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France-Canada : petit bonus, gros malus

Ils ont mangé la feuille, de match et d’érable. Cette victoire poussive, presque maladive du Quinze de France contre le Canada, fut une victoire de ramasse-miettes, de rachitique…

Les Bleus sont en quarts de finale après deux matches. C’est la seule nouvelle, mais en est-ce une bonne à ce stade d’un chemin désormais pavé de questions, concernant l’équipe de France dans cette Coupe du monde?… Ni Marc Lièvremont, ni nous, pauvres voyeurs du bout du monde, n’avons en effet rien appris d’autre, et donc de positif, depuis que nos Français ont débarqué à Auckland il y a trois semaines.

Bleus de France, formez vos bataillons !

Alors, quoi espérer côté tricolore de ce Mondial, mesdames et messieurs ? Qu’ils progressent et ce devrait être assez simple ! A Napier, sous des seaux de flotte, le jeu français n’a pas marché sur l’eau, c’est le moins qu’on puisse dire. Tout était à essorer à la serpillière. Animation, jeu au pied, rythme. Que du flottant. Pas une occasion d’essai sur attaque placée en soixante-dix minutes avant que deux ou trois scaphandriers, Traille, Clerc ou Mermoz reviennent à la surface en fin de match. Un bonus, soit. Mais je dirais, quel malus au regard des ambitions, si ambitions il y eut, affichées !

Et la Nouvelle-Zélande qui se profile… Ses athlètes, ses artistes, sa ferveur, sa fureur de jouer dirais-je… Je sais, je sais, la France n’est jamais plus « French » que quand les éléments lui sont contraires, quand le vent lui souffle en plein nez. A ce stade, c’est sans doute la meilleure chose qui puisse lui arriver que de se retrouver le 24 septembre face à un défi pareil. Formez vos bataillons…

 

XV de France : Vivre et laisser mourir…

Rien de neuf. Nos Bleus sont nos Bleus et ils finiront un jour, c’est sûr, par nous faire stopper net la circulation sanguine. Oui, mon coeur est bleu mais, je l’affirme, cette équipe de France un beau matin de cette Coupe du monde m’achèvera, d’une crise cardiaque ou d’un infarctus malin.

Je m’en fous, je partirai en ayant vu ce que les Anglais ou les Australiens ou les Springboks n’auront jamais vu, des triomphes monumentaux sur les Blacks en 1999 ou 2007. J’aurai aussi disparu avec des souvenirs pénibles, comme cette victoire contre le Japon (47-21) où mes Bleus auront eu raison de ma raison, trituré sans scrupule les recoins les plus sombres de mon hypophyse…

Supporter l’équipe de France de rugby, c’est une longue marche vers le paradis ou l’enfer…

Comme d’habitude, le Quinze de France n’arrivera jamais à nous tranquilliser, à nous rassurer, nous garantir des jours calmes ou sereins. Face aux Nippons, on pensait pourtant que la première période nous retirerait enfin nos doutes primitifs, nos craintes nées ces derniers mois ou années d’atermoiements. Yachvili, Estebanez, Lakafia et le cinq de devant, avaient semble-t-il assimilé à fond leurs trois mois de préparation. Que nenni ! Les Japonais de Kirwan, quintessence s’il en est de l’esprit rugby, les ont rappelé à leurs maux inconscients.

Tout est infernal, le pire est derrière et… devant : Blacks et Anglais en vue !

Donc, l’équipe de France va souffrir pendant ce Mondial. C’est son lot, c’est notre lot, éternel. Six semaines, je l’espère, de surveillance ultra-attentive de notre tension, de notre rythme cardiaque, de nos transmissions neuro-motrices… Et là, déjà toutes proches, les arythmies prévisibles des rencontres face aux bûcherons canadiens, aux démentiels Blacks, aux imprévisibles Tonguiens. Avant un quart, si quart il y a, devant l’un de nos plus ignobles cauchemars, la perfidissime Albion, bourreau à « l’Anglaise » d’une Argentine héroïque…

Mon dieu, avec le concours de tous vos saints si possible, délivrez-moi de ma torture !

