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Le changement du sport, c’est maintenant

Mine de rien, il y a du nouveau dans le paysage sportif. Pour être exact, je devrais dire « dans le paysage du sport », comme l’on devrait dire journaliste de sport et pas journaliste sportif. Canal + nous débitait de la NBA depuis 28 ans et tout le monde en était content. Si content que l’on ne se rendait plus compte que l’on mangeait toujours dans le même bistrot.

Les bonnes habitudes, c’est toujours pareil, c’est comme les trains à l’heure et les blagues de machine à café du bureau, on s’en émeut, un peu, quand ça s’arrête.

C’est donc BeIN Sport, le network au nom complètement tarte et anglicisé mais pas du tout ennuyé financièrement, qui reprend le flambeau de ce basket amerloque que personne ou presque ne regarde. C’est tard pour nous les matches en direct à Miami, ou pire encore à « Elle-Haie » comme ils disent sur la chaîne cryptée depuis près de trente piges. George Eddy a l’air authentiquement triste de ne plus nous causer de dunks stratosphériques. Mais bon, on se passera de George Eddy, comme on se passera un jour de tout.

Tiens, en foot, on s’est bien passé de Cris à Lyon, de Guardiola à Barcelone, et le ballon a continué de tourner. Ces jours-ci, à Bercy, où aucun joueur ne veut plus venir ou bien jouer, c’est peut-être un Français qui va gagner. On a déjà oublié, en France j’entends, Federer, Nadal, Djoko, Murray, Del Potro, Berdych… C’est sans doute l’effet d’une mémoire qui flanche de nos jours de plus en plus vite…

Femme de joueur, c’est un métier de grand avenir !

Il y a quand même quelque chose qui me semble évoluer dans un sens tout à fait intéressant et digne d’agrément, de joie même. C’est le métier, de plus en plus éclectique, de femme de joueur. On nous apprend aujourd’hui, selon des écoutes téléphoniques très bien effectuées, que les compagnes des frères Karabatic seraient les véritables instigatrices de l’affaire des paris pourris Cesson-Montpellier.

Ces fameuses femmes de joueurs, elles me fascinent depuis des années. Pas parce qu’elles sont de plus en plus visibles, de plus en plus belles, de plus en plus cupides ou blondes, mais parce qu’elles ont créé un nouveau job sportif… heu de sport, voulais-je dire… Les femmes sont définitivement l’avenir des sportifs.

Montpellier champion, Ubu roi de la Ligue 1, supporters rois des cons !

On croyait avoir tout vu dans notre baroque Ligue 1, mais non. Ce dimanche, Montpellier a été consacré pour la première fois champion de France sur le terrain d’Auxerre avec une joie ultime à la hauteur de ce genre d’événement si extraordinaire, mais une partie du public de l’AJA a lamentablement gâché la fête.

Ces quelques dizaines de personnes, appelées supporters, présentes dans l’une des tribunes de l’Abbé -Deschamps ont perturbé la rencontre jusqu’à la faire interrompre à deux reprises et à focaliser l’attention sur leurs agissements aussi bêtes que méchants, banderoles ordurières et lancements incessants de projectiles divers et avariés. Tout ça pour transmettre à la France entière on ne sait trop quel message. Ou plutôt ce que l’on sait déjà. Que des supporters déçus, en l’occurrence de la relégation de leur club en Ligue 2, peuvent se comporter en imbéciles, s’ils ne l’étaient pas déjà avant…

Pour ne pas être en reste, d’autres supporters, vieux habitués, eux, à l’absence totale de réflexion et de pensée, ceux du PSG (une frange bien sûr, mais toujours eux et toujours aussi persistants dans leur incurie), ont sorti à Lorient une de leurs armes d’expression favorites, des fumigènes… Là aussi, la rencontre a été arrêtée pour cause d’insulte notoire à l’intelligence.

J’en appelle raisonnablement à la conscience des responsables de notre football et même du pays. D’un désastre à l’autre en quelques mois, de Knysna à Auxerre et Lorient, que faut-il qu’il arrive de plus à notre football pour qu’il tombe encore plus bas, c’est à dire sous le niveau de la mer ? Malheureusement, tout ou presque a échoué jusque-là dans ce domaine puisque en ce 20 mai 2012, une dernière journée de Ligue 1 s’est jouée dans des stades où ce sont les CRS qui ont animé le spectacle !

Facebook, Abramovich, Nicollin, le PSG et Aristote…

Tout ne serait-il plus devenu que chiffre ? Comme l’introduction en bourse de Facebook ce vendredi où le site de Mark Zuckerberg et ses 900 millions d’utilisateurs devait être valorisé à 100 milliards de dollars en fin de journée, ou 200 selon les variations d’humeur des investisseurs de Wall Street ?

Tout ne serait-il plus que représentation monétaire comme le milliard (ou deux, on ne sait plus trop !) de livres sterling dépensé jusque-là par Roman Abramovich l’oligarque propriétaire de Chelsea, dandy des temps modernes du sport international ?

