De Voltaire à Cristiano Ronaldo…

Ceci est une réflexion, pas une leçon ni un jugement. Quoique.

Monsieur Cristiano Ronaldo est triste, et il ne s’est pas privé de le montrer et de le dire. Par le truchement d’à peu près tous les outils dont dispose en 2012 un être humain au courant du monde qui l’entoure : télés, réseaux sociaux, presse classique et numérique, agents, signes cabalistiques…

A le voir si chagrin d’être si peu ou mal considéré je pensais à, pardonnez-moi de la comparaison, quelque exemple dans l’histoire de personnages accablés par la souffrance existentielle.  Comme cette malheureuse Mme du Deffand, correspondante du grand Voltaire qu’elle suppliait constamment de la tirer de sa mélancolie par des lettres de réconfort… Et le grand homme de s’acquitter de cette tâche épistolaire qu’il savait sans nul doute vaine mais qu’il effectua durant vingt ans…

Mme du Deffand était donc triste vers la fin de sa vie, surtout d’être aveugle, mais elle était aussi dotée d’une intelligence peut-être sans exemple, et d’une lucidité magnifique. A son « idole », elle écrivait qu’ « il faut être Voltaire ou végéter« … Et elle avait un peu raison.

Il déprime, l’attaquant du Real. Parce que… Il n’en a pas donné de raison… jurant sur Facebook qu’il démontrerait plus tard que l’argent, ou plutôt sa soi-disant soif d’argent qui n’aurait pas été appréciée par ses dirigeants, n’était pas la cause de son spleen ! Bref, on n’en a pas su davantage. Et Ronaldo connaîtrait un épouvantable cafard, une terrible dépression…

Le blues du businessman…

Bien sûr, je ne souscris qu’à moitié, et à vrai dire aussi peu qu’une bonne vieille dépêche de la Pravda, aux explications avouées sur son état de neurasthénie déclaré par le joueur de football le plus gâté du monde (toutes activités commerciales confondues)… Mais j’y crois cependant un peu, et c’est à ce stade de ma réflexion alambiquée que j’y vois un parallèle avec la dame pré-citée. Et que je ne saurais mieux et sérieusement recommander au Portugais de passer une demi-heure à consulter les conseils du reclus de Ferney à son amie désenchantée qui lui serinait que « le malheur de la vie était celui d’être né« …

L’auteur des Lettres Philosophiques lui répondait d’un ton aussi fataliste qu’utilitaire que « La vie est un enfant qu’il faut bercer jusqu’à ce qu’il s’endorme. » Voltaire avait la manière de philosopher sans le dire. Et Cristiano Ronaldo a celui, mais chacun ses dons, de dire sans philosopher…

Monsieur Ronaldo, il est je pense inutile de vous plaindre à vos 1.729.629 fans (en ce 6 septembre 2012) de votre mal-être. A moins que François-Marie Arouet ne se soit réincarné en l’un d’entre eux…

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