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France-Galles: Bleus, le triomphe de l’angoisse !

Au-delà de la peur. L’angoisse du siècle. Incroyable, hallucinant paradoxe que cette demi-finale gagnée par la France contre le pays de Galles (9-8) après un match où les Bleus n’ont… pas joué.

Jamais une équipe de France n’aura atteint une finale de Coupe du monde dans aucun sport d’une manière si invraisemblable. Si péniblement, si petitement, si chichement. Mais il a tenu, il a résisté, il a subi les pires souffrances, ce XV de France, et il est maintenant en situation d’accrocher l’étoile, celle qu’il n’a jamais atteinte et qu’il veut toucher, enfin.

Marc Lièvremont l’a dit à l’issue de ce match « Ce fut la pire demi-finale de l’histoire« . Oui, la pire des Bleus. Ces Bleus, on ne peut plus les qualifier, d’ailleurs. Ils se qualifient pourtant. Et les Gallois peuvent pleurer, toutes les larmes de leur corps. Magnifique Quinze du Poireau qui a évolué à quatorze sans un pouce de faiblesse morale pendant une heure et quart, par la faute d’un plaquage-cathédrale sur Vincent Clerc de Warburton, le maudit des maudits Diables Rouges. Et qui pourra éternellement se damner de l’impéritie de ses buteurs Hook et Jones !

Le XV de France n’est plus maudit… jusqu’à la finale. Le French Flair, il est où ?

Mais voilà, une malédiction est levée depuis ce samedi, celle des exploits tricolores sans lendemain en Coupe du monde. Cette équipe peut donc battre joliment l’Angleterre puis vaincre affreusement le pays de Galles et par conséquent, en collant à ce genre d’enchaînement aussi logique que biscornu, triompher magnifiquement de la Nouvelle…

Reste aussi un dernier mystère à élucider, le French Flair, que le monde entier nous envie mais recherche un peu partout depuis un bon moment. Il doit pourtant se trouver quelque part celui-là. Statistiquement, plus longtemps il n’a pas réapparu et plus son retour se rapproche. Sans doute planqué dans un coin de pelouse de l’Eden Park où il finira bien par rejaillir d’une manière ou une autre. Oui, dimanche prochain, je le vois bien sortir ce satané flacon magique des bras de Maxime Médard ou Vincent Clerc ou Imanol Harinordoquy ou Dimitri Yachvili ou un autre… Génie français, sors de ta boite…

« Vive les Bleus », ça serait si beau

J’ai une irrépressible envie de crier encore une fois « Allez les Bleus« . Et je vais le faire, bien sûr, devant mon poste, je vais le hurler même ce cri du coeur dès le coup d’envoi de ce France-Galles. Mais je l’ai fait tellement de fois, en 1987, 1995, 1999, 2003, 2007, sans que cela ne serve à rien…

Ce qu’il me faudrait cette fois-ci pour gueuler en toute sérénité, c’est une certitude, LA certitude. Que cette équipe de France de rugby est la meilleure équipe de France de l’histoire. A cette heure, je ne la tiens pas, pas encore. Cinquante minutes d’excellent rugby en cinq matches ne m’ont pas suffi à croire complètement à ce genre de miracle. Alors, je me dis que je ne suis qu’un mauvais apôtre, indigne de recevoir la foi, la grâce…

Pourtant, plus le coup d’envoi approche, et plus mes poils se dressent partout sur mes bras comme juste avant un instant duquel, c’est l’évidence même, il jaillira une vérité ultime. Tout remue tout dans mon pauvre cerveau au moment de la Marseillaise. Le « pour » l’emporte insensiblement et invinciblement sur le « contre ». Les Bleus doivent gagner, vont gagner. Une fois tout à l’heure, et une deuxième contre la Nouvelle-Zélande, dimanche prochain…

Le savent-ils d’ailleurs ces joueurs du XV de France que dix ou quinze millions de dingues comme moi les poussent à s’en péter la voix, à en crever d’espérance ? Je me le suis toujours demandé. Comme je me demande pourquoi je me mets dans de tels états… Je n’en sais finalement rien et je m’en fous un peu.

Donc, et malgré ma trouille du vide, à cause à vrai dire de ma trouille du vide, « Allez les Bleus ». Mais ce coup-là, c’est le bon. A midi, ce sera « Vive les Bleus » !

Objectivement, la France favorite et les All Blacks outsiders !

Avec un titre pareil il y a un mois ou même vingt-quatre heures, on m’envoyait directement au terminus des prétentieux ou dans un asile d’aliénés. Ce dimanche, cette accroche me paraît un poil de moustache Lièvremontesque plus crédible… toujours sous réserve de courte vue ou de résidus psychotiques dans mon cerveau.

Pour brosser un résumé, certes frisant la caricature, des quarts de finale de ce week-end, je dirais « plus rien ne vaut rien » dans ce Mondial comme disait Nietzsche de tout autre chose. Les Bleus ont imité Saint-Lazare en battant les Anglais, les Gallois ont terrassé l’Irlande qui avait abruti l’Australie, cette même Australie a eu recours aux miracles face à l’Afrique du Sud et les All Blacks ont eu un hoquet monumental devant l’Argentine.

Les Bleus sont favoris. Merde alors !

Oui, comme Saint-Lazare, le Quinze de France est revenu d’entre les morts. Pas commun me direz-vous. Si. C’est au moins la troisième fois en Coupe du monde que nos « petits » revivent après avoir expiré. Inquiétante cette manie de la résurrection à répétition toujours suivie jusqu’à présent d’un retour à l’encéphalogramme plat (1987, 1999, 2007). Il n’empêche, le monde médical est formel, tant qu’il y a de la vie… Et les Bleus hument à pleins poumons depuis la victoire si « Rose » de l’Eden Park un air à vrai dire plus pur que jamais après quatre ans de mise sous respiration artificielle.

On les voit si gaillards après leur tour de force d’Auckland que de cueillir un malheureux Poireau samedi prochain paraît franchement pour eux une sinécure. Subjectivement, nous (je veux dire eux) sommes favoris, archi-favoris. Finale en vue pour les ex-double-finalistes en Coupe du monde, ex-quadruples demi-finalistes, ex-doubles briseurs des Blacks et tombeurs de l’Angleterre invaincue… Mais nous, aussi et surtout, toujours pas gravés au poinçon sur le Trophée Webb-Ellis et éternellement en larmes au moment de la remise des médailles… Finale en vue… Avec, ah oui, dans un tout petit coin de l’horizon du superbe panorama, le pays de Galles…

Le pays de Galles est favori ? Je vous emmerde, hein, avec mes questions ?…

Objectivement, je crains pourtant que le favori soit bien ce « petit très grand » pays de Galles. Pas un accroc en un mois, si ce n’est un échec valant un triomphe contre les Springboks en poules. Des avants en béton, des arrières en fer, et une charnière sur papier glacé avec un Mike Phillips élu par les ménagères plus beau gosse du tournoi. Voilà, et en toute objectivité de ma subjectivité, je compare ce bilan avec les cinquante minutes de bon rugby des Bleus sur les quatre cents jouées en Nouvelle-Zélande.

Mon objective conjonctivite a-t-elle été responsable d’une vision bizarre dimanche matin. Je suis à peu près  certain d’avoir vu des All Blacks au teint encore plus blafard que leur maillot. Ce devait être mes yeux. C’est ça, mes yeux. Pas de Dan Carter sur le terrain, la belle blague… Mon ophtalmo va avoir de mes nouvelles… Allez, dites-le, je vous emmerde avec mes questions !