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Morale, beau jeu, Marseillaise et supporters

Y a plus de morale, les amis. Pas plus que de beau jeu ou de supporters, des vrais s’entend. On se demande même ces jours-ci s’il ne faudrait pas regretter les voyous du Parc des Princes qui y mettaient jadis le feu, au sens pas figuré du terme…

Et le débat fait encore et toujours rage sur la Marseillaise, qu’il faudrait chanter par obligation selon les uns, ou pas selon les autres, tenants de la morale à élasticité. Cette morale, c’est un mot mais un mot qui ne met personne d’accord depuis le péché originel. A propos, est-ce un péché d’être supporter ? Franchement, non, pas plus que d’être contractuelle, ministre ou premier croqueur de pomme…

Et le beau jeu, tiens, y en a plus de beau jeu ! Tout le monde a l’air de s’en foutre, mais c’est un plaisir qui a progressivement déserté les esprits. J’en entends même certains qui se foutent que Barcelone joue fabuleusement bien et qui s’extasient sur la science divino-tactique de l’Antéchrist José Mourinho… Si c’est pas de l’absence de morale, ça, ou de son détournement le plus vicieux.

Le foot et la morale, ce serait pas mal…

Donc, le ministre Vincent Peillon veut rétablir les leçons de morale à l’école. Pas bête, ça, la morale à l’école. Je suis d’accord. Et pas qu’un peu. Comme le pinard, la morale ça devrait être o-bli-ga-toi-re… Allez, admettons qu’un jour nos bambins deviennent tous de bons supporters et mieux encore, pour les plus exemplaires, des footballeurs professionnels et chantent la Marseillaise pendant les hymnes, et ce monde deviendrait le meilleur… Mais sans des nouveaux Benzema et Ribéry, ce qui nuirait au beau jeu… Quelle foutue boucle mal bouclée !

On n’en sortira donc jamais de ce bien et de ce mal. Ce vieux Nietzsche, c’est mon dada ou mon péché mignon si vous préférez, nous expliquait férocement qu’il fallait aller « au-delà ». Que la vie valait mieux que toute vérité de toute façon inconnue des hommes. Autrement dit qu’on était hardiment encouragé à faire des conneries au nom d’une vie trop courte. Qu’est-ce qu’il m’énerve en même temps, Friedrich. Mais s’il avait bien voulu me faire ses commentaires sur Franck, Karim et notre hymne à la con, je les aurais quand même volontiers échangés contre ma redevance au service public ou à mes abonnements au câble !

Allez, je pousse ce cri définitif. Je me fous de tout pourvu que ça me plaise. Je suis le Nietzsche moderne, je suis le dernier philosophe du sport…

Bleus: du « rien » au minimum…

Allez, au moins ils ne font plus la grève… C’est peu mais c’est déjà ça. L’équipe de France de foot réussit deux ou trois passes de suite, c’est peu mais c’est déjà ça.

Laurent Blanc dirait (et le dit) que les Bleus « progressent », c’est assez vrai si l’on retourne dix-huit mois en arrière. Le drapeau tricolore n’est plus complètement en berne quand l’on se réfère à un mois de juin 2010 où seul le rouge, celui de la honte, avait envahi un bus sud-africain et le front de soixante-cinq millions de Français.

Sinon, circulez, il n’y a rien, ou pas grand chose, à voir.

La France ira à l’Euro l’an prochain après neuf mois (un peu plus) de douleurs épouvantables. L’accouchement a nécessité une césarienne d’urgence contre la Bosnie et il a fallu un petit miracle pour que les choses ne tournent beaucoup plus mal. Mais, aux dernière nouvelles, les fées ne se sont pas penchées sur le berceau et les miracles ne se produisent qu’une seule fois.

Samir Nasri, un pied vaut mieux qu’une main. Laurent Blanc a-t-il mangé son pain noir ?

Ah, l’habitude des plats en sauce, des langoustines et du caviar versions bandes à Platini et Zidane ! Tout ça est fini, et bien fini. Donc, les habitudes vont changer. La France jouera en Pologne et en Ukraine, pour la première fois depuis deux ou trois générations en Bleu, un rôle de figurant. C’est peu, mais c’est déjà ça. Samir Nasri n’est pas Platoche ni Zizou, mais il a réussi un geste décisif (deux en fait, la faute qu’il provoque dans la surface et le penalty) en quatre-vingt minutes face aux Bosniens, et c’est déjà ça. Que voulez-vous ? il faudra s’en contenter.

C’est mieux que rien, c’est mieux qu’une Coupe du monde en Afrique du Sud dirigée par Raymond Domenech. Et mille fois mieux qu’une misérable qualification acquise après une main volontaire vue par quelques milliards de témoins dans le monde.

Bien sûr, Laurent Blanc n’a pas de quoi faire le malin et ne le fait pas vraiment, alors que son prédécesseur se serait gargarisé du dixième d’un même pauvre repas. Des miettes, donc. Laurent Blanc ne peut se nourrir avec ses Bleus que de miettes et de gouttes d’eau. Les transformera-t-il en pain et en vin ?

 

Docteur Raymond et Mister Domenech…

De deux choses l’une, soit Raymond est définitivement le meilleur acteur de sa génération, soit l’ancien sélectionneur a été marabouté. Domenech, dans son interview à L’Express ce mardi, nous la joue globalement plutôt « confession d’un repenti ». Mais on y retrouve aussi, on ne se refait pas, les vieux relents du Raymond intraitable, obstiné, voire psycho-rigide, qu’il n’avait jamais expulsé de son « moi » durant ses six années de mandat à la tête des Bleus.

