Comme le disait un penseur du football présocratique, pour marquer des buts il faut que la défense adverse commette des erreurs. Et si l’on veut bien poursuivre dans ce type de raisonnement footballo-philosophique, arrêtons-nous un peu sur ce France-Suisse (5-2) si riche en leçons technico-Platoniques.
Oui, nos petits Bleus on peut être bien opéré leur maïeutique comme l’enseignait Socrate. Ils ont semble-t-il en quatre ans tiré du plus profond d’eux-mêmes, c’est-à-dire des sièges arrière du bus de Knysna, des ressources insoupçonnées de forces morales et de jugeote…
Maître Didier Deschamps y est-il pour quelque chose ? On est tenté d’y croire étant donné le niveau de réflexion, assez proche de celui de la mer, de la bande à Anelka et Ribéry, en Afrique du Sud…
Face aux Helvètes, l’équipe de France est heureusement revenue à son état de nature, à l’instar de la bonne vieille théorie de Jean-Jacques Rousseau. C’est-à-dire qu’elle n’a pas trop réfléchi. À vrai dire pas réfléchi du tout, et c’est ce qui lui convient le mieux.
Car après tout, comme Benzema et Valbuena, il vaut mieux laisser parler ses pieds, plutôt que sa langue, quand on en possède de si talentueux.
Deschamps, donc, est-il le Nietsche du ballon rond tricolore ? Celui qui aurait annihilé toute fonction neuro-logique destructive chez ses joueurs dans un car au profit de leur énergie purement créatrice sur la pelouse ?
Oh la la ! Ne philosophons pas outrageusement. Ce ne sont que huit buts pour l’instant en phase éliminatoire. Et seulement un huitième de finale, sans doute, et des joueurs qui prennent leur… pied. Mais pas encore de descente des Champs-Elysées ni de réception chez François Hollande, dont on se dit autour des zincs qu’il pourrait devenir le digne successeur, en quantité de veine de pendu tout du moins, de Jacques Chirac.
Or, donc, ne vendons surtout pas la peau de l’ours. Ne boudons pas non plus Machiavel, qui pourrait lui aussi ramener sa fraise aussi vite que beaucoup d’autres moulineurs de cerveau. « Les hommes sont méchants et ne pensent qu’à mal », proférait cet homme noir du bulbe.
A l’image de nos nouveaux Bleus, ne philosophons pas trop…