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Inter, la beauté des laids…

Mais qu’est-ce qui compte vraiment ? La victoire ou la manière ? Le débat alimente les conversations de comptoir depuis le premier coup d’envoi de l’histoire du foot.Après la double confrontation Inter Milan-Barcelone (3-1, 0-1) en demi-finale de la Ligue  des Champions, la polémique n’est pas près de s’éteindre. Elle aurait plutôt tendance à se raviver, genre incendie de forêt. L’Inter Milan a éliminé Barcelone après un match retour qui restera dans l’histoire des statistiques de l’épreuve. L’équipe italienne (sans Italiens, ou presque, mais c’est encore un autre sujet !) a effectué 67 passes (réussies) au Camp Nou contre 550 à son adversaireEt les Nerazzuri n’ont pas cadré un seul tir du match !Bon, ils avaient des circonstances un (tout) petit peu atténuantes pour ne pas se livrer, puisqu’ils avaient fait le nécessaire à l’aller et  qu’ils se sont retrouvés très vite à dix une bonne partie du match retour. Et, at last but not least, les bonshommes d’en face forment la plus belle machine à produire du jeu du monde depuis deux ans. Mais de là à avoir fait le coup de la ligne Siegfried…Alors, comme le disaient les anciens, la Coupe d’Europe n’est pas un concours de beauté. Soit. Mais l’Inter non plus n’est pas une équipe de patronage. Ses joueurs sont des stars eux aussi, des artistes même. Samuel Etoo réduit aux taches ingrates du tacleur fou (pardon à tous les défenseurs de la planète, il n’y a pas de sot métier ; j’en étais un…), je hurle au crime de lèse-majesté.Tant pis pour moi et mes plaisirs d’esthète. Car, pas de lézards, c’est José Mourinho qui est l’architecte unique de cette construction baroque, de ce Palais de béton qu’est l’Inter. A défaut d’admirer ses schémas tactiques, comme on dit chez les journalistes haut de gamme, il faut lui reconnaître son talent. Cet homme sait gagner.Pour le « beau », je repasserai. De toute façon, d’après mon banquier qui est aussi un peu philosophe, il parait que ce n’est qu’une vue de l’esprit…

De Ali à Mourinho, 50 ans de grandes gueules

Quand José Mourinho l’entraîneur de l’Inter Milan gagne le match contre Carlo Ancelotti et Chelsea en huitièmes de finale de la Ligue des Champions autant devant les micros et les caméras que sur le terrain, je me rappelle inévitablement Cassius Clay.

Celui qui remporte le titre olympique de boxe en 1960 et va décider de s’appeler Muhammad Ali en 1964 pour épouser la cause des Black Muslims a été la première « grande gueule » du sport mondial. Vainqueur par k.-o de tous ses adversaires lors des conférences d’avant-match, « The Greatest », comme il se surnommait lui-même, peinait un peu plus sur le ring. Mais son avantage verbal lui a certainement permis de déstabiliser des montagnes, comme Sonny Liston ou George Foreman.Ses collègues gantés ont longtemps essayé de l’imiter. Avec plus ou moins de succès. Comme Ray Sugar Leonard, Roberto Duran ou Mike Tyson. Dans les années 80, Bernard Hinault décidait d’un coup de gueule du sort d’une course, à l’intérieur même du peloton. Et puis est arrivée l’ère des patrons à la langue bien pendue, tels Claude Bez ou Bernard Tapie. Tout leur était bon pour prendre l’avantage alors que leur équipe n’était pas encore sur le terrain. Les phrases assassines, les noms d’oiseau voire les insultes, devenaient de véritables armes psychologiques dégainées à la une d’une presse délectée. Le public en redemandait.

Les années 2000, avec la démultiplication des chaînes de télé et l’émergence d’internet, ont fait naître une nouvelle forme de communication. Les sportifs, souvent portés par leurs agents, leurs conseillers ou même leurs parents (les sœurs Williams), ont fait passer via la presse des messages destinés à rectifier leurs comportements inexcusables ou incompris par les foules. Aujourd’hui, les anciens sportifs ou entraîneurs et quelques fortes personnalités du journalisme forment une communauté incomparable de grandes gueules. Une semaine de sport en France ne peut plus se passer d’une dizaine de débats à décibels max sur Raymond Domenech, Thierry Henry, Brian Joubert, Laure Manaudou… initiés par Luis Fernandez, Philippe Lucas, Bixente Lizarazu ou Pierre Menes.

Quoi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?