Tout ne serait-il plus devenu que chiffre ? Comme l’introduction en bourse de Facebook ce vendredi où le site de Mark Zuckerberg et ses 900 millions d’utilisateurs devait être valorisé à 100 milliards de dollars en fin de journée, ou 200 selon les variations d’humeur des investisseurs de Wall Street ?
Tout ne serait-il plus que représentation monétaire comme le milliard (ou deux, on ne sait plus trop !) de livres sterling dépensé jusque-là par Roman Abramovich l’oligarque propriétaire de Chelsea, dandy des temps modernes du sport international ?
Tout ne serait-il plus que prévision budgétaire comme l’ambition affichée à Montpellier par Louis Nicollin d’ouvrir en grand son portefeuille la saison prochaine à ses joueurs et ses futures recrues à qui il verserait des salaires mirobolants ?
Tout ne serait-il plus que n’importe quoi à l’instar du PSG et ses 200 millions d’euros de budget avec dores et déjà 100 millions de déficit ? Faut-il commencer en 2012 par la fin pour espérer un début ? Faut-il imiter la Grèce d’aujourd’hui, en faillite généralisée, et se dire que comme ce pays tout pourrait renaître de ses cendres après avoir brûlé ? Très peu d’entre nous, le commun des mortels, comprend ce que représentent ces sommes quasiment dématérialisées. Ni n’en saisit vraiment la portée. Quand à la morale, ouh là là… le vilain gros mot. Voyez justement à ce propos, l’ancien, le Grec, Aristote : «Dire que, dans les pires malheurs, on est heureux pourvu qu’on soit vertueux, c’est, esprès ou non, parler pour ne rien dire».