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Que l’on décore enfin Guy Novès !

C’est le Alex Ferguson du rugby. Entraîneur et manager à Toulouse depuis près de 20 ans, il y accumule à peu près tout sauf les échecs. Rien ne semble ébranler ce chasseur dans l’âme. Mais la chance ne poursuit pas Guy Novès. Au contraire il la fuit comme la peste, il ne compte jamais sur elle.

On ne sait pas si les changements effectués quelques minutes avant le début de cette finale du Top 14 étaient prémédités ou non. Je suis certain que le manager toulousain y avait au moins pensé, cogité, pour brouiller les cartes d’un adversaire qui ne connaissait plus les joies d’un tel événement depuis vingt ans et qui avait sans doute surtout oublié que la roublardise pouvait encore faire la différence.

Et la roublardise, le malin détail qui déstabilise l’adversaire, Novès les maîtrise comme pas un. Le Stade Toulousain n’a pas été plus fort que Toulon pendant soixante-dix minutes au Stade de France. Il l’a été en fin de match. Pas par hasard… Novès avait préparé son coup. Après une rencontre terne, fermée, cadenassée, il a fait brusquement changer le sort du match. En faisant passer, l’espace de quelques instants seulement, ses hommes en mode attaque même si un essai n’a pas conclu cette supériorité. Et le RCT s’est fait piéger en devant évoluer à quatorze et en encaissant deux pénalités fatales par Luke McAlister, le Néo-Zélandais bourreau absolu des Toulonnais et recruté bien sûr en fin de saison dernière par le gourou.

Dix-neuvième Bouclier du club de la ville Rose, dix-neuvième demi-finale de suite et dixième titre en dix-neuf ans de commandement à Toulouse, Guy Novès mériterait une petite décoration sur son uniforme de général…

Guy Novès a dix-huit ans

Physique mis à part, c’est le Guy Roux du rugby. Que l’on parle de l’Auxerre de jadis ou que l’on cause aujourd’hui du Stade Toulousain, tout converge ou se résume le plus souvent aux noms des deux entraîneurs les plus incontournables de l’histoire de leur club respectif. Guy Novès, comme en son temps son homologue bourguignon, fait le beau temps et, beaucoup plus rarement, la pluie dès qu’il s’agit du sujet le plus passionnant et passionné dans la Ville rose, le ballon ovale.

Contre Clermont, ce vendredi à Marseille, Novès s’est assis une dix-huitième fois sur le banc des Rouge et Noir à l’occasion d’une demi-finale du Championnat. Dix-huit fois en… dix-huit ans, depuis qu’il a pris en charge les destinées de son club en 1993. Un record de France, d’Europe, et du monde ! Novès a été joueur, un excellent joueur même, mais rien ou presque en comparaison de sa carrière d’entraîneur. Et, tenez, si l’on devait le comparer définitivement à l’un de ses congénères, ce serait sans doute à Alex Ferguson, l’homme-lige de Manchester United, ce qui suffit à cerner l’envergure du bonhomme.

Pour cette première demi-finale du Top 14 2010-2011, ce chasseur dans l’âme n’a pas dérogé à ses habitudes, s’est assis dix secondes sur son banc, puis a adopté tout au bord du terrain sans plus la quitter la station debout, ou accroupie, celles les plus efficaces du guetteur de proie. Novès est d’ailleurs le seul manager, puisque c’est sa fonction officielle, à ne pas s’installer sur des hauteurs durant un match de ses ouailles, à ne pas profiter du recul, à ne pas transmettre ses consignes par les ondes hertziennes à des adjoints. Il préfère respirer le même air que ses hommes, sentir quasiment leur souffle, et distiller en conséquence et en temps réel ses ordres à la voix.

Dans la tête de Novès, il y a toujours le coup suivant

Au Stade Vélodrome, il a immédiatement pris la mesure du territoire de chasse. Pendant que Vern Cotter, l’entraîneur adverse, trônait dans un fauteuil de tribune, trente mètres au-dessus des contingences, Novès répondait le long de la ligne de touche aux questions de Philippe Guillard, le roublard homme de terrain de Canal +, avec qui il compte manifestement en commun cette affinité de caractère. C’est le vent qui le préoccupait, indiquait-il d’emblée à Guillard. Il avait donc choisi de l’utiliser en décidant curieusement de jouer contre lui en première période, « car comme ça on pourra jouer en deuxième avec ce zéphyr, et c’est mieux ainsi lorsque la fatigue commence à gagner… » Tout bête. Mais à la fois le fruit indéniable d’une position privilégiée et, ce n’est certainement pas à exclure, d’une certaine expérience…

