Archives pour la catégorie Coupe du monde rugby 2011

Pire que 2011 ?… 2012 !

Toujours pareils les bilans de l’année… On vous réchauffe les plats des douze derniers mois ou on vous les ré-emballe avec du papier cadeau ou du papier-c… Et on se refait le match, façon supporter, bien sûr, parce que tout le monde est supporter…

En 2011, comme d’habitude, il y a eu du bon, du fabuleux parfois, et souvent, comme d’habitude, du mauvais, du minable, de l’exécrable même. Le caviar, c’est rare, ça n’est pas donné, faut savourer. Le FC Barcelone, c’est du beluga et on en a presque eu trop pour notre peu d’argent. Pas vraiment croyable à la limite, parce que probablement jamais vu ni gouté une telle cuisine quatre étoiles. A foutre la trouille de jouissance gustative, voire plus… Messi, Xavi, Iniesta, Villa et Cie, ce fut une orgie d’esthétisme et d’efficacité, une combinaison sans comparaison…

Bon, à part ça en foot, que du clinquant ou du décevant. En numéro 1, le PSG. Enfin, le PSG, plus vraiment. Le Paris sur Qatar. On verra plus tard si la sauce pétro-dollars prend… L’OM, lui, en capilotade, ou plutôt en travaux, stade, proprio, joueurs… Lyon, même chose ou à peu près. En Europe, année des milliardaires qui claquent tout ce qu’ils peuvent. Ils font ce qu’ils veulent, naturellement, les Abramovitch et les autres, mais ils commencent à nous fatiguer avec leur oseille… Pareil avec les télés qui font n’importe quoi, pourvu qu’ils emmerdent la concurrence ! Canal+ déconne à plein tube, Orange Sport ne sert et n’a jamais servi à rien, M6 a rappelé Thierry Roland, et voilà Al-Jazira qui déboule pour faire monter les enchères… Qui comprendra qu’on en a marre, cochons de payants, qu’on nous tonde, et qu’on finira par ne plus les engraisser…

Allez, encore du bon, du pas mal à vrai dire avec les Bleus de Thierry Dusautoir. En fait, il a fallu patienter. Énormément. Jusqu’à la finale de la Coupe du monde ! On a perdu, mais comme des chefs. Merci Marc Lièvremont, le type le plus curieux de l’ovalie, dont on ne sait si il est ou a été l’entraîneur le plus génial ou incompétent de l’histoire du rugby français. Avec sa « communication » impossible, il s’est foutu tout le monde à dos mais sans perdre son côté attendrissant… Inclassable. Pour le reste, toujours le pognon à la une. Moins qu’en foot, mais ça devient pénible.

Derniers bons points, le hand. Là, les Français font fort maintenant. De moins en moins confidentiel, le handball, grâce à Karabatic, Fernandez, Omeyer ou Barachet chez les mecs qui n’en finissent plus d’énerver leurs rivaux et Pineau ou Lacrabère chez les nénettes.

Pour le reste, des bons vieux scandales, à satiété, un par jour quasiment. Bien glauques et bien fangeux. A base de fric sale, de dopage, de putes, de maîtresses, de racisme… A droite et à gauche, relayés toujours gentiment par la Toile principalement, organe désormais le plus efficace de délation en tous genres, mais aussi reconnaissons-le, d’authentiques révélations bien utiles pour faire tomber des couronnes ou des biens « mal-acquis ». Laurent Blanc, Jeannie Longo, Yannick Noah, entre autres, se sont fait dégommer en ligne. Bien fait pour eux, diront certains, ils n’avaient qu’à pas dire ou faire des conneries plus grosses qu’eux. Le pire, c’est que les Français n’y voient que ce qu’ils veulent voir, en concluant vite, trop vite, en fait comme on leur dit de conclure… toujours la comm’, mal du siècle, du millénaire…

Pour 2012, pas d’illusion, Mourinho, Contador, Leonardo, Blatter vont poursuivre leurs numéros de cirque !

