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France – Angleterre : Le très vilain essai de Fred Godard !

Mais comment saboter avec tant de mépris un instant aussi crucial, aussi « crunchial » insisterait-on ? Le réalisateur de France-Angleterre, Fred Godard, nous a bel et bien flingué une partie de notre plaisir en nous cadrant aussi « Lelouchement » l’essai de la victoire, celui de la jouissance française face aux ignobles Anglais.

Que lui a-t-il donc pris à ce spécialiste de l’image pour nous montrer un plan serré de Gaël Fickou à l’instant où celui-ci allait humilier les rosbeefs et nous amener au septième ciel ?

Pourquoi, en un moment sans doute de perte de conscience professionnelle passagère, ce spécialiste de l’image sportive s’est-il mué en pseudo-artiste décalé et décadent ? Monsieur Godard, c’est l’évidence, un téléspectateur doit être la personne la plus choyée, respectée, aimée, lors d’une rencontre sportive.

Et de respect et d’amour, vous lui avez manqué à la 77e minute ! Oui, moi comme dix millions d’autres jouisseurs invétérés, et tellement en manque de cette sensation bestiale depuis des années en tous domaines, vous nous avez frustrés. L’essai du triomphe était au bout de la course du jeune génie Toulousain. L’action était superbe depuis une vingtaine de secondes, le ballon filait et fusait de mains en mains et l’on suivait son cheminement comme on suit des yeux l’ensemble d’un tableau vivant de Poussin ou de Veronese…

C’était non pas « Le Crunch » mais « Le Mépris » de Godard !

Oui, Fred, ou certainement Frédéric, vous avez voulu raccourcir ce moment, comme votre prénom, par un gros plan sur un joueur. Sans perspective, sans profondeur, sans que l’on sache justement durant ces trois ou quatre secondes décisives où se trouvait le futur héros et ses camarades. Un sport collectif commande, au moins pendant le direct, que l’on en sente la globalité, que l’on en vive la totalité même si une image en deux dimensions est évidemment trompeuse…

Monsieur Godard, vous avez malheureusement pensé à je ne sais quoi. A vous-même ? A votre plaisir de vous faire plaisir en tentant d’essayer une nouveauté stylistique ? C’est un essai raté. Un gros plan se passe, encore une évidence, à l’issue d’une action, pour la compléter, l’enrichir.

Dix millions de cochons de payants de la redevance télévisuelle voulaient, exigeaient de voir un plan large. Yes, nous exigions tous de savoir où était Fickou, s’il pouvait encore transmettre le ballon en cas d’être rattrapé par un infâme de la Rose, s’il était loin ou pas des poteaux où il fallait qu’il aplatisse pour que la transformation fut certaine d’être passée. Et même le génie de sa feinte de passe à la Blanco vers Szarzewski nous a échappé puisque un tel geste ne se décèle qu’à l’aune de ce qui se passe autour…

N’est-ce pas « Le Mépris » qu’avait réalisé un de vos collègues et homonymes, Godard, Jean-Luc ?