Archives pour la catégorie Tour de France 2010

L’été meurtrier

Non, je n’ai pas passé un bon début d’été de sport. Mais alors pas du tout. J’ai même l’impression que plus rien ne va plus sur ou autour des stades et des pistes.

Armstrong, fossoyeur de sainteté !

Ce dimanche 25 juillet, il nous a fallu subir un début de dernière étape du Tour du plus haut grotesque mais surtout empli de nauséabondes arrières pensées. Lance Armstrong, qui sait depuis peu qu’il va passer les prochains mois les plus difficiles de sa vie face à la justice de son pays pour s’être dopé impunément durant dix ans, s’est cru autorisé à fouler encore une fois aux pieds les règles de son sport.L’histoire du maillot – certes en faveur d’une noble cause – que lui et son équipe ont arboré au départ de Longjumeau vers Paris avant de se le faire retirer des épaules au bout d’un kilomètre de course n’était évidemment qu’un prétexte pour tenter de refaire une virginité à l’Américain avant qu’il stoppe définitivement sa carrière.

La franchise n’a jamais été le fort de cet imposteur, il aura été au bout de ses mensonges. Au passage, je ne comprends même pas comment ce personnage peut être interviewé de manière aussi mièvre sur la ligne d’arrivée par Gérard Holtz, le très courageux pousseur de gueule sur sa moto et pusillanime questionneur face à ses interlocuteurs. Pour rester sur la petite reine, l’UCI vient de nous avertir qu’il n’y avait pas eu un contrôle positif sur ce Tour… En 1999, cette même organisation avait soigneusement conservé de côté les échantillons d’urine bourrés de kryptonite prélevés sur Armstrong…

Les sportifs comprennent-ils ce qu’ils font ?

Cet été n’aura été malheureusement qu’une suite ininterrompue d’événements aussi noirs que le maillot de Radio Shack. La Coupe du monde n’aura pas laissé la moindre trace positive en dehors de la justice immanente qui a récompensé l’équipe la plus joueuse. La France en aura été le plus triste avatar, se payant le luxe de l’esclandre le plus fameux de l’histoire de l’épreuve. Joueurs, entraîneur et dirigeants à fourguer dans le même sac, celui de la bêtise et de l’arrogance. Une tâche indélébile qui avait suivi de peu celle de footballeurs français traînés devant la justice pour des affaires de mœurs. Fasse au moins que la grande lessive serve à laver le linge sale en profondeur…En athlétisme, comme en cyclisme, les sportifs ne semblent toujours pas comprendre le monde qui les entoure. Shelly Ann Fraser, la championne olympique du 100 m, a été contrôlée positive début juillet et a déclaré, comme des milliers de tricheurs pris avant elle la main dans le sac, qu’elle était innocente…

Sinon, l’équipe de France de rugby a sombré dans l’hémisphère Sud quelques mois après avoir été sacrée meilleure formation d’Europe. Je crains que Marc Lièvremont ne soit pas malgré ses qualités techniques l’homme à poigne qu’il nous faudrait pour gagner enfin une Coupe du monde. En F1, on se fout littéralement de nous, Chaque GP est aussi passionant qu’un meeting de Martine Aubry ou, pour être équitable, de François Fillon.Seul bon moment passé devant ma télé en ces deux derniers mois, c’est le match Isner-Mahut à Wimbledon. Ces deux gars-là mériteraient d’être reçus tous les ans et jusqu’à la fin de leur vie à la Maison Blanche et à l’Elysée. Pour que les petits champions en herbe n’oublient jamais la vérité du sport, la pure.

Andy Schleck et mon hypothalamus

Il n’a pas gagné mais on n’a vu que lui. Andy Schleck a aimanté tous les regards de ce Tour 2010. Et en plus de flinguer dans les cotes, il cause. Ses propos ne sont jamais lénifiants. Il a tout essayé pour battre Alberto Contador. Il n’a pas pu, un coquin de sort lui ayant sans doute coûté la victoire dans les Pyrénées.Mais Andy, sur ce simple saut de chaîne dans la montée du port de Balès alors qu’il venait de lâcher l’Espagnol, a gagné une popularité immense. Rarement, peut-être jamais, un deuxième du Tour n’en sera sorti plus grand que le premier. D’autant que Contador a le charisme d’une selle de vélo et le fair-play d’un quinziste anglais autant que faux derche qui profère « sorry, good game ! » à la fin d’un match gagné.Je ne sais pas si Schleck, ce citoyen du Luxembourg à la population équivalente de quelques quartiers de Paris, remportera un jour le Tour. Quoi qu’il arrive, c’est lui et pas Contador « le pot de fleurs » qui régalera mon lobe frontal, plus exactement mon hypothalamus, l’endroit d’où naissent les émotions, si l’on en croit les grands savants du cerveau.

France Televisions travaille avec filet !

