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Triaud, la méthode du coup de pied au cul

Il aura sans doute fallu 360 jours pour que l’année 2010 fasse sortir une parole sensée de la bouche de l’un de ses acteurs. Enfin, je me comprends, je voulais dire différente des mensonges, bobards ou autres formules toutes faites qui nous sont servies en boucle tout le long de l’année. Jean-Louis Triaud, le président des Girondins de Bordeaux, vient, ce 27 décembre 2010, de répondre par un retentissant « merde » à ses joueurs, et au premier chef à Alou Diarra, qui avait joué les pleureuses dans la presse il y a quelques jours se plaignant de la légèreté de l’effectif bordelais tout en réclamant d’urgence du renfort à ses dirigeants.

C’est du moins la traduction que je fais du présidentiel « on doit se débrouiller avec ce que l’on a (…) Dire qu’il faut recruter dès qu’il y a un truc qui ne va pas, c’est se chercher des excuses (…) Pour nous, la priorité, c’est de retrouver des joueurs à leur niveau. » Bravo Monsieur Triaud. Au contraire de certains de vos collègues, vous mettez le doigt là où ça fait mal. Vos ouailles ont en effet glandé comme des cancres cette année et méritent un bon coup de pied au derrière pour retrouver leur « niveau » et surtout leur sens commun. Ils sont majeurs et vaccinés, et aucune ligue anti-fessée ne devrait se manifester. D’autant qu’au prix où vous les payez, la douleur n’en sera que plus vite oubliée.Je dis tout ça parce que rien ne m’irrite plus, quand tout ne va pas comme l’on veut, que le sempiternel cri du recrutement de la part des joueurs ou des entraîneurs. Je dénonçais déjà il y a quelques mois cette maladie du mal-être et qui n’est en fait que la conséquence du mal-jouer ou du mal-entraîner. J’ajoute aujourd’hui qu’à cinquante ou cent mille euros par mois (c’est une moyenne en Ligue 1) pour quinze heures de travail par semaine, un joueur devrait avoir la décence de se remettre quelque fois en cause. Et par là-même, dans le cas qui nous occupe, de se demander pourquoi le rendement d’une équipe passe de celui d’exceptionnel (champion en 2009) à très moyen en 2010 (8e après la mi-saison). Est-il besoin d’être fin psychologue pour répondre que le problème vient de l’intérieur et pas d’un soi-disant besoin de génie sorti d’une boite magique (en l’occurrence Kevin Gameiro, réclamé à corps et à cris, y compris par des supporters aux solutions aussi simples que leurs chants d’encouragements).

Mais, pas d’illusion. Triaud n’est pas non plus un premier communiant. La méthode du coup de gueule et de l’auto-flagellation est aussi en soi une méthode de communication, et nous voilà revenus au début de la boucle. Le président n’a nulle envie, ni les moyens, de débourser dix millions d’euros pour Gameiro. La technique du coup de pied au cul est parfois moins chère et tout aussi efficace…