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C’est à pleurer, Messi n’est plus un génie !

Quelle décrépitude. Il en pleurait de rage et de désespoir le génie du Camp Nou à l’issue de la plus invraisemblable demi-finale de Ligue des Champions de ce siècle. Lionel Messi était il y a huit jours le plus grand joueur de tous les temps, devant Pelé lui-même, Di Stefano, Cruyff, Van Basten et Maradona…

Tout le monde l’affirmait, l’écrivait, le hurlait, comme Christian Jeanpierre sur TF1 quand le petit Dieu argentin perçait les filets comme jamais aucun autre joueur ne l’avait fait avant lui. C’était donc il y a juste une semaine…

Ce mardi, le Messi ne l’est plus. Pas de but au match aller à Chelsea, pas de but samedi dernier contre le Real, et toujours pas ce mardi au match retour contre les Blues de Didier Drogba… Maudit Messi, une poisse du diable ce coup-ci, la sorcière aux dents vertes… Un penalty raté, qui aurait été bien sûr celui de la qualification pour la finale, un tir sur le poteau, quatre ou cinq balles perdues en fin de match et quelques frappes contrées, et Leo n’est plus qu’un triple Ballon d’Or de pacotille…

Roberto Di Matteo, l’entraîneur le moins expérimenté d’Europe a donc trouvé la solution « anti-messile » idéale. On dira peut-être dans cent ans en évoquant cette double confrontation Chelsea-Barcelone de 2012 que cet ancien avant-centre a en cette occasion révolutionné la civilisation… du football. On répétera que son équipe a été en possession du ballon moins de 20% (17,9% exactement !) du temps lors du match retour  face à la meilleure équipe du monde… et qu’elle s’est qualifiée en initiant la première la tactique dite Di Matteo, celle du bunker en béton tri-carboné. Mieux que les imitateurs de Vauban, le concepteur des forteresses inviolables, Helenio Herrera dans les années 1960 ou José Mourinho plus récemment. Mais Chelsea a piégé Barcelone, piégé Iniesta, Xavi, Busquets et leur coach Pep Guardiola.

Je pleure comme Messi, en fait. En pensant que dans un siècle, en 2112, on fêtera  le cent-cinquantième champion d’Europe et que cette équipe magnifique n’aura possédé le ballon en finale que six secondes !

Cristiano Ronaldo comme Jules César…

Il aurait pu avoir le triomphe modeste. Mais non, Cristiano Ronaldo est le César des temps modernes. Ses admirateurs et surtout ses adversaires  doivent s’incliner devant lui. Qu’on l’aime ou la haïsse, c’est sa manière à lui de faire reconnaître sa supériorité au genre humain.

Une fois sa course victorieuse de la 72e minute du Clasico achevée ce samedi et le Barça définitivement les deux genoux en terre, le Portugais n’a pas fêté son but, il a toisé les tribunes du Camp Nou. En s’adressant en particulier à chacun des 80 000 socios Blaugrana, leur intimant d’une voix rassurante des « Calme, calme« … Comme si c’était lui le nouvel Empereur, le vrai, pas leur Messi !

Non, Cristiano Jules Ronaldo ne se mouche pas du coude. Puisqu’on ne le couvre pas de lauriers il s’en couvre le plus souvent lui-même en se pâmant de ses propres exploits. Tant que Brutus ne rodera pas du côté de Santiago Bernabeu…

Montpellier, pas un Hérault de pacotille

Allez, on ne va pas remettre à jour une énième fois le plus éculé des poncifes de l’histoire du foot « il n’y a plus de petites équipes »…

Mais un bon vieux cliché ne fait jamais peur. Ni à Thierry Roland, ça c’est un cliché, ni à Christophe Dugarry, son digne et désormais officiel successeur dans la débilisation du commentaire footballistico-télévisuel.

Revenons à PSG-Montpellier, puisqu’il s’agissait ce dimanche de savoir au Parc des Princes si le deuxième de la Ligue 1 était réellement, comme tout le monde le constatait depuis un moment et le souhaitait souvent très fort, meilleur que le leader du classement. Et si, dans un résumé raccourcissant de banalité stéréotypique, le petit, le pauvre, allait damer le pion au grand, au riche.

