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Brandao et Zlatan, allez-y Mollo !

Le sport est un spectacle, chacun le sait, c’est même sa définition si on en exclut le corollaire des naïfs qui ont encore le courage de parler de jeu.

Du Saint-Etienne-PSG de ce dimanche soir sur Canal+, on ne retiendra rien de bien joyeux. Excepté le magnifique échange de maillot entre le dénommé Mollo et l’ineffable Ibrahimovic. Le premier, joueur de football et à la fois supporter, a réclamé quasiment à genoux le maillot de son idole médiatique au coup de sifflet final. Et le second, dans un geste aussi auguste que méprisant et du haut de son désormais fameux nez perché vers les vingt décimètres, le lui a offert et jeté sans un regard, comme on ferait obole à un crève-la faim.

Comique, au second voire au troisième degré tant on connaît désormais sur les pelouses de Ligue 1 l’attitude spéciale du Suédois aux millions d’allumettes et d’euros. Ce comportement est-il hautain, pathologique ou carrément psycho-pathologique ? En tout cas, il fait constamment réagir et le Paris des Qataris ne s’est évidemment pas trompé en l’engageant dans sa troupe d’artistes-mercenaires. Il se passe toujours quelque chose avec Zlatan, y compris de talentueux comme sur la transformation du fameux penalty qu’Ibra a du retirer en tentant et réussissant une Panenka sur son second essai. Et le spectacle, c’est l’essentiel en ce temps où l’on s’ennuie de tout.

Du spectacle, disais-je, oui il y en avait eu. Pas sur le plan technique ou tactique, ce qui n’a plus aucun intérêt, mais sur le plan de la polémique, seule notion à remuer les réseaux sociaux et l’audience des chaînes. Lavezzi s’était échappé sur le côté et Ruffier le dernier rempart stéphanois avait plongé dans ses pieds. Penalty, sifflait l’arbitre. Trois ralentis à mille images/secondes plus tard, et Mr Gautier devenait l’homme en noir (en jaune, c’est plus voyant) le plus ridicule et controversé de la semaine. Lavezzi avait plongé comme à la piscine et Ruffier ne l’avait pas touché. Une évidence en haute définition.

Toujours du spectacle, sur le superbe but égalisateur (2-2) du pape vert François. Clerc. Un but pas si catholique. Un nouveau ralenti prouvait magnifiquement que l’action était entachée d’une laidissime faute de Brandao. Une semelle sur le tibia de Thiago Silva dont on se demande encore comment il n’ait pu aboutir par la brisure des os de la jambe du Brésilien. Exactement comme s’était fracturée en deux la cheville de Jérémy Clément sur le même terrain il y a quinze jours.

C’était hideux mais fort, très fort en intensité dramatique. Si puissant que la fin de rencontre donnait des idées noires aux acteurs. Même le très honorable David Beckham en perdait son anglais de footballeur anobli par la Queen. Insultes adressées à un peu tout le monde, dont évidemment Brandao, mais aussi à l’arbitre, soit aux deux coupables désignés par lui et la télé.

Geoffroy-Guichard, c’était un peu le cirque dominical. Et au cirque il faut, non pas un jeu, mais des jeux. Et du combat, féroce, avec des gladiateurs et leurs armes modernes. Pour qu’on lève et baisse tranquillement les pouces au fond de notre canapé. Et que nous mangions notre pain. Qu’il soit noir ou blanc, mais en couleurs…

PSG-OM : Beckham, la nouvelle ligne de cam’ de Canal+

Il est bien fait le nouveau monde du foot. Bien fabriqué, bien monté et bien entretenu. Par de la nouvelle matière, celle que l’on ne songeait pas à pétrir il y a seulement peu de temps. Une argile visuelle. L’image qui doit marquer, impacter, éblouir, tous les téléphages potentiels du sport, les consommateurs et maintenant consommatrices de jouissance HD sur écran plasma.

Dimanche, on devait voir David Beckham et on l’a vu. On nous l’avait préalablement vendu, survendu, le Spice boy de pain d’épice pendant les trois jours qui ont précédé PSG-OM, l’affiche phare de l’année en Ligue 1, le dernier événement encore « vendable » du Championnat.

« Le match le plus pipolisé de l’histoire » a avoué d’emblée Grégoire Margotton dès la prise d’antenne de Canal+ au Parc de « la Prince ». Plus de faux semblant, le match passait au second plan. Un seul focus, Beckham, Beckham, Beckham ! Et une caméra dédiée au seul produit capable d’émoustiller une audience plafonnée à mort du football en France.

