesse, non, une méconnaissance incroyable de ce que les sages appelaient autrefois la Raison.

Il va falloir réfléchir sur la réflexion…

Paris sportifs, ou la quadrature du cercle de… jeu

Il y aurait donc un ver dans le fruit, du laid dans le beau et du pourri dans le vertueux royaume du sport. Celui du handball par-dessus le marché, tout neuf ou presque, je veux dire en terme de financiarisation, d’exposition médiatique, de droits d’image…

On nous dit ce jour qu’un match du Championnat de France (Cesson-Sévigné – Montpellier le 12 mai 2012) pourrait bien avoir été vérolé. Que des épouses ou proches de joueurs montpelliérains auraient parié – gros, trop gros – sur une défaite (28-31) sans doute connue d’avance. Et que l’affaire, entre les mains de la justice, est d’autant plus grave qu’elle concerne, au moins indirectement puisqu’elles y jouent, trois stars du club héraultais, dont Nikola Karabatic, emblème absolu du hand français et international.

Quoi d’étonnant ? Quoi de neuf sous le soleil des jeux d’argent ou des paris sportifs ? Rien ou pas grand chose, sinon le taux très élevé de célébrité des suspects. Que s’est-il donc passé de manière certaine ? Un ou quelques individus, comme dirait un enquêteur, ont misé sur un résultat dont ils n’avaient pour ainsi dire aucun doute. Une sorte de prémonition vieille comme le jeu, vieille comme la triche… Moins l’on doute, moins on risque et plus on peut gagner.

De la triche, donc. La faute à qui ? Aux tricheurs d’abord, bien entendu. Depuis qu’il existe, le sport en pâtit. Je parlais dans mon livre « L’Argent dans le Sport » de cette « tare appelée corruption ». Je dois en ajouter une autre, celle des paris sur des matches, des scores. Je n’en dénonce pas le principe, il faut bien s’amuser y compris en se ruinant. Mais comment encadrer à la perfection ce type d’activité ? Sauf à la rendre au bout du compte bien cadenassée pour rester ludique. C’est la quadrature du cercle de… jeu.