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Objectivement, la France favorite et les All Blacks outsiders !

Avec un titre pareil il y a un mois ou même vingt-quatre heures, on m’envoyait directement au terminus des prétentieux ou dans un asile d’aliénés. Ce dimanche, cette accroche me paraît un poil de moustache Lièvremontesque plus crédible… toujours sous réserve de courte vue ou de résidus psychotiques dans mon cerveau.

Pour brosser un résumé, certes frisant la caricature, des quarts de finale de ce week-end, je dirais « plus rien ne vaut rien » dans ce Mondial comme disait Nietzsche de tout autre chose. Les Bleus ont imité Saint-Lazare en battant les Anglais, les Gallois ont terrassé l’Irlande qui avait abruti l’Australie, cette même Australie a eu recours aux miracles face à l’Afrique du Sud et les All Blacks ont eu un hoquet monumental devant l’Argentine.

Les Bleus sont favoris. Merde alors !

Oui, comme Saint-Lazare, le Quinze de France est revenu d’entre les morts. Pas commun me direz-vous. Si. C’est au moins la troisième fois en Coupe du monde que nos « petits » revivent après avoir expiré. Inquiétante cette manie de la résurrection à répétition toujours suivie jusqu’à présent d’un retour à l’encéphalogramme plat (1987, 1999, 2007). Il n’empêche, le monde médical est formel, tant qu’il y a de la vie… Et les Bleus hument à pleins poumons depuis la victoire si « Rose » de l’Eden Park un air à vrai dire plus pur que jamais après quatre ans de mise sous respiration artificielle.

On les voit si gaillards après leur tour de force d’Auckland que de cueillir un malheureux Poireau samedi prochain paraît franchement pour eux une sinécure. Subjectivement, nous (je veux dire eux) sommes favoris, archi-favoris. Finale en vue pour les ex-double-finalistes en Coupe du monde, ex-quadruples demi-finalistes, ex-doubles briseurs des Blacks et tombeurs de l’Angleterre invaincue… Mais nous, aussi et surtout, toujours pas gravés au poinçon sur le Trophée Webb-Ellis et éternellement en larmes au moment de la remise des médailles… Finale en vue… Avec, ah oui, dans un tout petit coin de l’horizon du superbe panorama, le pays de Galles…

Le pays de Galles est favori ? Je vous emmerde, hein, avec mes questions ?…

Objectivement, je crains pourtant que le favori soit bien ce « petit très grand » pays de Galles. Pas un accroc en un mois, si ce n’est un échec valant un triomphe contre les Springboks en poules. Des avants en béton, des arrières en fer, et une charnière sur papier glacé avec un Mike Phillips élu par les ménagères plus beau gosse du tournoi. Voilà, et en toute objectivité de ma subjectivité, je compare ce bilan avec les cinquante minutes de bon rugby des Bleus sur les quatre cents jouées en Nouvelle-Zélande.

Mon objective conjonctivite a-t-elle été responsable d’une vision bizarre dimanche matin. Je suis à peu près  certain d’avoir vu des All Blacks au teint encore plus blafard que leur maillot. Ce devait être mes yeux. C’est ça, mes yeux. Pas de Dan Carter sur le terrain, la belle blague… Mon ophtalmo va avoir de mes nouvelles… Allez, dites-le, je vous emmerde avec mes questions !

Les Sud-Africains, ces féroces soldats

Cela a beau être toujours la même chose depuis des lustres, je suis toujours fasciné par l’intensité physique que mettent les Springboks dans leur jeu. Cette équipe d’Afrique du Sud vient encore de rappeler, chez elle au Cap à l’équipe de France (42-17), qu’elle est probablement la formation, tous sports confondus, la plus féroce du monde.

Ces gars-là, descendants de peuples et de cultures aussi fabuleusement mêlés, ont en eux une âme de guerriers qui ne s’éteint jamais. Cet incroyable melting pot fait vraiment d’eux des êtres à part. Ils possèdent, ancrée dans leur gênes, une sorte de furie animale qui a une nouvelle fois ce samedi annihilé chez leur adversaire français tout espoir de rivaliser.D’autant que dans ce secteur du combat purement musculaire, ces mêmes Français avaient osé il y a quelques mois les braver, poussant le défi jusqu’à les humilier. Et à ce genre de jeu, on ne gagne jamais deux fois de suite contre les hommes en vert.