Pour le reste des quatre-vingt minutes, Guy Novès a passé son temps à faire du… Novès. Pester contre les éléments contraires, mouliner des bras, s’adresser au quatrième arbitre au sujet de rien et de tout, préparer avec stylo et feuille de papier ses changements de joueur, échanger technique avec ses lieutenants Jean-Baptiste Elissalde et Yannick Bru … etc. Mais le plus certain, c’est qu’il cogitait. Dans son esprit, il y avait évidemment déjà le coup suivant à préparer, la finale du Stade de France, dont il avait perçu très tôt, vu la tournure  des événements, qu’elle se profilait (13-6 à la mi-temps et vite 19-6 en seconde après une maîtrise toulousaine incontestable qui conduisait à une inéluctable victoire finale 29-6). Il y avait donc dès avant le coup de sifflet final et dores et déjà dans le cerveau du mentor le déroulement de la semaine suivante, son programme précis de travail au jour le jour, et probablement le XV de départ de Toulouse samedi prochain à Saint-Denis.

A 57 printemps, Guy Novès vient de franchir un cap important, celui de ses dix-huit ans de vie d’homme de tête. Un cap majeur.

Novès, fils de Guy Roux

La parole est d’après mon petit Larousse le moyen de communiquer verbalement la pensée. Je crois sans peine à cette définition. Je crois aussi que toute définition, toute règle, a ses exceptions. Deux au moins, relatives aux susnommés Roux et Novès, Guy de leur prénom. Ces deux entraîneurs, respectivement de l’AJ Auxerre naguère et du Stade Toulousain aujourd’hui, ont chacun dans leur sport fait mentir les dictionnaires. Ils n’ont cessé de dire en public ce qu’ils ne pensaient pas !

Guy Roux a été le précurseur. Qui ne se souvient de ses fameux : « Plus que trois points et notre maintien est assuré » alors que son club était deuxième ou troisième du Championnat !  Que d’imitateurs chez ses confrères le rusé Bourguignon n’a-t-il pas depuis entraîné dans son sillage de la contre-communication. Incontestablement, celui-là a fait preuve d’invention. Les journalistes en redemandaient. Car Roux, au fil des années, variait les plaisirs de langage, en devenant le prince de la litote, de l’antiphrase. Le Jean Racine du football !

Guy Novès est lui aussi passé maître dans cet art. Il en a pris l’essentiel et y a ajouté sa touche personnelle, non moins géniale, voire machiavélique. Il n’hésite pas à user de l’hyperbole, à amplifier jusqu’à son extrême limite un point de ses idées. Toute cette semaine, le manager du Stade Toulousain a envoyé avant le barrage pour les demies contre Castres un message à la presse : « Il est impossible à une équipe de faire le doublé Coupe d’Europe-Championnat, le calendrier est ni fait ni à faire, mes joueurs sont épuisés ». Comme son collègue du foot, Novès sait employer un ton idéal de plainte chantée et une attitude parfaite de chien battu dans ses annonces. Depuis vingt ans, ils mériteraient tous deux à la fois l’Oscar, le César et le Molière du meilleur soliloque.

Ce samedi, le Stade Toulousain a étrillé (35-12) le Castres Olympique et n’a pas donné le sentiment d’une équipe à bout de souffle. Au contraire, les Haut-Garonnais se sont montrés plus ingambes que jamais cette saison et se présentent à nouveau comme des épouvantails pour le titre et les grands favoris de la finale européenne contre Biarritz. Et Castres est sans doute tombé dans le panneau de la communication adverse, même si celui-ci ressemblait à une affiche 4/3 dans une salle de bains. Même dans ce domaine, Toulouse et son manager sont les rois.

PS : Je préfère, de très loin, Guy Novès à Raymond Domenech.

Toulouse-Paris, assez parlé !

