Archives du mot-clé finale mondial rugby

Champions du monde

Je fais un rêve.

Ces quatre mots m’ont toujours paru bizarres. On ne fait pas un rêve, c’est l’inverse qui se produit. Alors j’imagine plutôt, j’envisage,  j’espère que les champions du monde de rugby ce dimanche à midi seront vêtus de blanc.

All Blacks. Bleus finalement en blanc. On dirait que cette finale va se jouer sous le signe des couleurs. Même si le noir n’en finit plus de partager les scientifiques qui n’y voient qu’une… absence de couleur ! Quant au blanc, il n’en serait pas une non plus, mais la synthèse de toutes. Vous me voyez venir ? Les All Blacks et leur maillot funèbre ne seraient qu’une pure représentation de l’esprit… un fantasme, un concept, un rêve. Alors que les Blancs ne seraient que le produit des réalités.

Les Bleus en blanc éblouissent les All Blacks !

J’y reviens à ce rêve qui n’existe pas sans que l’on dorme. Je m’éveille donc. Et c’est le coup d’envoi. Les Bleus, non les Blancs, ou les sales gosses de leur vrai nom, foncent sur tout ce qui bouge. D’entrée, c’est l’arc en ciel dans la pluie sinistre de l’Eden Park. Les Blacks n’y voient que du feu. Quinze boules de feu, quinze diables venus d’un enfer du bout du monde, résurgences de Basajaun basques ou sortis fumants des volcans d’Auvergne…

Champions du monde ! Le rêve Bleu, plus Bleu que le bleu des cieux. Blancs comme la lumière. Clair comme Clerc qui dépose au delà de la ligne blanche des Blacks le ballon du 20-19. C’est fini. Et bien fini. Là, c’est évident, le rêve commence…

Bleus, mettez-nous enfin d’accord…

Jamais des  finalistes d’un Mondial dans n’importe quel sport collectif n’auront autant râlé, grogné, fulminé contre le reste du monde, et contre eux-mêmes. Ces finalistes, ce sont bien sûr nos Bleus du rugby. Eux qui viennent depuis leur qualification au petit pied contre Galles de se retirer officiellement sur un nouvel Aventin, celui des incompris et des révoltés du rugby. En attendant qu’on reconnaisse, peut-être, dimanche, tous leurs droits à la gloire.

En gros « Dites ce que vous voulez », a pesté cette semaine contre les journalistes Aurélien Rougerie, le plus Gaulois de la troupe, « et ce que vous dites on s’en fout ». En décryptant à peine la croûte de ce genre de propos, leur signification est évidente. Nul besoin de se référer à Gérard Miler ou Roland Barthes ou autres réputés analystes des postures et du langage. Rougerie, comme tous ses petits camarades, a adopté la vieille technique de la réponse en forme de morgue. On ne s’explique plus, on méprise. Tant de bassesse dans la critique ne mérite même plus qu’on justifie de si pauvres errements…

Le Quinze de France n’est pas encore battu par les All Blacks…

Le trois-quart Clermontois ne supporte plus les pisse-froid, les cracheurs de vitriol…  L’équipe de France dont il considère qu’elle peut encore à juste titre, devenir championne du monde, doit donc se replier, se réfugier dans ce qui lui reste de certitudes. Problème, ces certitudes sont invisibles de l’extérieur, surtout pour les météorologistes du jeu spécialisés dans l’apocalypse, les bookmakers, les plumitifs, les Français et les autres qui ont vu les All Blacks depuis un mois et demi… Problème sérieux. Incompréhensions. Non-dits, mal-dits, maux des mots.

Du coup, et dans la droite ligne d’une « communication » française toujours aussi cohérente, on a poussé jeudi derrière la table d’interview le contre-feu, Vincent Clerc, l’homme qui rit et qui a parlé d’une « semaine agréable à vivre ». Changement de ton et limite partie de rigolade…

Bleus du bout du monde, faites comme vous voulez, comme vous le souhaitez. Mais mettez-vous d’accord, mettez-nous d’accord…