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JO 2012 : Gérard Holtz et Nelson Monfort, les sparadraps de la télé !

Indécollables. Le capitaine Haddock avait subi la charge continuelle de son pansement dans son vol 747 pour Sydney sans jamais pouvoir s’en défaire… Cela fait plus de trente ans pour Gérard Holtz et plus de vingt pour Nelson Monfort que la France ne parvient plus à se défaire de ces deux emplâtres du petit écran…

Pendant ces Jeux de Londres, ces deux infatigables nous font la totale. Nous, pauvres téléspectateurs innocents, on nous les farcit l’un après l’autre à partir du début de l’après-midi, heure de la prise de service du jocrisse, jusqu’en fin de soirée, moment où le poli-glotte s’installe au bord de la piscine puis en deuxième semaine au stade olympique pour entamer ses longueurs interminables…

Dix heures sans interruption ! D’abord Holtz, qui ne s’autorise aucun répit dans ses interventions. Jamais à court d’un mauvais mot ou d’un benêt commentaire. Et quand un spécialiste sur l’un des lieux de compétition se livre à un commentaire pertinent, c’est plus fort que lui, « Gégé » le sabre, le coupe, le dézingue d’une saillie mal sentie et systématiquement à contre-temps.

« Vive le sport« , ne cesse-t-il de marteler depuis trois décennies. Et il continue, poursuit, s’obstine à proférer son antienne à tout bout de champ, pourvu que ce soit sans rapport avec une image ou une situation. Rien ne l’arrête, surtout pas le ridicule dont il s’est si bien accommodé qu’il s’imite lui-même en permanence. Avec les années il n’a par contre rien perdu de son sourire Colgate ni d’un usage plutôt intelligible de la langue de Ribéry, mais le temps semble lui avoir fait oublier que le radotage lasse, lasse, lasse… ou que le sensationnalisme de supermarché, ressassé une bonne dizaine de fois par jour, à la longue, ça vous énerve un spectateur condamné à vie (et au service public médiatique) à subir ses affligeantes sentences.

On voudrait lui dire que le Paris-Dakar des années 1980 est terminé et que le marchand de sable de la technique de l’animation télévisuelle est passé depuis longtemps… Et d’une certaine manière on le lui serine pourtant qu’il est « out », à coups de milliers de tweets incendiaires par exemple. Mais France Télévisions, assez largué aussi en terme de modernité, n’en communique vraisemblablement doute rien à son pré-retraité, qui de toute façon s’en moquerait comme de ses premiers mocassins sans chaussettes…

Nelson, l’amiral de la flotte et prince de l’obséquiosité !

Le Nelson, lui, nous parle toujours aussi courtoisement. Il se parle surtout à lui-même, oubliant parfois même que nous sommes là à l’observer faire son métier d’intervieweur. Après tant de temps passé au bord des courts, pistes, patinoires ou bassins, il en parait inexpugnable. Comme Gérard, il est intraitable sur les bonnes manières. Et tout autant sur la larmoyance de bazar, les méconnaissances et les approximations, suivies d’excuses perpétuelles…

Ses questions aux sportifs, les malheureux, restent impitoyablement plus longues et barbantes que leurs réponses. Le Stéphane Bern du sport demeure sans conteste le prince de l’obséquiosité. Dès lors bien sûr qu’une star lui fait face. Si elle est absente, comme il s’en plaint lorsque un Phelps ou un Lochte refuse de lui adresser la parole, c’est la révolte, sa révolte solitaire, ô jamais furieuse bien sûr mais à sa manière : « Ça n’est pas comme certains Américains qui ne se sont pas arrêtés à notre micro »… Le lendemain, il s’empresse de s’écrier à sa caméra et au même garnement qu’il est absolument enchanté de lui parler et qu’il est « un grand champion »…

Gérard et Nelson, on ne vous demande surtout pas d’éteindre votre flamme, c’est un tel plaisir de vous allumer ! Mais enfin, si vous songiez à observer un repos bien mérité, celui des valeureux guerriers de la télé que nous sommes…

France Televisions travaille avec filet !

Tiens, j’avais oublié que je payais ma redevance… Mais en ce vendredi, je consulte mon programme pour savoir sur quelle chaîne je vais pouvoir suivre d’un œil un France-Espagne de Coupe Davis pourtant pas franchement sexy sur le papier, mais qui compte quand même. C’est sur France 4. Ah oui, évidemment sur France 2 c’est le Tour de France, pour une étape où il ne se passe rien, mais alors rien, comme depuis trois jours.

En Coupe Davis, il y a deux filets !

Et là, sur France 4, la sous-chaîne du service public qui sert à caser et recaser les placardisés accumulés depuis quarante ans et payés avec nos deniers, je crois avoir la berlue ! Je nettoie mes lunettes. Je me frotte les yeux. Tout semble normal du côté de mon système optique. Ma vue n’est pas altérée. Mais il y a toujours sur mon écran des petits carreaux depuis le début de ce match entre Gaël Monfils et David Ferrer ! J’attends un plan différent, il est cette fois normal. Ca y est, eureka, c’est le filet de protection placé derrière les joueurs et entre eux et le public qui se trouve devant la caméra principale et qui offre à quelques centaines de milliers de téléspectateurs cet effet aussi agréable qu’un fond d’oeil chez l’ophtalmologiste … Mais combien de fois donc ai-je payé cette redevance ?

Nelson Montfort et Gerard Holtz, les micros d’or !

Le match avance et je scrute de temps en temps ce qui se passe, le moins possible étant donné mon martyre visuel. J’écoute donc plus que je ne vois les commentaires. Je supporte même Nelson Monfort, qui tient le micro pour la millième fois de sa carrière dans des tribunes, mais qui ignore la fonction d’un membre de l’équipe espagnole, en l’occurrence Jordi Arrese… Ça doit faire vingt ou trente ans que je règle ma redevance…J’en ai assez. Je zappe sur le Tour, il doit bien se passer quelque chose… Le peloton est archi-regroupé derrière trois pauvres échappés, dont on nous dit que d’après l’électronique ils seront rattrapés 16 km avant l’arrivée. Et Jean-Paul Ollivier égrène les noms de châteaux… Et Laurent Jalabert, le coureur français le plus mutique au sujet du dopage, poursuit ses interventions techniques… Gérard Holtz appelle sur sa moto… C’est trop pour moi… Le Gérard, il a sorti une vanne en direct l’autre jour pendant le passage des coureurs en Belgique, en traversant le village de Putte que Jean-Marie Bigard n’aurait pas osée : « Je n’ai jamais vu autant de fils de Putte »… En faisant mes calculs, je dois en être à plusieurs milliers d’euros de redevance réglés rubis sur l’ongle…ars sur France 4. Le filet est là et bien là…