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XV de France, PSG-Lyon, Wilkinson : inquiétude ou bravitude ?

Franchement, ces jours-ci, il y a de quoi perdre ses repères. Moi, je perds carrément la boule. Ce lundi, j’ai un mal fou à mettre des mots sur ce week-end de sport. Le XV de France est en quarts de finale du Mondial et pourtant il va mal, comme jamais…

Toujours à propos de cette Coupe du monde de rugby, les nouvelles les plus incroyables se succèdent, au rythme d’une information qui n’arrive plus à avaler et encore moins à digérer sa nourriture. Les All Blacks perdent leur dieu Dan Carter, trois joueurs anglais se prennent pour DSK (humiliation d’une femme de chambre à leur hôtel) et un Italien, Ghiraldini, pour Guy Degrenne (fourchette sur un Irlandais)…

PSG-Lyon, réalité ou fiction ?

En foot, j’ai cru un instant dimanche soir que ce que je voyais et entendais sur Canal + pouvait être vrai… Un bon match de Ligue 1 ! Non, mieux ! Un PSG-Lyon taxé dès son coup de sifflet final « d’exceptionnel » par Hervé Mathoux… Suis-je un dindon, un pigeon ? Ai-je rêvé ? Mais pourquoi pas un « fabuleux » match de Ligue 1 tant qu’on y était ?… Mémoire courte, Mathoux, ou obligation de vendre des programmes achetés des centaines de millions ? Et le but de Pastore, décrit, disséqué, « palettisé » en 3D comme le but du siècle ! Messi doit rigoler…

Wilkinson lit du Pagnol !

Puisque tout se mélange et se noie quasiment dans les flots de l’info, tachons de braver le courant et de revenir sans trop boire la tasse au rugby. Tiens, je plains sincèrement un Anglais, un seul rassurez-vous, ce pauvre Jonny Wilkinson, trahi par son coude contre l’Ecosse. Il ne mériterait pas, ce brave exécuteur de hautes oeuvres de ne pas jouer contre nous et pourquoi pas de nous battre. Pour une fois, j’aurais une miette d’admiration pour un bourreau et une lampée d’adoucissement à notre torture… Oh, ce n’est pas que j’ai renié mon drapeau. Non, j’ai le coeur qui bat plus fort pour ces citoyens du monde, comme disait Montesquieu, qui ont l’esprit ouvert sur tout. Le Midi Olympique de ce lundi nous le confirme, Jonny joue au ballon mais il lit aussi… des ouvrages de physique quantique… et du Marcel Pagnol ! La boucle est bouclée, il reste sur cette planète un atome de croyance en l’homme.

Bleus du XV de France, soldats perdus ?

Question croyance, faut-il espérer en la résurrection des humiliés de Wellington ? A leur rédemption, du moins ? Ce que je sais, c’est que l’aventure ne doit pas finir comme ça samedi face à la Perfide Albion. En tout cas, pas comme une exécution, même si je la redoute tant les signes que nous ont donné les malheureux ont été ceux d’une armée sans âme et sans défense, une véritable armée des ombres.

Inquiétude ou bravitude ?

 

Brock James, tant de bonheur, est-ce possible ?

On en avait vu des beaux matches de rugby ces dernières années, mais celui-là…

Tout, on  a tout vu dans cette demi-finale du Top 14 entre Clermont et Toulon, jouée à Geoffroy-Guichard, l’enceinte à qui il ne manquait plus qu’un match de rugby d’anthologie pour mériter complètement sa réputation de stade  de légende.

Pour faire d’une rencontre un événement inoubliable il faut inévitablement être deux. Et elles furent bien deux, l’ASM et le RCT. Deux équipes aussi motivées, aussi acharnées, aussi joueuses l’une que l’autre. Le résultat final n’a en conséquence tenu à pas grand chose. Et même à rien, a-t-on coutume de dire en sport. Et ce rien, paradoxalement, fait tout.

D’ailleurs, s’il ne fallait ne retenir qu’un fait, un seul, de cette furieuse et à la fois magnifique « bataille » de Saint-Etienne, je m’arrêterais à cette action de la 92e minute, dans la deuxième partie de la prolongation.

Les Jaunards ne menaient que de trois petits points, ne songeaient pas un instant à faire les fiers. Ils avaient déjà vu les hommes de Philippe Saint-André leur opposer tant de résistance, tant de rage, bref tant d’âme, pour rester dans la partie qu’ils ne pensaient pratiquement plus qu’à une chose, conserver leur avantage. A tout prix. Quitte à franchir les flammes de l’enfer, à en perdre souffle et conscience. Et c’était à cette limite que s’était déjà avancé Morgan Parra, l’un des héros de cette partie titanesque. Le demi de mêlée de l’équipe de France, une nouvelle fois formidable d’audace et de précision (quatre pénalités, dont deux de 50 m, et une transformation), avait carrément été mis k.o. sur un choc de tête, et était sorti avant les vingt minutes de la prolongation.

