Je ne sais pas comment va se passer cette Coupe du monde. Pas plus que je ne sais qui va la gagner. J’ignore qui en sera la star. Je me demande aussi si l’équipe de France va être digne de son rang de dernière finaliste. Tout ça me travaille le chapeau et en fait, je m’angoisserais presque.Oui, c’est assez idiot, mais il me monte à l’esprit, comme quand j’étais gosse, une sorte de trac de premier communiant avant le grand événement. Mais c’est comme ça, j’ai beau essayer, je ne parviens pas après tant d’années à m’enlever cette boule des tripes, à relativiser, à devenir intelligent, à me ranger à l’avis de mon vieux grand-père qui, dans son sens infini de la pédagogie, me serinait pendant des étés entiers : « Mon pauvre garçon, courir après un ballon, c’est complètement idiot, tu dois t’intéresser à quelque chose de vraiment sérieux ».
Rien n’y a fait. Et, si la passion est un peu plus raisonnée, tous les quatre ans cette satanée Coupe du monde me fait toujours le même effet. En clair, je redeviens un môme et il ne faut surtout pas me priver de dessert. Je veux me rassasier jusqu’au bout. A m’en faire péter la panse. Parce que ça va être, comme toujours, un festin ce Mondial. C’est annoncé partout, dans les journaux, à la télé et sur internet, ce sera génial.Tiens, après tout (énorme mensonge), je ne veux même pas savoir si les Bleus vont se planter, si le Brésil ne tiendra pas ses éternelles promesses ou si Messi sera à la hauteur de sa réputation de meilleur footballeur de la planète. Au vrai, je suis en transes. Je veux déjà être à vendredi 16 heures pour le coup d’envoi entre l’Afrique du Sud et le Mexique. C’est sûr, je vais me calmer…