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Champions du monde

Je fais un rêve.

Ces quatre mots m’ont toujours paru bizarres. On ne fait pas un rêve, c’est l’inverse qui se produit. Alors j’imagine plutôt, j’envisage,  j’espère que les champions du monde de rugby ce dimanche à midi seront vêtus de blanc.

All Blacks. Bleus finalement en blanc. On dirait que cette finale va se jouer sous le signe des couleurs. Même si le noir n’en finit plus de partager les scientifiques qui n’y voient qu’une… absence de couleur ! Quant au blanc, il n’en serait pas une non plus, mais la synthèse de toutes. Vous me voyez venir ? Les All Blacks et leur maillot funèbre ne seraient qu’une pure représentation de l’esprit… un fantasme, un concept, un rêve. Alors que les Blancs ne seraient que le produit des réalités.

Les Bleus en blanc éblouissent les All Blacks !

J’y reviens à ce rêve qui n’existe pas sans que l’on dorme. Je m’éveille donc. Et c’est le coup d’envoi. Les Bleus, non les Blancs, ou les sales gosses de leur vrai nom, foncent sur tout ce qui bouge. D’entrée, c’est l’arc en ciel dans la pluie sinistre de l’Eden Park. Les Blacks n’y voient que du feu. Quinze boules de feu, quinze diables venus d’un enfer du bout du monde, résurgences de Basajaun basques ou sortis fumants des volcans d’Auvergne…

Champions du monde ! Le rêve Bleu, plus Bleu que le bleu des cieux. Blancs comme la lumière. Clair comme Clerc qui dépose au delà de la ligne blanche des Blacks le ballon du 20-19. C’est fini. Et bien fini. Là, c’est évident, le rêve commence…

Lièvremont, star en chef d’antistars « sales gosses » !

Et si l’équipe de France en était une ? Une vraie, à quinze, à vingt-deux ou même à trente bonshommes de valeur et d’influence égale. Regardez bien, depuis le début de ce Mondial, on ne se focalise plus sur un seul, un Chabal en 2007 ou un Michalak en 2003. La star, ou du moins la vedette, c’est « Les Bleus ». D’ailleurs, si on les écoute et les observe bien ces Bleus, finalistes et donc de plus en plus potentiels vainqueurs de la Coupe du monde 2011, ils se planquent presque à plaisir.

« Moi une star ? Non merci, trop dur pour enfiler mon bonnet ou mes chaussettes… », voilà en creux la réponse que refilent invariablement aux journalistes nos chers et prudents « petits ». Pas sot ce style d’attitude, vu l’ambiance. Parce que vous me direz, pas de quoi jusque-là se gargariser ou de se moucher du coude. La finale, oui, mais pour le reste, la brillance, le Flair, le 14 juillet, on devra repasser…

Mais franchement, entre nous, ils ne sont pas crâneurs les Vincent Clerc, Morgan Parra, Maxime Médard, Julien Bonnaire, Thierry Dusautoir ou Dimitri Yachvili, tous plutôt gâtés par la nature et chouchoutés par les fées de l’ovalie. Ils ont de surcroît bouffé les rosbeefs et déterré le Poireau. Pas rien mais, vous me rétorquerez, ça ne vaut toujours pas un trois étoiles au Marcel-Michelin…

Des « sales gosses » comme ceux de Marc Lièvremont, on en entraînerait bien trois ou quatre douzaines par jour…

Donc, on ne les a pas encore vus déchirer leur maillot, comme Sonny Bill Williams, ou jouer les faux durs comme Quade Cooper, ou humilier une femme de chambre comme trois gros imbéciles d’Anglais ou encore se plaindre des arbitres, de la pluie, des ballons ou de la méchante presse… Non. De rage après une performance aussi minable contre les Tonguiens ou aussi grise contre les Gallois, ils se sont juste murgés. A leur hôtel, c’est près du lit, et à la bière, c’est sans faux col…

Alors, il est gentil, Marc Lièvremont, mais des « sales gosses » comme ça, j’en entraînerais bien trois ou quatre douzaines par jour !  Ah, « c’était de l’humour« , a vite rectifié le sélectionneur le plus « poilant » du rugby mondial. Bon. Dont acte. En fait d’acte, ce sera dans six jours le dernier du sélectionneur. Le plus beau, ou… Tenez, puisqu’on parle déjà de bilan, ces quatre ans de mandat de Lièvremont, je les regrette déjà. De bonnes blagues en mauvais mots d’esprit et de matches de dingues en parties de baltringues, on s’est bien bidonnés en suivant les aventures de la bande à Lièvremont, où la star, jusqu’à dimanche, c’est lui ! Lundi, ce sera une autre histoire…

La semaine du France-All Blacks est partie…

Allez, rassemblons un peu nos esprits après cinq semaines de divagation et de névrose. L’affaire est désormais beaucoup plus simple et les combinaisons très limitées. Ce sera dimanche prochain soit les All Blacks soit les Bleus sur le toit du monde.

Mais, mais, mais… Si l’on posait la question à un Robinson sur son île sans internet, ce serait du cinquante-cinquante. Si on la pose à Thierry Lacroix, sorte de Roger Couderc puissance quatre, c’est plié, la France a gagné. Pour le peuple Néo-Zélandais, c’est inutile, la Coupe est déjà dans les mains de Richie McCaw

Avant la finale France-All Blacks, on va nous ressortir le poulpe…

Tout est donc question d’objectivité. Mais existe-t-elle cette objectivité ? Pas chez Robinson, qui n’a rien vu ni entendu depuis qu’il végète sur la plage… Pas chez Lacroix, qui ne voit que du blanc quand tout est noir, ni chez des Kiwis qui vont au stade comme à l’église…

Cette semaine du France-All Blacks a donc déjà commencé. La semaine du Bleu, du Noir, des prophéties, de Dunedin, des foutaises, des poulpes, du jeu au pied, des rucks intelligents, de l’histoire, des bookmakers, de la cheville d’untel, de Chabal, des « sales gosses », du tout et du n’importe quoi… On va bien se marrer.