Pour en arriver là, le RCT avait refait dans les cinq dernières minutes du temps réglementaire un retard de dix points ! De rage et de revanche réunies. Car, quelques instants auparavant, l’essai auvergnat de Zirakashvili accordé par l’arbitre n’était pas valable,  la vidéo passant sur les écrans du stade prouvant clairement aux joueurs et aux spectateurs (et à l’arbitre !) que le ballon avait clairement échappé au Georgien !

92e minute, donc. Le ballon part du pied de Jonny Wilkinson, également l’un des formidables acteurs de cette représentation inoubliable (auteur de la pénalité de l’égalisation à la 77e minute), et atterrit dans les mains de Brock James. A cet instant, l’Australien n’est plus que le simple numéro 10 de Clermont. Un ouvreur redevenu banal. Qui ne botte plus pour son équipe. Il en a pourtant été la poutre maîtresse depuis quatre saisons, la portant, la soutenant très souvent à lui tout seul par la qualité unique de ses tirs au but, de ses drops, de ses passes millimétrées. Car, il y a un peu plus d’un mois, James a vécu la pire soirée de sa vie, sur la pelouse boueuse et maudite du Leinster en quarts de finale de la Coupe d’Europe. Le trou noir, le cauchemar. Quatre pénalités égarées dans les tribunes, et surtout deux drops dans l’axe, pour la victoire, aimantés par l’extérieur des perches. Deux coups de pied tombés qu’il aurait passés, en temps normal, les mains attachées dans le dos et un bandeau sur les yeux ! On lui avait donc expliqué du côté de Marcel-Michelin, poliment, eu égard aux services rendus, qu’il devait se « recentrer » sur son jeu, qu’il ne buterait plus ni ne prendrait de vraies responsabilités. En termes clairs, on lui avait retiré les clefs du camion. Autant retirer ses griffes à un chat…

92e… James est quasiment sur la ligne médiane, sur la droite du terrain, pas en position idéale, loin de là. L’informatique le dira à cinquante-sept mètres de la cible. Mais il n’hésite pas, il arme son pied droit, le ballon en est éjecté mais sa trajectoire n’apparait pas limpide au premier coup d’œil. Mais il file, ce ballon, tourne de gauche à droite, comme hésitant lui-même sur sa cible, mais il va se lover entre les poteaux. Oh, le sourire de James… Que de jours et de nuits à ressasser le souvenir maudit de Dublin. Et quelle joie, à cette seconde précise d’assurer le succès de sa formation avec sa part du triomphe. Tant de bonheur, est-ce possible ?

À la santé de Jonny !

Du soleil, de la foule en délire, du rugby d’art et d’essais. Que pouvait-on demander de plus ce samedi après-midi pour un match de Top 14 délocalisé au stade Vélodrome de Marseille entre Toulon et Perpignan ?Tout simplement de la joie. De la vraie, de la pure. Celle de Jonny Wilkinson, véritable manuel de médecine et chirurgie à lui seul avant de débarquer dans la rade il y a un an à peine.

Et revenu en pleine santé sous le climat du sud de la France, nettement plus vivifiant pour lui que celui de Newcastle ! On n’avait jamais vu dans le rugby un type revenir d’aussi loin, à proprement parler des profondeurs de la douleur. Depuis la finale de la Coupe du monde 2003 et son drop du droit victorieux pour l’Angleterre, six ans presque ininterrompus de galère. Blessure, hôpitaux, toubibs, opérations, rééducation et de nouveau blessure…

Wilkinson, le Toutankhamon de l’Ovalie !

Mais ce « Wilko », comme on l’appelle chez les British, et « Toutankhamon » dans le milieu de l’ovale, n’est pas du bois dont on fait les flûtes. L’espoir et le travail le font vivre. Au printemps dernier, une curieuse idée germe dans le cerveau de Mourad Boudjellal, l’homme en noir de Toulon et chevalier blanc du RCT. Attirer à Mayol la star aux membres concassés. Premier miracle, Jonny accepte de rejoindre un club au passé certes glorieux mais qui vient juste de se sauver de la rétrogradation.

Le salaire promis est évidemment un bon motif d’exil. Restait à évacuer du corps le vaudou briseur d’os.Second miracle. Envie surhumaine de revenir au top. Wilkinson se retape à Toulon. Et, malgré un petit coup de mou avec le XV de la Rose durant le Tournoi, emmène son équipe du milieu de tableau du Top 14 vers le sommet et la qualifie pour les demi-finales du Challenge Européen.Face à l’USAP, Jonny a passé à cinq minutes de la fin, et de cinquante mètres, le drop synonyme de la gagne et de la première place du Championnat pour Toulon ! Conclusion parfaite d’un récital sans fausse note (23 points sur les 33 de son équipe). Il en embrassait ses potes de joie. A ta santé Jonny !