Bon, sinon ce fut en 2011 pas trop mal pour nos nageurs, athlètes ou basketteurs. Lemaitre se rapproche à petits centièmes de Bolt, l’Intouchable un poil fantasque. Baala et Mekhissi ont malheureusement fait le show qu’on ne voulait pas voir à Monaco. Lacourt fait le beau, mais attention à ne pas se « Manaudouiser »… Parker, lui, à l’inverse, a bien joué le coup en jouant à fond avec l’équipe de France et en revenant « gratuitement » à Villeurbanne. Deux ou trois mois, « pour une oeuvre », ça vous élève une stature… Il a l’air (je dis bien il à l’air) à peu près sincère, le Tony… Quant au tennis, toujours pas de Federer ou de Nadal français. On attend, on attend. On n’a que des espoirs en chocolat, du Kinder Bueno entre les sets…

Je me demande enfin si 2011 ne fut pas l’année des filles. Nos Bleues, foot, hand, judo et basket, ont été franchement jolies à voir. Au Mondial de football, ça a été franchement vibrant, mille fois mieux que Ribéry et ses potes, qui glissent, qui glissent, qui glissent…

Alors pour 2012 ? Londres, ce sera le point d’orgue de l’année sportive. Chez nous, on va en bouffer de l’espoir en bleu blanc rouge. Quand je pense que les rosbeefs nous ont piqué ces Jeux… Sinon, pas d’illusion, Mourinho devrait reprendre son train-train de vacheries à Guardiola, Leonardo claquera sans vergogne les dollars de l’émir du Qatar, Douillet ira serrer des milliers de pognes, Contador roulera les coureurs propres dans la farine et Blatter poursuivra son numéro de rois des faux-derches…

Ce sont des hommes…

Une finale ça se gagne. Ou ça se perd comme ça. Vaillamment, grandement, avec les honneurs.

Oui, l’honneur est sauf.

Les All Blacks sont champions du monde. Tant mieux pour eux. Mais les sales gosses français, en perdant, sont devenus des hommes, à vitesse grand V, comme celui formé magnifiquement au moment du haka néo-zélandais.

On se sait pas trop comment les Bleus, si petits si souvent pendant ce Mondial, ont grandi aussi vite. Peu importe, c’était leur façon de vivre l’évènement. En tout cas, ils s’en souviendront et on s’en souviendra…

En pleurant un peu, inconsolablement, et un peu injustement, le poète dirait aux All Blacks :  » J’aime encore mieux notre torture que votre métier de bourreau « …

 

Champions du monde

Je fais un rêve.

Ces quatre mots m’ont toujours paru bizarres. On ne fait pas un rêve, c’est l’inverse qui se produit. Alors j’imagine plutôt, j’envisage,  j’espère que les champions du monde de rugby ce dimanche à midi seront vêtus de blanc.

All Blacks. Bleus finalement en blanc. On dirait que cette finale va se jouer sous le signe des couleurs. Même si le noir n’en finit plus de partager les scientifiques qui n’y voient qu’une… absence de couleur ! Quant au blanc, il n’en serait pas une non plus, mais la synthèse de toutes. Vous me voyez venir ? Les All Blacks et leur maillot funèbre ne seraient qu’une pure représentation de l’esprit… un fantasme, un concept, un rêve. Alors que les Blancs ne seraient que le produit des réalités.

Les Bleus en blanc éblouissent les All Blacks !

J’y reviens à ce rêve qui n’existe pas sans que l’on dorme. Je m’éveille donc. Et c’est le coup d’envoi. Les Bleus, non les Blancs, ou les sales gosses de leur vrai nom, foncent sur tout ce qui bouge. D’entrée, c’est l’arc en ciel dans la pluie sinistre de l’Eden Park. Les Blacks n’y voient que du feu. Quinze boules de feu, quinze diables venus d’un enfer du bout du monde, résurgences de Basajaun basques ou sortis fumants des volcans d’Auvergne…

Champions du monde ! Le rêve Bleu, plus Bleu que le bleu des cieux. Blancs comme la lumière. Clair comme Clerc qui dépose au delà de la ligne blanche des Blacks le ballon du 20-19. C’est fini. Et bien fini. Là, c’est évident, le rêve commence…

Bleus, mettez-nous enfin d’accord…

Jamais des  finalistes d’un Mondial dans n’importe quel sport collectif n’auront autant râlé, grogné, fulminé contre le reste du monde, et contre eux-mêmes. Ces finalistes, ce sont bien sûr nos Bleus du rugby. Eux qui viennent depuis leur qualification au petit pied contre Galles de se retirer officiellement sur un nouvel Aventin, celui des incompris et des révoltés du rugby. En attendant qu’on reconnaisse, peut-être, dimanche, tous leurs droits à la gloire.

