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Mondial 2014 – Ce serpent de Suarez

Les grands soubresauts de l’histoire sont imprévisibles. Avec la Coupe du monde, on a davantage de chances d’assister à l’un de ces événements dont chaque bipède schizophrénique a besoin pour sortir de son accablante routine.

En substance, il nous faut les quatre éléments traumatiques définis par Churchill en 1940 pour donner un peu sens et d’émoi aux quatre-vingt ans d’ennui que les statisticiens de l’état civil nous accordent sur cette terre. Du sang, de la douleur, de la peine et des larmes.

Parce que pour le plaisir ou le bonheur, c’est fini depuis Montesquieu, le dernier humain connu ayant osé avouer qu’il s’éveillait chaque matin avec une « joie secrète de voir la lumière« …

Luis Suarez est si fragile qu’il ne supporte pas la félicité dont il devrait pourtant être lui aussi imbibé en tant que l’un des joueurs les plus doués de l’univers. Dès que son système nerveux est perturbé, il court de toute urgence vers ce que celui-ci lui commande de faire sans écouter les avertissements de son cortex.

Et il mord comme un quadrupède tout ce qui passe à proximité. En général, le défenseur qui le contrarie le plus. L’autre jour ce fut l’insupportable Chiellini, coupable de lui avoir résisté durant quelques minutes. Troisième victime en quatre ans du vampire uruguayen.

Et, conséquence de notre monde médiatico-bipolaire (au sens classique mais aussi psychiatrique, c’est à dire fluctuant sans cesse de l’irritable au normal puis à la dépression), l’humanité s’est soudain depuis la morsure de l’ogre de Montevideo, partagée en deux blocs. L’une soutient le mangeur de chair, l’autre le conchie.

Suarez est-il le serpent de la Bible, qui fait vaciller la morale et les sens d’Adam et Eve, autrement dit de notre planète aveuglée par ce qu’elle voit, croit voir, croit juste ou injuste sur ses écrans plasma ?

Je vais être franc, le sieur Suarez , comme l’a dit le président de la république uruguayenne, José Mujican’est qu’un de ces « enfants dont l’intelligence se trouve dans les chevilles, car ils sont nés dans une autre société et ils ont d’autres moyens ». Et moi, comme une partie de l’humanité, je ne peux pas le comprendre. C’est la troisième fois que cet esprit sans éducation « classique » mord un adversaire. Et, à l’instar du bras droit du président de la FIFA, Jérôme Valcke, , lui-même auteur par le passé de réflexions pas toujours frappées au coin du bons sens, il m’apparaît que ce bon Luis aurait tout intérêt à faire stabiliser ses humeurs par voie médicamenteuse.

Notre jugement sur cet événement majeur du premier tour (rien d’autre de définitif à signaler sur le plan sportif) nous ramène à l’essentiel. Nous ne voyons pas tous les mêmes images même si elles sont en haute définition. Nous sommes sans doute aveugles. Au mieux, mal voyants. Ou si vous préférez contaminés par une autre maladie ambiante des derniers siècles, celle du jugement hâtif. Ou pour encore dire autrement, la crédulité, cette marque infaillible de l’ignorance, comme le criait Voltaire.

Que faire donc de Suarez ? Et que donc faire de nous ? Peut-être bien pour commencer ce qu’a fait si allègrement le premier des sociologues, ce bon baron de la Brède, dit Montesquieu, une description de nous-mêmes. En commençant comme lui : « Une personne de ma connaissance disait : Je vais faire une assez sotte chose, c’est mon portrait : je me connais assez bien. » Ensuite, on verra bien. Mieux sans doute.

 

Djokovic et Suarez, les « nouveaux nouveaux » monstres…

Il y a du neuf dans le vieux monde du sport. Du neuf, parce qu’on pensait avoir tout vu au royaume d’Albert et de Charlène et dans celui de son infiniment gracieuse Majesté.

Rafael Nadal trônait depuis huit ans avec une supériorité de dieu vivant ou plus exactement d’extra-terrestre sur le Rocher monégasque. Nul être en short et chemisette ne l’avait menacé. A peine lui avait-on chatouillé son trident à une ou deux reprises et menacé de balles à blanc. On s’y était brûlé sa raquette à tout coup et pris en retour des balles réelles.

Le sieur Djokovic vient de le lui arracher et de s’emparer du pouvoir sur terre. La terre battue. Nouveau royaume du Serbe dont on savait, depuis qu’il régnait sur les autres surfaces, que l’affaire devenait dangereuse pour Rafa, pourtant seigneur et maître de l’ocre revêtement, à Roquebrune Cap-Martin et partout ailleurs dans le monde.

Djoko progresse encore, et c’est incroyable car cela ne s’arrête plus, de mois en mois et d’année en année. Il commence même à mériter le qualificatif employé à tout bout de champ, y compris pour un rien, mais qu’il faut aujourd’hui lui accoler. Celui de monstre. Non, il n’a plus peur de rien, Nole. Il veut manger tout et tout le monde. Il dévore et ne semble plus même se rassasier. Après Nadal le nouveau monstre succédant lui-même à Federer le cannibale, il est le « nouveau nouveau » monstre du tennis. Et du sport tout entier peut-être.

En général, lors d’une passation de pouvoirs, le champion est en régression parce qu’il finit par être repu. Ce dimanche, Nadal, dchez qui on n’a pas vraiment décelé ses fameuses mollesses aux genoux – n’avait sans doute jamais été aussi fort. Mais Djokovic avait encore plus faim. Un appétit d’insatiable mangeur de palmarès, se nourrissant – et ça commence à faire trembler d’effroi – de l’énergie de ses adversaires, pour ne pas dire de leur sang…

Suarez, El Loco de plus en plus fou…

A Liverpool, ce même dimanche, le carnassier Luis Suarez est réapparu. Tel qu’il est. En animal des terrains. Il a comme à l’habitude fait le loup et la hyène. Un spectacle de zoo humain. Affolant et probablement inédit dans ce quasi-antique spectacle que devient parfois le jeu du cirque moderne. Mike Tyson avait mordu jusqu’au sang Ewander Holyfield deux fois lors d’un championnat du monde de boxe où l’ainé des deux bêtes avait laissé quelques décigrammes de son oreille sur le ring. Mais c’était, sans que ce soit une excuse, du sport de combat, de contact physique, où l’on meurtrit par définition la peau et les os de son ennemi.

Dans une activité a priori plus paisible, Suarez, lui, a mordu Ivanovic, le défenseur de Chelsea qui, il est vrai, lui cassait un peu les pieds depuis le début du match. L’Uruguayen, qui en dehors de cette nouvelle sordide manie, est raciste et fier de l’être, avait probablement développé sa rage en étant à l’origine du but sur penalty qui avait fait prendre l’avantage à Chelsea, en commettant une main dans sa propre surface.

Manifestement ce fou du ballon tire son énergie de tout ce qu’il peut. De sa tête, que l’on n’est pas parvenu à scanner, et partout de ce qu’il aime, et davantage encore de ce qu’il n’aime pas. Patrice Evra en sait quelque chose, lui qui n’a pu extirper des excuses de Suarez, pourtant officiellement auteur d’un « sale nègre » à son encontre de la part d’El « Loco ».

Le soir même de ces deux épouvantables et terrifiants événements, on s’était calmé sur les terrains. L’adorable Civelli déposait un bisou chou calinou dans le cou du doux Zlatanou Ibrahimovic… Alors, et la tendresse bordel !