Jamais je crois le titre de ce blog n’aura été tant justifié. Mon humeur est en cet instant – celui du but bel et bien inscrit par Frank Lampard et refusé par l’arbitre Mr Larrionda à l’Angleterre – à la colère, puissante, rageuse. Le ballon a franchi la ligne… de cinquante centimètres. Des centaines de millions de téléspectateurs l’ont constaté en direct. Le ralenti l’a confirmé de manière absolue…
Que les arbitres soient de manière occasionnelle incompétents ou même empêchés visuellement d’apprécier une action ne me choque nullement. Mais que la FIFA n’ait même pas cru bon à l’occasion d’un huitième de finale de la Coupe du monde de placer une cellule video sur le bord du terrain, comme lors de la finale 2006 préjudiciable à Zidane mais finalement utile à la justice du sport, j’en suis abasourdi.Il y a quelques mois, je fustigeais le refus déjà incompréhensible des responsables du football européen et mondial, Michel Platini en tête, d’avoir recours à la vidéo. Aujourd’hui, je vais plus loin. Platini doit rendre des comptes s’il le peut encore. Pourquoi notre légendaire numéro 10, si soucieux de l’équité, s’entête-t-il si aveuglément. Aucune raison ne sera désormais plus jamais valable après ce scandale planétaire pour ne pas faire appel à la preuve la plus simple et la plus juste. Un moyen qui fonctionne pratiquement sans la moindre anicroche ni contestation depuis des années dans d’autres sports… Et si je ne m’abuse, depuis lors, au rugby, au tennis, au foot américain, nul ne crie au dévoiement de sa discipline…
Michel Platini, qu’allez-vous dire aux dizaines de millions de supporters Anglais scandalisés ?
Ce que vous invoquez, Mrs Platini et Blatter, cette soi-disant injustice entre sport d’élite et sport de masse, ou cet autre argument grotesque d’un football qui serait « déshumanisé » par les moyens technologiques, est aujourd’hui définitivement insensé. L’athlétisme ou le cyclisme sont-ils déshumanisés quand on déclare un vainqueur au millième de seconde après une photo-finish ? Qu’allez-vous dire ces jours prochains aux dizaines de millions de supporters Anglais effondrés et scandalisés, qui auraient pu être Français, Ghanéens ou Chinois ? Que vous allez placer des arbitres supplémentaires aux abords des surfaces de réparation ?Mais à ce sujet, je vous disais dans mon précédent billet: « Quant aux deux arbitres supplémentaires dans les surfaces, ça n’est pas en soi insensé. Mais, comme vous dites, c’est d’abord cher et ensuite sans garantie. Si le ballon rentre de trois millimètres dans le but en finale de la Coupe du monde, vous pourrez mettre un arbitre ou dix ou cent dans l’axe du but, ils ne pourront pas se décider, la caméra si ! »
Une « injustice suprême » mérite au moins qu’on la traite différemment
Certains réactionnaires affirment que cinquante faits de jeu par matches sont contestables ou mal jugés par un arbitre. Et qu’en conséquence, même un ballon ayant franchi la ligne de but d’un mètre, fait partie de la même manière des aléas du jeu. Et qu’il n’y a qu’à s’y résigner… Pas moi. Il y a selon moi en football, comme dans la vie, des injustices tout le temps et partout. Mais il existe aussi et surtout des injustices « suprêmes » comme ce but refusé à Lampard. Pourquoi ne pas les traiter différemment, surtout de façon si limpide et en un temps aussi court (dix secondes dans cet exemple) ?Si vous me répliquez enfin que ce Allemagne-Angleterre ne mérite pas plus de moyens de vérification qu’un match joué à Nogent sur Marne ou à Tombouctou, alors allez demander à ces amateurs du dimanche s’ils préfèrent les caméras sur leur stade ou sur celui où leur équipe nationale dispute un match de phase finale de Coupe du monde.
Michel Platini, Joseph Blatter, votre but n’est pas valable !