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Bleus : Petit et amical « rappel à l’ordre » à Mr Le Graët !

On ne sait ce qu’on dit ce vendredi pour leur défense les sieurs Nasri, Ménez, M’Vila et Ben Arfa devant la Commission de discipline de la FFF, mais ce que l’on sait par contre c’est que le verdict les concernant était écrit d’avance.

Des sanctions symboliques (trois matches de suspension en équipe de France pour Nasri, un pour Ménez et un courtois et pas même ferme « rappel à l’ordre » pour les deux autres), autrement dit un simple « tirage d’oreilles », exactement comme vous l’aviez préconisé publiquement depuis un mois, cher Monsieur Le Graët.

On ne sait pas non plus au fond, Mr le président, pourquoi vous êtes tant empreint d’indulgence, de commisération envers ces gosses nourris au lait caillé des agents et avocats du foot-business, abreuvés d’influences néfastes par ces éminences grises et qui en font désormais trop souvent des gamins insupportables.

On s’en fout un peu en fait, seul le résultat compte, un résultat malheureusement bien calamiteux.

Nous aimerions pourtant savoir, et pour la deuxième fois en deux ans, pourquoi notre maison-mère du football français commet la même erreur, la même faute envers des soi-disant « porte-drapeaux » encore et toujours récalcitrants aux bases du comportement (on n’ira même pas jusqu’à parler d’éthique, une notion il est vrai assez compliquée à expliquer et plus encore à saisir !).

Oh, bien sûr nous savons que cette décision, mûrement réfléchie par vous et vous seul, n’est que l’un des aspects d’une action politique, la vôtre, visant à vous faire réélire à la tête de la Fédération. Vous avez besoin de toutes les voix de cette instance hétéroclite que vous dirigez d’une main machiavélique et d’une autre hypocrite. Et vous piochez tous azimuts.

Mettez-vous, Mr Le Graët, à la place de ces milliers de jeunes prêts à ramper pour porter le maillot à l’étoile…

Peut-on vous adresser une sorte de conseil, d’une voix douce à l’instar de la vôtre (en public du moins), Mr l’Indulgent ? Une sorte de rappel à l’ordre comme vous les avez intimé (heu, signifié) par exemple aux deux garnements qui n’en ont pas fait assez pour être suspendus. Le premier (Yann M’Vila) n’a ostensiblement pas serré la main du coéquipier qui le remplaçait en cours de match puis tourné le dos à son sélectionneur, l’autre (Hatem Ben Arfa) qui a pris verbalement à parti ce même Laurent Blanc… Des fautes de jeunesse, donc, excusables selon votre code de conduite…

Oui, un rappel à l’ordre, pas méchant comme le vôtre, mais suffisamment ferme quand même pour que vous en teniez un jour compte, peut-être. En forme de conseil : Essayez, Noël Le Graët, de vous mettre à la place de ces milliers de jeunes qui ramperaient vers Clairefontaine pour enfiler le maillot bleu pendant dix petites secondes, qui donneraient leur Playstation pour être aux ordres d’un champion du monde de football, qui renonceraient à dix smic pour entrer avec sur leur dos une tunique bleue ornée d’une étoile sur la pelouse du Stade de France… A leur place, et sans trop s’avancer, on serait très vraisemblablement un peu écoeuré de votre décision de petit pion de collège… C’est probablement trop vous demander.

Les escalopes saignantes d’Escalettes

Il est à point en ce moment, Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération française de foot !Roi de la langue de bois à ses heures, rappelez-vous du lendemain de l’Euro 2008 quand il avait déclaré sans rire que Raymond Domenech était confirmé à l’unanimité du bureau de la FFR, le boss du foot français retrouve ces temps-ci une certaine authenticité.

Avec ses accents et sa gestuelle pagnolesques, il me rappelle un peu Marcel Ferrasse ou Jean Sadoul, l’un ayant été le « parrain », pardon le patron, de la FFR dans les années 70 et 80, l’autre le président de la Ligue nationale de football à peu près dans les mêmes années.

En quelques semaines, JPE a mis à fond les pieds dans le plat. J’adore. Il a d’abord en début d’année fait un tour de table public des successeurs possibles de Raymond Domenech. Sans prévenir le sélectionneur ! Sans surprise, il a cité Blanc, Deschamps, Tigana, Wenger, Boghossian… en leur accolant des pourcentages de réussite ! Le fiancé d’Estelle a dû apprécier !

Et puis ces dernières vingt-quatre heures, le bouquet. D’abord à l’Assemblée nationale, pas moins, lors d’une réunion de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, Escalettes s’est lâché : «Il y a des joueurs d’expérience (en équipe de France) comme Toulalan ou Ribéry qui sont des piliers, et puis il y a les nouveaux comme Gourcuff ou Benzema. Il faut faire vivre ensemble des générations différentes. C’est le rôle du coach et des adjoints, mais les footballeurs sont des divas, des gens pas faciles » Ensuite, pour justifier la décision de Domenech de décaler sa liste pour le Mondial au 11 mai, le président a lancé : « Raymond ne voulait pas donner 30 noms et en voir partir certains en hélicoptère lors de la réduction de la liste à 23« . Allusion aux départs précipités, et en hélico façon Tom Cruise, des « déçus » de 2006 le jour où on leur avait annoncé qu’ils n’allaient pas en Allemagne.

Enfin, déclaration venue du cœur ou de la raison, Escalettes n’est pas franchement emballé par une hypothétique présence du PSG en finale de la Coupe de France: «La finale va peut-être poser un vrai problème. Si Paris arrive en finale, c’est sûr, ça va nous poser plus de problèmes que si c’est Quevilly. Pire encore si la finale c’est Lens-Paris, avec l’histoire de la banderole qui reviendrait sur le tapis. Oui, ça nous inquiète».

Le choix précoce du prochain sélectionneur, les divas du foot, les banderoles du PSG, ce qui me plaît surtout dans tout ça, c’est que Jean-Pierre Escalettes est plutôt lucide et franc du collier. Genre Pierre Menès. Et si on intervertissait les rôles !