Côté franchise, on est dans l’ensemble bien servi. Ah, que j’aurais aimé entendre l’ami « Ray » nous livrer six mois ou un an avant la Coupe du monde 2010 ce qu’il consent à expulser huit mois après: « Soyons clairs: je me suis planté, je n’ai pas dû choisir les bons joueurs ni trouver les mots qu’il fallait« . On l’aurait plaint, presque consolé de son aveuglement… Tiens, je l’aurais embrassé s’il avait tiré les conséquences de sa prise de conscience. Mais oui, ne pas prendre Anelka l’insoumis, renoncer aux services d’un Henry à l’agonie, de ne pas retenir un Gallas sur une jambe… c’étaient des évidences, que vous, Raymond, j’en suis persuadé, aviez pointées du doigt. Mais quand l’obstination confine au délire Freudien…

Ouf, Domenech reste Domenech : « Si c’était à refaire, je n’effacerais rien…

« Raymond, de cette récente « maïeutique » que vous avez semblé effectuer, je note également que vous reconnaissez, contrairement au costume de « dur » que vous vous étiez fabriqué au point de vous en revêtir le jour et la nuit, que vous avez craqué lors de l’incident fatal du bus : « Toutes les caméras étaient braquées sur le bus, des centaines de gamins attendaient sur le bord du terrain, on était la risée du monde. J’ai dit: « On arrête, je n’en peux plus! » Personne ne voulait lire ce machin! J’y suis allé. Si j’avais réfléchi deux secondes, je serais parti…« Il y a donc du progrès sur votre travail de « l’inconscient ». Tardif, mais du progrès. Parce que pour le reste, il ne paraît pas que vous teniez trop en place sur le divan dans le cabinet de votre psychanaliste : « Si c’était à refaire, je n’effacerais rien dans ma carrière. » Ah, ouf, on avait cru vous perdre…

2010, l’année de la cuisse…

C’est la tradition de fin d’année parce qu’il n’y a plus rien à dire. On rend hommage en sport aux perdreaux de la saison, à ceux ou celles qui nous ont fait bondir de notre canapé. Et on nous accable depuis maintenant quelque temps de rassemblements bidons (dernier en date, « Les Etoiles du Sport ») où l’on invite des sportifs payés à raconter leurs exploits dans des stations de ski où ils ont table ouverte dans les restaurants et boites de nuit.

Bref, il faut bien remplir les trous dans le calendrier un peu morne des fêtes de fin d’année. Et je l’avoue, comme l’an passé, je vais me plier bêtement, à ma manière, à ce travail de rétro-vision. C’est en fait assez marrant. Avec le recul, on a plus d’angle. D’autant qu’il y a de quoi dire. Il y a eu de « l’Actu » en 2010, de la bonne, de la fausse, de la drôle, de la croustillante, avec les Jeux d’hiver, la Coupe du monde de foot, l’équipe de France de Domenech puis de Blanc, Tiger Woods, Nadal, la natation, l’athlé, Loeb, Eva Longoria… etc.

« Si tu voyais mon avocat, ce qu’il veut me faire dire de toi »…

Tiens, à propos d’Eva, je me demande si l’info de l’année ça ne serait pas le titre de la chanson de Delpech « Les divorcés« . Parce que des ruptures de contrat (de mariage ou de travail), on y a eu droit en 2010. Woods a été incontestablement le number one en tapage médiatique après avoir été numéro 1 des links pendant dix ans. Douze maitresses recensées ! Un génie du trou en un… Résultat, pas fameux. Perte de son titre de meilleur golfeur du monde, de sa femme, de sept zéros à son compte en banque (pension alimentaire et dédommagements à son épouse…), de ses sponsors… Ouh là, faut faire gaffe, Tiger, quand on tire de travers…

Tony Parker, lui, n’a eu qu’un seul dérapage (paraît-il), mais avec la femme d’un de ses coéquipiers. C’est pas beau mais ça compte et Eva n’a pas laissé passer la faute dans la raquette : « Bye Tony. Mon avocat est aussi une star, tu vas banquer, je ne suis pas si désespérée… ». Mais en France, le plus beau divorce c’est bien celui de Raymond Domenech et de la Fédé de football. Là aussi, fric en jeu, et pas qu’un peu, deux millions d’euros et des poussières… Sans parler de celui des Bleus et de leur public qu’ils ont misérablement trompé en direct d’Afrique du Sud, à l’intérieur d’un bus aux rideaux baissés… Mais, si encore il y avait eu de belles panthères sur les sièges en cuir du Pullman. Mais non. Seulement un bout de papier griffonné…

Dernière séparation notoire, celle de la Ligue et de Canal +. La LFP ne dit pas merci à la chaîne payante qui la fait pourtant vivre grassement depuis plus de vingt ans à coups de millions d’euros (de milliards récemment). Au contraire, elle crée sous le pif de C+ sa propre chaîne (CFoot) dont le CSA lui a octroyé pour 2012 une fréquence sur la TNT terrestre en un temps record. Le pari semble osé, vu l’intérêt passionnant de la Ligue 1…

Je ne sais pas vous, mais moi, ils pourront m’attendre pour que je m’abonne…

Suite du bilan 2010 à venir…