Alors, autant être franc avec le téléspectateur et lui dire la vérité. Et donc merci à Canal+ de ne pas nous avoir raconté les salades habituelles d’avant-match. Un PSG-OM recèle depuis quinze ou vingt ans un intérêt sportif comparable à une compétition de stand de tir à la Foire du Trône.

La prochaine idée rentable serait de ne pas faire jouer Beckham du tout !

Il fallait un puissant stimulus à ce Clasico déclassé et la chaîne crypto l’a trouvé par le biais d’un jeu de mots magnifiquement numérique: la « Beck Cam ». Destinée sans détours à appâter les ménagères de moins de cinquante berges, leurs filles, voire leurs grand-mères, toutes alertées de la présence du bellâtre rosbeef et occupant de la suite de 325 m2 du Bristol par leurs copines de classe ou d’hospice.

Et ça a marché. Bravo. Bon, il y avait quand même un petit mensonge… La Beck Cam n’en était pas vraiment une. Sous-titrée pendant trente secondes pour un teasing à deux balles de ping pong et du moins pas fixée sur le joueur de bonneteau médiatique dont tout le monde savait qu’il n’allait essentiellement… pas jouer !

Une heure et demie durant, de sa sortie du vestiaire à sa véritable entrée en jeu un quart d’heure avant le coup de sifflet final, les images formidables des tifs, des tatouages, des chaussures, de l’échauffement, des mimiques, de l’épouse congelée en tribune, et même de la vraie voix du vendeur de caleçons H&M interviewé vingt secondes sur le banc de touche, ont été à peine entrecoupées par celles d’une rencontre la plupart du temps indigeste, comme à l’habitude.

Oooh, Aaah, Ouiii, se sont pâmées de plaisir les fans de Beck’s et de Posh, l’ex-footballeur et sa moitié publicitaire. « Qu’il est beau assis sur son banc, bien coiffé et tatoué, ont-elles vagi, et qu’elle est malheureuse, elle, auraient-elles pu se lamenter, de se geler ses atours en silicone en haut d’une tribune qu’aucun irresponsable n’avait pris la peine de chauffer« .

Mais comment BeinSport, le gentil concurrent et vrai propriétaire de Beckham pendant encore trois mois, va pouvoir surpasser ce fabuleux spectacle lors des prochains matches de son PSG ? Ne pas faire jouer l’icône du tout paraît une idée à creuser…

Beckham : Le PSG n’est plus un club mais une marque ! Et alors ?

C’est officiel. Le Paris Saint-Germain, le club, n’existe plus. Depuis aujourd’hui, 31 janvier 2013, jour où l’Emir du Qatar a décidé d’embaucher comme joueur (pour six mois) David Beckham, icône mondiale des magazines de salon de coiffure et époux d’une des bimbos les plus pipolissimes de la planète.

Le PSG est depuis aujourd’hui une « marque » à part entière, exactement à cent pour cent. Et exactement comme la participation de QSI (Qatar Sport Investment) dans son capital, « a brand » comme on dit dans toutes les officines de marketing de la planète business.

Le Qatar vient donc définitivement de rayer le PSG de la carte des clubs, autrement dit, comme on les dénommait jusque-là depuis un siècle et demi, des « associations sportives » à dessein de loisir et à but non lucratif…

Tout était plus ou moins clair, tout devient aussi net et fonctionnel qu’un oléoduc. Pour les Qataris, peu importe en (énorme) somme que les promesses de Nirvana sportif lancées il y a dix-huit mois par Nasser Al Khelaïfi soient virtuelles ou pas. L’objectif, le seul, l’unique, est d’universellement promouvoir – au moyen de rachats d’hôtels de luxe, de clubs prestigieux, de droits audiovisuels d’épreuves en vogue, de chaînes et réseaux de télévision – une richissime puissance gazière, qui veut à tout prix (au meilleur ?) faire fructifier ses 540 milliards d’euros de réserves naturelles.

Les ventes de maillots floqués « Beckham » ne devraient pas pâtir d’un si beau geste…

Paradoxalement, offrir 800.000 euros par mois à David Beckham, 37 ans, toutes ses dents mais pas un match de haut niveau depuis trois ans, constitue tout sauf un acte fou. C’est un acte qu’il faut regarder, qu’on l’apprécie ou pas, comme une sorte d’augmentation de capital d’une entreprise du CAC 40. Un capital d’image, de merchandising, de crédibilité à accroître sous toutes les formes modernes possibles et imaginables.

