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Manaudou et son beau maillot

C’était cousu de fil rose. Comme la couleur (tendance fuschia) de son joli maillot de bain de marque réputée de cet équipementier de la natation dont elle est il est vrai l’une des plus jolies représentantes.

Laure Manaudou est venue à Londres, elle a vu et elle a perdu sur l’une des deux distances où elle était engagée, le 100 m dos. Oh, pas sa réputation, éternelle depuis les Jeux d’Athènes en 2004, mais un bon bout de sa superbe sportive. Ce dont elle se moque à peu près éperdument, comme elle l’a confié ingénument comme à son habitude à l’ineffable Nelson Montfort au terme de sa série de ce matin où elle a terminé bonne dernière avec le 22e temps de ces séries. Avant d’avouer quelques minutes plus tard une part de sa supercherie devant des journalistes de la presse sportive, évidemment moins superficiels que le Stéphane Bern des pistes, piscines et autres patinoires…

Pour Laure Manaudou, ça n’est plus un roman à l’eau de rose…

Ce n’est pas qu’on se moque, non jamais, mais on a envie de s’interroger sur ce retour dont l’achèvement en eau de boudin était quasiment écrit d’avance. La diva de notre natation s’était habilement remise à son premier métier depuis un an. Entre deux pubs et couvertures de journaux féminins et quelque fois sportifs, dont le plus connu (« biblique ») et a priori le plus averti mais redevenu people ce dimanche pour nous prévenir de ce faux événement.

Elle avait donc replongé la maman de Manon, avec une réussite que son talent génétique invraisemblable avait bien aidé. Ses conseillers y avaient ajouté la bonne vieille méthode des journaux de 20 heures, les photos pas volées de ses sorties de bassin en position lascive, des bribes de déclarations de motivation bidon avalées par quelques groupies et même des journalistes en mal de couverture…

Tout ça pour ça (n’insistons plus sur le résultat…). Un passage aux Jeux de Londres pour montrer son beau maillot et relancer une carrière médiatique et publicitaire, ça n’est plus un roman à l’eau de rose.

Muffat et Agnel, soldats inconnus de la natation…

C’est toujours pareil, on ne prend jamais vraiment conscience de l’instant présent. La France possède la plus formidable équipe de natation de son histoire mais la France ne le sait pas. Camille Muffat est la meilleure nageuse du moment dans le monde et Yannick Agnel n’est pas loin d’être son équivalent chez les hommes. Ils peuvent tranquillement aller acheter leur baguette le matin, l’émeute ne guette pas du côté de leur boulanger…

Et derrière ces deux-là, on se bat à des niveaux chronométriques jamais atteints chez nous. L’émulation générale est telle qu’Alain Bernard, le seigneur et mètre du cent, s’est fait éjecter sans ménagement de l’Eurostar pour Londres et Amaury Leveaux, le lymphatique et fêtard du sprint toutes disciplines, a jeté ses vilains démons au feu et pris le parti de la sainteté en embrassant les méthodes jansénistes de Philippe Lucas

Laure Manaudou, la distraite, fait toujours sa star

A Dunkerque, aux Championnats de France qualificatifs pour les Jeux de Londres fin juillet début août, on a un peu tout fait en même temps. On a renversé des statues (Bernard, Stravius, Rouault) et on en a relevé (Laure Manaudou, Leveaux). On a ri, on a pleuré, on s’est ignoré, pas mal chambré (entre Marseillais et Antibois), un peu méchamment chicané pour des places, mais on s’est embrassé… Les fans ont applaudi avec des oeillères Laure Manaudou, toujours aussi star mais toujours observée avec autant de circonspection par ses collègues. La diva les irrite non par la brillance retrouvée de ses performances  qui en fait à nouveau une médaillée olympique en puissance mais par ses galéjades parfois puériles, ses inconstances de caractère (affaire tweeter) ou ses choix quelque peu alambiqués (comme celui de mettre la pression sur ses dirigeants pour offrir une place sur 200 m dos à sa coéquipière Cloé Crédeville).

