Un peu de tolérance, si j’ose dire. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que des jeunes gens bien de leur personne, et de surcroît au portefeuille garni, vont consulter pour leur bien-être des dames qui lisent l’avenir, et décryptent en agrémentant le présent, dans les boules.Selon M6, qui a éventé l’affaire samedi soir, la liste de ces amateurs de plaisirs fugaces se serait donc allongée, si j’ose encore m’exprimer ainsi, de quatre noms célèbres appartenant à l’équipe de France de football. Dont deux seraient Franck Ribéry et Sidney Govou, et déjà entendus par la police, comme simples témoins. Le quatuor aurait eu recours en 2009 aux services de professionnelles de la détente masculine. La Brigade de répression du proxénétisme (BRP) est sur l’affaire, les jeunes (trop jeune pour l’une d’entre elles) femmes en question appartenant trop visiblement à un réseau, illégal, de prostitution.Moi, je dis qu’en dehors de Christine Boutin et des épouses des intéressés, personne ne songerait à faire quelque reproche que ce soit à des citoyens libres de leurs loisirs. Ces messieurs mettent et ôtent leur short quand ils veulent.L’obsession des putts !Je le disais, le sport et les mœurs légères font bon (ou mauvais, selon le côté où l’on se place) ménage depuis longtemps. Dans ses années de gloire (1920-1930) et même après, la première star de la raquette Bill Tilden ne dédaignait pas la proche compagnie de tout jeunes admirateurs de son tennis. La fidélité de Johan Cruyff s’était fêlée lors de la Coupe du monde 1974 en Allemagne, le joueur hollandais ayant été pris, par la presse allemande, la main dans le sac d’une wonderbar mädchen aux tarifs néanmoins exhorbitants. Les performances très quelconques des Bleus au Mondial 2002 en Corée avaient été mises en parallèle avec celles, plus brillantes avait-on affirmé dans leur entourage, qu’ils s’étaient autorisées à leur hôtel avec des charmantes hôtesses locales. Tout récemment, Tiger Woods a oublié nombre des principes de base d’un père de famille honnête en se liant de façon abandante, pardon abondante, à une liste de girls, voire de call girls, aussi épaisse qu’un annuaire. Une sorte d’obsession névrotique des putts !Ah, le sport traverse une mauvaise passe !
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Roger Federer, saluez l’artiste
Je ne sais pas si vous appréciez Roger Federer autant que moi, là d’ailleurs n’est pas la question. Mais ce qu’il y a de bien, de formidable, d’exceptionnel, avec Roger (je l’appelle toujours « Rogé », à la française), c’est qu’à mon avis cet homme-là est un modèle.
Je sais bien, on va me rétorquer: pas de charisme, pas de grimaces, pas de vagues, pas de drogue, pas de doigts d’honneur au public, bref on préférait McEnroe, Noah, Connors… au moins avec ceux-là on avait notre lot d’adrénaline même quand les gars jouaient mal. On se marrait bien, quoi. C’était avant et c’était fun, y avait du buzz.
Bon, avec Roger c’est un peu différent. Le Suisse ne fait que jouer au tennis, que dis-je, magnifier le tennis, lui donner un statut nouveau. Comme personne avant lui. Avez-vous vu le tie-break de la finale de l’open d’Australie contre Murray ? Fascinant. En tout cas, moi, ça m’a fasciné. J’avais l’impression que Federer s’amusait intérieurement avec son adversaire, cherchait finalement la difficulté, et voulait l’emporter dans la douleur. Certains anciens, très anciens, disaient la même chose de Bill Tilden, le génie américain des années 20 et 30 du siècle précédent (sept US Open de suite quand même): il ne trouvait de la jouissance que dans la difficulté, allant parfois jusqu’à se faire mener largement pour toujours s’imposer au finish. C’était d’autant plus de plaisir.
Je reviens à mes moutons. Oui, Roger est un tantinet lisse quand on le compare à Safin ou même Tsonga. Moi, je m’en fous. L’Histoire du sport s’en foutra aussi, j’en suis sûr. Roger est seulement le plus grand artiste de la balle ronde de tous les temps. Admiration. Simplement.