Sonny Bill, plein soleil

Le garçon est attachant mais sans vraies attaches. Bohémien du rugby et première étoile à avoir été aperçue dans cette Coupe du monde. Sonny Bill Williams est All Black depuis peu et on a l’impression qu’il l’est depuis toujours tant son génie pour transmettre le ballon ovale à ses coéquipiers est éclatant.

Contre le Tonga, pour le match d’ouverture de cette Coupe du monde, les Blacks ont paru en balade. Faux, archi-faux, illusion d’optique et des sens. Un magicien nous a travesti la réalité. SBW, pour raccourcir, a fait son numéro de prestidigitation habituel. Et les voisins et cousins Tongiens des Néo-Zélandais n’y ont vu que du feu, de la flamme, de la lumière aveuglante.

Sur les trois premiers essais Blacks en première période, trois tours de passe-passe du tatoué. Une percée plein champ après prise d’intervalle à vitesse interstellaire, et deux passes après contact, l’une par chistera et l’autre à l’horizontale. Passez muscade ! Et dire que le centre des Crusaders avait été contesté avant le Mondial, trop dilettante, un peu boxeur par-ci et pas assez patriote par-là (indécis quant à rester en Nouvelle-Zélande après la Coupe du monde). On hésite toujours à montrer ses joyaux…

Après les passes, les tatouages. Sonny Bill Williams est un enfant du siècle

Et puis en seconde période, Sonny n’a pu s’empêcher de faire le show, l’autre, celui qui marque les païens du jeu, les preneurs d’image. Un maillot déchiré et Sonny arrache sa manche, théâtral, médiatique, pour s’en faire passer un neuf. Torse bombé et tatouages offerts aux yeux du monde. Délire des midinettes. Défaut de ce siècle mais passage obligé vers la gloire. Attention, Sonny, un certain Chabal en a subi les conséquences…

 

Saint-André, on en rêve…

En ce moment, tout me stresse. La météo, les news, Mourinho, c’est pas folichon comme remontants. Et ces vingt jours qui nous séparent du coup d’envoi de la Coupe du monde n’arrangent rien. Ne serait-ce que penser une minute au match des Bleus contre les Blacks au premier tour me fait flipper. Mon toubib me dit « Allez, détendez-vous, faites de l’exercice…  » Il est gentil, mon doc, mais j’ai envie de tout sauf de prendre le grand air, qui est de toute façon pollué à mort. Et j’ai beau tourner le problème dans tous les sens, je vais sans doute devoir le reconsulter, lui ou l’un de mes autres Diafoirus le 24 septembre prochain vers midi.

Parce que le Quinze de France, selon mes prévisions les moins pessimistes, va ce jour-là – ou plutôt ce matin-là – m’amener au-delà du stade de la gamberge, très probablement même vers la dépression. C’est affreux ce sentiment. Je m’en voudrais presque de noircir le tableau à ce point. Noir comme les All Blacks, que je crains de voir marcher sur ces pauvres Bleus, les renversant comme des quilles et les faisant passer d’un coup de l’Eden Park à l’Enfer…

Je fais un rêve (délire) : avant la finale, Philippe Saint-André chante la Marseillaise…

Mais aujourd’hui, je viens d’apprendre une nouvelle qui m’a fait oublier de prendre mon Lexomyl. Philippe Saint-André est officiellement (ou quasiment) le prochain entraîneur de l’équipe de France. Roboratif, enfin ! Ma tête va mieux. Et mes idées tournent moins en rond. De curieuses m’en viennent, jusqu’aux plus folles… Et si, et si, le Goret partait avec ses futurs protégés, dans le même avion qu’eux pour le Mondial ? Avec Marc Lièvremont ! Non, je suis fou, c’est sûr, c’est mon délire obsessionnel qui me reprend ! Mais quand on délire, la fièvre ne disparaît pas d’un coup de baguette magique… Bon, Saint-André accompagne les Bleus, il leur parle, les jauge, les conseille, comme ça pour prendre la température… Les Bleus, avec « PSA » dans les tribunes, sont battus avec les honneurs par la Nouvelle-Zélande en match de poules… Quart de finale contre l’Angleterre, victoire par k.-o, demi-finale contre l’Australie remportée par des Bleus en éruption, finale et revanche face aux Blacks… Philippe Saint-André chante la Marseillaise sur le banc de touche de l’équipe de France…

… Bon, là c’est de la démence…  Allo, docteur…