On a même parlé et évoqué sans trop les dénigrer les contrôles antidopage, de plus en plus rigoureux. Non que la suspicion plane, mais parce que ces jeunes gens, sauf mauvaise surprise toujours possible, ont au minimum moins à craindre dans ce domaine que leurs rivaux étrangers… Et la même Manaudou, encore et toujours elle, a eu le bon goût de davantage se plaindre de sa « petite » tête au lendemain des épreuves de Dunkerque que des contraintes du suivi des contrôles et de leur rigueur. La malheureuse a avoué qu’elle en avait manqué deux par distraction ces derniers mois. L’un par pur oubli, l’autre parce qu’elle était partie au restaurant avec des copains… Il ne lui reste plus qu’un joker (en cas de trois manquements, le dopage est sinon avéré du moins sanctionné comme tel…). Sinon, elle rejoindrait Jeannie Longo au vilain palmarès des bannis, mais sans espoir d’être ensuite « blanchie » comme son aînée sur deux roues…

Muffat, Agnel, et même Lacourt, nagent dans l’incognito…

Alors pourquoi tant d’incognito pour Muffat, Agnel  et même Camille Lacourt, pourtant plus rapide dossiste de la planète (ou pas loin) et allure et discours de gendre idéal ? Les raisons ne manquent pas, j’y viens et reviens sans cesse sur ce blog. L’espace médiatique est pris, dévoré, depuis des années par le football et à moindre échelle par le cyclisme, à vrai dire presque seulement représenté par le Tour de France. A tort ou à raison. Mais les lignes (d’eau…) bougent, peu à peu. Le rugby, par exemple, a gratté une belle partie de son retard sur le sacro-saint ballon rond, le handball est en train de le faire, l’athlétisme aussi. Et la natation devrait ne pas être en reste si Mademoiselle (pardon, Madame, puisque le qualificatif semble désormais effrayer on ne sait qui) Muffat et Messieurs Agnel et Lacourt, ou d’autres, ont la bonne idée de monter sur la plus haute marche à Londres… Car, naturellement, en sport comme ailleurs, on n’existe qu’en gagnant…

Manaudou et Nadal, vingt fois sur le métier…

Ils sont admirables. Des champions de la trempe de Laure Manaudou et Rafael Nadal forcent le respect. Leurs exploits parlent ou ont « parlé » pour eux. J’ai souvent remarqué que le charme s’étiolait déjà un peu dès lors que les champions parlaient, cette fois au vrai sens du terme, de leurs prouesses. Le fameux décalage entre l’image et le son…

Les sportifs feraient-ils mieux de se taire ? Sont-ils moins à même que d’autres de commenter tout et n’importe quoi ? Non, bien sûr. Toute parole, dirait le penseur, en vaut une autre, et en dit toujours plus long qu’elle n’en veut apparaître. Mais ce qui frappe, à l’heure de cette parole de plus en plus publique, celle des réseaux numériques (dits sociaux), c’est que tout le monde la veut… Laure Manaudou s’est, hier, empressée de la prendre… au milieu de deux courses des Championnats de France, cruciaux pour sa qualification aux Jeux de Londres. Par deux messages postés sur Twitter, à la va-vite, et sur un sujet ô combien sensible qui venait malheureusement de s’inviter dans l’actualité, la tuerie de Toulouse.

En 280 signes (deux fois 140), la championne olympique s’est attirée un tollé d’indignation. Plus par maladresse et incompréhension du contenu de son message que par incongruité des termes. Manaudou n’en a évidemment pas compris sur le coup la portée. Ce qui est une phrase de comptoir ou lancé pendant un dîner entre amis n’est pas, pas du tout, compris de la même façon quand il est traduit en signes, dans un média ou sur la Toile. L’auditoire n’est plus le même et les significations diffèrent. D’autant plus que la célébrité de l’auteur est grande. Les réactions ont été très vives de la part des acteurs que Manaudou ne connait pas ou ne connaissait pas, les nouveaux acteurs du débat public, vous et moi, les twitters, les facebookers, les blogueurs…

En plaignant les victimes du drame, Manaudou se sentait solidaire et le faisait savoir avec une compassion louable. En pointant dans un deuxième message une cause, qu’elle considérait essentielle, de ce drame (« les jeux vidéo à la c.« ), il n’en fallait pas plus pour qu’on lui retourne en pleine figure ses arguments cette fois totalement décalés. La championne était passée en « mode » mère de famille et s’était exprimée comme telle le temps d’un twitto. Erreur. Faute. Manaudou, comme la majorité des citoyens, est responsable (si c’est bien elle qui est l’auteur de ces tweets, et pas un Community manager, comme ils sont désormais appelés) de ses actes. Mais elle n’a pas semble-t-il pris conscience de celui-là, préférant fermer son compte Twitter après le flot d’injures qui l’a encombré en quelques heures.

