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Le foot rend-il (très) con ?

En jetant comme d’habitude un œil à l’actu sportive du moment, on ne prend plus même la peine d’y réfléchir plus loin que le bout d’une synapse. On hausse un sourcil, on soupire, on zappe. Tout devient binaire. C’est 0 ou 1, c’est oui ou c’est non, c’est cool ou c’est pourri.

Dans la Bible du jour (le journal du sport) j’apprends que notre Ligue 1 vaudra très vite 1,5 milliard d’euros par an (contre 578 millions aujourd’hui). C’est un fait acquis que depuis Canal Plus qui avait eu l’audace, la folie, en 1984, de faire des chèques de 100.000 francs par match de D1 à la Ligue, le ballon rond est une marchandise toujours plus chère. En dehors de deux ou trois fondus de l’explication rationnelle de l’irrationalité comme moi, personne ne se demande pourquoi. Comment ? On s’en doute davantage.

Si le Qatar débourse pour Neymar 222 millions d’euros, Facebook ou Google, qui ont avec l’expansion démographique mondiale des potentialités bien supérieures qu’un émirat qui n’aura plus de gaz dans trente ans, peuvent bien engager des sommes, comme ça, pour voir, que leurs actions en bourse leur permet d’étaler très vite sur la table.

Le tout est quand même de se demander si le foot, et plus particulièrement une saison de Ligue 1, en vaut la chandelle. Mais mon bon Monsieur, vous répondront les économistes époustouflés par une si débile question, c’est que le foot c’est du spectacle, de l’émotion, et de nos jours c’est du people, du réseau social, du maillot en boutique, de la femme de footballeur, du tatouage à la pelle, du rap, de l’affaire sexuelle en veux-tu en-voilà, et bien davantage encore. Et la rentabilité, ajoutent-ils dans un râle de dénigrement, ça n’est pas la question. Il faut faire le buzz. Et du moment qu’un Neymar ou un Mbappé font de l’audience le dimanche soir, on peut ne pas se soucier du Guingamp-Troyes de la veille.

Dans un autre genre, l’actu de ce 12 octobre 2017 tourne autour de l‘indigence présumée de nos Bleus qui iront pourtant en Russie l’été prochain voir si Poutine est enfin bien luné. Et comme nous sommes aussi abrutis que d’habitude, les Newton et Tocqueville de l’analyse post moderne nous livrent leurs avis. « Le jeu doit être meilleur avec ou sans ballon » lance l’un, « On doit pouvoir aller dans le dernier carré » prédit l’autre. Le carré magique de l’hypoténuse sans doute.

Mon avis à moi, ma bonne dame, c’est que d’ici-là et au prix où est l’iPhone 10, il faut s’attendre à ce que Apple ou les autres vendeurs de bonheur en numérique nous farcissent encore de quoi ne jamais faire travailler nos neurones.

La firme du regretté Steve Jobs devrait du reste s’intéresser à la technologie réelle, utile, efficiente. Et d’installer des applis de goal line technology au Panama, qui s’est qualifié aux dépens des Etats-Unis en inscrivant un but lors de l’ultime journée des éliminatoires alors que le ballon n’avait pas franchi la ligne. Lors d’un match arbitré, mon bon Monsieur et ma bonne Dame, par un Guatémaltèque. Inutile de réfléchir plus longtemps à ce qu’en aurait dit Thierry Roland

François, Mathieu, Joey, Paul et les autres

Même François Hollande s’y est mis. C’est pas gentil, Monsieur le président, de se moquer. Surtout du physique, de Mathieu Valbuena en l’occurrence, et de sa taille de Schtroumpf. C’est surtout facile. Mais j’en conviens, c’est assez poilant. Alors, si notre président ne peut s’en empêcher, pourquoi se gêner ?

La blague de François à Angela était bien entendu une réaction de potache, normale dirait-on en campagne et au pays d’Astérix. Car, comme à n’importe quel zinc du coin, on se marre aussi entre « grands » de ce monde. Ce doit même être une sorte de soupape de tension ce genre de rigolade pour des gens occupés de si gigantesques problèmes. Même si sous la toise, cette paire franco-allemande ne doit guère culminer à plus de hauteur que celle de Valbuena les bras levés.

De toute façon, en ce moment, c’est le stand de foire dans le foot. Et, sans faire un raccourci facile avec le chenu Marseillais, toutes les bonnes cibles en prennent plein la gueule. Toujours à l’occasion de France-Allemagne, Karim Benzema s’est fait flinguer à tout va par un nombre incroyable de railleurs et oublieux observateurs. Faut dire que son nouveau balai à lieu de besoin naturel encourage un peu la moquerie.

On se balance même des vannes à deux balles entre milliardaires du ballon rond. Ca n’arrête plus. Joey Barton se paie en permanence sur les réseaux la tête du premier venu sur son chemin ou sur le tableau des gros salaires. Une manie aussi obsessionnelle pour lui que celle d’envoyer les tibias adverses à ronger aux chiens. C’est au tour de Neymar, qui ne lui a pourtant rien fait de spécial à ce que l’on sache. Sinon sans doute, comme c’est la mode actuelle, d’envoyer périodiquement, lui, son styliste capillaire en prison à perpétuité.

Le dernier dont on a envie de se moquer, c’est Paul Gascoigne. Quoique. Il a tellement humilié de défenseurs à l’époque de sa splendeur que ces pauvres handicapés du talent pourraient bien par basse vengeance se foutre rétroactivement de son alcoolisme mortifère. Allez, Paul, vous n’êtes pas un saint, comme Mathieu, François ou Joey, mais on vous souhaite bien courage. Celui de vous jeter enfin à l’eau.