A vue de nez, la réponse est oui. Ces gars-là, ceux du plus présent des absents, Louis Nicollin, sur la pelouse neuve et massacrée du Parc, jouent bien, mieux évidemment, que ceux du plus absent des présents côté parisien, Javier Pastore. Après ce match nul (2-2), Paris est toujours devant sur l’aride autant qu’impitoyable tableau des points, mais Montpellier est devant sur la toile beaucoup plus « impressionniste » de la brillance, du collectif, de la fluidité… etc. Ah, le méchant poncife, je m’y mets aussi, je m’en veux…

Vieux débat de comptoir d’avinés de la bouteille ou des vissés du canapé, du beau jeu contre l’efficacité, de l’architecture byzantine contre le béton armé… Nourriture des gazettes. Et pendant ce temps-là, Lionel Messi marque quatre buts contre Valence. Le débat des lieux communs est clos.

Pire que 2011 ?… 2012 !

Toujours pareils les bilans de l’année… On vous réchauffe les plats des douze derniers mois ou on vous les ré-emballe avec du papier cadeau ou du papier-c… Et on se refait le match, façon supporter, bien sûr, parce que tout le monde est supporter…

En 2011, comme d’habitude, il y a eu du bon, du fabuleux parfois, et souvent, comme d’habitude, du mauvais, du minable, de l’exécrable même. Le caviar, c’est rare, ça n’est pas donné, faut savourer. Le FC Barcelone, c’est du beluga et on en a presque eu trop pour notre peu d’argent. Pas vraiment croyable à la limite, parce que probablement jamais vu ni gouté une telle cuisine quatre étoiles. A foutre la trouille de jouissance gustative, voire plus… Messi, Xavi, Iniesta, Villa et Cie, ce fut une orgie d’esthétisme et d’efficacité, une combinaison sans comparaison…

Bon, à part ça en foot, que du clinquant ou du décevant. En numéro 1, le PSG. Enfin, le PSG, plus vraiment. Le Paris sur Qatar. On verra plus tard si la sauce pétro-dollars prend… L’OM, lui, en capilotade, ou plutôt en travaux, stade, proprio, joueurs… Lyon, même chose ou à peu près. En Europe, année des milliardaires qui claquent tout ce qu’ils peuvent. Ils font ce qu’ils veulent, naturellement, les Abramovitch et les autres, mais ils commencent à nous fatiguer avec leur oseille… Pareil avec les télés qui font n’importe quoi, pourvu qu’ils emmerdent la concurrence ! Canal+ déconne à plein tube, Orange Sport ne sert et n’a jamais servi à rien, M6 a rappelé Thierry Roland, et voilà Al-Jazira qui déboule pour faire monter les enchères… Qui comprendra qu’on en a marre, cochons de payants, qu’on nous tonde, et qu’on finira par ne plus les engraisser…

Allez, encore du bon, du pas mal à vrai dire avec les Bleus de Thierry Dusautoir. En fait, il a fallu patienter. Énormément. Jusqu’à la finale de la Coupe du monde ! On a perdu, mais comme des chefs. Merci Marc Lièvremont, le type le plus curieux de l’ovalie, dont on ne sait si il est ou a été l’entraîneur le plus génial ou incompétent de l’histoire du rugby français. Avec sa « communication » impossible, il s’est foutu tout le monde à dos mais sans perdre son côté attendrissant… Inclassable. Pour le reste, toujours le pognon à la une. Moins qu’en foot, mais ça devient pénible.

Derniers bons points, le hand. Là, les Français font fort maintenant. De moins en moins confidentiel, le handball, grâce à Karabatic, Fernandez, Omeyer ou Barachet chez les mecs qui n’en finissent plus d’énerver leurs rivaux et Pineau ou Lacrabère chez les nénettes.

Pour le reste, des bons vieux scandales, à satiété, un par jour quasiment. Bien glauques et bien fangeux. A base de fric sale, de dopage, de putes, de maîtresses, de racisme… A droite et à gauche, relayés toujours gentiment par la Toile principalement, organe désormais le plus efficace de délation en tous genres, mais aussi reconnaissons-le, d’authentiques révélations bien utiles pour faire tomber des couronnes ou des biens « mal-acquis ». Laurent Blanc, Jeannie Longo, Yannick Noah, entre autres, se sont fait dégommer en ligne. Bien fait pour eux, diront certains, ils n’avaient qu’à pas dire ou faire des conneries plus grosses qu’eux. Le pire, c’est que les Français n’y voient que ce qu’ils veulent voir, en concluant vite, trop vite, en fait comme on leur dit de conclure… toujours la comm’, mal du siècle, du millénaire…

Pour 2012, pas d’illusion, Mourinho, Contador, Leonardo, Blatter vont poursuivre leurs numéros de cirque !