Nadal aurait sans doute pu donner la leçon de communication à Manaudou

Manaudou aurait-elle dû s’excuser ? Ou avouer en partie sa faute ? Rafael Nadal a reconnu dans une interview donnée ce mardi à L’Equipe qu’il était peut-être naïf. Naïf de croire que le dopage était en quelque sorte une exception à la règle générale d’un sport propre. L’aveu est honorable quoique… moins naïf qu’il n’en a l’air. On ne peut croire tout à fait le sextuple vainqueur de Roland-Garros. On peut lire entre les lignes qu’il reconnaît au moins, et c’est un pas en avant par rapport à ses plus anciennes déclarations (« le dopage n’existe pas« ), une certaine évolution dans son évaluation de la situation. On n’en attendais pas moins d’un jeune homme qui n’a cessé depuis ses débuts de progresser en tous domaines et notamment, c’est sans doute le plus important, dans celui de la réflexion. Voilà en quoi le numéro 2 mondial aurait pu donner la leçon à Manaudou dans une discipline que les sportifs sont tellement loin de dominer, et leurs excuses sont naturellement grandes, la communication.

Car Manaudou n’a pas voulu, elle, invoquer ce que Nadal appelle sa naïveté, et que moi, sans péjoration aucune, j’appellerais incompétence ou inconscience. Elle a parlé de « négativité » pour justifier son retrait du réseau de micro-blogging qui tout à coup ne lui voulait plus de bien. Nouvelle erreur. D’elle ou de ses conseillers, encore un débat, celui des champions en butte à la masse des nouveaux citoyens de la parole… Et puis, elle s’est faite encore plus girouette 24 h plus tard, annonçant par le biais d’un autre compte, celui de son compagnon Frederick Bousquet, qu’elle ouvrait un nouveau canal… Oui, sportifs, tournez sept fois votre langue avant de twitter, et vingt fois sur le métier…

…Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.*

*Nicolas Boileau (Art poétique)

Voeckler et Manaudou nous jouent un Tour

Mais qu’est-ce qu’il me prend ? Je craque, c’est sûr ! Il m’est venu l’envie de comparer un cycliste et une ondine, un forçat de la route et une sirène. Mais je crois ne pas être complètement ouf, on m’a titillé les neurones pour que je me laisse aller à cet exercice. Il faut dire que c’est leur week-end à ces deux-là ! Thomas Voeckler escalade contre toute attente les cols des Pyrénées comme un grimpeur né et Laure Manaudou nous fait dans un coin paumé des States le coup du retour de la fille prodigue.

Voeckler… Tout le monde l’encense depuis qu’il a pris le Maillot Jaune. Et, j’avoue, il y a de quoi. Ce qui me gêne, c’est que personne ne l’admire pour son talent. C’est curieux mais ce garçon remarquable à tous égards ne soulève absolument aucun dithyrambe sur ses éventuels dons sportifs. Non, ce petit bonhomme est taxé de courageux, de vaillant, de brave, de teigneux… Il est peut-être le futur vainqueur du Tour, il en a montré en tout cas désormais des preuves tangibles, mais on le réduit immanquablement à un ludion sans génie (sur le vélo, je m’entends), sans véritable envergure, grimaçant, se tortillant, à la fois sympathique et mordant. Donc, surtout pas un virtuose. Quand je dis « on », je dis les observateurs soi-disant avertis, les spécialistes…

Voeckler n’aurait qu’un don, celui d’en faire de sa personne…

A tous ces « on, je dis que Voeckler devrait être porté aux nues pour son inspiration. Ce type est distingué, oui, distingué. Il ne se dope pas, j’en suis certain parce qu’il n’a pas une tête et un comportement de dopé. Il attaque en permanence depuis des années et sa première tunique jaune endossée il y a sept ans. Il attaque, tout le temps et partout, c’est son credo et c’est un véritable don, un sens achevé de la stratégie. Mais il n’a pratiquement jamais gagné de grande épreuve, car inéluctablement rattrapé par les « costauds », les faux talentueux, qui continuent à marcher à autre chose qu’à l’eau minérale… Ce qui va définitivement me tuer, c’est que si il gagne à Paris, « on » affirmera encore et toujours que les autres auront perdu… De toute façon, Voeckler n’y croit pas lui-même. Ou feint de ne pas le croire.