Tout ne serait-il plus que prévision budgétaire comme l’ambition affichée à Montpellier par Louis Nicollin d’ouvrir en grand son portefeuille la saison prochaine à ses joueurs et ses futures recrues à qui il verserait des salaires mirobolants ?

Tout ne serait-il plus que n’importe quoi à l’instar du PSG et ses 200 millions d’euros de budget avec dores et déjà 100 millions de déficit ? Faut-il commencer en 2012 par la fin pour espérer un début ? Faut-il imiter la Grèce d’aujourd’hui, en faillite généralisée, et se dire que comme ce pays tout pourrait renaître de ses cendres après avoir brûlé ? Très peu d’entre nous, le commun des mortels, comprend ce que représentent ces sommes quasiment dématérialisées. Ni n’en saisit vraiment la portée. Quand à la morale, ouh là là… le vilain gros mot. Voyez justement à ce propos, l’ancien, le Grec, Aristote : «Dire que, dans les pires malheurs, on est heureux pourvu qu’on soit vertueux, c’est, esprès ou non, parler pour ne rien dire».

Montpellier champion, est-ce utile ?

Une question existentielle en football est-elle incongrue ? Encore faudrait-il la poser en termes objectifs, ce qui échappe malheureusement à tout supporter, par définition peu enclin au partage équitable des arguments… Partons donc du postulat que je (vous) ne suis (n’êtes) pas supporter de Montpellier, le futur champion de France, ou du PSG son futur dauphin, postulat le plus probable depuis dimanche soir…

Tout d’abord, ce titre 2012 conquis par les Héraultais est-il juste, « mérité » comme l’on dit quand on considère le plus souvent qu’il ne l’est pas ? Ici, la « justice » ou le « mérite » n’ont rien à voir. Le champion marque plus de points que ses rivaux… Question résolue. Pour le reste, consultez les forums de supporters sur l’arbitrage, épluchez les déclarations à propos des hors jeu sifflés ou pas ou les statistiques sur les temps de possession, et faites-vous un avis…

Plus sérieux, Montpellier défendra-t-il mieux les chances françaises en Ligue des Champions que Marseille, Lyon ou Lille ? Je réponds: peu importe. Même si chacun sait d’avance que les hommes de Louis Nicollin auront peu de chances de menacer la saison prochaine le Real Madrid ou Barcelone… Tiens, Barcelone justement, n’est-il pas le Montpellier espagnol ou l’inverse ? A l’instar de la politique de jeunes du club catalan, seize des vingt-neuf joueurs de l’effectif 2011-2012 du MHFC provenaient de son centre de formation… Et si Montpellier sait évoluer dans le futur comme il l’a fait jusqu’ici, pourquoi ne pas croire à d’autres paliers de progression ?

Le titre pour Montpellier, c’est agréable…

Encore plus sérieux, le PSG a-t-il été puni de ses méthodes outrancières en terme de recrutement pharaonique ? J’aurais presque tendance à dire qu’il a au contraire été récompensé… Et que la réflexion n’a pas été à la hauteur de l’ambition des Qataris, plus riches mais certainement pas plus bêtes que d’autres. L’échec, c’en est évidemment un pour eux, devrait au moins amener les patrons du PSG à réviser leurs schémas, sportifs autant que de communication.

Montpellier champion de France, c’est au-delà de l’utile, c’est agréable…

Montpellier, pas un Hérault de pacotille

Allez, on ne va pas remettre à jour une énième fois le plus éculé des poncifes de l’histoire du foot « il n’y a plus de petites équipes »…

Mais un bon vieux cliché ne fait jamais peur. Ni à Thierry Roland, ça c’est un cliché, ni à Christophe Dugarry, son digne et désormais officiel successeur dans la débilisation du commentaire footballistico-télévisuel.

Revenons à PSG-Montpellier, puisqu’il s’agissait ce dimanche de savoir au Parc des Princes si le deuxième de la Ligue 1 était réellement, comme tout le monde le constatait depuis un moment et le souhaitait souvent très fort, meilleur que le leader du classement. Et si, dans un résumé raccourcissant de banalité stéréotypique, le petit, le pauvre, allait damer le pion au grand, au riche.

A vue de nez, la réponse est oui. Ces gars-là, ceux du plus présent des absents, Louis Nicollin, sur la pelouse neuve et massacrée du Parc, jouent bien, mieux évidemment, que ceux du plus absent des présents côté parisien, Javier Pastore. Après ce match nul (2-2), Paris est toujours devant sur l’aride autant qu’impitoyable tableau des points, mais Montpellier est devant sur la toile beaucoup plus « impressionniste » de la brillance, du collectif, de la fluidité… etc. Ah, le méchant poncife, je m’y mets aussi, je m’en veux…

Vieux débat de comptoir d’avinés de la bouteille ou des vissés du canapé, du beau jeu contre l’efficacité, de l’architecture byzantine contre le béton armé… Nourriture des gazettes. Et pendant ce temps-là, Lionel Messi marque quatre buts contre Valence. Le débat des lieux communs est clos.