Bon, sinon ce fut en 2011 pas trop mal pour nos nageurs, athlètes ou basketteurs. Lemaitre se rapproche à petits centièmes de Bolt, l’Intouchable un poil fantasque. Baala et Mekhissi ont malheureusement fait le show qu’on ne voulait pas voir à Monaco. Lacourt fait le beau, mais attention à ne pas se « Manaudouiser »… Parker, lui, à l’inverse, a bien joué le coup en jouant à fond avec l’équipe de France et en revenant « gratuitement » à Villeurbanne. Deux ou trois mois, « pour une oeuvre », ça vous élève une stature… Il a l’air (je dis bien il à l’air) à peu près sincère, le Tony… Quant au tennis, toujours pas de Federer ou de Nadal français. On attend, on attend. On n’a que des espoirs en chocolat, du Kinder Bueno entre les sets…

Je me demande enfin si 2011 ne fut pas l’année des filles. Nos Bleues, foot, hand, judo et basket, ont été franchement jolies à voir. Au Mondial de football, ça a été franchement vibrant, mille fois mieux que Ribéry et ses potes, qui glissent, qui glissent, qui glissent…

Alors pour 2012 ? Londres, ce sera le point d’orgue de l’année sportive. Chez nous, on va en bouffer de l’espoir en bleu blanc rouge. Quand je pense que les rosbeefs nous ont piqué ces Jeux… Sinon, pas d’illusion, Mourinho devrait reprendre son train-train de vacheries à Guardiola, Leonardo claquera sans vergogne les dollars de l’émir du Qatar, Douillet ira serrer des milliers de pognes, Contador roulera les coureurs propres dans la farine et Blatter poursuivra son numéro de rois des faux-derches…

Barcelone, Messi, et la pierre philosophale

En sport comme ailleurs, l’histoire a besoin de points de repère, de dates marquantes, de faits fondateurs. Dans notre ère de l’information permanente, on a un peu plus de mal à les appréhender à leur juste valeur. Mais ce samedi 28 mai 2011, aucun observateur n’a pu hésiter. Et pas un historien, même le plus partisan, ne pourra formuler autre chose qu’un jugement universellement partagé. Le FC Barcelone, vainqueur de Manchester United (3-1) en finale de la Ligue des Champions, a inscrit une page majuscule dans le grand livre du football.

Les plus jeunes ont sans doute écarquillé très grand leurs yeux devant le spectacle offert par l’équipe de Sepp Guardiola. Ils n’avaient évidemment jamais assisté à une pareille démonstration du jeu de football. Les plus anciens ont eu beau creuser dans leurs souvenirs, rien n’en sortait de plus beau, de plus admirable que ce que Lionel Messi, Andres Iniesta, Xavi Hernandez et Cie ont peint sur la toile de Wembley, temple pourtant habitué depuis cent cinquante ans à accueillir des chefs d’oeuvre…

L’adversaire livré en pâture aux Catalans, les grands, les immenses Mancuniens du non moins gigantesque Sir Alex Ferguson, n’ont pu pendant quatre-vingt dix minutes que jouer le rôle de faire-valoir. Le ballon a continuellement et désespérément fui leurs pieds, attiré irrésistiblement par ceux d’en face. Le Barça n’a pas joué au football, il l’a réinventé, révolutionné. Et comme à chaque nouvelle grande secousse, invention ou découverte, le monde reste comme en stupéfaction, incrédule, Manchester United ayant été le premier témoin direct à en subir les effets…

A Barcelone, on a trouvé l’élixir du football, la substance qui rend invincible…

Il y aura, aussi sûr qu’il y a eu un avant et un après Brésil 1970, un avant et un après Barcelone 2011. Comme par un hasard divin, les deux équipes se sont nourries d’une semblable énergie créatrice. Un jeu de passes à une ou deux touches de balles, simple comme bonjour dans la conception mais irréalisable par le commun des mortels. Un pinceau dans un milliard de mains rend autant de croutes. Dans celle de Michel-Ange, il donne le plafond de la Chapelle Sixtine…Et puis, comme le Brésil de Pelé, le Barcelone d’aujourd’hui détient l’arme absolue, l’Excalibur des terrains, l’épée magique qui rend invincible, Leo Messi. Pourtant, comme Edson Arantes Do Nascimento, l’Argentin, ainsi d’ailleurs que la plupart de ses coéquipiers catalans, contreviennent à tous les standards établis dans leur discipline avec leur constitution d’oiseau fragile. Les élixirs sont justement faits pour transformer le plomb en or ou les pigeons en aigles… A Barcelone, on a trouvé la pierre philosophale !