Nallet et Marty victimes des ogres verts

Le XV de France n’a pourtant jamais baissé les bras. Mais, Lionel Nallet ou David Marty entre autres peuvent en témoigner, la rage invraisemblable des Sud-Africains à plaquer, à annuler la force qui leur est opposée, est un phénomène à elle seule. Il leur faut, à la manière des vampires, se nourrir de l’énergie adverse pour exister.La troupe de Marc Lièvremont a un an, d’ici à la Coupe du monde, pour tenter de trouver une méthode qui l’empêcherait de tomber toute crue dans la marmite des ogres sud-africains. C’est bien beau d’offrir son corps à la science, mais mieux vaut que ce soit le plus tard possible…

Thierry Henry, responsable, pas (trop) coupable

Allez, il a fait une main. Il l’a reconnu. Soit, pas aussi franchement qu’on l’aurait souhaité. Mais, même la main dans le sac, les fautifs, mettons-nous un peu à leur place, ont du mal à passer à confesse.

Problème, cette « mimine » rend Thierry Henry l’homme le plus exécré d’Irlande. Et par voie de conséquence fait de la France un pays de tricheurs et d’escrocs. Henry est-il défendable ? Je me fais l’avocat du diable et je dis oui. Certes, le capitaine des Bleus a sciemment, et les images sont terribles pour lui, fait usage de sa main (il a tant de fois contrôlé le ballon avec la même efficacité avec ses pieds !) pour délivrer ensuite la passe décisive à Gallas. Mais, ce type de mauvais – très mauvais – réflexe, s’est produit à dix, vingt ou trente reprises durant ces deux matches de barrage (tacles par derrière, coups de coude, insultes entre joueurs et envers l’arbitre…) sans bien évidemment engendrer la fatale conséquence pour les Irlandais de celui d’Henry.

Vous me direz: mais pourquoi Titi n’a-t-il pas sur le terrain immédiatement, au moins en le laissant entendre par des gestes ou en en parlant avec ses adversaires, qui avaient tout vu, reconnu sa faute ? Il l’a dit après le match. Il n’est pas arbitre. Sur un million de gestes semblables, j’affirme qu’aucun sportif, professionnel ou amateur, ne vient spontanément avouer son forfait. Très rares sont les exemples contraires. Je me souviens d’un cas, en Angleterre je crois, où Bergkamp était allé indiquer à l’arbitre qu’il avait commis une faute avant de marquer.

Henry est un compétiteur. Et un homme, avec ses faiblesses. Il plaidera complètement coupable, un jour ou l’autre. Mais pas aujourd’hui.

PS: ma petite tête et ma mémoire m’ont joué des tours. Les cas de fair-play spontané de ces dernières années sur des terrains sont un peu plus nombreux que je pensais.

Si les Bleus gagnent, si les Bleus perdent…

Mercredi 17 novembre 2009, 23 heures.

France-Irlande: 2-1. Chouette. L’équipe de France part pour l’Afrique du Sud l’année prochaine. Je rembourre déjà les coussins de mon canapé pour la Coupe du monde. Je prends un crédit pour un poste 130 cm super HD plasma surround. Parce que c’est sûr, on va se régaler avec un Mondial de feu et on ira encore en finale en battant l’Espagne en huitièmes, le Brésil en quarts, l’Allemagne en demies (aux pénos, nom de dieu !) et l’Italie (encore aux pénos, renom de dieu !). Raymond Domenech est l’homme qu’il nous fallait. Il nous a encore plus enfumés qu’Aimé Jacquet. C’est un génie ! Les chaînes de télé l’adorent ce gars-là. Il rajoute deux matches au programme et gonfle les recettes publicitaires de M6, de TF1, des journaux, qui ne parlent que de lui. Thierry Henry va devenir l’été prochain le premier Français à gagner deux Coupes du monde. Mieux que Zidane. Le foot, c’est de la balle !

Mercredi 17 novembre 2009, 23 heures.

France-Irlande: 1-2. Chouette. Je le savais. Raymond Domenech est le dernier des toquards. Quelle différence avec Aimé Jacquet, qui lui savait parfaitement où il allait. Je garde mon vieux Sony cathodique. Elle est très bien cette télé et peut durer encore dix ans. Avec l’économie de faite, je réserve sur internet mes vacances d’été en Irlande. Beau pays. Et en plus, y aura personne. Tous en Afrique du Sud. Thierry Henry est un beau parleur. Comme il arrête sa carrière internationale ce soir, il va pouvoir parler à Canal +, comme les autres. Ce Mondial, je m’en fous, le Brésil n’est pas bon, l’Argentine patine, l’Allemagne est vraiment klein et l’Italie ne sait que défendre. Comme d’habitude, la finale va se jouer aux pénos. Le foot m’emmerde !