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Mondial 2014 : Lizarazu et Wenger ne comprennent Hondurien du tout…

Il y avait un peu de friture sur toutes les lignes dimanche à Porto Alegre pour le premier match des Bleus. On s’y est perdu en conjectures abracadabrantesques. Les Bleus ont gagné. Mais on en douterait presque au vu des événements bizarroïdes, comme paranormaux, qui ont émaillé ce match.

On nous avait pourtant prévenu que les plâtres n’étaient pas secs au Brésil pour le début des festivités. Il a fallu attendre le dixième match, celui des Français contre les découpeurs du Honduras, pour que l’on en découvre les effets. Sonorisation en panne dans le stade cinq minutes avant le coup d’envoi. Et donc pas de musique et évidemment pas d’hymnes puisqu’on ne pouvait décemment pas faire jouer une Marseillaise par un orchestre de samba et des chanteuses en string…

Point positif, personne n’a oublié de chanter. Pas de polémique, comme on dit à gauche ou à droite de l’échiquier politique, voire un peu plus encore de chaque côté…

Sinon, nos joueurs n’ont pas dérogé à leur habitude de créer l’événement lors de confrontations dans un Mondial. Il y avait eu l’affaire des maillots en 1978 puis celle du Cheick sur le terrain en 1982, et aujourd’hui celle de la video technologique employée pour la première fois de l’histoire en 2014 pour vérifier si un ballon est entré ou pas dans un but.

Elle a marché cette technologie. Benzema avait bien provoqué la faute de main du gardien Hondurien qui s’était marqué lui-même le but. Mais c’était à un poil de fesse d’actrice XXX près ! Même un ralenti à on se sait plus combien d’images par millième de seconde ne pouvait jurer affirmativement que ce ballon avait franchi complètement la ligne blanche.

Mais le nouveau procédé, appelé pompeusement la « golden line » pour épater les mioches à la récré, nous le prouvait. En deux fois, parce que le brave Karim avait eu la mauvaise idée de frapper le poteau dans un premier temps avant que le cuir ne longe la ligne de but sans y pénétrer puis de provoquer la bourde du portier complètement de l’autre côté des cages…

Quatre-vingt quatre ans sans video et quatre ans sans Knysna, c’est une évolution qui mérite de l’intérêt.

Et pour une première de la nouvelle technologie video, ce fut une première, disons un peu compliquée à déchiffrer pour notre trio de commentateurs de la première chaîne française et européenne. Christian Jeanpierre, Bixente Lizarazu et Arsène Wenger n’ont pas pigé ce que tous les élèves de CM1 encore devant leur poste ont sans doute capté en une fraction de seconde.

Le fameux replay de l’action s’est déroulé en deux phases, en raison de l’action susnommée. Le ballon n’est pas rentré la première fois. Il est rentré dans le but la seconde, ce qu’a simplement constaté électroniquement ce replay avec « not goal » inscrit sur l’écran, puis « goal ». Mais les trois ahuris persistaient à indiquer à l’antenne que rien n’était clair alors que ça l’était comme de l’eau de roche…

A part ça, la vie des Bleus est jusque-là assez belle. Trois buts en entrée de compétition. En trompe l’oeil si l’on ratiocine quelque peu malhonnêtement sur une aussi large victoire. Les gars d’en face avaient un écart technique avec les nôtres semblable à celui d’un téléphone à cadran avec un iphone 5. Avec en prime des kalachnikov dans leurs protège-tibia. Ce qui a rendu un chouillat nerveux nos petits jeunots qui ont, malgré la virilité adverse, bien maîtrisé leurs nerfs à l’exception du sanguin Pogba.

Alors il va falloir se faire au progrès de la science et étudier les progrès attendus des Bleus dans cette Coupe du monde… Quatre-vingt quatre ans sans video et quatre ans sans Knysna, c’est une évolution qui mérite de l’intérêt.

France 1998, la fin d’un monde

Certes, il y a plus grave que la séparation d’une bande de copains. Mais quand elle concerne la bande la plus fameuse de l’histoire de France, l’attention générale s’avive.Depuis des mois, on sentait que les champions du monde, nos champions du monde 1998 de football, se faisaient de plus en plus la gueule et commençaient même à tous se la payer mutuellement.

C’est Emmanuel Petit qui avait lézardé le premier un édifice que l’on croyait bâti, comme l’avait dit L’Equipe au matin du 13 juillet 1998, « pour l’éternité« . Dans son livre (A fleur de peau) paru en mars 2008, le dernier buteur de l’aventure avait osé, entre autres flèches aiguisées, remettre en cause l’icône absolue, Zinedine Zidane, le dénigrer même («Pour Zidane, on est différents. On n’a rien à se dire. On ne peut pas prétendre aider ceux qui en ont besoin tout en servant la cause des grands patrons qui réalisent des bénéfices records sans les redistribuer»). Petit avait ostensiblement fui la fête du dixième anniversaire de l’événement au Stade de France.

