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Experts en galère, Toulouse la lose, vendredi soir noir…

Des soirées comme ça, je me s’en serais passé, mais alors très volontiers… Un vendredi soir où le noir a été noir, où nos fameux Experts n’ont rien expertisé d’autre que leurs insuffisances du moment et où nos Toulousains ont horriblement gloussé en terre anglaise !

Comme tout le monde, je les voyais toujours beaux comme des dieux, les Onesta‘s boys… Même battus d’entrée par les Espagnols, ils avaient redressé leur couronne de rois du handball contre les Russes. Et c’était affiché, comme deux et deux titres mondiaux font quatre étoiles sur leur maillot, ils allaient définitivement se remettre en selle contre les pauvres Hongrois et se qualifier les doigts dans le pif pour le deuxième tour. Une formalité…

Et quasiment dans le même temps, le Stade Toulousain, l’immense, l’incomparable Stade Toulousain, quatre étoiles aussi de champion d’Europe sur son poitrail, allait lui aussi en faire voir pour son dernier match de poules de H Cup à son adversaire du soir, Gloucester, huitième du championnat d’Angleterre, déjà éliminé et jeté en pâture dans la gueule du loup de l’ovalie continentale. Qualification annoncée en quarts de finale, à domicile de surcroît. Une formalité…

Les Bleus de Karabatic perdent leur « hand »…

Ah, et pourtant, avec une expérience comme la mienne, des décennies de coups de Jarnac imprévisibles au compteur, des milliers d’heures de vol et de coups tordus au stade ou devant mon poste, j’aurais du l’anticiper, la prévoir, la soirée pourrie… Les Experts ont commencé par me faire faire une tronche… Karabatic, Fernandez, Omeyer, Gilles, Dinart & Cie,des gars en or pourtant, en platine irridié même, dignes de figurer avec le mètre étalon à Sèvres. Mais non, tous en chewing gum, d’un coup d’un seul. Matés, tordus par la Hongrie (23-26).  Qualifiés, certes, mais partants avec zéro point au tour suivant… Autrement dit à poils ou à peine en caleçon, une chance sur cent, pas davantage, de conserver leur titre…

Le Stade Toulousain pas à la noce !

Et les Toulousains, une heure plus tard, qui coincent à leur tour. Deuxième mauvaise blague. Chez des rosbeefs ! Le mien en tout cas ne passe pas en ce vendredi soir. Battus, laminés (24-34), les Haut-Garonnais, déphasés par vingt-quatre heures de mauvais karma (avion retardé pour cause de porte de secours défaillante, blessure d’avant-match de Vincent Clerc) mais aussi et surtout par les coéquipiers de Mike Tindall, le royal noceur. Vous vous souvenez, le mari d’une nièce de la Queen, auteur d’un spectacle de cocufiage caractérisé de sa jeune épouse sous les caméras de surveillance d’une boite de nuit néo-zélandaise, scène ayant fait un buzz universel pendant la dernière Coupe du monde… Ce même Tindall qui avait ensuite connu l’humiliation de trop, suprême, face aux Bleus de Thierry Dusautoir en quarts de finale… Vengeance, vengeance. Toulouse, vaincu, mais qualifié par le miracle d’une défaite (8-9) des Harlequins au Connacht, petite et Ô combien courageuse province irlandaise. Mais, total final de points oblige, un quart de finale à l’extérieur face à un gros morceau et des chances de s’en sortir aussi réduites que les Français du hand…

Pire que 2011 ?… 2012 !

