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La Coupe du monde, c’est l’angoisse !

Je ne sais pas comment va se passer cette Coupe du monde. Pas plus que je ne sais qui va la gagner.  J’ignore qui en sera la star. Je me demande aussi si l’équipe de France va être digne de son rang de dernière finaliste. Tout ça me travaille le chapeau et en fait, je m’angoisserais presque.Oui, c’est assez idiot, mais il me monte à l’esprit, comme quand j’étais gosse, une sorte de trac de premier communiant avant le grand événement. Mais c’est comme ça, j’ai beau essayer, je ne parviens pas après tant d’années à m’enlever cette boule des tripes, à relativiser, à devenir intelligent, à me ranger à l’avis de mon vieux grand-père qui, dans son sens infini de la pédagogie, me serinait pendant des étés entiers : « Mon pauvre garçon, courir après un ballon, c’est complètement idiot, tu dois t’intéresser à quelque chose de vraiment sérieux ».

Rien n’y a fait. Et, si la passion est un peu plus raisonnée, tous les quatre ans cette satanée Coupe du monde me fait toujours le même effet. En clair, je redeviens un môme et il ne faut surtout pas me priver de dessert. Je veux me rassasier jusqu’au bout. A m’en faire péter la panse. Parce que ça va être, comme toujours, un festin ce Mondial. C’est annoncé partout, dans les journaux, à la télé et sur internet, ce sera génial.Tiens, après tout (énorme mensonge), je ne veux même pas savoir si les Bleus vont se planter, si le Brésil ne tiendra pas ses éternelles promesses ou si Messi sera à la hauteur de sa réputation de meilleur footballeur de la planète. Au vrai, je suis en transes. Je veux déjà être à vendredi 16 heures pour le coup d’envoi entre l’Afrique du Sud et le Mexique. C’est sûr, je vais me calmer…

Coupe du monde, souvenirs subjectifs (4/10)

Le 11 juin, coup d’envoi de la dix-huitième Coupe du monde de football. D’ici là,  je vais essayer de vous en raconter dix épisodes qui m’ont particulièrement marqué…1970. Trop jeune, ou pas encore touché par le virus du foot, je n’ai pas vu le Mondial mexicain dans la petite lucarne. La maladie du ballon m’ayant gagné très peu de temps après, je ne pouvais plus la soigner qu’en m’inoculant le contre-poison: des images. Pas de DVD à l’époque, même pas de magnétoscope. Juste des films super 8 de la finale Brésil-Italie, que l’on se passait et repassait après l’école chez le copain Géo Trouvetout qui savait manier le bazar infernal et bruyant qu’était le petit projecteur.Inouï. Sur le drap blanc tendu au fond de la chambre aux rideaux fermés, défilaient les prouesses de… Pelé. Pas de son. Juste des arabesques. Le premier but du roi, de la tête. Sa joie, une deuxième détente et son bras qui fend l’air. L’égalisation italienne, brouillonne évidemment. Et encore Pelé, qui en rajoutait en influençant l’arbitre. Il avait forcément raison… Ces Italiens truqueurs… But de Gerson, quel pied gauche. Pelé se remet à jouer. C’est beau, c’est beau. Remise de la tête du King sur Jaïrzinho qui marque le troisième but auriverde. Ralenti. Mes yeux écarquillés de bonheur. Je n’entends même plus le boucan du « projo ».Et puis, le chef d’œuvre. Pelé contrôle la balle à l’entrée de la surface. Stupéfiant, il arrête tout mouvement ! Complètement. Le cuir est cinquante centimètres devant lui, immobile aussi, qu’on dirait directement commandé par l’esprit du génie ! Les Italiens n’y comprennent rien. Il n’y a plus que le film qui bouge. Et Carlos Alberto, l’arrière droit brésilien. Qui rentre tout d’un coup dans le champ de l’écran, et surgit dans le dos de son numéro 10. Il y a au moins cinq secondes que Pelé a la tête dirigée droite devant lui. Impossible de savoir ce qui se passe derrière. Et pourtant, d’une caresse de l’intérieur du pied droit, il glisse presque négligemment le ballon sur sa droite. Toujours sans regarder. Un instant s’écoule… la frappe de Carlos Alberto fait trembler les filets… Brazil Campeao. Non, ça n’était pas du cinéma.