En gros « Dites ce que vous voulez », a pesté cette semaine contre les journalistes Aurélien Rougerie, le plus Gaulois de la troupe, « et ce que vous dites on s’en fout ». En décryptant à peine la croûte de ce genre de propos, leur signification est évidente. Nul besoin de se référer à Gérard Miler ou Roland Barthes ou autres réputés analystes des postures et du langage. Rougerie, comme tous ses petits camarades, a adopté la vieille technique de la réponse en forme de morgue. On ne s’explique plus, on méprise. Tant de bassesse dans la critique ne mérite même plus qu’on justifie de si pauvres errements…

Le Quinze de France n’est pas encore battu par les All Blacks…

Le trois-quart Clermontois ne supporte plus les pisse-froid, les cracheurs de vitriol…  L’équipe de France dont il considère qu’elle peut encore à juste titre, devenir championne du monde, doit donc se replier, se réfugier dans ce qui lui reste de certitudes. Problème, ces certitudes sont invisibles de l’extérieur, surtout pour les météorologistes du jeu spécialisés dans l’apocalypse, les bookmakers, les plumitifs, les Français et les autres qui ont vu les All Blacks depuis un mois et demi… Problème sérieux. Incompréhensions. Non-dits, mal-dits, maux des mots.

Du coup, et dans la droite ligne d’une « communication » française toujours aussi cohérente, on a poussé jeudi derrière la table d’interview le contre-feu, Vincent Clerc, l’homme qui rit et qui a parlé d’une « semaine agréable à vivre ». Changement de ton et limite partie de rigolade…

Bleus du bout du monde, faites comme vous voulez, comme vous le souhaitez. Mais mettez-vous d’accord, mettez-nous d’accord…

Lièvremont, star en chef d’antistars « sales gosses » !

Et si l’équipe de France en était une ? Une vraie, à quinze, à vingt-deux ou même à trente bonshommes de valeur et d’influence égale. Regardez bien, depuis le début de ce Mondial, on ne se focalise plus sur un seul, un Chabal en 2007 ou un Michalak en 2003. La star, ou du moins la vedette, c’est « Les Bleus ». D’ailleurs, si on les écoute et les observe bien ces Bleus, finalistes et donc de plus en plus potentiels vainqueurs de la Coupe du monde 2011, ils se planquent presque à plaisir.

« Moi une star ? Non merci, trop dur pour enfiler mon bonnet ou mes chaussettes… », voilà en creux la réponse que refilent invariablement aux journalistes nos chers et prudents « petits ». Pas sot ce style d’attitude, vu l’ambiance. Parce que vous me direz, pas de quoi jusque-là se gargariser ou de se moucher du coude. La finale, oui, mais pour le reste, la brillance, le Flair, le 14 juillet, on devra repasser…

Mais franchement, entre nous, ils ne sont pas crâneurs les Vincent Clerc, Morgan Parra, Maxime Médard, Julien Bonnaire, Thierry Dusautoir ou Dimitri Yachvili, tous plutôt gâtés par la nature et chouchoutés par les fées de l’ovalie. Ils ont de surcroît bouffé les rosbeefs et déterré le Poireau. Pas rien mais, vous me rétorquerez, ça ne vaut toujours pas un trois étoiles au Marcel-Michelin…

Des « sales gosses » comme ceux de Marc Lièvremont, on en entraînerait bien trois ou quatre douzaines par jour…

Donc, on ne les a pas encore vus déchirer leur maillot, comme Sonny Bill Williams, ou jouer les faux durs comme Quade Cooper, ou humilier une femme de chambre comme trois gros imbéciles d’Anglais ou encore se plaindre des arbitres, de la pluie, des ballons ou de la méchante presse… Non. De rage après une performance aussi minable contre les Tonguiens ou aussi grise contre les Gallois, ils se sont juste murgés. A leur hôtel, c’est près du lit, et à la bière, c’est sans faux col…

Alors, il est gentil, Marc Lièvremont, mais des « sales gosses » comme ça, j’en entraînerais bien trois ou quatre douzaines par jour !  Ah, « c’était de l’humour« , a vite rectifié le sélectionneur le plus « poilant » du rugby mondial. Bon. Dont acte. En fait d’acte, ce sera dans six jours le dernier du sélectionneur. Le plus beau, ou… Tenez, puisqu’on parle déjà de bilan, ces quatre ans de mandat de Lièvremont, je les regrette déjà. De bonnes blagues en mauvais mots d’esprit et de matches de dingues en parties de baltringues, on s’est bien bidonnés en suivant les aventures de la bande à Lièvremont, où la star, jusqu’à dimanche, c’est lui ! Lundi, ce sera une autre histoire…