Et l’on vient sans doute de découvrir pendant la conférence de presse de la super star la dernière forme en date de cette méthode du business actuel adaptée à l’ancien sport de Pierre de Coubertin. Son salaire ne lui sera pas versé mais distribué à des oeuvres caritatives. Et pour ne pas employer à cet égard le mot de démagogie (pas de grands mots, je n’oserais pas !), je parlerais donc d’une tentative d’augmentation de capital sympathie… Bien joué, les ventes de maillots floqués « Beckham » ne devraient pas pâtir d’un si beau geste.

Oui, et pour les quelques centaines de milliers de nostalgico-râleurs de comptoir, le PSG de Loulou Floch (Louuuuuulou !) et papa Borelli, c’est pour les livres d’histoire. Sic transit gloria mundi…

2013, année de l’intelligence ? Le doute m’habite…

Allez, évacuons tout de suite le traditionnel vœu de nouvel an. Ça ne se traduit évidemment jamais par du franchement positif mais c’est un signe indispensable pour ne pas sombrer dans la misanthropie. Donc, je souhaite une excellente année 2013 à tout le monde, en sachant, et en commençant par un exemple tout à fait hasardeux, que le sport en général et ses acteurs en particuliers, vont encore me faire rire et pleurer pendant douze mois…

A tout seigneur tout honneur, le football a donc entamé cette treizième année du XXIe siècle par du lourd en ce qui concerne sa capacité de réflexion. Le sieur Mario Balotelli, un seigneur en la matière, a dès les premières heures de l’année voulu filer quelques gifles à son entraîneur Roberto Mancini, pour des raisons comme à l’accoutumée à peine connues du farfelu et récidiviste attaquant. La surprise a été ensuite de voir ce dernier pardonner toute mauvaise intention au premier et pour la énième fois l’absoudre… Meilleurs voeux de cohabitation à eux deux.

Balle ronde toujours, le PSG, au complet, je veux dire avec sa troupe de compagnes de joueurs, agents, dirigeants, communicants et autres sponsors touristiques, a passé une petite semaine au Qatar, son pays-propriétaire et banquier. Très réussi. Cent pour cent d’exposition médiatique et zéro pour cent de sincérité. Tous mes voeux marketing pour 2013.

Passons vite à l’athlétisme et au handball, réunis pour l’occasion par notre légion d’honneur nationale et unique au monde en son genre (merci à l’Empereur Napoléon qui, soit dit en passant, avouait lui-même qu’une bonne et grande course à cheval résolvait toutes ses complexions…). Renaud Lavillenie et Nikola Karabatic en ont été privés alors qu’ils étaient nominés. Coup de règle sur leurs doigts parce qu’ils ne correspondaient pas avec l’esprit de cette noble récompense. Le perchiste avait paraît-il oublié qu’un permis de conduire est constitué de points. Notre autre champion olympique avait lui omis qu’on ne pouvait parier sur des événements qu’on joue soi-même. Tous mes voeux de meilleure conduite à eux deux.

Yannick Agnel doit être moins exemplaire en 2013…

En ski alpin – c’est la saison – nos petites Françaises, dont on reconnaît de chacune qu’elles sont magnifiquement douées, forment collectivement une sorte de kolkhoze de la mauvaise camaraderie. Elles ne peuvent plus se piffer. Elles slaloment littéralement dans le brouillard de leurs anathèmes, s’entraînent toutes de leur côté et ne récoltent que des résultats en bonnets d’ânesses. Je leur souhaite tous mes voeux de réconciliation.

Rafael Nadal, pour le sixième mois d’affilée, a disparu des écrans du tennis. Un twit par-ci par-là pour rassurer les milliers de fans et les journalistes. C’est la nouvelle méthode des champions. C’est pratique, et ça ne coûte que le prix d’un community manager (pour Nadal, pas donné !). Mais on n’en sait pas plus sur la santé du gaucher que sur celle de Fidel Castro ou de Hugo Chavez. De sms ou de twits, Gaël Monfils n’en poste même pas, même quand il part se retirer au bout du monde (pas de réseau, c’est une bonne raison, remarquez). On leur souhaite à tous deux pour 2013 d’au moins parler à leur famille pour les rassurer…

Ah, sinon, Yannick Agnel, se montre lui toujours aussi étonnant. On lui décerne le titre de champion de l’année 2012 et le jeune homme réagit immédiatement en… remerciant Eurosport (Eurosport m’a élu  » Sportif français de l’année  » … Merci à eux, c’est vraiment chouette !). La vache, là, on frise l’incorrection. Non, Yannick, c’est intolérable tant de bon goût ! Je ne vous souhaite rien du tout pour cette nouvelle année… Trop parfait !