Stade ToulousainStade Français. Rien que l’évocation de ces deux appellations fait parler, causer, jaser. Et rend même certains un peu bêtes et méchants. Tiens, l’autre jour sur Twitter, quelqu’un a lancé sur le réseau que le fait de s’appeler « Stade Français » était déjà un signe de présomption ! J’ai eu beau répliquer que le nom du club parisien remontait à 1883, date de sa création par des étudiants en mal d’activité physique, qui se contentaient de se référer au « Stade » de l’Antiquité, et ne se rendaient certainement pas coupables d’un quelconque nationalisme mal placé en y accolant le mot « Français », je n’ai pas eu de réponse.De toute façon, la mission était impossible. Autant faire avaler du cassoulet à Max Guazzini ! Ah, mais me voilà à mon tour polémiste ! A dessein. D’abord parce que ça me délecte. Et ensuite parce que, convenez-en, ce quart de finale de Coupe d’Europe Toulouse-Paris, personne ou presque, et c’est dommage, n’en parle non plus au niveau du terrain. Ce match est, a été depuis pratiquement quinze ans, et restera longtemps comme une confrontation de « clochers ». Un affrontement de cultures. Une opposition d’idées. Une rencontre de personnalités, un combat de chefs. Qui de René Bouscatel ou de Max Guazzini a lancé le premier les hostilités à l’entournure des années 2000 ? Personnellement je m’en fous. Ces deux-là, je trouve, jouent bien leur rôle. Et ils ont bien travaillé. Pour leur club, et finalement pour les autres. Toulouse est la référence européenne du jeu, Paris est la référence européenne du nouveau rugby populaire. Tout le monde y a gagné.Mais curieusement cette semaine, la guerre psychologique d’avant-match n’a pas eu lieu. Guy Novès lui-même n’a déclenché comme à son habitude aucune arme sol-sol anti-Paris. Ce dernier, qui cumule il est vrai les emmerdements en tous genres cette saison, s’en est de son côté pris à la presse, stigmatisant un « lynchage médiatique », plutôt que de rajouter un des couplet vachards dont il a le secret en direction de l’adversaire. Je crois plus sûrement qu’il n’a pas digéré la biographie le concernant parue ces derniers jours.Pourquoi Toulouse et Paris sont-ils soudainement si sages l’un envers l’autre ? Les deux clans se sont recentrés sur l’essentiel, sans pour une fois s’éparpiller dans le superflu du verbe. Oui, je pense que ce coup-ci, l’enjeu est grand, plus grand qu’à l’accoutumée. Malgré le boulot accompli et les titres cumulés par l’un et par l’autre, un moment vient où les supporters, les actionnaires, les sponsors, s’impatientent. C’est la rançon de la gloire. Toulouse perd et c’est une saison qui sera bien difficile à sauver tant les Haut-Garonnais rament en Top 14. Des questions de fond, sur l’avenir, dans un club pourtant si attaché à la pérennité, pourraient même être soulevées. Si Paris s’incline, c’est le coup de massue supplémentaire, et dieu sait que le Stade Français en a pris cette année, celui qui peut assommer.Toutefois, je ne cède pas trop vite à la panique. Dimanche soir, le Stade Toulousain et le Stade Français auront gagné ou perdu. Un match.

Et voici les vainqueurs …

Ce qui va suivre dans cet article est (presque) totalement péremptoire.

Je vous propose, quelques semaines ou mois à l’avance, de vous délivrer les issues absolument inéluctables de cette année sportive 2010. Le sport étant une science exacte, ce sera comme ça et pas autrement.

A tout seigneur tout honneur, le foot. Bordeaux conservera son titre même si ça ne sera pas facile. Laurent Blanc restera l’entraîneur des Girondins qui développent le meilleur jeu de l’hexagone. Pas fou, le Président restera leur entraîneur. Le temps ne presse pas pour lui d’aller se brûler les ailes ailleurs. L’Olympique Lyonnais remportera la Ligue des Champions le 22 mai à Madrid, là-même où les hommes de Claude Puel se sont enfin décomplexés de leur peur européenne. But vainqueur de… Govou. L’équipe de France passera péniblement le premier tour de la Coupe du monde et sera éliminée en huitièmes de finale d’une épreuve que s’adjugera l’Argentine de Lionel Messi. Le successeur de ce pauvre Raymond Domenech sera fin juin… Didier Deschamps. Ouf, les Bleus pourront regagner un maximum de temps perdu.

En tennis, Roger Federer deviendra le premier à réaliser le Grand Chelem depuis Rod Laver. Finis les palabres philosophico-masturbatoires (tel ou tel en 1879 ou en 1952 était le plus génial…) à deux balles, le plus grand joueur de tous les temps aura un prénom à la française. La France éliminée par l’Espagne en Coupe Davis. Richard Gasquet se fiance avec Anne-Victoire

En basket, les Lakers champions NBA. Là-bas, on connaît le scénario Parker (ouais…)

En rugby, doublé Top 14-Coupe d’Europe du Stade Toulousain. Guy Novès prend une année sabbatique.En cyclisme, victoire de Contador au Tour de France. Magnifique. On n’aura même pas contrôlé son passeport ! Vive l’UCI !

En golf, Tiger Woods fait le Grand Chelem… des actrices du X. Sa cure d’anti-addiction au sexe… « capote » lamentablement.

En natation, retour de Laure Manadou à la compétition à la fin de l’année, ses capacités pulmonaires s’étant considérablement améliorées.En F1, désolé pas de pronostic. Je sais seulement qu’on va s’emmerder grave, même avec Michael Schumacher.