Tiens, j’avais oublié que je payais ma redevance… Mais en ce vendredi, je consulte mon programme pour savoir sur quelle chaîne je vais pouvoir suivre d’un œil un France-Espagne de Coupe Davis pourtant pas franchement sexy sur le papier, mais qui compte quand même. C’est sur France 4. Ah oui, évidemment sur France 2 c’est le Tour de France, pour une étape où il ne se passe rien, mais alors rien, comme depuis trois jours.

En Coupe Davis, il y a deux filets !

Et là, sur France 4, la sous-chaîne du service public qui sert à caser et recaser les placardisés accumulés depuis quarante ans et payés avec nos deniers, je crois avoir la berlue ! Je nettoie mes lunettes. Je me frotte les yeux. Tout semble normal du côté de mon système optique. Ma vue n’est pas altérée. Mais il y a toujours sur mon écran des petits carreaux depuis le début de ce match entre Gaël Monfils et David Ferrer ! J’attends un plan différent, il est cette fois normal. Ca y est, eureka, c’est le filet de protection placé derrière les joueurs et entre eux et le public qui se trouve devant la caméra principale et qui offre à quelques centaines de milliers de téléspectateurs cet effet aussi agréable qu’un fond d’oeil chez l’ophtalmologiste … Mais combien de fois donc ai-je payé cette redevance ?

Nelson Montfort et Gerard Holtz, les micros d’or !

Le match avance et je scrute de temps en temps ce qui se passe, le moins possible étant donné mon martyre visuel. J’écoute donc plus que je ne vois les commentaires. Je supporte même Nelson Monfort, qui tient le micro pour la millième fois de sa carrière dans des tribunes, mais qui ignore la fonction d’un membre de l’équipe espagnole, en l’occurrence Jordi Arrese… Ça doit faire vingt ou trente ans que je règle ma redevance…J’en ai assez. Je zappe sur le Tour, il doit bien se passer quelque chose… Le peloton est archi-regroupé derrière trois pauvres échappés, dont on nous dit que d’après l’électronique ils seront rattrapés 16 km avant l’arrivée. Et Jean-Paul Ollivier égrène les noms de châteaux… Et Laurent Jalabert, le coureur français le plus mutique au sujet du dopage, poursuit ses interventions techniques… Gérard Holtz appelle sur sa moto… C’est trop pour moi… Le Gérard, il a sorti une vanne en direct l’autre jour pendant le passage des coureurs en Belgique, en traversant le village de Putte que Jean-Marie Bigard n’aurait pas osée : « Je n’ai jamais vu autant de fils de Putte »… En faisant mes calculs, je dois en être à plusieurs milliers d’euros de redevance réglés rubis sur l’ongle…ars sur France 4. Le filet est là et bien là…

TDF, la révolte. Sponsors des Bleus, la révolution

Les coureurs réfléchissent un peu avant de ne pas courir…

Sale temps.

La pluie a rendu la chaussée glissante dans la dernière descente de la 2e étape du Tour de France. Chutes en cascade, vélos à l’envers, plaies et bosses pour à peu près tout le peloton qui a décidé de rouler au ralenti les derniers kilomètres vers Spa. Sous la houlette du Maillot jaune Fabio Cancellara, les coureurs se sont donc révoltés… Contre qui ? Personne. Simplement contre le sort, « pour l’équité » a lâché le Suisse à l’arrivée. Les cyclistes sont en fait coutumiers du fait. C’est généralement lorsque les conditions atmosphériques leur semblent si préjudiciables qu’ils se liguent pour neutraliser la course. Et les organisateurs ne leur en tiennent la plupart du temps pas rigueur alors que les règlements les autorise à mettre hors course les récalcitrants.

J’avoue que j’approuve sans réserve ces coursiers qui n’ont quasiment aucune protection corporelle tout au long de l’année, qu’il pleuve, vente ou grêle. Et, vous me voyez venir, je ne les classe pas dans la même catégorie que des footballeurs qui refusent de faire leur métier autrement que dans un bus…

A l’avenir, ce qui se concevra bien s’énoncera clairement…

Tiens, comme je parle foot, mauvaise météo aussi pour les finances de cette pauvre Fédération. Pardi, les sponsors de la triste équipe de France font la gueule. Au point qu’ils menacent de faire la… révolution. Comme nous, ils en ont marre de voir les Bleus se foutre de leur gueule. Évidemment, soyons réalistes, ils n’ont pas les mêmes motivations. Nous, on est privés de dessert (et de hors d’œuvre ces derniers temps). Eux, c’est plus rien du tout. Ils voient leur fric, leurs investissement publicitaires s’envoler comme les tirs de Ribéry en Afrique du Sud… Alors, ils demandent carrément à entrer dans le circuit, à vouloir à l’avenir donner leur avis sur certaines choses… Et notamment la communication, secteur pour le moins défaillant depuis quelque temps… Franchement, je ne suis pas hostile à ce que les grands communicants de GDF-Suez, Carrefour, SFR ou Crédit Agricole, les plus furieux de la bande des souteneurs, donnent quelques leçons de sémantique, voire de maintien aux Bleus. Le problème, c’est qu’il y a du boulot… beaucoup de boulot !