Trente ans. Trente ans que les casseroles ne lui lâchent pas les « burnes » comme ils disent à Canal. Et par définition de dictionnaire, les casseroles ça fait un boucan du diable. Bernard Tapie est-il un diable ? Il est en tout cas en garde à vue ce 24 juin 2013 pour une énième ayant trait à ses affaires au goût saumâtre et à vrai dire presque toujours pourries. Toujours et en tous lieux. Et ça dure en gros depuis 1985, date de sa reprise de l’OM et à partir de laquelle tout s’est gâté pour lui…
Ce coup-ci c’est à cause de l’affaire Adidas qui devait être l’affaire ultime, l’affaire de sa vie. Et si ça n’avait pas été lui, cela n’aurait pas été loin d’être l’affaire du siècle dans le domaine du sport tout au moins. Mais c’était Tapie et rien ne se fait en toute tranquillité avec l’homme qui aura réussi à désosser, plumer, écorcer, éparpiller par petits bouts tout ce qu’il aura touché.
Quatre cents patates, donc, aura-t-il récolté il y a quelques années à l’issue de quasiment vingt ans de procédures tout aussi visiblement pourries que les combines VA-OM, Wonder, Look, Testut, toutes terminées en faillites, années de prison et autres catastrophes sociales et financières. Et comme d’habitude, l’affaire de cet arbitrage à sifflet truqué se terminera de la même façon. En grosse queue de poisson, en énorme sardine du Vieux Port qui lui bouchera l’usage de ces quatre cent millions et finira peut-être à force – ce qu’on ne lui souhaite naturellement pas – par lui boucher ses artères.
Tapie fait donc partie du paysage français. On visite ses combines comme on visite la Tour Eiffel. Il est notre patrimoine de la carambouille, de l’esbrouffe et du bonneteau. Ce qui est le plus terrible, c’est que l’on n’arrive pas à s’en passer.