Toujours pareils les bilans de l’année… On vous réchauffe les plats des douze derniers mois ou on vous les ré-emballe avec du papier cadeau ou du papier-c… Et on se refait le match, façon supporter, bien sûr, parce que tout le monde est supporter…

En 2011, comme d’habitude, il y a eu du bon, du fabuleux parfois, et souvent, comme d’habitude, du mauvais, du minable, de l’exécrable même. Le caviar, c’est rare, ça n’est pas donné, faut savourer. Le FC Barcelone, c’est du beluga et on en a presque eu trop pour notre peu d’argent. Pas vraiment croyable à la limite, parce que probablement jamais vu ni gouté une telle cuisine quatre étoiles. A foutre la trouille de jouissance gustative, voire plus… Messi, Xavi, Iniesta, Villa et Cie, ce fut une orgie d’esthétisme et d’efficacité, une combinaison sans comparaison…

Bon, à part ça en foot, que du clinquant ou du décevant. En numéro 1, le PSG. Enfin, le PSG, plus vraiment. Le Paris sur Qatar. On verra plus tard si la sauce pétro-dollars prend… L’OM, lui, en capilotade, ou plutôt en travaux, stade, proprio, joueurs… Lyon, même chose ou à peu près. En Europe, année des milliardaires qui claquent tout ce qu’ils peuvent. Ils font ce qu’ils veulent, naturellement, les Abramovitch et les autres, mais ils commencent à nous fatiguer avec leur oseille… Pareil avec les télés qui font n’importe quoi, pourvu qu’ils emmerdent la concurrence ! Canal+ déconne à plein tube, Orange Sport ne sert et n’a jamais servi à rien, M6 a rappelé Thierry Roland, et voilà Al-Jazira qui déboule pour faire monter les enchères… Qui comprendra qu’on en a marre, cochons de payants, qu’on nous tonde, et qu’on finira par ne plus les engraisser…

Allez, encore du bon, du pas mal à vrai dire avec les Bleus de Thierry Dusautoir. En fait, il a fallu patienter. Énormément. Jusqu’à la finale de la Coupe du monde ! On a perdu, mais comme des chefs. Merci Marc Lièvremont, le type le plus curieux de l’ovalie, dont on ne sait si il est ou a été l’entraîneur le plus génial ou incompétent de l’histoire du rugby français. Avec sa « communication » impossible, il s’est foutu tout le monde à dos mais sans perdre son côté attendrissant… Inclassable. Pour le reste, toujours le pognon à la une. Moins qu’en foot, mais ça devient pénible.

Derniers bons points, le hand. Là, les Français font fort maintenant. De moins en moins confidentiel, le handball, grâce à Karabatic, Fernandez, Omeyer ou Barachet chez les mecs qui n’en finissent plus d’énerver leurs rivaux et Pineau ou Lacrabère chez les nénettes.

Pour le reste, des bons vieux scandales, à satiété, un par jour quasiment. Bien glauques et bien fangeux. A base de fric sale, de dopage, de putes, de maîtresses, de racisme… A droite et à gauche, relayés toujours gentiment par la Toile principalement, organe désormais le plus efficace de délation en tous genres, mais aussi reconnaissons-le, d’authentiques révélations bien utiles pour faire tomber des couronnes ou des biens « mal-acquis ». Laurent Blanc, Jeannie Longo, Yannick Noah, entre autres, se sont fait dégommer en ligne. Bien fait pour eux, diront certains, ils n’avaient qu’à pas dire ou faire des conneries plus grosses qu’eux. Le pire, c’est que les Français n’y voient que ce qu’ils veulent voir, en concluant vite, trop vite, en fait comme on leur dit de conclure… toujours la comm’, mal du siècle, du millénaire…

Pour 2012, pas d’illusion, Mourinho, Contador, Leonardo, Blatter vont poursuivre leurs numéros de cirque !

Bon, sinon ce fut en 2011 pas trop mal pour nos nageurs, athlètes ou basketteurs. Lemaitre se rapproche à petits centièmes de Bolt, l’Intouchable un poil fantasque. Baala et Mekhissi ont malheureusement fait le show qu’on ne voulait pas voir à Monaco. Lacourt fait le beau, mais attention à ne pas se « Manaudouiser »… Parker, lui, à l’inverse, a bien joué le coup en jouant à fond avec l’équipe de France et en revenant « gratuitement » à Villeurbanne. Deux ou trois mois, « pour une oeuvre », ça vous élève une stature… Il a l’air (je dis bien il à l’air) à peu près sincère, le Tony… Quant au tennis, toujours pas de Federer ou de Nadal français. On attend, on attend. On n’a que des espoirs en chocolat, du Kinder Bueno entre les sets…