Manaudou, Laure et l’argent…

Manaudou… Ah, Laure ! De plus en plus belle. Des « dons » à la pelle, elle, et le dernier en date, je me répète, de faire d’une maternité un embellissement supplémentaire. De quoi faire un paquet de mères jalouses. Comme Voeckler, la championne olympique dont le come-back ébahit le microcosme,  a une certaine suite dans les idées. Mais, et c’est là que j’en viens à mon parallèle à peine tiré par le maillot, Manaudou me parait moins authentique que son camarade sur roues. Elle nous serine, Laure, qu’elle veut revenir au top, que les Jeux de l’an prochain sont son seul et unique objectif, et patati et patata… Bon, en cinq ou six courses, là-bas à Athens, aux « States », elle a couru d’assez jolie manière, mais sans la moindre opposition, sans pression, sans souci, presque comme vous ou moi nous battons nos records à l’entraînement…

Je redoute, je crains, je suppute, que ce retour sente la fumée… sans feu. La maman de la petite Manon est un trésor pour son entourage. Et ceci me parait expliquer cela. Qu’est-ce que je suis mauvaise langue…

Laure Manaudou revient… en haut de l’affiche

C’était beau. Beau comme les feux de l’Amour. Beau comme le soleil après la pluie. Laure Manaudou a annoncé ce dimanche au JT de 20h de France 2, après l’avoir fait dans deux ou trois autres médias soigneusement sélectionnés, son retour à la compétition. C’est en tout cas ce mot que le microcosme, comme disait Raymond Barre, a repris et titré dans un chœur superbe.

Mais l’ondine des ondes électroniques ne m’a pas dit ça à moi, au creux de l’oreille. J’ai eu beau décortiquer les interviews de la belle tatouée, ce que j’ai entendu, ou du moins compris, c’est que Laure a d’abord manifesté son « besoin de s’exprimer » quand on lui posait la question sur ce fameux retour. Bien. Il est toujours bon, comme tous les psys le martèlent, de parler, y compris à soi-même. Car la malheureuse a confié qu’elle avait traversé une épouvantable période de « dépression » après les Jeux de Pékin.

La championne olympique de l’absence calculée a ensuite avoué, et c’est tout de même me semble-t-il un peu différent que les unes des journaux, qu’elle avait « envie » de reprendre la compétition… Envie. Un autre dépressif rentré, le grand Johnny Hallyday, l’a chanté : On lui avait ôté l’envie d’avoir envie… Et il commandait, hurlait, qu’on la lui redonne, cette envie. Voilà, il faut toujours bien poser les questions avant d’y répondre. Et d’ailleurs, on avait parfaitement indiqué à Laure dans son discours aux medias de faire le distinguo entre cette envie d’avoir envie, cette envie de retour, et ce retour tout court…

Donc, pour résumer cette analyse sémantique, j’ai, moi, la ferme conviction, que Laure Manaudou ne nous a dit que ce que ses avocats, conseillers, sponsors et autres amis parfaitement désintéressés ont voulu dire qu’elle ne dise pas. Ou, plutôt, ce qu’elle dise en sachant que l’on reprendrait partout le contraire ou presque… CQFD. Manaudou a remis son maillot de bain. Point final, ou de suspension si vous voulez… Et tout le monde, enfin vous me comprenez, en conclut qu’elle va remporter trois médailles aux Jeux de Londres dans un peu plus d’un an ! C’est beau, disais-je, beau comme une thèse de cinquième année en masters de communication…

Manaudou, un retour orchestré pour faire remonter les cours de Laure…

Une communication magnifiquement orchestrée. Car, dans un bel élan de solidarité, tous les dirigeants et techniciens de la natation ont applaudi la volonté de « revenir » de la nouvelle et plus jolie que jamais maman de la petite Manon. Aucun d’entre eux n’a par contre eu l’audace d’affirmer que Laure allait réussir dans son entreprise ou même l’entamer sérieusement. Pas fous. Ils savent trop bien que deux ans et demi de carence complète de toute pratique sportive rend le défi totalement impossible et que les entraînements cachés aux Etats-Unis mais si savamment évoqués ne sont que de la poudre aux yeux (Fred Bousquet, le compagnon, l’avait involontairement dévoilé il y a quelques mois, « Laure fait surtout des progrès en anglais » !). Ces collègues syndicaux se sont donc limités, dans de très habiles exercices de style, à énoncer que l’affaire allait faire un grand bien à la natation. Ce en quoi ils ont raison. La seule présence de la star à un Championnat de France ou, on peut rêver, à un Championnat d’Europe, attirerait, comme avant, les foules, les recettes, les sponsors… Les bénéfices se partagent…

Laure va donc revenir, certes. Mais revenir surtout aux affaires. Le plan est déjà tout tracé après un si puissant coup de promotion. Manaudou, je vous le parie, va rapidement retapisser les affiches du métro, inonder les bacs des hyper avec sa poupée Barbie et regagner le cœur de ses parrains… Les piscines vont se languir.