Il y a du neuf dans le vieux monde du sport. Du neuf, parce qu’on pensait avoir tout vu au royaume d’Albert et de Charlène et dans celui de son infiniment gracieuse Majesté.
Rafael Nadal trônait depuis huit ans avec une supériorité de dieu vivant ou plus exactement d’extra-terrestre sur le Rocher monégasque. Nul être en short et chemisette ne l’avait menacé. A peine lui avait-on chatouillé son trident à une ou deux reprises et menacé de balles à blanc. On s’y était brûlé sa raquette à tout coup et pris en retour des balles réelles.
Le sieur Djokovic vient de le lui arracher et de s’emparer du pouvoir sur terre. La terre battue. Nouveau royaume du Serbe dont on savait, depuis qu’il régnait sur les autres surfaces, que l’affaire devenait dangereuse pour Rafa, pourtant seigneur et maître de l’ocre revêtement, à Roquebrune Cap-Martin et partout ailleurs dans le monde.
Djoko progresse encore, et c’est incroyable car cela ne s’arrête plus, de mois en mois et d’année en année. Il commence même à mériter le qualificatif employé à tout bout de champ, y compris pour un rien, mais qu’il faut aujourd’hui lui accoler. Celui de monstre. Non, il n’a plus peur de rien, Nole. Il veut manger tout et tout le monde. Il dévore et ne semble plus même se rassasier. Après Nadal le nouveau monstre succédant lui-même à Federer le cannibale, il est le « nouveau nouveau » monstre du tennis. Et du sport tout entier peut-être.
En général, lors d’une passation de pouvoirs, le champion est en régression parce qu’il finit par être repu. Ce dimanche, Nadal, dchez qui on n’a pas vraiment décelé ses fameuses mollesses aux genoux – n’avait sans doute jamais été aussi fort. Mais Djokovic avait encore plus faim. Un appétit d’insatiable mangeur de palmarès, se nourrissant – et ça commence à faire trembler d’effroi – de l’énergie de ses adversaires, pour ne pas dire de leur sang…
Suarez, El Loco de plus en plus fou…
A Liverpool, ce même dimanche, le carnassier Luis Suarez est réapparu. Tel qu’il est. En animal des terrains. Il a comme à l’habitude fait le loup et la hyène. Un spectacle de zoo humain. Affolant et probablement inédit dans ce quasi-antique spectacle que devient parfois le jeu du cirque moderne. Mike Tyson avait mordu jusqu’au sang Ewander Holyfield deux fois lors d’un championnat du monde de boxe où l’ainé des deux bêtes avait laissé quelques décigrammes de son oreille sur le ring. Mais c’était, sans que ce soit une excuse, du sport de combat, de contact physique, où l’on meurtrit par définition la peau et les os de son ennemi.
Dans une activité a priori plus paisible, Suarez, lui, a mordu Ivanovic, le défenseur de Chelsea qui, il est vrai, lui cassait un peu les pieds depuis le début du match. L’Uruguayen, qui en dehors de cette nouvelle sordide manie, est raciste et fier de l’être, avait probablement développé sa rage en étant à l’origine du but sur penalty qui avait fait prendre l’avantage à Chelsea, en commettant une main dans sa propre surface.
Manifestement ce fou du ballon tire son énergie de tout ce qu’il peut. De sa tête, que l’on n’est pas parvenu à scanner, et partout de ce qu’il aime, et davantage encore de ce qu’il n’aime pas. Patrice Evra en sait quelque chose, lui qui n’a pu extirper des excuses de Suarez, pourtant officiellement auteur d’un « sale nègre » à son encontre de la part d’El « Loco ».
Le soir même de ces deux épouvantables et terrifiants événements, on s’était calmé sur les terrains. L’adorable Civelli déposait un bisou chou calinou dans le cou du doux Zlatanou Ibrahimovic… Alors, et la tendresse bordel !