Les bisbilles s’étaient poursuivies lors de l’épisode de la main de Thierry Henry contre l’Irlande fin 2009. Bixente Lizarazu avait attaqué plein fer, mettant explicitement en doute l’honnêteté de son ancien coéquipier des glorieuses campagnes. Nanti de son micro sur RTL, et oubliant sans doute quelques uns de ses faits d’armes peu glorieux, il s’était paré du costume de Zorro et avait lancé en substance : « Titi, ta main est honteuse, repens-toi« . Le ton était monté et le ciel bleu de Saint-Denis s’était vraiment foncé. Pour la première fois depuis douze ans.

La trentaine largement passée, les héros ont abandonné, hormis Vieira, les terrains. Et les trajectoires ont franchement divergé malgré l’association commune laissée en héritage à la grandeur nationale et aux œuvres caritatives, et nommée bien sûr France 98. Certains ont choisi de rester dans l’action et l’entraînement, d’autres la réaction avec la parlote, tous d’ailleurs encore et toujours à l’abri du besoin, courtisés par les clubs, sélections ou médias. Un seul a vraiment pris de la hauteur, Lilian Thuram. Très engagé politiquement et socialement, le double buteur de France-Croatie a endossé un costume… d’arbitre. Mais distribuant à sa manière les coups de sifflet et les cartons, tout particulièrement à propos de sujets qui le sensibilisent, enfance, justice sociale, racisme.

Bleus de 1998 : l’affaire des quotas fait couler le radeau…

Cette vingtaine d’hommes exceptionnels à tous égards n’est sans doute plus la même. Les triomphants ont mûri, bourlingué, réfléchi, remâché leur gloire. Alors, pas d’illusion, comme aurait chanté d’eux Brassens : « C’étaient pas des amis de luxe, des petits Castor et Pollux… C’étaient pas des anges non plus, l’Évangile, ils l’avaient pas lu… Mais ils s’aimaient toutes voiles dehors, C’était leur seule litanie, leur Credo, leur Confiteor, aux copains d’abord… »

Problème, quand on pensait qu’ « Au moindre coup de Trafalgar, c’est l’amitié qui prenait l’quart« , le radeau a pris l’eau. La Méduse se noie. L’affaire des quotas de la FFF achève de couler le beau navire où les marins s’étripent pour une place dans les canots de sauvetage. Thuram met la tête sous l’eau de Laurent Blanc, Dugarry (« il se prend pour le juge suprême« ) éreinte Thuram, lui-même égratigné par Lizarazu, et Patrick Vieira (« des propos scandaleux« ) abat Blanc. Ils vont jusqu’à s’envoyer à la figure des souvenirs personnels, intimes, du fameux soir de grâce, qui n’en était peut-être pas un. Quand Duga raconte que dans le vestiaire du SDF, Thuram rassemble les « blacks » de l’équipe pour une photo entre eux, que veut-il dire, expliquer… ? On le devine, que Thuram se serait aussi, comme Blanc, laissé aller à des mauvais réflexes d’enfant, et qu’en conclusion tout ça n’était qu’écume sur l’océan… Mais la manière fait tache. Et l’on n’entend plus rien à tous ces sous-entendus…

Je le dis, car je le crois, ces garçons ne sont pas des « enfants de salaud » de la chanson de Georges. Mais ils ne navigueront plus en « Pères peinards« .On ne les verra plus que dans les livres et les archives nos géants bleus.

Henry peut-il faire main basse sur les Bleus ?

Je viens d’écouter Thierry Henry sur RTL qui s’exprimait dans l’émission de Lizarazu.

L’homme est visiblement meurtri. Autant par le formidable buzz suscité par sa main, qu’il semble sincèrement regretter (ainsi que sa joie après le but), que par un manque de soutien de la part de certains. Il ne nomme pas ces derniers, mais on devine que les édiles de la Fédération française de foot l’ont déçu.

Rien de surprenant. Ces messieurs de la Fédé sont des planqués grassement rémunérés qui ne vont certainement pas monter au créneau (« au front », comme l’a dit Henry) pour qui que ce soit et risquer de perdre leurs prébendes.

Henry a un peu déplacé le débat. Bien joué. Il a donc paru clairement, je le répète, faire amende honorable. Et a avoué s’être excusé pour sa main baladeuse. Pas, certes, devant l’Irlande tout entière. Mais du moins vis à vis du joueur (Richard Dunn) à côté duquel il est allé s’asseoir à la fin de France-Irlande et donc de toute l’équipe irlandaise.

Pour le reste, Henry a été plutôt langue de bois face à un Liza qui tentait de le tititiller, notamment sur le fond de jeu misérable des Bleus. On sentait le capitaine de l’équipe de France extrêmement gêné. Pas étonnant. Il est dedans. Il ne va pas faire péter les murs de la maison. Entre les lignes, on ne le sent pas franchement à l’aise quand il parle par exemple de Raymond Domenech, qu’il défend bien mollement.

Je suis même farouchement convaincu que Thierry Henry rêve d’un autre coach tricolore pour la prochaine Coupe du monde. Rêvons avec lui qu’il puisse réussir ce qu’il avait tenté avant le match face à la Roumanie (mini-putsch des joueurs), autrement dit à faire main basse sur les Bleus…