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Le XV de France, plus il m’agace plus je l’aime…

On ne les changera jamais. Les Bleus, ce sont des Gaulois. Personne, pas même eux, ne savent où ils vont. Mais ils y vont. C’est comme ça depuis Vercingétorix, et on n’y peut rien. Mais c’est bien comme ça, c’est même mieux. Jamais de certitudes, toujours des surprises en bon ou mauvais, et vive la France.

Ce samedi, on les a vus inspirés une demi-heure contre l’Irlande, fatigués la suivante et guerriers en fin de match. La victoire à la clé (19-12) ne signifie pas grand chose. A moins d’un mois du début de la Coupe du monde, pas d’enseignement à tirer sur l’état de l’équipe. Le quinze de France partira, c’est sûr, en Nouvelle-Zélande avec trente joueurs, mais sans assurance aucune d’y figurer brillamment.

Deux ou trois individualités sont certes sorties du lot à Bordeaux avant le deuxième et dernier match de préparation au Mondial, samedi prochain à Dublin face aux mêmes Irlandais. Yachvili a tenu la baraque au milieu, Dusautoir a fait du Dusautoir, Clerc a jailli aux moments clés et Lakafia a honoré en jeune premier la confiance de son sélectionneur. Pour le reste, les efforts physiques des quarante jours précédents d’entraînement ont certainement pesé dans les jambes.

Les Bleus sont comme ça, et avec ça les Blacks ont la trouille…

Mais tous les prétendants au sacre en sont au même point, ils bossent leurs muscles et travaillent leur souffle. En valeur pure, les Blacks paraissent au-dessus du lot, devant l’Australie et les Springboks. Les Anglais restent, quant à eux, les Anglais. Bref, pour ce qui est de la France, elle est cinquième au classement mondial, et a priori pas capable de passer les quarts de finale. Les douze derniers mois ont plutôt démontré une régression malgré la méthode Coué de Marc Lièvremont et une présidence invisible de Pierre Camou.

Le quinze de France ne partira pas favori de la Coupe du monde, loin de là. Le trophée Webb  Ellis ne devrait pas parader en octobre sur un bus à impériale avenue des Champs-Elysées, comme la Coupe en or des footballeurs un beau jour de Juillet 1998. Sauf que… la France est la France, et l’ovalie la rend parfois folle. D’inspiration voire de génie. Le plus beau, c’est que plus elle est moyenne, flageolante, timorée, plus elle intrigue et va jusqu’à faire peur… Je vous prie de croire que les All Blacks, tous meilleurs joueurs de rugby de l’histoire qu’ils sont, n’en mènent pas large avant le match du premier tour du 24 septembre à l’Eden Park, le stade du « Paradis », où l’enfer pourrait bien les attendre.

Je ne sais pas plus qu’eux ce qui va arriver aux Bleus au pays du Long Nuage Blanc. Comme l’a dit Oscar Wilde, l’incertitude est un charme, tout devient merveilleux dans la brume. Plus ils m’embrouillent, ces sacrés foutus gaillards, plus je les aime.

Que Dieu pardonne Thierry Henry et l’Irlande !

Je les comprends un peu les Irlandais. Car cette fois, ce sont les verts du rugby qui s’amènent pour le Tournoi des VI Nations au Stade de France, trois mois après les footballeurs. Et l’un des leurs, le dénommé Keith Earls, dit en substance qu’il ne serait pas mécontent de se venger. De quoi ? De la main de Thierry Henry évidemment, qui a éliminé l’Irlande de la Coupe du monde de foot.

Et Earls va plus loin encore. Il y met de l’animosité. Il souhaite nous « rendre la monnaie de notre pièce ». Une victoire, en trichant, du Quinze du Trèfle lui paraitrait un juste retour des choses ! Reconnaissons que dans cette affaire, autrement dit le buzz monstrueux qui avait entouré la « mimine » d’Henry, nous autres Français n’avions pas versé dans le grand fair-play. Hormis Lizarazu et un ou deux autres, personne n’avait fait amende honorable au nom des Bleus. Ni fait semblant d’ailleurs. Le bon Raymond Domenech au premier chef. Et chez les rugbymen, à l’image de Lionel Nallet, le raisonnement était le même: « Les erreurs d’arbitrage, ça existe partout, l’essentiel c’est de se qualifier ».

Renversons les rôles. La France se serait fait avoir par une main irlandaise avec l’élimination à la clé, je suis bien persuadé que beaucoup seraient montés au créneau. Tous les hystériques habituels du cirque politico-médiatique auraient poussé leur gueulante pendant des semaines. Et samedi à Saint-Denis, le public aurait réservé un accueil épouvantable aux Irish.

Mon cher Keith Earls, votre ressentiment n’est pas très chrétien (protestant plutôt), mais que Dieu vous pardonne.

Si les Bleus gagnent, si les Bleus perdent…

Mercredi 17 novembre 2009, 23 heures.

France-Irlande: 2-1. Chouette. L’équipe de France part pour l’Afrique du Sud l’année prochaine. Je rembourre déjà les coussins de mon canapé pour la Coupe du monde. Je prends un crédit pour un poste 130 cm super HD plasma surround. Parce que c’est sûr, on va se régaler avec un Mondial de feu et on ira encore en finale en battant l’Espagne en huitièmes, le Brésil en quarts, l’Allemagne en demies (aux pénos, nom de dieu !) et l’Italie (encore aux pénos, renom de dieu !). Raymond Domenech est l’homme qu’il nous fallait. Il nous a encore plus enfumés qu’Aimé Jacquet. C’est un génie ! Les chaînes de télé l’adorent ce gars-là. Il rajoute deux matches au programme et gonfle les recettes publicitaires de M6, de TF1, des journaux, qui ne parlent que de lui. Thierry Henry va devenir l’été prochain le premier Français à gagner deux Coupes du monde. Mieux que Zidane. Le foot, c’est de la balle !

Mercredi 17 novembre 2009, 23 heures.

France-Irlande: 1-2. Chouette. Je le savais. Raymond Domenech est le dernier des toquards. Quelle différence avec Aimé Jacquet, qui lui savait parfaitement où il allait. Je garde mon vieux Sony cathodique. Elle est très bien cette télé et peut durer encore dix ans. Avec l’économie de faite, je réserve sur internet mes vacances d’été en Irlande. Beau pays. Et en plus, y aura personne. Tous en Afrique du Sud. Thierry Henry est un beau parleur. Comme il arrête sa carrière internationale ce soir, il va pouvoir parler à Canal +, comme les autres. Ce Mondial, je m’en fous, le Brésil n’est pas bon, l’Argentine patine, l’Allemagne est vraiment klein et l’Italie ne sait que défendre. Comme d’habitude, la finale va se jouer aux pénos. Le foot m’emmerde !