Tout passe, tout casse, tout lasse…

Allez, un bon coup de gueule ne fait pas de mal. Parce que ça va mal partout, et gueuler ça soulage. Donc, je pousse un coup de gueule sur tout ce qui me passe sous le pif.

D’abord, en cette période de crépuscule de 2012 j’en ai marre des bilans de fin d’année : le meilleur footballeur de Ligue 1, l’évènement le plus marquant, le sportif le plus con, la sportive la plus sexy… Ras le bol. On me dit ce qui est bien et mal, ce qui est beau et laid et ça m’énerve. Qu’on me laisse juger du bien et du mal, merde. Moi, je trouve que Bolt, Phelps, Serena Williams, Ribéry et Cie ne sont pas tant que ça des modèles ou des exemples de génie ou d’imbécilité. La vache, je suis à cran là…

Mais sinon, je vais bien, merci. Ce n’est qu’un petit coup de déprime de rien du tout… Tiens, voilà qu’en cette pénultième journée de l’année on veut me filer un pénultième coup de blues. Le chômage, la presse, l’économie, la dette, tout va mal en France.

Ou tout « irait » mal, je ne sais plus trop. Zlatan, lui, va bien. De mieux en mieux. On vient de lui annoncer, aujourd’hui même, qu’il est encore plus riche que la veille. Fini, over, kaputt, les 75% d’impôts à casquer pour les riches. Notre conseil constitutionnel a déclaré que notre Constitution était juste pour tout le monde, y compris un footballeur qui marque des buts pour 14 millions d’euros par an…

Or, cependant, en outre, incidemment et par le fait, je dis et je crie qu’il a raison le Conseil et qu’il est de bon conseil pour François Hollande et ses promesses de rase campagne. C’est sûrement injuste pour des bonnes raisons mais c’est excellent pour les miennes. Plus y a de riches et moins y a de pauvres, et chacun est libre de prendre le fric qu’on lui offre à peu près honnêtement… Tenez, Gégé, le comédien, veut foutre le camp. Tous nos champions du monde 1998 de foot ont foutu le camp il y a quinze ans, et ils n’ont jamais craché un euro au fisc français. Personne ne leur a rien dit ou presque. Le patriotisme, c’est un concept bizarre, non ? Un coup on le voit, un coup on le voit pas. Du bonneteau.

De toute façon, Ibrahimovic, il s’en fout. Il ne paie pas ses impôts, c’est prévu dans son contrat, signé par lui-même, son agent, et l’Emir du Qatar à qui la super star est allée serrer la pogne pour les fêtes avec toute l’équipe du PSG, femmes de joueur, agents de joueur…

Au ciné comme au foot, faudrait réfléchir avant de claquer des montagnes de pognon…

Sinon, et ça n’a rien à voir quoique ce soit quand même la même chose (c’est bien les paradoxes), le cinoche va aussi mal que le foot et que le reste… Un producteur-distributeur nommé Maraval, dénonce les cachets mirifiques d’acteurs stars. Là, vous voyez le parallèle, mon parallèle, avec le foot…

Plutôt que de taxer ou d’essayer, ou de faire croire qu’il faut taxer, ceux qui ont gagné énormément de pognon (sans faire de hold-up), ce serait quand même plus malin de s’organiser pour que la chose (les cachets mirifiques d’acteur ou les salaires déments de joueurs) se produise le moins possible.

Autrement dit, dans le cinéma ou dans le sport, il suffirait que le système soit un peu plus sain, moins mafieux, davantage équilibré quoi. Instaurer par exemple – mon vieux dada – dans le foot, comme en NBA, un circuit fermé avec salary cap (limitation globale des salaires par club) et autres drafts (meilleur joueur qui va automatiquement dans le club le moins bien classé). Pas compliqué et ça marche… En bref, « Y’a qu’a-faut que »… En 2013 faut que ça change, absolument… Faut que Messi et Cristiano Ronaldo viennent à Paris, les impôts, maintenant ici, c’est cadeau !