Je me demande enfin si 2011 ne fut pas l’année des filles. Nos Bleues, foot, hand, judo et basket, ont été franchement jolies à voir. Au Mondial de football, ça a été franchement vibrant, mille fois mieux que Ribéry et ses potes, qui glissent, qui glissent, qui glissent…

Alors pour 2012 ? Londres, ce sera le point d’orgue de l’année sportive. Chez nous, on va en bouffer de l’espoir en bleu blanc rouge. Quand je pense que les rosbeefs nous ont piqué ces Jeux… Sinon, pas d’illusion, Mourinho devrait reprendre son train-train de vacheries à Guardiola, Leonardo claquera sans vergogne les dollars de l’émir du Qatar, Douillet ira serrer des milliers de pognes, Contador roulera les coureurs propres dans la farine et Blatter poursuivra son numéro de rois des faux-derches…

Le XV de France, plus il m’agace plus je l’aime…

On ne les changera jamais. Les Bleus, ce sont des Gaulois. Personne, pas même eux, ne savent où ils vont. Mais ils y vont. C’est comme ça depuis Vercingétorix, et on n’y peut rien. Mais c’est bien comme ça, c’est même mieux. Jamais de certitudes, toujours des surprises en bon ou mauvais, et vive la France.

Ce samedi, on les a vus inspirés une demi-heure contre l’Irlande, fatigués la suivante et guerriers en fin de match. La victoire à la clé (19-12) ne signifie pas grand chose. A moins d’un mois du début de la Coupe du monde, pas d’enseignement à tirer sur l’état de l’équipe. Le quinze de France partira, c’est sûr, en Nouvelle-Zélande avec trente joueurs, mais sans assurance aucune d’y figurer brillamment.

Deux ou trois individualités sont certes sorties du lot à Bordeaux avant le deuxième et dernier match de préparation au Mondial, samedi prochain à Dublin face aux mêmes Irlandais. Yachvili a tenu la baraque au milieu, Dusautoir a fait du Dusautoir, Clerc a jailli aux moments clés et Lakafia a honoré en jeune premier la confiance de son sélectionneur. Pour le reste, les efforts physiques des quarante jours précédents d’entraînement ont certainement pesé dans les jambes.

Les Bleus sont comme ça, et avec ça les Blacks ont la trouille…

Mais tous les prétendants au sacre en sont au même point, ils bossent leurs muscles et travaillent leur souffle. En valeur pure, les Blacks paraissent au-dessus du lot, devant l’Australie et les Springboks. Les Anglais restent, quant à eux, les Anglais. Bref, pour ce qui est de la France, elle est cinquième au classement mondial, et a priori pas capable de passer les quarts de finale. Les douze derniers mois ont plutôt démontré une régression malgré la méthode Coué de Marc Lièvremont et une présidence invisible de Pierre Camou.

Le quinze de France ne partira pas favori de la Coupe du monde, loin de là. Le trophée Webb  Ellis ne devrait pas parader en octobre sur un bus à impériale avenue des Champs-Elysées, comme la Coupe en or des footballeurs un beau jour de Juillet 1998. Sauf que… la France est la France, et l’ovalie la rend parfois folle. D’inspiration voire de génie. Le plus beau, c’est que plus elle est moyenne, flageolante, timorée, plus elle intrigue et va jusqu’à faire peur… Je vous prie de croire que les All Blacks, tous meilleurs joueurs de rugby de l’histoire qu’ils sont, n’en mènent pas large avant le match du premier tour du 24 septembre à l’Eden Park, le stade du « Paradis », où l’enfer pourrait bien les attendre.

Je ne sais pas plus qu’eux ce qui va arriver aux Bleus au pays du Long Nuage Blanc. Comme l’a dit Oscar Wilde, l’incertitude est un charme, tout devient merveilleux dans la brume. Plus ils m’embrouillent, ces sacrés foutus gaillards, plus je les aime.